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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 20:40

Le débat fait un peu rage entre les tenants des violons anciens et les avocats des luthiers modernes (on trouvera ici une petite partie de la controverse - mais elle n'est pas finie... Disons en tous cas qu'elle prouve que les luthiers actuels font d'excellents instruments - tout en ajoutant que les instruments anciens ont été mutilés au XIXe siècle pour angler leur manche ainsi que leur ajouter une mentonnière et que les archets modernes sont d'une tenue et d'un arc différents).

Mais je pense à une jolie anecdote : un soir qu' Itzhak Perlman avait interprété je ne sais plus quel concerto ou solo, une dame (eh oui, ainsi le veut la tradition peut-être sexiste) vint le trouver en lui disant : "Cher Maître, comme votre Guarnerius del Gesù sonne merveilleusement !", Perlman approcha son violon à l'oreille, écouta quelques secondes et déclara enfin : "Tiens, bizarre, non, je n'entends rien".

Mais vous la connaissiez sans doute.

Gute Shabbes.

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 21:34

Bien que cela n'intéresse personne, je me dois de dire que j'adore la "chanson française", ce qui couvre pas mal de choses, depuis Yvette Guilbert jusqu'à Barbara en passant par Hélène Martin et (parfois, pas toujours) Juliette Greco. Et d'autres.

J'ai trouvé hier sur Télérama (un hebdomadaire/site que je déteste mais qui m'amuse parfois malgré ses relents démo-chrétiens assez assommants et ses plaisirs à mettre en vedette de nombreux documenteurs genre MMRobin) un article sur un chanteur crachant quelque peu dans la soupe : http://www.telerama.fr/musique/jean-louis-murat-je-ne-suis-pas-un-chevalier-blanc-je-vois-juste-la-pourriture-du-systeme,117546.php#xtor=EPR-126-newsletter_tra-20141007

Je ne connaissais pas ce JLM, mais ce qu'il dit me semble très juste. Pour autant que je puisse dire, et c'est vrai que je ne peux en dire que très peu. Dès que j'entends de la "musique de variétés", je passe illico à la troisième chaîne (où parfois d'ailleurs j'ai le malheur de tomber sur du Liszt, l'homme qui parvient à mettre des quadruples croches où Mozart a mis de l'âme et pas de la technique. Non que je sois un inconditionnel de Mozart, certainement pas - je ne suis inconditionnel de personne, même pas de Dawkins, et il m'en remercierait s'il devait me connaître - mais ce que j'adore chez lui (Mozart), c'est que sa technique est simple mais que son rendu est extrêmement difficile - voyez tout simplement ses variations sur "Ah vous dirais-je Maman", que n'importe quel pianiste débutant peut déchiffrer mais que peu peuvent rendre). Bon, où en étais-je ?

Ah oui, à la troisième chaîne.

Et donc, je déteste cette "musique de variétés".

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 21:46

Et voilà le même metteur en scène, Ivo van Hove, qui s'y colle. Il avait déjà organisé d'autres mises en scène avec je ne sais plus quel scénariste et notamment celle d'Idoménée, assez indigeste pour être clément. C'est un grand artiste reconnu et apparemment célèbre. Tant mieux pour lui.

 

La Clemenza  est le dernier (ou l'avant-dernier, il travaillait alors à la Flûte) opéra de Mozart, quelques mois avant sa mort, opera seria genre déjà vieillot mais destiné au sacre de Leopold II, oeuvre de circonstance pour un monarque assez abominable, mais peu importe.

 

Les voix sont belles, très belles. La mise en scène est atroce, très atroce. On n'y voit que des GSM, des i-pads et de la video qui sont une effroyable trahison de Mozart (et accessoirement de Metastasio, mais il avait été revu et corrigé).

 

Comme nous le disait Camille, "Ah, que j'aimerais voir un opéra mis en scène selon l'époque, selon la mise en scène, selon le lieu, l'époque et les costumes..."

 

Trop révolutionnaire, Camille!

 

Gute Shabbes.

 

 

 

 

 

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 21:23

De la grande trilogie opératique mozartienne, Cosi' est sans doute le moins apprécié, non pour la musique mais pour l'argument. Nous l'avions vu cinq ou six fois dans de très belles mises en scène, mais cette fois c'était Haneke qui s'y collait. Et le Papy Moisi de ChronicArt a réussi quelque chose d'époustouflant.

 

Chaque fois que nous avions vu Cosi', on ne manquait pas de nous dire qu'il n'y avait rien de trouble dans cet opéra, que toute l'histoire était seulement un gentil marivaudage sans aucune intention "échangiste" ou érotique. Oh certes non !

 

Haneke n'est pas vraiment d'accord. Il a lu les paroles, il a étudié la machine (il suffit de le faire, ce n'est pas difficile) et il a conclu que Cosi' est effectivement un grand moment d'échangisme. Il le montre très bien dans sa mise en scène où les couples, Fiodiligi, Guglielmo, Dorabella, Ferrando se mélangent en se donnant la main sous le regard glacé de Don Alfonso cornaqué (presque juste à la fin - mais je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer la mise en scène) par une Despina dont personne jusque-là n'avait pensé qu'elle pouvait avoir une relation intime avec celui qui avait toujours été présenté comme un pur cynique assez bienveillant : "Ho i crini gia' grigi, ex cathedra parlo, ma tutti litigi finiscano qua"... Ici, pas du tout, c'est un manipulateur féroce et déplaisant, loin du Papy (non moisi) habituel.

 

Et parlons de la magnifique scénographie, d'un moment de théâtre parfait, où se mêlent avec beaucoup d'intelligence costumes du XVIIIe et de notre époque actuelle. Et ça marche ! Un figurant en habit à la française qui parle dans son GSM, Guglielmo et Ferrando croisant le fer avec Alfonso en plaisantant, une pelle et un tisonnier contre une épée, "o fuori la spada, rompiam l'amista'". Et, bien sûr quand les deux compères se présentent en soldats, Haneke ne désire pas les costumer en soldats d'Irak, comme on en a trop vu dans les dernières saisons d'opéra.

 

On peut appeler ça une version de référence. C'en est une, et les prochaines devront s'y comparer. Si vous avez l'occasion de la voir, n'hésitez pas !

 

 

 

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 01:02

Vu ce soir au Bozar (je n'en dirai pas plus pour ma détestation de cette appellation due à une volonté de bilinguiser les institutions fédérales, comme la Cinematek, pouah, beuark) le spectacle mis en scène (une vraie mise en scène, même si légère) par Jordi Savall et Montserrat Figueiras, mêlant musique de l'époque et textes d'Erasme - spécialement de son Eloge de la Folie ainsi que des extraits de sa correspondance notamment avec Thomas More, mais aussi avec le très trouble Luther, apparaissant comme un assez infâme manipulateur mêlant sa rigidité dogmatique à des tournures mielleuses, un assez sinistre personnage pour tout dire, dont on sait qu'il est vite devenu un antisémite enragé doublé d'un directeur de consciences incapable de mettre en pratique ses points de vue politiques (car il en avait, comme Calvin et le pape !).

 

Spectacle éblouissant, servi par des interprètes de très haut vol, évidemment, Hesperion XXI et Capilla Reial plus quelques invités jouant d'instruments permettant la réalisation de musiques turques, arabes et sépharades, et évidemment les récitants. Un hommage poignant à la Montse - dont nous avions entendu la voix incomparable il y a près de trois ans dans un merveilleux concert à l'Eglise des Minimes - dans un enregistrement de Yo soy la locura, et je suis persuadé que je n'étais pas le seul à me sentir une boule dans la gorge...

 

Quand Erasme naît, on en est à la fin de la Guerre de Cent Ans, et son presque exact contemporain Josquin Desprez va bientôt composer, lui aussi, sa Messe sur l'Homme Armé, qui a servi de cantus firmus à de nombreuses messes. L'Homme armé, c'est sans aucun doute Charles le Téméraire et la chanson due sans presque aucun doute non plus à Busnois a été ce qu'on appellerait de mon temps un tube. Erasme est écartelé entre son désir d'humanisme (chrétien, cela va sans dire) et une certaine adhésion aux thèses de Luther. Mais ça achoppe sur la prédestination et le libre arbitre. Entre autres.

 

Mais là, je m'échappe dans une exégèse qui ne doit pas faire oublier l'aspect musical extraordinaire de cette soirée. Pure merveille, évidemment. Comme toujours avec JS.

 

C'est un spectacle qui sera certainement présenté un peu partout, et c'est à voir et à revoir et à entendre (cela fait l'objet d'un livre accompagné de CD sur lesquels je me rue). Pour citer un affreux cliché : que du bonheur. Mais c'est vrai.

 

 

 

 

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 23:41

Ce soir, retransmission de "Table d'écoute" à la RTBF où des critiques - dont l'immmmmense Pierre Mertens - commentent plusieurs versions du plus qu'immense Winterreise. Un tel programme m'énerve un peu, entendre ces critiques trouducuter autour de ces versions, et je connais bien un chef d'orchestre qui a souvent participé à cette émission et qui nous disait combien ce genre de comparaisons ne valait pas grand'chose.

 

Cela dit, la version Fischer Dieskau/Moore l'emporte évidemment de plusieurs longueurs, et il faudrait être sourd pour ne pas la reconnaître immédiatement. Mais c'est peut-être méchant pour les autres qui font de beaux efforts. Ah, mais ! Ne serait-ce pas un peu injuste ? FD nous a quitté tout récemment et notre génération le pleure et ne peut imaginer qu'on puisse l'atteindre...

 

Pourtant, cette voix "entre les deux", cette manière de distiller de la beauté à l'état pur avec une facilité étonnante, quel plaisir... Et le piano de Moore, doux et docile mais si bien présent... Comment peut-on imagine meilleur accord ?

 

Mais ne désespérons pas : j'ai entendu récemment un Winterreise à la Monnaie par une mezzo superbe - nouveauté por moi !

 

Donc, pleurons pour FD qui a été un modèle de notre jeunesse mais espérons en l'avenir !

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 00:13

Ce soir, très beau concert au "Bozar" (non, mais, tout de même ! ça me reste en travers de la gorge, ce nom) : trois pièces de Debussy (La boite à joujoux - pour sa chère Chouchou, morte un an après son père, Les rondes de Printemps et Jeux) plus Contes cruels de Murail, avec l'orchestre de la Monnaie plus Seth Josel et Wiek Hijmans aux guitares électriques (pour Murail, ça va de soi). Ce qui sous-tendait le concert était la proximité entre Debussy et en général le mouvement "spectral" dont Murail est un membre - sinon fondateur - important. Murail, comme tant d'autres, a été élève de Messiaen et influencé par Scelsi (mais qui ne l'est pas aujourd'hui qu'on le redécouvre si curieusement, lui qui avait été passé sous silence pendant tant de temps ?!). Et évidemment par Giörgy Ligeti, qu'Harry Halbreich ne craint pas de nommer comme un des grands précurseurs ou même fondateurs du spectralisme, malgré son intimité avec l'Ecole de Darmstadt.

 

Et il est vrai que l'orchestration de deux des trois pièces de Debussy font immanquablement penser à celle de Murail (par parenthèse, d'un abord pas très facile, et je me réjouis que le public assez frileux du Bozar l'ait accueillie avec beaucoup d'enthousiasme), par ses recherches dans les couleurs orchestrales très pointues et subtiles, par ses volontés d'aller chercher des timbres tremblants et lointains. Certes, les dissonances de Murail (les deux guitares sont désaccordées à un quart de ton) provoquent un sentiment d'instabilité fort éloigné de Debussy (ou même de Ravel, qu'on ne peut s'empêcher d'entendre à l'avance), mais les sensations d'harmoniques et de correspondances sont patentes.

 

Je n'en dirai pas autant pour La boîte à joujoux, qui m'a semblée trés sage, très ample, très Gabriel Fauré (et j'aime bien Fauré !). Est-ce que c'est parce que son orchestration a été terminée par André Caplet, un excellent ami et chef d'orchestre par surcroît, mais tout de même d'habitus plus classique ? Je ne suis pas musicologue et à peine plus mélomane, mais je ne puis m'empêcher de le penser.

 

Quoi qu'il en soit, si vous avez l'occasion d'écouter ce concert, n'hésitez pas ! La chef, Susanna Mälkki, jeune finlandaise à la gestique enthousiaste et précise, dirige magnifiquement un orchestre mis à la tâche. Tout petit bémol, le Konzermeister a eu une légère tendance à insister un (tout petit) peu trop sur le vibrato. C'est en tout cas mon point de vue, et ce ne sera pas nécessairement le vôtre.

 

En sortant de ce concert, une fois de plus, on se sent beau, grand et on marche à 20 cm du sol...

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 23:19

Dans une ré-émission très récente de la RTBF consacrée à Marc Moulin, présentateur radio, musicien, compositeur, auteur de théâtre, bref "une personnalité à nombreuses facettes ravi trop jeune à la suite d'une douloureuse maladie", qui se décrivait modestement (je ne raille pas, il était modeste) comme un assez bon connaisseur de toutes les musiques, "sauf la musique classique, dite savante". Mais il la connaissait bien, évidemment. Son propos était tout de même assez explosif lorsqu'il déclarait penser que Luigi Nono survivrait moins que "le jazz". Certes, le jazz est de la musique contemporaine, mais je comprends qu' Harry Halbreich récuse cette étiquette et lui préfère (et là je le suis moins) celle de musique radicale, voulant désigner ainsi une musique en rupture - comme l'ont été avant elle toutes les nouvelles formes musicales, qu'il s'agisse de l'Ecole de Notre-Dame, de l'Ars Subtilior, de la musique du Camp du Drap d'Or, de Mozart ("Trop de notes !"), de Berlioz ("Assourdissant !"), de Wagner, de Debussy, de Ravel, de Stravinsky et j'en passe. Sans aucun doute, et le jazz a d'abord été, bien évidemment, traité par la bourgeoisie de "musique de nègres" avant d'être récupéré par les intellectuels et les artistes, puis par la même bourgeoisie qui a fini par adorer ce qu'elle avait voulu brûler. Mais soyons sérieux : A Love Supreme est tout de même - tout sublime qu'il soit - plus accessible que les harmolodies d'Ornette Coleman ou de nombreuses pièces de Charlie Mingus, sans parler des dernières productions de Miles Davis. Il est vrai aussi que les premières pièces atonales de Schönberg datent d'il y a plus d'un siècle et que les extraordinaires Gurrelieder et Verklärte Nacht annoncent déjà sa désaffection envers le système tonal, tout comme Berg accède au dodécaphonisme ("communisme des notes", comme le décrit gentiment Georges-Elie Octors) avec son Concerto à la mémoire d'un ange. Que le sérialisme m'ennuye en général avec son "troisième renversement de la cinquième série" ne saurait évidemment avoir aucune importance, mais c'est tout de même par sa fidélité dogmatique qu'un extraordinaire chef d'orchestre et idéologue dominant de l'Ecole de Darmstadt (j'ai nommé Pierre Boulez, on le devine) a poursuivi Jean Barraqué jusqu'à son suicide, puis a ostracisé jusqu'à Olivier Messiaen.

Nono, tout de même... Como una ola..., Il canto sospeso et Intolleranza resteront - je l'espère - des témoins d'une musique superbe et généreuse, témoins du temps où le Parti Communiste était un phare pour ceux qu'on appelle maintenant avec un peu de mépris des "progressistes". 

Et, revenant d'entendre et d'écouter quelques-uns des six quatuors de Béla Bartok, je suis persuadé que ces oeuvres sont immortelles, comme celles de Haydn ou de Beethoven. Peut-être moins faciles d'accès, je l'admets, mais la danse hongroise du cinquième mouvement du quatrième quatuor est le couronnement joyeux des quatre premiers. On se lève, on applaudit, on se sent meilleur...

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 23:40

Je ne sais pourquoi tant de critiques se ruent à dire que Cherubini y a créé un opéra "romantique". Certes, on peut parfois y trouver quelques accents Freischütz, mais vraiment très peu. On se trouve bien plus dans la lignée de Gluck, extrêmement dramatique et classique (l'opéra date de 1797), avec des parallèles faciles à faire entre "Ingrat ! " et "Furie !" (Orphée). Si j'ai bien entendu, il y a aussi parfois dans le plus dramatique une tonalité de do majeur, celle de "Che farò senz' Euridice". Mais je peux me tromper, à la différence de ma fille aînée, je n'ai pas l'oreille absolue ni la capacité de reconnaître facilement les tonalités.

 

Et si le dispositif scénique (on dit maintenant la scénographie) m'a vraiment séduit (ces murs de plastique transparent alternant isolant les scènes et les choeurs sont très beaux, même si les "éclairs" du 3ème acte sont un peu bateau, la mise en scène de Warlikowski m'a paru très misérable. Une tragédie grecque punk, avec une débauche de sous-vêtements, de déshabillages un peu ridicules, de tatouages et de dreadlocks avec boucle d'oreille et marcel obligés... Toute la subtilité et les contradictions entre Médée et Jason passent à la trappe. Les récitatifs - ou plus exactement les dialogues parlés, comme l'avait voulu la version initiale selon Cherubini, modifiée par Lachner en 1854 et Arditi en 1865 pour les faire chanter, ont été encore presque tous "modernisés" par Warlikowski avec des "Rengaine ton fric", "Tu as foutu le bordel", etc., plus un graffiti mural "FUCK YOU". Appelez-moi un affreux conservateur, mais ça m'a gêné. Entendre chanter quelque chose comme "Oh mon désir pour vous..." et puis énoncer quelque chose comme "Tire-toi, pauvre conne" (je tricote) me déplaît souverainement.

 

Mais la voix, le coffre et la dynamique, l'expression de Nadja Michael écrase (malheureusement ?) tous ses comparses. Elle est fantastique, petite femme avec une puissance et une exactitude merveilleuse comme on les connaît depuis tout de même une vingtaine d'années.

 

Très beau spectacle, très belle musique, stricte mais émouvante.

 

Bientôt, Oedipe de Georges Enescu avec la Fura dels Baus. Venez à La Monnaie...

 

Et venez aussi voir Jordaens et les Surréalistes (en co-production avec Beyeler) au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles...

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 23:23

Oui, c'est la grande saison de la Guerre de Troie et des Atréides (ou des Pelopsides, au choix. Ou même des Tantalides, on s'y perd !).

 

Ce soir, c'était Idomeneo à La Monnaie, premier véritable opéra de Mozart juste au moment où l'exécrable Prince-Archevêque de Salzburg le vire et qu'il se réfugie chez les Weber, à Vienne. Il paraît qu'il était fort triste que ce fût un four, mais après tout, ce n'est qu'un "brouillon" de ses futurs opéras comme nous le disait très justement Patrick, ce soir. On retrouve de fait pas mal de mélodies qui seront développées plus tard (comme la Marche qui sera reprise dans Così : Bella Vita Militar, et bien d'autres). Les roulades d'Idomeneo sont un morceau de bravoure pour un baryton lyrique, et l'opéra de ce soir avait choisi pour Idamante un soprano qui n'était pas plus une haute-contre qu'un falsettiste et dont la voix étonnante sonnait aussi bien entre les aiguës qu'entre les graves avec une sûreté superbe. Comme un castrat.

 

Mais la mise en scène... Misérable ! Quand un metteur en scène n'a pas d'imagination, il met de la vidéo, et ici il y en avait à la louche ! Et donc, puisqu'il faut assener aux masses qu'Idoménée est "de notre temps", tout y était à l'avenant. En costumes "d'aujourd'hui", avec des références "actuelles", y compris des uniformes d'armée d'opérette, obligation aux chanteurs de se mettre à l'horizontale aussi souvent que possible.

 

Un mythe hors du temps n'a pas besoin de ce genre de mise à niveau. Anouilh avait fait grande impression en représentant Antigone en costumes modernes, mais c'était en '44, et même dans les années cinquante voir les Atréides en smoking, fumant des cigarettes et buvant du whisky avait été quelque peu révolutionnaire, et je m'en souviens bien.

 

Quant au dispositif scénique, il est pénible. Cette vidéo omniprésente et saccadée distrait de l'action. Lorsque les praticables se lèvent, les (belles) voix se dissolvent dans le vide. Et, bien sûr, on ne manque pas de mettre en scène les Enfants de La Monnaie. Pauvres gosses qui doivent apparaître à point nommé... Inutile de dire qu'on a droit à la Ceinture Explosive (que les protagonistes se refilent au  gré des circonstances) pour en arriver au clou du spectacle, la scène de prière aux dieux où on a droit à deux curés en soutane, deux imams avec turban et deux rabbins avec yarmulke. Le tout pour le prix d'une seule entrée, c'est du jamais vu, il faut en profiter.

 

Oh oui, je pourrais en dire bien plus, mais est-ce important ?

 

Médiocre soirée, donc.

 

 

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