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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 23:23

Oui, c'est la grande saison de la Guerre de Troie et des Atréides (ou des Pelopsides, au choix. Ou même des Tantalides, on s'y perd !).

 

Ce soir, c'était Idomeneo à La Monnaie, premier véritable opéra de Mozart juste au moment où l'exécrable Prince-Archevêque de Salzburg le vire et qu'il se réfugie chez les Weber, à Vienne. Il paraît qu'il était fort triste que ce fût un four, mais après tout, ce n'est qu'un "brouillon" de ses futurs opéras comme nous le disait très justement Patrick, ce soir. On retrouve de fait pas mal de mélodies qui seront développées plus tard (comme la Marche qui sera reprise dans Così : Bella Vita Militar, et bien d'autres). Les roulades d'Idomeneo sont un morceau de bravoure pour un baryton lyrique, et l'opéra de ce soir avait choisi pour Idamante un soprano qui n'était pas plus une haute-contre qu'un falsettiste et dont la voix étonnante sonnait aussi bien entre les aiguës qu'entre les graves avec une sûreté superbe. Comme un castrat.

 

Mais la mise en scène... Misérable ! Quand un metteur en scène n'a pas d'imagination, il met de la vidéo, et ici il y en avait à la louche ! Et donc, puisqu'il faut assener aux masses qu'Idoménée est "de notre temps", tout y était à l'avenant. En costumes "d'aujourd'hui", avec des références "actuelles", y compris des uniformes d'armée d'opérette, obligation aux chanteurs de se mettre à l'horizontale aussi souvent que possible.

 

Un mythe hors du temps n'a pas besoin de ce genre de mise à niveau. Anouilh avait fait grande impression en représentant Antigone en costumes modernes, mais c'était en '44, et même dans les années cinquante voir les Atréides en smoking, fumant des cigarettes et buvant du whisky avait été quelque peu révolutionnaire, et je m'en souviens bien.

 

Quant au dispositif scénique, il est pénible. Cette vidéo omniprésente et saccadée distrait de l'action. Lorsque les praticables se lèvent, les (belles) voix se dissolvent dans le vide. Et, bien sûr, on ne manque pas de mettre en scène les Enfants de La Monnaie. Pauvres gosses qui doivent apparaître à point nommé... Inutile de dire qu'on a droit à la Ceinture Explosive (que les protagonistes se refilent au  gré des circonstances) pour en arriver au clou du spectacle, la scène de prière aux dieux où on a droit à deux curés en soutane, deux imams avec turban et deux rabbins avec yarmulke. Le tout pour le prix d'une seule entrée, c'est du jamais vu, il faut en profiter.

 

Oh oui, je pourrais en dire bien plus, mais est-ce important ?

 

Médiocre soirée, donc.

 

 

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commentaires

S
<br /> <br /> Comme je vous plains, d'avoir à vivre ces déceptions (elle ne peut être unique, ce sont toutes les oeuvres qui ont droit à ce massacre).<br /> <br /> <br /> L'opéra filmé, qui ne peut se permettre de se moquer de son public, me satisfait. Je ne me frotte, ni au théâtre (les Fausses confidences, diffusées par une chaîne publique, il y a quelques<br /> jours, m'ont fait décrocher en moins d'une demi-heure!), ni à l'Opéra. Les exécutions des critiques me suffisent.<br /> <br /> <br /> <br />
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