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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 14:07
 
"Her intentions are good, and her information is bad," Kenner said. "A prescription for disaster."


Le livre de Michael Crichton est évidemment un appel au film, pré-digéré pour un scénariste paresseux ; Crichton a tout prévu, il suffit de délinéariser par ci, d'ajouter un petit flash-back (ou mieux, un front-flash) par là, et tout est en place pour un super film d'action, avec explosions, assassinats, Pôle Sud, hélicoptères et poursuites en SUV, jusqu'à une pieuvre mortelle et, je vous le donne en mille, une scène de cannibalisme, sisi, c'est juré !

Pourquoi donc ce best seller n'a-t-il pas été jugé digne de passer à l'écran et de rapporter des montagnes de dollars aux producteurs ? Je serais tenté de répondre "parce que c'est MAUVAIS !", mais ça ne vaudrait pas, dans la mesure où tant de misérables bouquins deviennent de pitoyables mais juteux nanars.

Entendons-nous bien : pourquoi trouvé-je ce livre "mauvais" ? D'abord, c'est une espèce de polar-aventures, genre que je n'aime pas. Affaire de goût me dira-t-on, et c'est bien vrai. Mais aussi, il en fait trop, c'est fatigant à la fin, tous ces gens auxquels arrivent les pires accidents et les plus atroces blessures, qui sont à un cheveu de la mort la plus noire à la page 191 et qui sortent tout guillerets de leur lit d'hôpital à la page 193. Et du sang, qu'est-ce qu'ils en versent ! D'autre part, je n'ai jamais compris pourquoi le méchant préfère les laisser virtuellement nus sur la banquise et s'éloigner en ricanant (ils seront sauvés, évidemment) plutôt que de leur coller une balle dans le caisson. Un point amusant : il fait mourir un certain Nat Damon dès les premières pages ; clin d'oeil à Hollywood ? Heureusement, il n'y a pour ainsi dire pas de sexe, à part une scène presque chaste et qui pourrait être donnée en pâture aux pensionnaires des Oiseaux.

Mais que c'est BAVARD !!! DEMONSTRATIF !!! Le personnage (réellement) principal, Keller, est évidemment un je-sais-tout doublé d'un je-sais-tout-faire dont la noble cause est de combattre des épouvantails, des personnages tout-à-fait secondaires qui récitent par coeur un catéchisme écolo et PolCor à faire pleurer.

Le meilleur du livre, cependant, c'est sans doute la phrase en exergue, ainsi que l'appendix I, où Crichton se dévoile vraiment. Bien sûr, il y a de temps à autre des petites phrases qui montrent qu'il n'est nullement un négationniste climatique, son Keller ou sa Jennifer reconnaissent qu'ils "cherry-pick" leurs données, mais pas plus que leurs adversaires... Il faut aussi de temps à autre montrer les grosses associations écolos comme le Sierra Club, le WWF, FOE comme elles sont, c'est-à-dire des machines de guerre très idéologiques - pas question de faire un rapport coût/bénéfice, anathème ! De là à en faire (même involontairement) les complices d'une organisation éco-terroriste ultra-violente, il y a de la marge... Certes, également, ses critiques du GIEC et des travaux scientifiques sur lequel ce corps - politisé, c'est vrai - se fondent ne sont pas excessives. Chaque phrase est juste, mais l'ensemble est lourd et indigeste, et les personnages n'ont aucune épaisseur ni aucune vraisemblance (je n'ai pas dit psychologie).

Cela dit, on sent qu'il a bien fait ses devoirs ; il y a étonnemment peu de grosses erreurs (je n'en vois qu'une, et c'est sans doute un lapsus calami), et la technologie qu'il évoque est presque possible... encore que la cavitation de solides me laisse songeur...

Et pourtant, Crichton ne manque pas d'humour, lui qui baptise un de ses vaisseaux spatiaux "RV-LHOOQ"...

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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 11:32

Un petit coup de chapeau à ces pages roses qui ont enchanté mon enfance, les "Locutions latines et etrangères" de belle mémoire ; j'ignore comment je prononçais dans ma tête tous ces eppur si muove et autres Quos ego !, mais ce devait être de la même manière que le non moins célèbre è pericoloso sporgersi qui évoquait alors les express filant dans le brouillard vers des destinations mythiques et lointaines.

Donc, ayant ce matin la muse philosophique, j'entendis à la radio un quelconque personnage du monde politique ou syndical reprendre à son compte la fameuse idée du "partage du travail" ; on revenait au RTT de la charmante Mlle Delors, la fille à papa, celle qui ferait passer Anne-Marie Lizin pour l'archange de la tolérance. On nageait dès lors en plein yaka, sauf que l'actualité cruelle relate le combat de ces travailleurs français (et belges, mais oui) qui ont un CDI en poche, mais pas d'autres papiers. Ils cotisent pour leur retraite, ils paient des impôts, leurs charges sociales, tout ça, mais ils n'ont droit à rien.  Ah, j'oubliais : c'est pas les bureaucrates de Trublion Ier qui doivent définir quels sont les travaux et métiers accessibles aux élus de "l'immigration choisie" ? C'est l'Etat qui recrute, pas les chefs d'entreprise, bien sûr... J'ai la mémoire qui flanche.

Elle flanche, mais tout de même pas au point d'oublier que si on veut vraiment "partager le gâteau", alors, les étrangers, RAUS ! Il faut tout de même être logique, que diable, que les zélateurs du partage s'inscrivent chez Le Pen. Ou alors, qu'ils perdent leurs illusions sur "un gâteau à partager" ; ce n'est pas comme ça que ça marche. La rengaine malthusienne qui interdit aux retraités les joies du travail rémunéré s'applique tout autant à tous ces étrangers qui viennent manger notre pain ; malheureusement, la petite fabulette de Fernand Raynaud n'a pas été prise au sérieux, et pourtant, ils sont légion les immigrés qui cuisent notre pain et nous le servent. On voit toujours les acteurs économiques - y compris les immigrés plus ou moins pourvus de papiers - comme des assistés, comme des cost centers, jamais comme des créateurs de richesse. Et pourtant, eux aussi ils créent, ils consomment, ils produisent - certes dans des zones pas toujours très claires, mais une société, c'est ça aussi !

Une loi de rénovation économique est en gestation chez nos voisins français - l'une de ses innovations est la possibilité pour les retraités de se mettre à leur compte sans autre prélèvement que sur les bénéfices éventuels. Si ce gouvernement à la ramasse fait passer une pareille mesure, alors il n'aura pas vécu pour rien, mais j'attends de voir, et surtout j'attends de connaître les raisons qui feront sans nul doute défiler dans la rue des bataillons d'opposants à la mesure.

Ah oui, on parlait de logique malthusienne, à rapprocher de la "logique comptable" dénoncée par les lycéens français (pas forcément à tort, un comptable n'étant pas le mieux placé pour faire un business plan). Le problème, c'est qu'ils sont eux-mêmes victimes de la même logique en exigeant plus de sous pour l'enseignment - et il faut reconnaître qu'en France aussi il est en crise aiguë. Nous, dieu merci, ça va très bien, on a le décret Arena, qui fait aussi bien et aussi fort que le fameux "plan Rosetta" de notre dame de Lorette.

NB : c'est le kanji "bu", non. Mi oppongo ! clama Fantozzi.

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22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 19:41

Et même scientifique éminent. Métaphysicien. Politologue. Enfin tout sauf journaliste. C'est du moins ce qu'il disait cet après midi sur BFM au micro d'Hedwige Chevrillon, à propos d'un livre qu'il vient de publier et qui va faire sensation dans le clan parisien branché.

D'abord, il se base sur les dernières confirmations de la Science, et parle avec assurance des micotondries (ou micocondries, ou mitotondries, son élocution se fait un peu vague quand il prononce ce mot qui semble lui poser problèmes). Puis il questionne triomphalement : "pourquoi l'Homme n'est-il pas un Singe ? Pourquoi n'est-il pas un Primate ?".  Ah là là, Jean-François, tu devrais peut-être te tuyauter avant de publier ! Justement, si, l'Homme est un Primate - comme les Singes d'ailleurs, mais dans un autre famille. C'est un peu comme si on prenait dieu-le-père à partie : "pourquoi un Breton n'est-il pas un Corse ? Pourquoi n'est-il pas un Français ?".

Et ça fusait à jet continu. "L'évolution, sans doute, mais une évolution optimisée, car sinon comment expliquer ces perfections que sont l'
oeil ou la migration des hirondelles ? Par les mutations ? Impossible !". Déjà, mettre ces deux sujets ensemble est douteux, mais peu importe. Ce sont des sujets fatigués et que même les créationnistes ont fini par délaisser, pour en venir plutôt ces derniers temps aux flagelles, eh oui, il faut bien trouver quelque chose. Cependant, J-F Kahn n'est semble-t-il pas créationniste ; et donc sa téléologie évolutive prend-elle d'autres dimensions, mais je pense que pour savoir lesquelles, il faut lire son livre, car ses explications radiophoniques étaient brèves et surtout très confuses. De même pour la question sur l'inné et l'acquis, nature/culture : ça commence bien, puisqu'il nie cette dualité, mais ça cafouille très vite quand il s'agit d'expliciter, et du coup on a droit à un nouvell exemple foireux entre les nids d'hirondelle ("toujours les mêmes") et les habitations humaines ("qui peuvent être différentes l'une de l'autre"). En bon lecteur de La Hulotte, je me contenterai de dire que les Hirondelles adaptent fort bien leurs nids aux nécessités, mais que de toute façon cet exemple ne prouve rien et n'épuise évidemment pas le sujet.

Et puis les "structures invariantes" (et pas les structures dissipatives de mon regretté Maître) : l'écouter vaut son pesant de boules Quiès. Ainsi la Révolution de 1917 "qui n'a pas marché pas parce qu'elle voulait abolir la propriété privée et que la propriété privée fait partie de la structure de l'Homme". Aussi "les Vertébrés, qui ont tous gardé la même structure, on n'en a pas vu avec deux yeux derrière la tête pour voir venir les prédateurs !". On pense à la Sole, aux poissons plats en général, puis aux Caméléons, enfin bref, ça ne vaut même pas la peine d'en discuter.

Enfin la Géologie, avec le Granite de base ! Dès qu'on y arrive, on a effacé toutes les périodes ultérieures... J'ai touché le tuf, disaient les scientifiques du XIXe finissant pour dire qu'ils étaient arrivés au bout de leur quête... J-F Kahn n'a pas encore appris les bases de la tectonique des plaques, mais on peut espérer qu'il se mettra au courant pour la deuxième édition.

Cela étant, quand je dis "il faut lire son livre", à vrai dire je ne le crois pas.

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 07:00
  

Evidemment, avec les hausses de prix de l'alimentaire, on a droit à tous les clichés et lieux communs habituels qui s'épanchent et débordent en flots continus.

"Il n'y a plus de morale, un trader fou peut faire mourir de faim des millions de malheureux !". Je ne garantis pas le verbatim, mais j'ai entendu ça et plutôt deux fois qu'une. Quand ce n'était pas ça, c'était le biocarburant (ou agrocarburant - je préfère le dernier terme, on met du bio partout).

Depuis que la Presse a découvert Kerviel, elle se repaît de ces traders qui avaient déserté les salles de rédaction depuis pas mal de temps (si, si, rappelez-vous, les golden boys et Leeson ! Ah, ça ne nous rajeunit pas, certes...), depuis lors, donc, elle nous les sert bien au chaud, gras et dodus et responsables de tout. Pour tout dire, ils devraient plutôt faire appel à des économistes, car la spéculation sur les Commodities n'a pas grand'chose à voir avec la spéculation sur les valeurs boursières classiques. Pour faire bref, on travaille en short / long - ou en call/put
  - par des options, des achats à découvert ou d'autres merveilles financières (on a vu qu'elles pouvaient mordre). Il y a des sites très complets d'options aux USA, spécifiquement, comme le CFTC
, qui affiche les futures des commodities sur différents marchés, et le but de ces futures était de se prémunir contre des mouvements de hausse ou de baisse trop brusques.

Mais ces marchés ont peu à voir dans la formation des prix : ils reflètent les cours, présents (par un tracker, p.ex.) ou futurs (par une option p.ex.). Ceux qui spéculent réellement sont les acteurs directs, et c'est vieux comme l'agriculture - une raison pour laquelle a peu près tous les pays se sont dotés d'offices céréaliers (dont on peut par ailleurs douter souvent de l'efficacité, mais ce sera pour une autre discussion). S'agissant du pétrole, les transactions s'effectuent principalement sur le NYMEX et l'IPE, et Robert Mabro a pu dire : "l'OPEP fixe le prix avant la virgule et les traders s'occupent des décimales"... (ce n'est plus tout à fait vrai !).


Maintenant, l'autre coupable tout trouvé, c'est les agrocarburants. Dans l'état actuel des choses, je ne suis pas convaincu de leur utilité ni même de leur  innocuité ; mais je me refuse à gémir avec les éditorialistes tant qu'on n'aura pas quelques études bien faites et démontrant la chose. Tout ce qu'on a pour l'instant, c'est un Ziegler hystérique (comm d'hab') hurlant au génocide, ou un Lula (du groupe de Cairns) assurant qu'il n'y a aucun problème hors les subventions des pays riches. Pour le reste, rien, nada, zilch. J'observe tout de même qu'il y a des émeutes de la faim pour du riz, qui, à ma connaissance, n'est pas encore utilisé pour remplir le réservoir des bagnoles...

Mais bien sûr dans la vision doloriste habituelle on ne peut pas accepter que les pays pauvres sont de moins en moins pauvres, et que donc ils consomment de plus en plus. La Chine ? Ils nous noient sous les produits camelotés et à vil prix, ils nous piquent nos emplois, ils ethnocident le Tibet, ils vont nous voler nos médailles d'or aux JO, et on peut continuer comme ça. Mais aussi, ils achètent, figurez-vous, et beaucoup ! Même l'Afrique, pourtant mal partie comme disait papa Dumont, à part quelques gros abcès de fixation, elle commence à s'en sortir pas mal et elle a plus d'avenir - ou de potentiel - que la Chine ; mais il est vrai aussi que ce sont ces meuchants Chinois qui sont un peu à la base du développement actuel en Afrique...

Rasoir d'Occam : a priori Lula a raison - mais peut-être pas à 100%...

P.S. Juste après avoir publié ceci, je prends connaissance d'un
entretien de Pierre Terzian dans le Monde, à propos précisément du pétrole et de son prix. A lire !
P.P.S. Trouvé chez les Econoclastes une
référence particulièrement intéressante.

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 16:34
Les critiques de cinéma sont aussi jeunes que le public qui fréquente les salle-z-obscures ; du moins pourrait-on le croire à lire ces gentillets billets consacrés au film de Rouve sur Spaggiari. "Humain", "chaleureux", "généreux", "plein d'humour", tout ça, et d'autres encore.

Certes, certes, je n'en doute pas. Un petit truand à la solde de
l'OAS, ça c'est moins rigolo, mais qui parmi les djeunes se souvient de ces assassins, de cette bande de fascistes dont le plus grand plaisir était d'organiser des ratonnades, de casser du crouille et accessoirement du Blanc un peu trop à gauche ?

Après tout, Pol Pot avait certainement le sens de l'humour ; à quand un grand fim de réconciliation ?
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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 15:44

La cause est entendue : pas de centrales nucléaires, on ne sait pas que faire des déchets. La preuve, c'est que même le New Scientist, pourtant plutôt suspect de sympathies pro-nucléaires, l'affirme dans son dernier numéro.

On manque une fois de plus d'ordres de grandeur. En fait, une centrale nucléaire typique d'un GW (1 gigawatt, c'est 1.000 mégawatts, soit un million de kilowatts) produit environ de 20 à 30 tonnes de combustible "usé" par an, dont une petite partie (environ 3%) de déchets radioactifs "chauds".

Comparons maintenant avec une centrale à charbon de la même puissance. Elle consommera environ 4 millions de tonnes de charbon par an, et le charbon, ce n'est pas du carbone pur, loin de là ! De ces 4 millions de tonnes, on peut estimer qu'il restera quelque 300.000 tonnes de cendres, contenant environ 400 tonnes de métaux lourds toxiques, certains légèrement radioactifs (plomb, cadmium, uranium, thorium) qu'on mettra en décharge "ordinaire", sans le moindre souci. Et n'oublions pas le rejet de 10 millions de tonnes de CO2 en prime.

Amusant, non ?

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 13:47

"L’Académie des sciences recommande que le principe de précaution ne soit pas inscrit dans des textes à valeur constitutionnelle ou dans une loi organique car il pourrait induire des effets pervers, susceptibles d’avoir des conséquences désastreuses sur les progrès futurs de notre bien-être, de notre santé et de notre environnement. Il convient en revanche de chercher, dès maintenant, à anticiper le plus largement possible les risques, ceux qui sont bien identifiés comme ceux qui ne le sont qu’imparfaitement. Parallèlement, doivent être mis sur pied des dispositifs de vigilance et de veille permettant le recueil, l’analyse et la prise en compte de signaux d’alerte. "

Voilà qui me semble un avis tout-à-fait pertinent. L'AFIS a par ailleurs publié une critique détaillée de ce stupide principe de précaution dont se gargarisent les politiques, les courageux (comme l'embrasseuse de Bovus) et les lâches (suivez mon regard). En somme, le principe de précaution, ça veut dire qu'on est vertueux en interdisant l'usage d'un produit potentiellement bénéfique, le
cas du DDT venant immédiatement à l'esprit.
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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 14:57
Ben, au moins une : celle entre ses partisans et les radicaux. Beijing n'a aucun intérêt à discuter aujourd'hui avec un homme âgé qui ne contrôle plus que des troupes fondantes. Et la figure aimable, sage du lama en question lui vaut le prix Nobel et les courbettes de quasi tous les chefs d'état et mémères à chachats du monde ; mais pas plus. C'est vrai qu'il a été jeune et que les Chinois ne voulaient rien entendre, mais c'était une autre époque, et les vilains communistes étaient nos ennemis mortels ; d'ailleurs, chez les contempteurs actuels des Tibétains, vous trouverez l'un ou l'autre mao, ou alors des rigolos comme l'ineffable Michel Collon, pour qui le dalaï lama est un suppôt de la CIA. D'autre part, les défenseurs du Tibet font songer à ces jeunes étrangers militants de l'ETA ; plus basques que les Basques, plus tibétains que les Tibétains.
Je n'ai jamais eu le coup de bambou bouddhique, et les réincarnations de Tenzin Gyatso me laissent de glace ; mais l'hypocrisie de toute l'affaire est un peu trop grosse. Enfin, on (le CIO, une usine à fric, à pots de vin, un louche conglomérat de copains et de coquins - non, je n'ai pas peur des clichés) choisit la Chine pour abriter les JO de 2008. Ce n'est pas vraiment un secret bien gardé qu'il ne s'agit pas précisément d'un régime très libéral, et la situation au Tibet n'est pas recouverte du voile de Rawls ; mais 2008, voilà que nous y arrivons et tout à coup, les présidents et ministres de nos chères démocraties prennent des airs de vierges effarouchées, mélangent droits de l'Homme et Dieux du Stade, bref tapent du pied en prenant la pose. L'idéal olympique, tiens donc ! Mon Zazie, oui !

Et pendant ce temps, ce pauvre Tenzin Gyatso clame et fait clamer urbi et orbi qu'il ne veut pas l'indépendance et qu'il est contre le boycott ; la réponse générale semble être "on t'a pas sonné". Ces manifestations  d'une ampleur inusitée m'ont tout l'air d'être quelque peu sinophobes : "ces salauds de faces de citrons, ils nous piquent tout, ils prennent nos boulots, ils s'enrichissent comme c'est pas possible, ils bouffent notre pain, ils boivent notre lait, on va leur en faire voir". Tant de défenseurs des droits de l'Homme, tout à coup, c'est un peu suspect, quand ils sont tellement plus discrets sur d'autres sujets... Mais c'est vrai aussi qu'il y a "Tintin au Tibet", avec ses moines si sympas qui lévitent pour un oui pour un non...

Alors, maintenant, c'est sur qui que la Presse belge tape ? Olivier Strebelle, bien sûr ! Il est parvenu à faire cracher au bassinet tout ce que la Belgique compte de sponsors pour offrir à la Chine un
ensemble statuaire gigantesque célébrant les JO, ce qui lui vaut un articulet venimeux de la Libre Belgique. Ah oui, les spaghetti ont laissé le monde artistique de glace ? Non, pour le fréquenter d'assez près, je dirais que la fumée leur sort des narines et des oreilles ; c'est que l'"entregent" comme on dit d'O.S. est assez... insistant, disons, et son ego à la mesure du tonnage de ses oeuvres (il y en a de fort belles, quoi qu'on en dise). Maintenant, juste par plaisir personnel, je vous recommande son neveu, Vincent Strebelle, qui a à son actif quelques réalisations appréciables, et qui est modeste autant que son oncle n'a point à l'être (bien que d'un commerce très agréable, j'insiste).

Mais ne comptons pas sur lui pour le Monument de l'Indépendance du Tibet... Tant que la Chine sera là, en tous cas.


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1 avril 2008 2 01 /04 /avril /2008 11:26
 Je me demande toujours pourquoi les fabricants de panneaux solaires ou d'éoliennes semblent plus crédibles que les marchands de centrales nucléaires - crédibles pour les journalistes, j'entends bien. On ne trouve que des articles élogieux à cet égard, du genre "nous sommes très en retard sur les Allemands", alors que ce sont les Allemands qui sont très en retard sur nous, étant donné que la quasi-totalité de leur électricité est thermique et dégage des millions de tonnes de CO2 chaque année. Mais il est bien connu qu'un jardinier bio cultivant cinq mètres carrés de carottes et deux de poireaux au purin d'orties est un expert qui peut déclarer tout de go que l'agriculture bio a les moyens d'alimenter 9 milliards d'Hommes sans aucun problème. On publiera son avis, avec révérence et références.

En fait, c'est arrivé il y a à peine quelques mois : un sous-comité "Organic Agriculture" de la FAO a organisé à Rome en mai 2007 une conférence sur l'agriculture biologique, dont les conclusions étaient justement celles-là. On consultera utilement la liste des orateurs et des invités : bien entendu, que du vert éclatant, et on ne voit qu'une tête (einordnen, bitte). C'était tout de même un peu gros (inutile de préciser que l'information a fait des ravages dans la presse). Le Directeur général de la FAO a donc dû se fendre d'un communiqué de presse pour remettre les choses au point, avec d'ailleurs infiniment de tact (après tout, ces enthousiastes avaient disposé des fonds de son Machin). En fait, selon la quasi-totalité des experts, il faudra doubler la production mondiale pour nourrir les habitants de la planète - tous les habitants... les boeufs, les porcs, les poulets autant que les Hommes... Or on constate depuis une bonne année que les prix des aliments de base crèvent tous les plafonds, et qu'on ne voit pas la fin de cette hausse, due en grande partie à l'excellente nouvelle que le niveau monte, et que les gens des BRIC (entre autres) mangent à leur faim. Ou presque. La pression en "bio"carburants influe également, d'ailleurs, même si je me méfie un peu de ceux qui le clament trop fort : ils me semblent avoir un agenda politique caché.

A vrai dire, le bio pur et dur m'énerve, c'est un raidissement dogmatique à vague coloration mystique et/ou religieuse ("La Terre ne ment pas" et autres pétaineries irritantes). Les plantes ont besoin d'azote, de potassium et de phosphore, entre autres - l'expérience de Rothamsted qui dure depuis plus de 150 ans le montre bien, et peu importe que ces intrants viennent de l'usine d'à côté ou aient été importés du Pérou (vous imaginez le gaspillage d'énergie pour faire venir du Guano de l'autre côté de la Terre ?). Ce qui importe, c'est qu'on en mette quand il faut et pas plus que nécessaire (si vous pensez que le lisier de porc est bon car naturel, c'est que vous vivez chez les...
bisounours, eh oui, encore eux !). Et justement, à peu près tous les Instituts agronomiques ont développé des programmes à faire tourner sur un simple PC de base - pas besoin d'un super-calculateur pour ça - qui proposent un assolement quasi-optimal étant donné le type de culture, les qualités de la terre et l'environnement climatique. Inutile de préciser que les "OGM" (transgéniques ou pas) pourraient jouer un rôle extrêmement utile dans le tableau.

Ah oui, à propos : les produits bio ne sont nullement plus nutritifs que leurs grands frères de l'agriculture "productiviste" ; par contre le MON 810 - toujours lui - contient nettement moins de mycotoxines que le maïs traditionnel, même bio. Mais ça n'est pas assez porteur, coco !
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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 18:22

Il y a quelques jours, M. Magnette, Ministre belge en charge de l'énergie, tenait, si je ne m'abuse, des discours très ferme sur le nucléaire : pas question de revenir en arrière et de ne pas claquer la porte sur l'atome ! Na ! Maintenant qu'il a son maroquin fédéral, on l'entend murmurer qu'après tout... peut-être bien qu'il faudrait envisager de...

(A ce propos, et toujours dans mes petites piques contre certains journalistes, je vous signale que la Libre Belgique et la Dernière Heure ont sorti le même article sur le sujet, à la virgule près - mais avec des titres différents !)

Je voudrais tout de même savoir avec quoi ces zigotos d'anti-nucléaires vont faire de l'électricité, quand on pense qu'il faudra diminuer les rejets CO2 de 50 à 80 % dans les décennies toutes proches. D'après le rapport annuel du CREG, la consommation électrique totale de la Belgique a été de 87,5 TWh (p.m. 1 TWh = 1 milliard de kWh) pour 2006. De manière imagée, on pourrait dire que chaque Belge est branché en permanence au réseau et consomme 1.000 Watts. A titre de comparaison, la France consomme quelque 500 TWh/an, voilà qui fixe les ordres de grandeur, car c'est de cela qu'il s'agit. Selon les chiffres d'Electrabel, le principal fournisseur, 34 % viennent du nucléaire, 45 % du thermique et... 0,4 % de l'éolien (à noter que 12 % viennent de l'hydroélectricité, source excellente mais hélas non susceptible d'élargissement).

Supposons donc que nous nous passions du nucléaire ; bien entendu, impossible d'augmenter la part du fossile ! Essayons l'éolien : il faut donc disposer d'une puissance continue de 34% de 10 GW, soit 3,4 GW. Une grosse éolienne - quand elle tourne - peut fournir 2 à 3 MW. Le rendement de l'éolienne etant d'environ 25%, il faudrait donc quelque chose comme 7.000 éoliennes sur le territoire belge. Mais bien sûr, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, les moyennes sont une chose, les exigences de pointe en sont une autre, et Electrabel compte une disponibilité de 30 GW dont 21% de nucléaire - on double la mise, ça ferait une petite quinzaine de milliers d'éoliennes sur 30.000 km2. Avec, évidemment, le back-up obligatoire en centrales thermiques, car il arrive fréquemment qu'il y ait des vents de tempête sur la quasi-totalité du territoire, ou que le vent soit trop faible pour faire tourner les moulins.

La citation de la fin :
"Le développement de l'éolien est une excellente chose pour nous, car nos centrales à charbon seront sollicitées pour les périodes sans vent". Eric DYEVRE, Société Nationale d'Electricité et de Thermique, filiale de Charbonnages de France possédant des centrales thermiques à charbon (Bordeaux, le 24 avril 2003)



 

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