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Humeur !

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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 23:12

Ce n'est pas seulement d'un concert qu'il s'agit, c'est d'un spectacle. D'abord, la plupart des instrumentistes et des chanteurs sont beaux. Bien vêtus. Jordi Savall porte sa barbe avec fierté, son long châle rouge avec une superbe crânerie. Évidemment Montserrat Figueras apporte sa voix exceptionnelle, reconnaissable dès la première note, ses aiguës parfaites même dans les forte, et résonante dans le mezzo. Les instruments sont beaux. Le parti-pris de chants-à-danser est saisissant. La mise en scène (ce soir à l'église des Minimes, dans le beau quartier du Sablon à Bruxelles) est parfaite, alternant entre l'autel et l'orgue. Les longues plaintes des Chants de la Sybille étaient introduits par des interludes (dont la célebrissime Estampie Royale, et une remise en scène avec fifes and drum, offert par un percussioniste beau comme un dieu) et pimentées par cet autre superbe Ad mortem festinamus.

Le public bruxellois a la réputation d'être froid. Ce n'était pas le cas ce soir, et le bis offert par Hespérion XXI l'a prouvé, une inoxydable reprise de Cuncti simus où l'assistance reprenait en choeur "A-a-ve Mari-i-i-ia" sans état d'âme par rapport à ce que ma mère appelait ces sornettes.

Oui, sans doute. Mais en sortant de ce concert, on se sentait meilleur, plus beau, plus grand. On avait touché le concept de beau, platonicien. On savait que derrière la beauté, il y avait le beau.

Et puis, on l'oubliera...

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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 00:55

Merveilleux concert de Sigiswald Kuijken, de la Petite Bande, d'Ex-Tempore et al.  la Paukenmesse de Haydn, la Symphonie Hob. I/26 (un Sturm und Drang revu par celui qu'il faut bien appeler Papa Haydn, désolé pour le cliché). Arriver à un tel paroxysme d'ensemble, à une telle précision dans les tempi, et surtout à un tel plaisir d'écoute...

Divin, bien sûr, même si c'est le diable qui s'exprime dans ces odes divines, effroyable propagande à une idéologie que je déteste. Il y croyait fort, le Papa, et s'imaginait être lui aussi à la droite du "Père" (tout de même, ce Credo...).

Un tout petit bémol : Sigiswald devrait changer de tailleur, il a sans doute repris celui de Khrouchtchev. Pourquoi tant de subtilité musicale et tant de nullité d'habillement ?

Mais ça n'a rien ôté du plaisir d'entendre la sublimité de ce concert.

Ou presque.

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 21:08

Pour ceux qui ne le connaissent pas, le Concours Reine Elisabeth (une figure révérée en Belgique. Enfin, par par tous les Belges, je parle d'un temps que les moins de cent ans etc. Et peut-être pas par certains Flamands pour qui la famille royale... Bref), il se décline en violon, en piano et en chant (ce dernier depuis presque peu).

Quoi qu'il en soit, ce Concours a subi toutes les injures et toutes les admirations des professionnels de la musique. Soixante-huitardisme attardé chez les uns, élitisme assumé pour les autres, qui suis-je pour en décider - ou au moins avoir un avis ?). Il est de fait que pour un soliste de haut niveau, accumuler les prix de concours est une nécessité, on le déteste ou on s'en loue, c'est comme ça, punt aan de lijn.

Et chaque fois, on écoute (plus ou moins religieusement) ou on assiste (pour les vrais de vrai). Depuis belle lurette j'ai décidé que non, je ne suis vraiment pas cap' de donner un avis, je n'ai pas la partition devant moi, et quand bien même, je suis un exécrable déchiffreur, toujours en retard d'au moins trois mesures. Quand il y a des mesures (il n'y a pas que du Mozart, ou du Ravel).

Et puis on écoute, distraitement pour les quarts de finale, avec plus d'attention pour les demi-finales, on entend avec intérêt les concertos (imposés) de Mozart, surtout les 4e et 5e, et on ne peut s'empêcher de comparer. Oui, ça c'est un peu plan-plan chez tel Belge, ah ! quelle sonorité ! chez telle Coréenne, quelle puissance ! chez tel Russe, et c'est parti pour la gloire ! On en redemande et on se téléphone...

Bref, un pur moment (plus court qu'on pourrait penser) de plaisir qui culmine avec la finale, et surtout le dernier jour, avec l'annonce du classement, où tout le monde se rejoint devant la téloche (oui, oui...) pour enfin savoir qui...

Hélas, je ne serai pas ici pour jouir de cette dernière semaine, mais si je puis vous donner un conseil : écoutez... Si vous aimez la musique - ce dont je ne doute point - il faut entendre ces jeunes virtuoses donner le meilleur d'eux-mêmes - et, une fois de plus, je ne crains pas les clichés !

C'est très beau. Mais on peut préférer Christophe, après tout.

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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 22:53

debussy.jpgNotre (je parle d'ici, comme de la Pologne du père Ubu, un pays qui n'existe pas, qui peut-être n'existera plus) compositeur Luc Brewaeys a orchestré les Préludes de Debussy dans un beau double CD édité par Talent. C'est comme une belle infidèle, comme les traductions de Poë par Baudelaire... Quelle inventivité orchestrale ! On croirait entendre notre cher Claude de France s'il avait voulu... Merveilleux qu'un bon Flamand ait si bien capté un bon Français... Bah, les ptits Belges ne se débrouillent pas mal en musique, voir les plus connus - je ne parle pas seulement des tout grands du Moyen-Age et de la Renaissance, Ockeghem, Binchois, Dufay, etc., mais aussi de nos modernes et de nos contemporains, comme Jacqueline Fonteyn, Philippe Boesmans ou Benoît Mernier (il y en a beaucoup d'autres, et non de moindre talent). Dois-je ici succomber à la tentation nationaliste ? Nullement, mais un petit coup de projo sur des compositeurs moins bien connus que notre Johnny (presque) national me semble quelque peu utile, non ?

Si c'est non, allez tout de même faire un tour à la médiathèque...

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31 mai 2006 3 31 /05 /mai /2006 15:02

Aux Beaux-Arts avec C. pour une représentation de la Voix Humaine. Jamais pu supporter Cocteau, et ici, c'est franchement ridicule. Par contre, très belle musique d'un Poulenc très posé. On ne peut sans doute pas en dire autant des deux premières pièces de la soirée : Les Biches et Aubade, cette dernière cannibalisée par une chorégraphie parfaitement lamentable. Soirée très décevante donc, mais là n'est pas l'essentiel. Il y avait aux murs une exposition de gravures ou de peintures, je ne sais pas exactement, mais tout semblait en petit format et en noir et blanc. Pas mal, quelques pièces un peu moins intéressantes, d'autres un peu plus, etc. Tout à coup, à 4-5 mètres, une tache, immédiatement C. et moi nous hâtons pour la voir mieux, tant elle dégageait de puissance . Ben oui, pas de miracle, elle était signée Richard Serra...Toujours amusant à ressentir, ce choc devant une oeuvre forte - j'avais éprouvé le même quelques semaines auparavant à Art Brussels où, dans une foule de pièces ultra-quelconques, se détachaient quelques grands, et par hasard c'étaient un Baruchello, un Castellani, un Serra aussi, justement... J'adore Serra et tous les midis et tous les soirs aux repas, j'en ai un sous les yeux...

Par contre, j'avais entendu aussi un nombre incroyable de wannabees artistes se revendiquer tous de Marcel Duchamp ; pauvre Marcel, que de crimes on commet en ton nom ! ça fera bientôt cent ans, mais ses ready-made ont toujours la cote intellectuelle, c'est semble-t-il un horizon indépassable. Encore que... sa subversion était plus dirigée contre les lieux que les pièces d'art, et le contresens n'apparaît pas à tous ceux qui se réclament de lui ; mais c'est vrai aussi que depuis MD, l'art (plastique ?) est, effectivement "n'importe quoi" - du n'importe quoi-n'importe quoi, mais aussi du n'importe quoi sublime.

 

 

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