Depuis déjà pas mal de temps, la 1e chaîne radio de la RTBF regorge de "billets d'auteur et d'humeur" où l'un ou l'autre commentateur plus ou moins doué vient déverser un point de vue qui se veut piquant, réfléchi, goguenard ou pontifiant, reflétant très souvent un point de vue très politiquement correct (en gros, la doxa social-démocrate anti-capitaliste et "environnementale"), tout en prenant parfois un ton politiquement incorrect, mais uniquement de façade, cela va sans dire.
Entendons-nous bien : comment pourrais-je, moi, petit blogueur sans conséquence, reprocher à d'autres de faire en gros ce que je fais (mais ils ont d'autres moyens) ? Et je me sens quelque peu social-démocrate moi-même, malgré mon côté libertarien. En aucun cas je ne me sens de droite, et cela m'agace toujours de lire dans les blogs que j'apprécie et qui sont souvent anglo-saxons une attaque contre les blogs "réchauffistes" ou en gros "environnementalistes" généralement qualifiés de far-left.
Revenons à nos moutons. Un billet très en vogue s'appelle, je ne sais trop pourquoi, "Café serré", et s'y succèdent plusieurs humoristes, dont Thomas Gunzig, qui jouit d'une excellente réputation en tant que dramaturge, littérateur et karateka. Il se fait entendre et écouter dans l'émission, avec des rires et des chuchotements autour de lui pour applaudir à ses saillies. Oserai-je dire qu'elles me semblent d'une sinistre platitude ? Un mélange de petites plaisanteries sur les politiques du moment, sur l'actualité, le tout débité avec un ton (mal) "enjoué" et un peu pataud. J'ai honte de le dire, mais... très belge... Et je l'entendais il y a quelques semaines débiter un texte épinglant maladroitement (je crois) tel politicien belge, bien sûr, qui avait parlé de son admiration pour Degas. Degas ! disait TG, Degas, le minable Degas, le nul Degas, le Degas collatéral (je ne sais plus s'il s'était abaissé à un tel calembour et je lui ferai l'honneur de ne pas le croire). Voilà ce que c'est de ne rien connaître à la peinture, d'ignorer toute la recherche du Degas dont, c'est vrai, on a tant répété qu'il peignait des petits rats de l'Opéra, mais sans avoir vu ses tableaux, et notamment ceux des courses hippiques, sans avoir compris qu'il avait l'oeil photographique (justement inspiré par la photographie de l'époque). Ses tableaux sont des "instantanés", merveilleusement retravaillés avec des couleurs parfois franches mais toujours subtiles. J-K Huysmans ne s'y trompe pas, lui qui a si bien su faire une critique dans ses chroniques reprises dans un ouvrage très intéressant, Ecrits sur l'art, Garnier Flammarion (2008), pp123-130, où par ailleurs il encense avec bonheur Odilon Redon, et Baudelaire, qu'il met cent coudées au-dessus même de Victor Hugo.
Ce qui me rappelle qu'en plus d'autres posts promis, je n'ai pas écrit quoi que ce soit sur Bâle 2012, étonnant par la pauvreté de sa partie Unlimited mais riche en Arte povera. J'espère y pourvoir...
J'ai tellement aimé l'Art dans ma vie que cela me fait battre le coeur... et je n'ose évidemment pas me comparer à Pasteur...