On sait que les Allemands ont la fibre écolo, et Mme Merkel l'a bien prouvé en faisant flèche de tout bois pour promouvoir tout le vert possible - et, il faut le dire, un tout petit peu impossible.
Il y a quelques semaines (le 20 mai), était donnée à Jochen Flasbarth qui exaltait la politique allemande à propos des énergies renouvelables et qui annonçait qu'il fallait "laisser le nucléaire faire pssschittt dans un monde renouvelable". Maintenant, il ne faut pas oublier que M. Flasbarth est Président de l'Agence fédérale allemande de l'Environnement. Pas exactement un acteur critique, donc ; il risque son poste s'il doesn't toe the line. Mais après tout, il a été mis là sans doute parce qu'il y croyait, on ne peut pas le lui reprocher.
Donc, tout va le mieux du monde chez nos amis allemands. Enfin, pas tout à fait.
Siemens, oui, Siemens, vous ne connaissez pas ? Eh bien Siemens avait nommé comme CEO M. Peter Löscher qui voulait en 2009 transformer Siemens en un "géant vert de l'infrastructure", et qui voulait aussi promouvoir l'énergie solaire et toutes les énergies renouvelables. Et, pour bien le montrer, il avait revêtu une cravate verte lors de l'AG de 2010 où il avait appelé à une "Révolution verte". Depuis son accession à ce poste en 2007, les actions de Siemens ont chuté de 22%... –Alex Webb, Bloomberg, 29 July 2013
Et donc, Siemens arrête tout son "solaire", ça lui a coûté un bon milliard d'Euros et il n'y a pas eu moyen de vendre cette activité : Deutsche Welle, 17 June 2013
La sortie du nucléaire pourrait coûter quelque 1,7 trillions -milliers de milliards- d' € en 2030, càd 2/3 du PIB allemand (chiffre de 2011). Ce chiffre vient de Siemens, qui a construit les 17 centrales allemandes... Faut voir, donc... Cependant, d'après M. Michael Suess, du secteur Energie au CA de Siemens, "Cela sera payé par les consommateurs ou les contribuables. Industriellement parlant, l'Allemagne a toujours atteint ses buts. Maintenant, le monde entier nous regarde. Si le changement énergétique devait rater ... cela impacterait la crédibilité de l'Allemagne comme nation industrielle –Christoph Steitz, Reuters, 17 January 2012
L'augmentation des émissions de CO2 en Allemagne devrait encore empirer pour une deuxième année consécutive, une première depuis au moins les années '80, maintenant que la Chancellière Angela Merkel ait décidé de fermer les centrales nucléaires, ce qui a conduit les producteurs d'électricité à utiliser les centrales au charbon. Les producteurs ont donc augmenté l'importation de charbon noir de 25% au premier trimestre jusqu'à atteindre 10 millions de tonnes. Quand on sait que les prochaines élections sont en septembre, ce ne peut être qu'un réel problème pour Angela Merkel, qui a été ministre de l'environnement et qui a aidé à négocier l'Accord de Kyoto en 1997. "La tendance à l'augmentation des rejets de CO2 en Allemagne est dramatique" dit Claudia Kemfert, chef de l'Unité Energie de la à Berlin. "Le changement climatique s'est réellement replié en deuxième priorité en ce qui concerne les politiques" selon l'IEA Executive Director Maria van der Hoeven en date du 10 juin. –Stefan Nicola, Bloomberg, 29 July 2013
H/T http://wattsupwiththat.com/2013/07/29/newsbytes-green-energy-disaster-sinks-siemens-ceo/
et évidemment
http://www.thegwpf.org/
A ce propos, un article (en anglais) de Bjorn Lomborg sur quasiment le même sujet :
http://www.thegwpf.org/bjorn-lomborg-germanys-sunshine-daydream/