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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 00:13

Ce soir, très beau concert au "Bozar" (non, mais, tout de même ! ça me reste en travers de la gorge, ce nom) : trois pièces de Debussy (La boite à joujoux - pour sa chère Chouchou, morte un an après son père, Les rondes de Printemps et Jeux) plus Contes cruels de Murail, avec l'orchestre de la Monnaie plus Seth Josel et Wiek Hijmans aux guitares électriques (pour Murail, ça va de soi). Ce qui sous-tendait le concert était la proximité entre Debussy et en général le mouvement "spectral" dont Murail est un membre - sinon fondateur - important. Murail, comme tant d'autres, a été élève de Messiaen et influencé par Scelsi (mais qui ne l'est pas aujourd'hui qu'on le redécouvre si curieusement, lui qui avait été passé sous silence pendant tant de temps ?!). Et évidemment par Giörgy Ligeti, qu'Harry Halbreich ne craint pas de nommer comme un des grands précurseurs ou même fondateurs du spectralisme, malgré son intimité avec l'Ecole de Darmstadt.

 

Et il est vrai que l'orchestration de deux des trois pièces de Debussy font immanquablement penser à celle de Murail (par parenthèse, d'un abord pas très facile, et je me réjouis que le public assez frileux du Bozar l'ait accueillie avec beaucoup d'enthousiasme), par ses recherches dans les couleurs orchestrales très pointues et subtiles, par ses volontés d'aller chercher des timbres tremblants et lointains. Certes, les dissonances de Murail (les deux guitares sont désaccordées à un quart de ton) provoquent un sentiment d'instabilité fort éloigné de Debussy (ou même de Ravel, qu'on ne peut s'empêcher d'entendre à l'avance), mais les sensations d'harmoniques et de correspondances sont patentes.

 

Je n'en dirai pas autant pour La boîte à joujoux, qui m'a semblée trés sage, très ample, très Gabriel Fauré (et j'aime bien Fauré !). Est-ce que c'est parce que son orchestration a été terminée par André Caplet, un excellent ami et chef d'orchestre par surcroît, mais tout de même d'habitus plus classique ? Je ne suis pas musicologue et à peine plus mélomane, mais je ne puis m'empêcher de le penser.

 

Quoi qu'il en soit, si vous avez l'occasion d'écouter ce concert, n'hésitez pas ! La chef, Susanna Mälkki, jeune finlandaise à la gestique enthousiaste et précise, dirige magnifiquement un orchestre mis à la tâche. Tout petit bémol, le Konzermeister a eu une légère tendance à insister un (tout petit) peu trop sur le vibrato. C'est en tout cas mon point de vue, et ce ne sera pas nécessairement le vôtre.

 

En sortant de ce concert, une fois de plus, on se sent beau, grand et on marche à 20 cm du sol...

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