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3 novembre 2016 4 03 /11 /novembre /2016 16:15

C'est un article de Cécile Ducourtieux dans Le Monde du jeudi 3 novembre, article très bien documenté, honnête, critique, du vrai travail de journaliste comme hélas on en voit trop peu, lors que les journalistes ont de plus en plus tendance à recopier les dépêches de Presse ou à relayer les éternels mêmes gourous militants. J'en publie une version raccourcie qui, je l'espère, vous donnera envie de lire l'original.

Bruxelles a un problème avec sa com. Ce n'est pas nouveau : depuis des -années, les journalistes en poste dans la capitale de l'Europe sont invités à intervenir dans des débats sur " Comment parler d'Europe ? ". Mais avec le " bug " du CETA, la difficulté de la -Commission à trouver les bons -arguments et à se faire entendre est apparue encore plus crûment que d'habitude.

Quand il s'est avéré, mi-octobre, que les Wallons entendaient bloquer le processus de signature du traité commercial entre l'Union européenne et le Canada aussi longtemps que leurs réserves à son sujet ne seraient pas entendues, la Commission a d'abord -dégainé ses éléments de langage sur le sujet, d'une portée médiatique nulle ou quasi : " Le CETA est le meilleur accord possible. "

Elle s'est ensuite prise en pleine figure les politiques belges, à -commencer par le socialiste Paul Magnette, le très habile ministre-président wallon. Et toute la twittosphère anti-CETA, qui rodait ses arguments contre cet accord, le traité commercial avec les Etats-Unis (TTIP) et le libre-échange depuis trois ans. Avec des slogans chocs en 140 signes (" Non au poulet au chlore ", " Non au bœuf aux hormones ") et des photos symboles, dont celle du " cheval de Troie " (" CETA : cheval de Troie du TTIP "), une baudruche géante qui a écumé les manifestations " No CETA, no TTIP " ces derniers mois.

(...)

La commissaire au commerce, la Suédoise Cecilia Malmström, une libérale convaincue, a fait beaucoup de " pédagogie ". Depuis deux ans qu'elle est en poste, elle a mené une vraie croisade pour -rendre les négociations plus transparentes. Elle a aussi proposé, pour le CETA, une réforme garantissant des tribunaux d'arbitrage des différends entre les multinationales et les Etats bien plus indépendants du " big business " que les juridictions existantes.

" Mais quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise, rien n'imprime ", constatent, frustrés, les fonctionnaires de la DG Trade, la puissante administration au service de la commissaire. Le poulet au chlore, les OGM ? Non, le CETA n'autorise pas qu'ils puissent être importés dans l'Union. C'est écrit noir sur blanc dans le traité signé dimanche 30  octobre par l'UE et le Canada. Les droits humains, les services publics, le principe de précaution ? Oui, évidemment, ils seront préservés. Là encore, c'est écrit en toutes lettres, et c'est même surligné dans la " note interprétative " -obtenue mi-octobre par les Au-trichiens, les Allemands et les Luxembourgeois (eux aussi avaient des réticences), et que les Wallons sont parvenus à amender.

(...)

Surtout que certains [arguments] sont en partie inavouables : si Bruxelles tient tant aux tribunaux d'arbitrage dans le CETA, c'est moins parce qu'ils sont nécessaires pour commercer avec le Canada (un pays " ami ") que pour créer un précédent et mieux imposer ces tribunaux dans des accords -ultérieurs ayant vraiment besoin de cette justice indépendante des Etats (Chine, Philippines…).

Comment s'opposer à des contrevérités mâtinées de " Bruxelles bashing " permanent ?

(...)

Jean-Claude Juncker, le président de l'institution, n'est pas chef d'un Etat, ses commissaires ne sont pas des ministres : ils sont là " pour rendre service aux pays membres ". Ils doivent en permanence -ménager les sensibilités, les priorités de vingt-huit gouvernements différents.

Le libre-échange devenu symbole de la mondialisation malheureuse ? Si les opinions publiques wallonnes, françaises ou allemandes se sont emparées du sujet, les Suédois, les Danois ou les Finlandais ne voient même pas le problème. La Commission doit aussi s'adresser à ces citoyens et à leurs gouvernants.

Parfois, l'institution abandonne brièvement la langue de bois. " Personne ne proteste quand on signe un accord commercial avec la grande démocratie vietnamienne, alors que tout le monde dénonce l'accord avec la terrible dictature canadienne ", a fini par lancer M. Juncker, visiblement excédé par l'hystérisation du débat. Mais la remarque est passée presque inaperçue : décourageant…

Corps politique mais surtout grosse technostructure, la Commission – et ses milliers de fonctionnaires génération Erasmus – est aussi victime de la perte de confiance dans la presse, les politiques, les " élites " en général. Elle a beau argumenter, imprimer des tonnes de brochures ultra-documentées, elle reste inaudible. Pire : suspecte.

Il faut dire qu'elle prête le flanc à la critique : oui, la Commission avance en déroulant un agenda libéral, parachevant depuis trente ans le marché unique. Une stratégie et des soubassements idéologiques pas vraiment pensés ni remis en question. Pourquoi conclure à tout prix ces accords commerciaux ? Que m'apporteront-ils à moi, citoyen lambda ?

(...)

La Commission Juncker, en pleine prise de conscience, tente de construire une communication plus convaincante, pro-libre-échange d'un côté, et poussant de l'autre côté à une plus grande protection des emplois et des entreprises vis-à-vis des pays importateurs, au premier rang desquels la Chine. Mais c'est dur de trouver les accents de la sincérité quand le fossé entre Bruxelles et les " peuples " s'est à ce point creusé.

par cécile ducourtieux

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31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 10:53

http://www.washingtonexaminer.com/brussels-has-a-lot-to-learn-from-the-brexit-vote/article/2597813

Les réactions hystériques des institutions européennes en ce qui concerne les OGM, le glyphosate, les néonicotinoïdes... Il ne faut pas s'étonner que les agriculteurs britanniques aient voté massivement pour le Brexit ! Le terrorisme intellectuel des Ecolos paye, les politiciens sont aux abois parce que leurs électeurs mordent aux malhonnêtetés et mensonges diffusés par Greenpeace et al. et repris complaisamment par une Presse qui ne fait plus son métier - Le Monde et The Guardian, eux, ne sont plus que des machines de propagande.

J'entendais l'autre jour à la RTBF une petite vignette consacrée à Solar Impulse II, d'où il ressortait que c'était une pure machine à faire de la pub aux sponsors, qu'une bonne partie de l'énergie de SI venait de ses batteries chargées aux escales (par de la bonne électricité nucléaire ou carbonée) et que s'il s'agissait effectivement d'un exploit, il était sportif, mais nullement technologique. J'en étais pantois. Mais j'ai vite compris : c'étaient les vacances et les responsables de l'info devaient être sur les plages. Quelques jours plus tard, une autre vignette défavorable à Greenpeace me confortait dans mon jugement - la censure verte était absente.

En Californie, pays de l'activisme vert absurde, certains n'ont pas hésité à interdire le glyphosate pour le remplacer par des herbicides bien plus toxiques :

http://www.huffingtonpost.com/jon-entine/glyphosate-chemophobia-gr_b_10223842.html

On pourrait en rire...

 

 

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18 octobre 2015 7 18 /10 /octobre /2015 15:39

« Bonne nouvelle n. France 2 met à pied son " M. Météo " climatosceptique, Philippe Verdier ... »

C’est un tweet d'Audrey Garric, chef du service "planète" du "Monde":
​https://twitter.com/audreygarric/status/654518723911491585

On sait que Le Monde est très attaché à la liberté d’expression, pour autant qu’il ne s’agisse pas d’un connard de climato-sceptique, et pour le service « planète » du Monde est réputé climato-sceptique quiconque émet la moindre critique sur les travaux du GIEC, en ce compris ses résumés pour les décideurs, pièces maîtresses rédigées dans le plus grand secret par des fonctionnaires des divers Etats représentés (Donna explique ici le mode de fonctionnement du GIEC).

Madame Garric est-elle plus malhonnête que stupide ou plus stupide que malhonnête ? Difficile à dire, mais elle se montre malhonnête en publiant le graphique suivant :

 

Pas de liberté pour les critiques du GIEC !

qui lui « permet » d’affirmer que le modèle colle parfaitement avec les observations et qu’il faut donc lui faire entièrement confiance pour le futur. Magnifique prévision ex-post , comme si Madame Soleil affirmait que les astres lui permettant de prévoir que Jules César serait assassiné vers la mi-mars -44 et JFK en novembre 1963, il fallait donc écouter ses prévisions ultérieures. Je n’invente pas, la procédure est tout à fait courante et admise par le GIEC : “When initialized with states close to the observations, models ‘drift’ towards their imperfect climatology (an estimate of the mean climate), leading to biases in the simulations that depend on the forecast time. The time scale of the drift in the atmosphere and upper ocean is, in most cases, a few years. Biases can be largely removed using empirical techniques a posteriori.”
(Ref. Contribution from working group I to the fifth assessment report by IPCC; On the physical science basis; 11.2.3.1 Decadal Prediction Experiments).

Elle se montre stupide parce que, tout de même, pourquoi avoir arrêté le graphique en 2000 ? Nous sommes fin 2015, ça fait bizarre et ça devrait mettre la puce à l’oreille des braves gens…

Voilà le graphique complet (depuis 1980) :

Pas de liberté pour les critiques du GIEC !

Là, c’est tout de même un peu moins bon… 20/20 hindsight but no skill… En fait, depuis 1998 (qui avait été claironnée l’année la plus chaude depuis 1000 ans – et l’année d’un Niño exceptionnellement actif), les températures se sont stabilisées – c’est la « pause », d’abord farouchement niée par les tenants du GIEC, puis admise du bout des lèvres, puis « expliquée » (en fait, explained away) par une quantité d’hypothèses ad hoc et incompatibles entre elles.

Notons aussi que le nuage 5-95 est assez idéalisé. Quand on s’intéresse aux prévisions détaillées, on arrive à un vrai fouillis :

Pas de liberté pour les critiques du GIEC !

mais les conclusions tiennent : 20/20 hindsight but no skill.

Prenons garde tout de même à ces tentatives de criminaliser les critiques, tentatives qui deviennent de plus en plus inquiétantes et qui ne s’embarrassent même plus de démocratie : « Climate change: Climate justice more vital than democracy » est le titre d’un article paru dans Nature. Sans même parler des menaces du célèbre vaccino-négationniste Robert Kennedy, Jr.

 

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 22:20

Depuis déjà pas mal de temps, la 1e chaîne radio de la RTBF regorge de "billets d'auteur et d'humeur" où l'un ou l'autre commentateur plus ou moins doué vient déverser un point de vue qui se veut piquant, réfléchi, goguenard ou pontifiant, reflétant très souvent un point de vue très politiquement correct (en gros, la doxa social-démocrate anti-capitaliste et "environnementale"), tout en prenant parfois un ton politiquement incorrect, mais uniquement de façade, cela va sans dire.

 

Entendons-nous bien : comment pourrais-je, moi, petit blogueur sans conséquence, reprocher à d'autres de faire en gros ce que je fais (mais ils ont d'autres moyens) ? Et je me sens quelque peu social-démocrate moi-même, malgré mon côté libertarien. En aucun cas je ne me sens de droite, et cela m'agace toujours de lire dans les blogs que j'apprécie et qui sont souvent anglo-saxons une attaque contre les blogs "réchauffistes" ou en gros "environnementalistes" généralement qualifiés de far-left.

 

Revenons à nos moutons. Un billet très en vogue s'appelle, je ne sais trop pourquoi, "Café serré", et s'y succèdent plusieurs humoristes, dont Thomas Gunzig, qui jouit d'une excellente réputation en tant que dramaturge, littérateur et karateka. Il se fait entendre et écouter dans l'émission, avec des rires et des chuchotements autour de lui pour applaudir à ses saillies. Oserai-je dire qu'elles me semblent d'une sinistre platitude ? Un mélange de petites plaisanteries sur les politiques du moment, sur l'actualité, le tout débité avec un ton (mal) "enjoué" et un peu pataud. J'ai honte de le dire, mais... très belge... Et je l'entendais il y a quelques semaines débiter un texte épinglant maladroitement (je crois) tel politicien belge, bien sûr, qui avait parlé de son admiration pour Degas. Degas ! disait TG, Degas, le minable Degas, le nul Degas, le Degas collatéral (je ne sais plus s'il s'était abaissé à un tel calembour et je lui ferai l'honneur de ne pas le croire). Voilà ce que c'est de ne rien connaître à la peinture, d'ignorer toute la recherche du Degas dont, c'est vrai, on a tant répété qu'il peignait des petits rats de l'Opéra, mais sans avoir vu ses tableaux, et notamment ceux des courses hippiques, sans avoir compris qu'il avait l'oeil photographique (justement inspiré par la photographie de l'époque). Ses tableaux sont des "instantanés", merveilleusement retravaillés avec des couleurs parfois franches mais toujours subtiles. J-K Huysmans ne s'y trompe pas, lui qui a si bien su faire une critique dans ses chroniques reprises dans un ouvrage très intéressant, Ecrits sur l'art, Garnier Flammarion (2008), pp123-130, où par ailleurs il encense avec bonheur Odilon Redon, et Baudelaire, qu'il met cent coudées au-dessus même de Victor Hugo.

 

Ce qui me rappelle qu'en plus d'autres posts promis, je n'ai pas écrit quoi que ce soit sur Bâle 2012, étonnant par la pauvreté de sa partie Unlimited mais riche en Arte povera. J'espère y pourvoir...

 

J'ai tellement aimé l'Art dans ma vie que cela me fait battre le coeur... et je n'ose évidemment pas me comparer à Pasteur... 

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 11:33

Il est paru récemment dans le New Scientist un petit dossier relativement intéressant sur The Age of Denial, le temps du déni, passant en revue les diverses théories du complot ou refus de l'évidence scientifique, comme l'Intelligent Design, le découplage VIH/SIDA, le 11 septembre, la vaccination en général et en particulier dans le cas de la grippe A(H1N1), etc. Et, dans l'etc, il y a, vous l'aurez compris, le réchauffement climatique global, du moins pour Debora MacKenzie, que j'ai connue mieux inspirée ; en vrai bon sceptique, Michael Shermer ne s'associe pas à ce point de vue : " Croyez-vous au RCG ? Répondez par tout sauf un oui franc et massif et vous risquez d'être catalogué comme un négationniste climatique, dans le même sac qu'un révisionniste de la Shoah ou un négationniste de l'Evolution". Et cependant, je le répète, Shermer est plutôt un convaincu (en l'occurrence un converti, mais visiblement pas un de ces convertis enragés).

 

On se souvient du fameux "trou dans la couche d'ozone" qui a tant défrayé la chronique il y a quelques décennies ; la science semblait bonne (elle le semble moins aujourd'hui), c'était de la chimie assez élémentaire et une connaissance rudimentaire de la stratosphère qui permettait de modéliser la chose et même d'expérimenter. Il ne fallait pas chercher bien loin l'origine principale des halogènes présents là-haut, puisque les CFC étaient déversés sans parcimonie dans l'atmosphère, et donc, le Protocole de Montréal n'a pas soulevé beaucoup d'opposition - je ne me souviens que de celle d'Haroun Tazieff qui prétendait mordicus que tout cela était un coup monté par duPont pour vendre de nouveaux gaz propulseurs, les fréons étant tombés dans le domaine public. Il est vrai qu'il parlait totalement en-dehors de son domaine de compétence et qu'il avait parfois tendance à la complotite... Je reconnais sans remords aussi avoir lutté à l'époque contre cette expression ridicule de "trou dans la couche d'ozone", mais je me faisais regarder de travers, comme encore maintenant lorsque j'essaye d'expliquer qu'il n'y a pas de "bon" ou de "mauvais" cholestérol.

 

Aussi les premières rumeurs sur le RCG ne m'ont pas surpris, il n'y avait pas de raison de mettre en doute la réalité d'un phénomène par ailleurs bien établi, le fameux effet de serre. J'étais cependant assez surpris de cet unanimisme soudain, de ce suivisme immédiat à ce qui n'étaient tout de même que des suspicions, même si elles émanaient de noms reconnus, mais immédiatement happées par les catastrophistes habituels, Greenpeace, WWF, FOE et tous les zécolos de service, ceux-là mêmes que Bjorn Lomborg avait épinglés dans son célèbre Skeptical Environmentalist (on avait essayé de le lui faire payer cher, d'ailleurs). Mieux vaut nulle science qu'un peu, dit-on, mais mieux vaut encore une bonne quantité. Le processus de Kyoto étant de toute évidence un spectacle de bateleurs cherchant à montrer leur musculation en ne l'exerçant pas, il valait tout de même la peine de se pencher d'un peu plus près sur la chose, d'autant que la plupart des catastrophes annoncées l'étaient dans un délai somme toute assez long ; étant donné les marges d'incertitude qu'on pouvait deviner, prendre des mesures draconiennes pour ce qui pourrait peut-être bien arriver dans un siècle méritait d'être au moins discuté. Inutile de le faire en Europe francophone, la cause est entendue et le moindre doute immédiatement taxé de la plus absolue méchanceté, mépris de l'humanité et mauvaise foi. Les bouledogues montent la garde. Aux Etats-Unis, par contre, la discussion était beaucoup plus vive, mais hélas plus polarisée aussi. Républicains contre Démocrates, liberals contre (ultra-)libéraux, il y avait un jeu politique et, c'est évident, l'influence de puissants lobbies - notamment ceux qu'on oublie un peu trop souvent, tout au plaisir de citer les pétroliers : le WWF, Greenpeace, le Sierra Club, qui disposent de fonds considérables, mais également d'autres acteurs qu'on suspecterait d'être dans le camp adverse.

 

Le film d'Al Gore fut le commencement du début. C'était tellement gros, tellement Barnumesque, tellement faux, avec des ruses de gamin, graphiques trafiqués et petites histoires familiales, que j'ai décidé d'aller voir d'un peu plus près. Par la suite, les Arthus-Bertrand et autres Hulot n'ont pu que me conforter dans ma méfiance ; je dis méfiance car je pense finalement qu'en cette matière, il reste de très sérieux doutes sur la science qu'on nous brandit et sur les voix de tonnerre qui nous annoncent : "la messe est dite !".

 

Car, enfin, où se situe finalement l'arrogance et la mauvaise foi ? Lorsque Hansen/Mann et leur RealClimate blog foudroient les hésitants, ou pire, les contradicteurs, en les traitant de vendus aux intérêts du Grand Capital, ou lorsque Pierrehumbert accuse Courtillot d'être le "truand" (the Ugly) du film de Sergio Leone, qui est le négationniste ? Je ne suis pas naïf au point d'imaginer que les scientifiques sont des gentilshommes qui se font des grâces et se piquent de courtoisie ; c'est une rude besogne où les sarcasmes, voire les insultes, peuvent pleuvoir. Le problème, ici, est compliqué par le fait que les gens du GIEC semblent se sentir investis d'une sorte de messianisme qui leur fait voir leurs adversaires comme des suppôts de Satan (quand je parle des gens du GIEC, c'est de ceux du WG1 qu'il s'agit. Les autres me semblent un tout petit peu des ectoplasmes à usage politique).

 

Il existe nombre de blogs très sérieux sur le sujet, alimentés par des scientifiques de grande qualité ; il en est d'autres plus virulents ou polémiques, voire franchement drôles, comme l'inénarrable Minnesotans For Global Warming. On se rend bien compte en les suivant que la messe est loin d'être dite, mais qu'il s'agit bien d'une messe. D'un côté, les physiciens, les praticiens, ceux qui ont une connaissance plutôt pratique des choses, de l'autre les théoriciens, les modeleurs, physiciens aussi, bien sûr, mais d'un autre type de physique : voilà en gros l'opposition des scientifiques, un peu Bill Gray contre Kerry Emanuel. Et puis, les politiques : les interventionnistes et étatistes d'un côté, de l'autre ceux qui se méfient de l'usurpation des pouvoirs par des bureaucraties avides. Quand on voit la Commission européenne réclamer à tue-tête que ses Etats se fassent hara-kiri et montrent la voie au Monde médusé par tant de grandeur et de noblesse, puis évidemment se faire jeter comme une malpropre du cénacle réunissant USA, Brésil, Inde, Russie et Chine à Copenhague, on a des doutes. Dans Le Monde de ce jour je lis que l'Allemagne regimbe au suicide ; intéressant, l'Allemagne, si elle a inscrit l'interdiction du déficit dans sa Constitution (absurdité à mon avis), ne l'a pas fait pour le principe de précaution et elle a eu mille fois raison.

 

Pour résumer, il n'est pas impossible que le RCG anthropogénique existe, mais c'est très loin d'être assuré. Les modèles climatiques sont très peu fiables, les mesures également, et tout particulièrement les proxies du genre courbe de Mann. Tirer des conclusions et prôner des politiques aux effets au moins aussi dévastateurs pour l'humanité que les catastrophes parfaitement virtuelles annoncées par les prophètes de malheur du WG2 me semble pour le moins prématuré. Il faut aussi savoir qu'il existe des lobbies particulièrement actifs dans tous les camps, et particulièrement dans le domaine des énergies alternatives et de la géo-ingéniérie - y compris la séquestration du dioxyde de carbone. Il n'est pas vrai que la maison brûle, il ne faut pas écouter les fauteurs de terreur au prix de la démocratie. Il n'est pas vrai que pour la Presse - scientifique ou autre - donner la parole à Pielke, à McIntyre ou à Lindzen c'est la même chose que de la donner à un adepte de l'ID.

 

Si j'ai parlé de moi, c'est simplement parce que je pense que mon itinéraire devrait être celui qu'on nous a toujours enseigné de suivre, celui d'un honnête homme, et je pense que de plus en plus de gens ont les mêmes doutes que moi. Mais il ne fait pas bon exprimer ses doutes hic et nunc, vous passez illico pour un fieffé facho en Europe et pour un vendu aux USA. Bah, tant pis, le plus regrettable dans toute cette affaire, c'est qu'on finit par succomber à la dissonance cognitive et qu'on ne lit même plus ses contradicteurs, ce qui est une funeste erreur.

 

 

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10 avril 2007 2 10 /04 /avril /2007 13:24

 Si ce n'est pas le cas, vous ne perdez pas grand'chose. EN est encore une de ces constructions politico-idéologiques de la Commission (fortement poussée au train par la France éternelle), toujours pleine de bonnes intentions mais généralement très maladroite.

Le contexte était évidemment la Guerre du Golfe (n°1), et la soudaine montée en puissance de CNN. En ai-je entendu des cris d'horreur concernant cette chaîne honnie !  L'anti-américanisme le plus débridé se donnait libre cours, en France bien évidemment, mais aussi ici en Belgique. Combien de mes amis ont-ils alors proclamé leur détestation de CNN - détestation assez virtuelle, par ailleurs, puisqu'à peu près aucun d'entre eux ne connaissait suffisamment bien l'anglais pour résister plus de 30 secondes au spectacle.

Or, CNN n'a rien à voir avec Fox, c'est une chaîne sérieuse, impartiale, intelligente, qu'on peut mettre presque au même niveau que BBC World, un exemple dans la profession.
Mais on ne pouvait décemment pas laisser les Anglo-Saxons truster le marché de l'information TV en continu ; l'"impérialisme" yankee (ou celui de John Bull) ne pouvait plus être toléré ! D'où le nouveau joli mouvement de menton et la création séance tenante d'une chaîne à l'amateurisme inouï, j'ai nommé l'EuroNews des premières années  ("Demandez les dernières nouvelles d'hier, demandez !").

Soyons bien clairs, je suis un européen convaincu, tempéré juste ce qu'il faut par un soupçon de principe de subsidiarité. Quand on veut faire de l'Europudding, brasser les points de vue somme toute assez contrastés d'une vingtaine de pays, on débouche immanquablement sur le plus grand commun dénominateur (et pas le plus petit, comme répètent psittacistiquement les commentateurs politiques depuis des années). Et c'est ennuyeux, mais ennuyeux ! Ah, ça, vous n'aurez pas les émissions choc à la Larry King, not a chance, vous aurez droit à ces célèbres "no comment" aussi passionnants que les Interludes de la TV des années 60, ou à des météo, indices boursiers ou résultats sportifs sur fond de musique d'ascenseur.

Dommage.

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