J'ai donc contacté le climatologue universitaire réticent ; c'est un bon élève de Van Ypersele et un vrai scientifique connaissant sur le bout des doigts les différents AR du GIEC.
Sa réponse est très intéressante (car je n'ai pas, je l'avoue avec honte, pris la peine de rechercher sur la publication de l'AR5 ce qui concerne les tornades) ; il me réfère simplement aux textes publiés :
Le GIEC est très prudent à propos des ouragans:
AR4 (GIEC, 2011): En se fondant sur un ensemble de modèles, il est probable que les futurs cyclones tropicaux (typhons et ouragans) deviendront plus intenses, avec des vents maximum plus forts et des précipitations plus fortes, liées à l’accroissement en cours de la température à la surface des mers tropicales. En revanche, les projections indiquant une diminution globale du nombre de cyclones tropicaux sont moins crédibles. L’augmentation apparente du nombre de tempêtes tropicales depuis 1970 dans certaines régions est beaucoup plus importante que ce que produisent les modèles actuels pour cette période.
AR5 (GIEC, 2016):
Based on process understanding and agreement in 21st century projections, it is likely that the global frequency of occurrence of tropical cyclones will either decrease or remain essentially unchanged, concurrent with a likely increase in both global mean tropical cyclone maximum wind speed and precipitation rates. The future influence of climate change on tropical cyclones is likely to vary by region, but the specific characteristics of the changes are not yet well quantified and there is low confidence in region-specific projections of frequency and intensity. However, better process understanding and model agreement in specific regions indicate that precipitation will likely be more extreme near the centres of tropical cyclones making landfall in North and Central America, East Africa, West, East, South and Southeast Asia as well as in Australia and many Pacific islands. Improvements in model resolution and downscaling techniques increase confidence in projections of intense storms, and the Final Draft (7 June 2013) Chapter 14 IPCC WGI Fifth Assessment Report Do Not Cite, Quote or Distribute 14-5 Total pages: 145 frequency of the most intense storms will more likely than not increase substantially in some basins. [14.6, 14.8.3, 14.8.4, 14.8.7, 14.8.9, 14.8.10, 14.8.11, 14.8.12, 14.8.13, 14.8.14] Despite systematic biases in simulating storm tracks, most models and studies are in agreement on the future changes in the number of extra tropical cyclones. The global number of extra-tropical cyclones is unlikely to decrease by more than a few per cent. A small poleward shift is likely in the Southern Hemisphere storm track. There is medium confidence that a projected poleward shift in the North Pacific storm track is more likely than not. However, it is unlikely that the response of the North Atlantic storm track is a simple poleward shift. There is low confidence in the magnitude of regional storm track changes, and the impact of such changes on regional surface climate. It is very likely that increases in Arctic, Northern European, North American, and southern hemisphere winter precipitation by the end of the century (2081– 2100) will result from more precipitation in extra-tropical cyclones associated with enhanced extremes of storm-related precipitation.
car on en sait pas encore grand chose et que les modèles du climat ne sont pas encore capables des les générer et simuler correctement.
=> il faut être très prudent. Ce qui n'est hélas pas toujours le cas des médias qui sont souvent bcp plus catastrophiques que ce qui est dans le GIEC. Le message et les incertitudes données par les scientifiques sont hélas souvent déformés par les médias.
Voilà qui me semble d'une honnêteté digne d'un réel scientifique. Et une condamnation d'un certain type de journalisme (voir Foucart...). Celà dit je vous recommande toujours le petit livre de Roger Pielke Jr., "The Rightful Place of Science: Disasters And Climate Change", qui se borne à citer sans les interpréter les conclusions du GIEC - qui par ailleurs peuvent être critiquées par d'autres scientifiques. Mais la critique est le fondement de la démarche scientifique.