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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 01:02

Vu ce soir au Bozar (je n'en dirai pas plus pour ma détestation de cette appellation due à une volonté de bilinguiser les institutions fédérales, comme la Cinematek, pouah, beuark) le spectacle mis en scène (une vraie mise en scène, même si légère) par Jordi Savall et Montserrat Figueiras, mêlant musique de l'époque et textes d'Erasme - spécialement de son Eloge de la Folie ainsi que des extraits de sa correspondance notamment avec Thomas More, mais aussi avec le très trouble Luther, apparaissant comme un assez infâme manipulateur mêlant sa rigidité dogmatique à des tournures mielleuses, un assez sinistre personnage pour tout dire, dont on sait qu'il est vite devenu un antisémite enragé doublé d'un directeur de consciences incapable de mettre en pratique ses points de vue politiques (car il en avait, comme Calvin et le pape !).

 

Spectacle éblouissant, servi par des interprètes de très haut vol, évidemment, Hesperion XXI et Capilla Reial plus quelques invités jouant d'instruments permettant la réalisation de musiques turques, arabes et sépharades, et évidemment les récitants. Un hommage poignant à la Montse - dont nous avions entendu la voix incomparable il y a près de trois ans dans un merveilleux concert à l'Eglise des Minimes - dans un enregistrement de Yo soy la locura, et je suis persuadé que je n'étais pas le seul à me sentir une boule dans la gorge...

 

Quand Erasme naît, on en est à la fin de la Guerre de Cent Ans, et son presque exact contemporain Josquin Desprez va bientôt composer, lui aussi, sa Messe sur l'Homme Armé, qui a servi de cantus firmus à de nombreuses messes. L'Homme armé, c'est sans aucun doute Charles le Téméraire et la chanson due sans presque aucun doute non plus à Busnois a été ce qu'on appellerait de mon temps un tube. Erasme est écartelé entre son désir d'humanisme (chrétien, cela va sans dire) et une certaine adhésion aux thèses de Luther. Mais ça achoppe sur la prédestination et le libre arbitre. Entre autres.

 

Mais là, je m'échappe dans une exégèse qui ne doit pas faire oublier l'aspect musical extraordinaire de cette soirée. Pure merveille, évidemment. Comme toujours avec JS.

 

C'est un spectacle qui sera certainement présenté un peu partout, et c'est à voir et à revoir et à entendre (cela fait l'objet d'un livre accompagné de CD sur lesquels je me rue). Pour citer un affreux cliché : que du bonheur. Mais c'est vrai.

 

 

 

 

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