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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 21:46

Et voilà le même metteur en scène, Ivo van Hove, qui s'y colle. Il avait déjà organisé d'autres mises en scène avec je ne sais plus quel scénariste et notamment celle d'Idoménée, assez indigeste pour être clément. C'est un grand artiste reconnu et apparemment célèbre. Tant mieux pour lui.

 

La Clemenza  est le dernier (ou l'avant-dernier, il travaillait alors à la Flûte) opéra de Mozart, quelques mois avant sa mort, opera seria genre déjà vieillot mais destiné au sacre de Leopold II, oeuvre de circonstance pour un monarque assez abominable, mais peu importe.

 

Les voix sont belles, très belles. La mise en scène est atroce, très atroce. On n'y voit que des GSM, des i-pads et de la video qui sont une effroyable trahison de Mozart (et accessoirement de Metastasio, mais il avait été revu et corrigé).

 

Comme nous le disait Camille, "Ah, que j'aimerais voir un opéra mis en scène selon l'époque, selon la mise en scène, selon le lieu, l'époque et les costumes..."

 

Trop révolutionnaire, Camille!

 

Gute Shabbes.

 

 

 

 

 

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 21:23

De la grande trilogie opératique mozartienne, Cosi' est sans doute le moins apprécié, non pour la musique mais pour l'argument. Nous l'avions vu cinq ou six fois dans de très belles mises en scène, mais cette fois c'était Haneke qui s'y collait. Et le Papy Moisi de ChronicArt a réussi quelque chose d'époustouflant.

 

Chaque fois que nous avions vu Cosi', on ne manquait pas de nous dire qu'il n'y avait rien de trouble dans cet opéra, que toute l'histoire était seulement un gentil marivaudage sans aucune intention "échangiste" ou érotique. Oh certes non !

 

Haneke n'est pas vraiment d'accord. Il a lu les paroles, il a étudié la machine (il suffit de le faire, ce n'est pas difficile) et il a conclu que Cosi' est effectivement un grand moment d'échangisme. Il le montre très bien dans sa mise en scène où les couples, Fiodiligi, Guglielmo, Dorabella, Ferrando se mélangent en se donnant la main sous le regard glacé de Don Alfonso cornaqué (presque juste à la fin - mais je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer la mise en scène) par une Despina dont personne jusque-là n'avait pensé qu'elle pouvait avoir une relation intime avec celui qui avait toujours été présenté comme un pur cynique assez bienveillant : "Ho i crini gia' grigi, ex cathedra parlo, ma tutti litigi finiscano qua"... Ici, pas du tout, c'est un manipulateur féroce et déplaisant, loin du Papy (non moisi) habituel.

 

Et parlons de la magnifique scénographie, d'un moment de théâtre parfait, où se mêlent avec beaucoup d'intelligence costumes du XVIIIe et de notre époque actuelle. Et ça marche ! Un figurant en habit à la française qui parle dans son GSM, Guglielmo et Ferrando croisant le fer avec Alfonso en plaisantant, une pelle et un tisonnier contre une épée, "o fuori la spada, rompiam l'amista'". Et, bien sûr quand les deux compères se présentent en soldats, Haneke ne désire pas les costumer en soldats d'Irak, comme on en a trop vu dans les dernières saisons d'opéra.

 

On peut appeler ça une version de référence. C'en est une, et les prochaines devront s'y comparer. Si vous avez l'occasion de la voir, n'hésitez pas !

 

 

 

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 23:40

Je ne sais pourquoi tant de critiques se ruent à dire que Cherubini y a créé un opéra "romantique". Certes, on peut parfois y trouver quelques accents Freischütz, mais vraiment très peu. On se trouve bien plus dans la lignée de Gluck, extrêmement dramatique et classique (l'opéra date de 1797), avec des parallèles faciles à faire entre "Ingrat ! " et "Furie !" (Orphée). Si j'ai bien entendu, il y a aussi parfois dans le plus dramatique une tonalité de do majeur, celle de "Che farò senz' Euridice". Mais je peux me tromper, à la différence de ma fille aînée, je n'ai pas l'oreille absolue ni la capacité de reconnaître facilement les tonalités.

 

Et si le dispositif scénique (on dit maintenant la scénographie) m'a vraiment séduit (ces murs de plastique transparent alternant isolant les scènes et les choeurs sont très beaux, même si les "éclairs" du 3ème acte sont un peu bateau, la mise en scène de Warlikowski m'a paru très misérable. Une tragédie grecque punk, avec une débauche de sous-vêtements, de déshabillages un peu ridicules, de tatouages et de dreadlocks avec boucle d'oreille et marcel obligés... Toute la subtilité et les contradictions entre Médée et Jason passent à la trappe. Les récitatifs - ou plus exactement les dialogues parlés, comme l'avait voulu la version initiale selon Cherubini, modifiée par Lachner en 1854 et Arditi en 1865 pour les faire chanter, ont été encore presque tous "modernisés" par Warlikowski avec des "Rengaine ton fric", "Tu as foutu le bordel", etc., plus un graffiti mural "FUCK YOU". Appelez-moi un affreux conservateur, mais ça m'a gêné. Entendre chanter quelque chose comme "Oh mon désir pour vous..." et puis énoncer quelque chose comme "Tire-toi, pauvre conne" (je tricote) me déplaît souverainement.

 

Mais la voix, le coffre et la dynamique, l'expression de Nadja Michael écrase (malheureusement ?) tous ses comparses. Elle est fantastique, petite femme avec une puissance et une exactitude merveilleuse comme on les connaît depuis tout de même une vingtaine d'années.

 

Très beau spectacle, très belle musique, stricte mais émouvante.

 

Bientôt, Oedipe de Georges Enescu avec la Fura dels Baus. Venez à La Monnaie...

 

Et venez aussi voir Jordaens et les Surréalistes (en co-production avec Beyeler) au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles...

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 23:23

Oui, c'est la grande saison de la Guerre de Troie et des Atréides (ou des Pelopsides, au choix. Ou même des Tantalides, on s'y perd !).

 

Ce soir, c'était Idomeneo à La Monnaie, premier véritable opéra de Mozart juste au moment où l'exécrable Prince-Archevêque de Salzburg le vire et qu'il se réfugie chez les Weber, à Vienne. Il paraît qu'il était fort triste que ce fût un four, mais après tout, ce n'est qu'un "brouillon" de ses futurs opéras comme nous le disait très justement Patrick, ce soir. On retrouve de fait pas mal de mélodies qui seront développées plus tard (comme la Marche qui sera reprise dans Così : Bella Vita Militar, et bien d'autres). Les roulades d'Idomeneo sont un morceau de bravoure pour un baryton lyrique, et l'opéra de ce soir avait choisi pour Idamante un soprano qui n'était pas plus une haute-contre qu'un falsettiste et dont la voix étonnante sonnait aussi bien entre les aiguës qu'entre les graves avec une sûreté superbe. Comme un castrat.

 

Mais la mise en scène... Misérable ! Quand un metteur en scène n'a pas d'imagination, il met de la vidéo, et ici il y en avait à la louche ! Et donc, puisqu'il faut assener aux masses qu'Idoménée est "de notre temps", tout y était à l'avenant. En costumes "d'aujourd'hui", avec des références "actuelles", y compris des uniformes d'armée d'opérette, obligation aux chanteurs de se mettre à l'horizontale aussi souvent que possible.

 

Un mythe hors du temps n'a pas besoin de ce genre de mise à niveau. Anouilh avait fait grande impression en représentant Antigone en costumes modernes, mais c'était en '44, et même dans les années cinquante voir les Atréides en smoking, fumant des cigarettes et buvant du whisky avait été quelque peu révolutionnaire, et je m'en souviens bien.

 

Quant au dispositif scénique, il est pénible. Cette vidéo omniprésente et saccadée distrait de l'action. Lorsque les praticables se lèvent, les (belles) voix se dissolvent dans le vide. Et, bien sûr, on ne manque pas de mettre en scène les Enfants de La Monnaie. Pauvres gosses qui doivent apparaître à point nommé... Inutile de dire qu'on a droit à la Ceinture Explosive (que les protagonistes se refilent au  gré des circonstances) pour en arriver au clou du spectacle, la scène de prière aux dieux où on a droit à deux curés en soutane, deux imams avec turban et deux rabbins avec yarmulke. Le tout pour le prix d'une seule entrée, c'est du jamais vu, il faut en profiter.

 

Oh oui, je pourrais en dire bien plus, mais est-ce important ?

 

Médiocre soirée, donc.

 

 

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