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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 21:19

Ce que j'aime chez Bruckner et Revel (et dans une moindre mesure, chez Lipovetsky, encore que sa lumineuse Esthétisation du Monde m'ait réellement fait découvrir tant de choses que je devinais vaguement dans un domaine qui m'est cher) c'est que ce sont des philosophes que je parviens à comprendre. J'ai toujours admis et reconnu que le discours philosophique me semblait opaque, ou tout simplement que je n'avais pas la fibre philosophique... la fibre, ou l'entendement. Chacun a ses limites, j'ai les miennes, cela va sans dire. Mais ce qui me gêne dans le discours philosophique est la valeur accordée à des termes jamais définis et fluctuant selon l'auteur, ce qui permet de dire à chacun qu'il détient la vérité contre les Autres. Rien ne permet de trancher, ou même de savoir de quoi on parle vraiment.

 

Rien de tel chez mes auteurs préférés, et je me bornerai à citer une fois encore le livre de Bruckner :

 

"L'utopiste Charles Fourier ne proposait-il pas de multiplier les voies lactées, projection lumineuse de l'activité séminale des h(sic)ommes en accélérant les unions amoureuses ? Ainsi résoudrait-on le problème de l'éclairage des grandes villes, la nuit, pourvu qu'hommes et femmes s'accouplent sans cesse et (moins de 16 ans, s'abstenir) de toutes les façons possibles. (C'est une proposition qu'il faudrait soumettre sans tarder au Secrétaire général de l'ONU)."

 

E cosi' via, le livre est plein de tels ricanements...

Si vous ne l'avez déjà lu, faites-le !

 

Gute Shabbes

 

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 21:13

En relisant (*) le beau livre de Pascal Bruckner : Le fanatisme de l'Apocalypse, que j'ai déjà cité ici, je tombe sur ces deux citations :

"Luther : les bêtes venimeuses, les carnassiers sont la conséquence de nos péchés. Une fois le jugement dernier prononcé, elles deviendront jolies, aimables et caressantes, des petits chiens gambaderont dont la peau sera d'or et les poils des pierres précieuses (Luther, Propos de table cité in Jean Delumeau, Histoire de la peur en Occident, Pluriel, 1978)"

et

"Dans le communisme, l'h(sic)omme deviendra incomparablement plus fort, plus sage, plus subtil. Son corps deviendra plus harmonieux, ses mouvements mieux rythmés, sa voix plus mélodieuse. Les formes de son existence acquerront une qualité puissamment dramatique. L'h(re-sic) moyen atteindra la taille d'un Aristote, d'un Goethe, d'un Marx. Et au-dessus de ces hauteurs s'élèveront de nouveaux sommets(Léon Trotzky, Littérature et Révolution, 1924)".

 

Fort bien. Je ne doute pas que Luther y croyait, et d'ailleurs toute la "littérature" des Témoins de Jehova dépeint le même tableau. Par contre, qu'il me soit permis d'en douter pour ce qui est de Léon le Terrible, un homme d'une intelligence exceptionnelle - d'une intelligence exceptionnelle, certes mais qui n'aurait sans doute en rien cédé à l'ignoble bourreau qu'était Staline s'il avait eu la main : demandez aux marins de Cronstadt... - celui qui avait dit de Souvarine "On jette un homme à la mer et on passe à l'ordre du jour". J'avais écrit erronément dans un post précédent que cette apostrophe terrible s'adressait à Malraux, mais en fait, Trotzky avait eu une phrase encore plus dure envers lui (Garine étant dans Les Conquérants un avatar de Malraux, évidemment, ou plus exactement du Malraux qu'il aurait voulu lui-même incarner, pur révolutionnaire droit dans ses bottes, par opposition à un simple bureaucrate comme Borodine ou à un terroriste un peu fou comme Hong) : "Après avoir lu l'article de M. Malraux, je dois apporter une correction à mon précédent article: j'avais écrit que l'inoculation du marxisme à Garine lui serait utile. Je ne le pense plus".

 

(*) Même si je ne veux pas le moins du monde me comparer à Léautaud avec lequel j'ai partagé l'amour des chats mais pas la haine des humains, j'ai aimé sa joie à lire relativement peu (enfin, peu, c'est beaucoup dire...) mais à relire de nombreuses fois les mêmes livres sans pouvoir en épuiser le sens. Il en va de même pour le cinéma dont je suis assez glouton. D'autre part, je suis désolé de ne savoir comment orthographier Trotski, Trotzky, Trotsky...

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 22:23

J'ai reçu ça :

 

" Madame, Monsieur,

Le gouvernement actuel de la France a été manifestement surpris par la vigueur du christianisme français qu'il pensait sans doute agonisant.

Il semble désormais souhaiter le réveil de la trop fameuse "guerre des deux France", en multipliant les agressions antichrétiennes.

Dernière agression en date: Mme Dounia Bouzar, récemment nommée par le Premier ministre, souhaite que deux fêtes chrétiennes soient remplacées par la fête juive de Yom Kippour et la fête musulmane de l'Aïd.
Nous ne pouvons pas laisser faire cela: nier les racines chrétiennes de notre pays ne peut qu'aggraver l'inquiétante crise morale et spirituelle que la France traverse. Un pays sans mémoire est un pays sans avenir et, comme le disait le général de Gaulle, si l'Etat est laïc, la France est chrétienne.

Pour le moment, cette "proposition" n'est qu'une initiative privée. Mais il y a fort à parier que ce soit un coup d'essai médiatique pour "tester" les résistances. Si nous restons passifs, nous pouvons être certains que, non seulement cette "suggestion" deviendra rapidement réalité, mais qu'elle sera vite aggravée. On risque d'en arriver rapidement aux délires iconoclastes de la Terreur, visant à éradiquer tout rappel de la présence chrétienne dans l'histoire de France, qu'il s'agisse de "laïcisation du calendrier" (refus de compter les années à partir de la naissance du Christ) ou de "laïcisation des paysages" (destruction des églises de nos villages)...
Il faut donc donner un coup d'arrêt à ce processus funeste, tant qu'il en est encore temps.

C'est pourquoi j'ai pris l'initiative d'une pétition au Premier ministre réclamant un rejet clair et net de cette agression antichrétienne.

Pour qu'elle soit efficace, nous devons absolument être des milliers à dire notre refus de ce laïcisme sectaire.

 

Monsieur le Premier ministre,

Mme Dounia Bouzar, que vous venez de nommer à l'Observatoire de la laïcité, vient de "proposer" de remplacer deux fêtes chrétiennes par la fête juive de Yom Kippour et la fête musulmane de l'Aïd.

Nous notons d'abord que les instances représentant la communauté juive n'ont jamais posé une telle revendication, ce qui laisse à penser que la communauté juive pourrait être instrumentalisée dans cette affaire par Mme Bouzar.

Mais, surtout, nous constatons, comme toutes les personnes connaissant un tant soit peu l'histoire de notre pays, que, selon le mot fameux du Général de Gaulle, si l'Etat est laïc, la France est chrétienne.
Violer la société pour en faire un espace religieusement neutre est parfaitement absurde. A moins que vous n'ayez aussi pour projet de raser toutes les églises de village qui offensent sans doute la laïcité, selon les canons de Mme Bouzar.

Nous pouvons certes comprendre que l'Etat souhaite proposer des jours fériés aux différentes religions existant dans notre société. Mais, dans ce cas, pourquoi discriminer les bouddhistes, les hindouistes, et les fidèles de toutes les autres religions?

D'ailleurs, il existe bien des jours fériés religieusement neutres. La France compte 11 jours fériés, dont 6 seulement ont un rapport avec la religion chrétienne - encore que le lundi de Pentecôte ne soit plus qu'un "demi jour férié", puisqu'une importante partie de la population active travaille ce jour-là. Le 1er janvier, le 1er mai, le 8 mai, le 14 juillet et le 11 novembre n'ont aucune connotation religieuse. Si votre gouvernement souhaite remplacer des jours fériés par les fêtes de Yom Kippour et de l'Aïd, il peut fort bien utiliser ces jours religieusement neutres. Mais comment ne pas voir dans la proposition de Mme Bouzar un nouvel acte d'agression antichrétienne?

Nous tenons donc à vous dire solennellement que, pour nous, chrétiens de France, une telle réforme serait une déclaration de guerre, non pas seulement au christianisme, mais aussi à l'être historique de la France. Pourtant, les Français qui ont voté pour votre majorité n'ont certainement pas voté pour que vous rallumiez la trop fameuse "guerre des deux France".

Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir dissiper au plus vite nos inquiétudes.

Dans cette attente, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Premier ministre, l'expression de notre très haute considération et de notre vigilante attention."

 

Punaise ! Comment ont-ils pu trouver mon adresse ? Ah oui, je ne suis pas vraiment christianophobe, ni même islamophobe, et en plus, je ne suis pas Français...

 

 

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 18:30

C'est le titre d'un livre (excellent) de Gérald Bronner, jeune (34 ans !) professeur de sociologie à Paris-Diderot. Théories du complot, science citoyenne, précautionnisme vétilleux, biais de confirmation, confusion risque/dangerosité, incompréhension statistique et effet de rateau (l'auteur s'amuse à nommer toute une série d'effets...), tout cela est présenté de manière lucide, nette et... juste... D'ailleurs, si je trouve ce livre excellent, c'est parce qu'il correspond à 100% à mes points de vue... (biais de confirmation, mais je ne le savais pas en l'achetant)

On trouvera ici une critique plus élaborée du même livre. Je ne vois rien à y ajouter.

Ou plutôt si :

à la page 261, l'auteur cite Callon, Lascoumes et Barthe (chantres de la science citoyenne, qui rappelle un peu la fameuse science prolétarienne) qui terminent leur phrase par "Cassandre, l'histoire nous l'a appris, n'a pas toujours tort." Ces trois grands cerveaux, outre leur cécité envers l'expérience bolchevique, semblent n'avoir pas non plus une très grande connaissance des mythes (et non de l'histoire), car justement, la double malédiction de Cassandre était de toujours prévoir le vrai et de ne jamais être crue...

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 15:51

Y2K

"C'est comme si la Nature se dressait face à l'homme et lui disait du haut de ses rouleaux déferlants de vingt mètres : 'Tu as voulu dissimuler le mal qui t'habite en l'assimilant à ma violence. Mais ma violence est pure, en-deçà de tes catégories de bien et de mal. Je te punis en prenant au mot l'assimulation que tu as faite entre tes instruments de mort et ma force immaculée. Péris donc par le tsunami !' ".

 

Cette prosopopée amphigourique au style supposé "noble" (on dit "Péris donc" et non "Crève, salope") est l'oeuvre d'un certain Jean-Pierre Dupuy qui eut les honneurs du Monde (20-21 mars 2011). Inutile de relever la complète crétinerie d'un personnage (la "Nature") axiologiquement neutre - et même agnostique, mais qui "punit" - on ne sait d'ailleurs pas trop bien de quoi. Il s'agit en fait d'une vieille tentative de rejeter la catastrophe sur les péchés humains, c'est vieux comme le monde et ça marche toujours. En somme le Dupuy utilise les mêmes méthodes que les prêcheurs cathodiques américains qui expliquent Katrina ou Isaac par l'ouverture d'une boîte de strip-tease ou le mariage homosexuel ; pour l'un c'est les dieux, pour l'autre la nature courroucée, et on connaît Deus sive Natura (*).

 

Je relisait ces âneries dans Le fanatisme de l'Apocalypse de Bruckner, où j'étais aussi tombé sur une autre perle rigolote, à la page 99, les 183 fins du Monde annoncées depuis Nostradamus, dont celle mettant en branle le fameux bug de l'an 2000, agitée par un philosophe fameux et fumeux, Paul Virilio, digne émule des Illich et consorts. Plus exactement, les tenants de cette fameuse et fumeuse appréciation parlaient de la fin du Monde tel que nous le connaissons, (T)EOTWAWKI  (The) End Of The World As We Know It. Pour paraphraser Houellebecq (**), Virilio est incompétent, c'est un fait, mais il en a vu d'autres. C'est un professionnel. On ne peut lui en vouloir (à Virilio) d'avoir écouté les prophètes du malheur de l'époque, et même ceux qui auraient dû savoir de quoi il retournait. Très ironiquement, on retrouve les mêmes "arguments", les mêmes mèmes, les mêmes expressions que nous servent aujourd'hui les catastrophistes du climat et/ou de l'économie : nightmare scenario, folly, greed and denial (voir ici l'article de Donna). Un journaliste pourtant bien coté, Robert Sam Anson n'a pas eu peur d'écrire que le Y2K bug pourrait provoquer la mort de 10 à 300 millions de personnes dans des nations "vulnérables", sans compter les procès civils qui, dans un pays comme les USA, coûteraient quelque chose comme mille milliards de dollars ; d'après lui (écrivant en 1999), l'Asie serait bientôt un burnt toast... Désastre annoncé, récession, conséquences effroyables, tout ça était à prévoir, et, comme il est de tradition dans le pays, de nombreux (je m'entends) Amerloques ont fait le plein de vivres, d'eau, d'armes et de munitions pour aller dans les forêts attendre l'Armageddon qui ne tarderait pas. Chris Dodd, sénateur démocrate du Connecticut avait bien prévenu son peuple : le 1er janvier 2001, ne soyez ni dans un ascenseur, ni dans un avion, ni à l'hôpital (et je me dois de dire que c'était le même sénateur qui en 2007 et 2008 agitait les mêmes frayeurs à propos du changement climatique, mais j'admets qu'on ne puisse se tromper qu'une fois dans sa vie, et je ne connais pas bien la biographie de ce monsieur).

 

On a vu. Plus exactement, on n'a rien vu.

 

Pardon, si, on a vu ; on a vu pas mal de gourous de secours (expression chouettement inventée si je ne me trompe par Michel de Pracontal) faire de lucratives conférences comme Peter de Jager ou Ed Yourdon qui se sont mis des millions de dollars en poche (oui, des millions de dollars, je n'exagère pas). Je ne connaissais pas de Jager, mais je connaissais bien Ed Yourdon, lui aussi parfaitement incompétent et parfaitement professionnel. Ses livres et son "Ed Yourdon Academy" faisaient venir le rouge aux joues des professionnels compétents. C'était de la viande de cochon. Et je dois reconnaître qu'en cette époque de Y2K et de passage à l'Euro, les informaticiens ont bien fait leur beurre...

 

Et qu'on ne me vienne pas seriner "Oui mais c'est grâce à eux, etc". FAUX. Je suis très bien placé pour savoir que de nombreux programmes et modules ne considéraient que les deux derniers chiffres des années - et aussi que certains avaient "oublié" que les années bissextiles ne se comptaient pas seulement (non solum sed etiam) en 4 ans mais aussi en périodes de 400 ans. Mais les bons analystes et les bons programmeurs en avaient déjà tenu compte. Certes, il y avait tout un souterrain de modules inconnus (comme, désolé de le dire, il y en a plein dans les modèles mathématiques faisant la vedette du GIEC, modèles ayant été développés depuis des décennies, sans aucun audit de validité. Dijkstra, Wirth, venez à notre aide !). Et grâce à leurs mânes, les ascenseurs et les avions ne se sont pas écrasés et les patients des hôpitaux sont restés vivants... On s'est mis au travail en sachant de quoi il s'agissait.

 

Pschitttt...

 

Cela dit, je découvre Lucien de Samosate grâce au merveilleux Lucien Jerphagnon, et c'est passionnant... Un sceptique au 2e siècle...

J'en parlerai, un jour, c'est merveilleux - c'est lui qui, à ma connaissance, a inventé l'histoire de l'apprenti-sorcier pour s'en moquer. Superbe ! Lisez-le !

 

(*) pour être exact, il faudrait écrire Deum sive Naturam, mais ce serait être pédant. Après tout, je déteste lire "les scenarii plutôt que le bon "scénarios"... Chacun a ses idées fixes !

 

(**) Extension du domaine de la lutte

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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 22:02
Pour ceux qui ne le sauraient pas, il y a eu récemment dans une commune bruxelloise un contrôle d'identité d'une femme portant un niqab, ce qui est généralement interdit depuis quelque temps dans notre petite Terre d'héroïsme. Je comprends (un peu), mais je reste très dubitatif à ce sujet. Que ça me fasse vomir est autre chose.
Le contrôle en question s'est terminé sur une (petite) émeute, la femme en niqab étant une bonne Belge "de souche" convertie poussée au cul par un groupe minuscule, Sharia4Belgium qui veut établir la Charia chez nous.
Bof. Le bonhomme derrière ce groupuscule, un certain Fouad Belqacem, a été arrêté et condamné plusieurs fois, et il vient d'être embastillé pour une condamnation à 6 mois de prison (les détails échappent un peu à la Presse). Or, il est décidé par circulaire du Ministère de la Justice que pour éviter une congestion dans les prisons (ah ! tu parles) les peines de moins d'un an de prison ne doivent pas faire l'objet de la peine. Mais la Ministre de la Justice, Mme Annemie Turtelboom, a décidé que Belqacem devrait purger sa peine. Or, si le Ministre de la Justice a chez nous le droit d'injonction positive envers le Parquet, il (elle) n'en a évidemment aucun envers les juges.
Et pourtant...
Et pourtant, deux juges on décidé avant toute audition en chambre du conseil de décerner une mise en arrestation et prestation de la condamnation (n'étant pas juriste, je ne connais pas trop bien les termes de l'arrêt).
Il y a là quelque chose de très interpellant.
Je me souviens trop bien de la stratégie des Brigate Rosse voulant prouver que la démocratie n'était qu'une farce. Un Belqacem ne veut rien faire d'autre. Des lois d'exception et une confusion des rôles sont exécrables.
Je reste parfaitement et complètement partisan d'une totale liberté de parole. C'est difficile, c'est dur, mais c'est par cela que se paye la liberté.
  
Liberté chérie...
 
.
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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 02:14

Ce terme connaît un succès inespéré et finit par désigner toute critique de l'Islam, qu'elle soit rationaliste, marxiste (opium etc.) ou tout simplement raciste (même si, évidemment, l'Islam n'est nullement à exister chez les "Arabes" et eux seulement. Je ne ferai pas l'injure à mes lecteurs de faire remarquer que l'Islam existe chez de très nombreux groupes ethniques, tout comme la Chrétienté ou le Bouddhisme, par exemple) et même délirante. Mais hélas, après les sinistres jongleries de Monsieur Chichah dernièrement à l'ULB, mon Alma Mater, on se demande si certains voudraient simplement étouffer toute critique tout comme chaque critique de la politique d'Israël devrait être la preuve d'un antisémitisme virulent. Mais n'oublions pas non plus que la grande masse des protestations et actions violentes contre des "actes blasphématoires" émanent actuellement de groupes intégristes chrétiens, comme l'a tout récemment montré l'affaire du spectacle de Castellucci au Singel d'Anvers, glorieusement revendiqué par des activistes écoeurants.

 

Je ne suis ni musulman ni chrétien, et je combattrai leurs volontés de faire plier la société à leurs croyances, de la même manière que, comme un Dawkins, je combattrai leurs points de vue "métaphysiques" (quoi que cela signifie). Un premier combat virulent, un autre discursif. Totalement mais nullement agressivement athée. Et la possibilité de discuter avec les musulmans est évidemment possible, il existe tout un courant critique dans l'Islam - provenant de musulmans ou de "sortis de l'Islam" avec qui il est très important de dialoguer. J'y pensais en feuilletant le "Dictionnaire du Coran" (éditeur Mohammad Ali-Amir Moezzi), d'un abord assez sévère, tout comme un de mes livres de chevet, "Les schismes dans l'Islam" d'Henri Laoust, d'un abord encore plus sévère mais passionnant. Et bien sûr mon maître Maxime Rodinson...

 

A lire, à lire :

 

Bruckner dans Libé : l’invention de l’ islamophobie.

Nous assistons à la fabrication planétaire d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple.

Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’«islamophobie», calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme. Cette création, digne des propagandes totalitaires, entretient une confusion délibérée entre une religion, système de piété spécifique, et les fidèles de toutes origines qui y adhèrent. Or une confession n’est pas une race, pas plus que ne l’est une idéologie séculière : l’islam, comme le christianisme, est révéré par des Arabes, des Africains, des Asiatiques, des Européens, de même que des hommes de tous pays sont ou ont été marxistes, libéraux, anarchistes. Jusqu’à preuve du contraire, on a le droit, dans un régime démocratique, de juger les religions mensongères et rétrogrades et de ne pas les aimer. Se méfier de l’islam comme on a pu en d’autres temps se méfier du catholicisme, juger inquiétant son prosélytisme agressif, sa prétention à la vérité unique, son penchant sacrificiel, c’est manifester un sentiment qu’on estimera légitime ou absurde, ce n’est pas faire preuve de racisme. Faut-il parler de «libéralophobie» ou de «socialistophobie» parce qu’on est contre le règne du marché ou la redistribution des richesses ? Ou faut-il rétablir le délit de blasphème, aboli en 1791 par la Révolution, comme le réclame chaque année l’Organisation de la conférence islamique ainsi qu’en France, en 2006, un député UMP, Jean-Marc Roubaud, soucieux de punir tout ce qui bafoue ou calomnie «les sentiments religieux d’une communauté ou d’un Etat quel qu’il soit». Le pari des sociétés ouvertes, c’est de concilier la coexistence pacifique des grandes croyances avec le droit à la libre expression. La liberté de culte est garantie et la liberté de critiquer les cultes également. Les Français, échaudés par des siècles de domination cléricale, souhaitent un affichage discret des croyances. Réclamer des droits séparés pour telle ou telle communauté, imposer de strictes limites à l’examen des dogmes nous ramènerait directement à l’Ancien Régime.

Le terme d’islamophobie remplit plusieurs fonctions : nier pour mieux la légitimer la réalité d’une offensive intégriste en Europe, attaquer la laïcité en l’assimilant à un nouveau fondamentalisme. Mais surtout faire taire les musulmans qui osent remettre le Coran en cause, en appellent à l’égalité entre les sexes, au droit à l’apostasie et aspirent à pratiquer paisiblement leur foi sans subir le diktat de doctrinaires ou de barbus. Il faut donc stigmatiser ces jeunes filles qui refusent le voile, souhaitent marcher sans honte, tête nue, dans la rue, foudroyer ces Français, ces Allemands, ces Anglais d’origine maghrébine, turque, africaine, algérienne qui réclament le droit à l’indifférence religieuse, le droit de ne pas croire en Dieu, de ne pas jeûner pendant le ramadan. Il faut les désigner, ces renégats, à la vindicte de leurs coreligionnaires, les faire taire pour bloquer tout espoir d’une mutation chez les fidèles du Prophète (en France et de façon révélatrice, c’est un «Collectif contre l’islamophobie» qui soutient juridiquement les femmes verbalisées pour port du voile intégral). Nous assistons à la fabrication planétaire d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Et ce avec l’onction des médias et des pouvoirs publics. Notre président lui-même, jamais en retard d’une bourde, n’a-t-il pas comparé l’islamophobie à l’antisémitisme ? L’erreur est tragique : le racisme s’attaque aux personnes en tant qu’elles sont coupables d’être ce qu’elles sont, le Noir, l’Arabe, le Juif, le Blanc. L’esprit critique, à l’inverse, porte sur les vérités révélées, les écritures toujours susceptibles d’exégèses, de transformations. Cette confusion a pour objet de déplacer la question religieuse du plan intellectuel au plan pénal, toute objection ou moquerie étant passible de poursuites.

Quant aux profanations de tombes, de lieux de culte, si elles relèvent évidemment des tribunaux, elles touchent dans leur immense majorité en France les cimetières ou églises chrétiennes. On s’en veut de le rappeler : de tous les monothéismes, c’est le christianisme qui est aujourd’hui le plus persécuté dans le monde, surtout dans les pays musulmans, Algérie, Irak, Egypte entre autres. Il est plus facile d’être musulman à Londres, New York ou Paris que protestant, catholique au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord. Mais le vocable de «christianophobie» ne prend pas et c’est heureux. Imagine-t-on la Saint-Barthélemy condamnée par nos ancêtres sous l’angle de la discrimination plutôt que du fanatisme religieux ?

Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à en obscurcir le sens. «Islamophobie» fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire.

 

 

 

 

 

 

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 15:47

Si être de gauche, c'est

 

* Être humaniste, dans le sens si bien décrit il y a près de 2.200 ans par un ancien esclave : nihil humani a me alienum esse puto

* Oeuvrer pour réduire les inégalités sociales

* Regarder le nationalisme avec suspicion et se sentir d'abord citoyen du Monde, mais aussi membre de sa culture

* Regarder le nationalisme avec suspicion, mais regarder des institutions lointaines et autocratiques avec plus de méfiance encore

* Admettre l'utilité de l'État, mais comme celle de l'argent : c'est un bon serviteur mais un mauvais maître

* Admettre l'utilité éminente de l'État dans ses fonctions de contrôle, mais bien moins dans ses capacités à agir 

* Faire sienne la maxime d'Henri Poincaré : « La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n'est aux faits eux-mêmes, parce que, pour elle, se soumettre, ce serait cesser d'être », tout en lui reconnaissant une certaine naïveté épistémologique (on est en 1909 !)

* Oeuvrer pour enrichir - matériellement et intellectuellement - chaque citoyen du Monde

* Être suffisamment respectueux des opinions d'autrui sans abdiquer des siennes propres

* Croire au progrès ! sans avoir honte... et sans trop de naïveté... Le progrès, c'est aussi libérer l'Homme des contraintes

 

 

alors je suis de gauche.

 

Si être de gauche, c'est

 

* Tenir l'humanité pour une moisissure de la Terre dont l'élimination serait bénéfique à l'Univers

* Tenir les humains pour détenir autant ou moins de droits que les montagnes, les arbres ou les punaises

* Réduire les inégalités sociales en condamnant chacun à la pénurie ou à la misère, matérielle et intellectuelle

* Faire appliquer l'omnipotence de l'État par les pompes de ses fonctionnaires et par les oeuvres de ses ministères

* Estimer que certaines causes sont tellement sacrées qu'on doive en imposer la soumission à tous

* Oeuvrer pour déléguer tout pouvoir à des Institutions technocratiques et coupées des réalités de terrain

* Interdire l'expression de ceux dont on estime qu'ils tiennent des propos scandaleux

* Considérer toute nouveauté avec méfiance et tout changement avec horreur

* Imposer de nouvelles contraintes au nom d'une idéologie

 

 

alors je ne suis plus de gauche.

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 20:21

On fait beaucoup de cas actuellement des dérives possibles des régimes à venir en Tunisie et en Libye, parlant avec une méfiance (justifiable sinon justifiée) des références à la source de droit islamique, la charia (le chemin).

 

Je ne suis pas arabisant ni islamologue, et donc mon point de vue est celui d'un amateur éclairé ayant passé quelques années dans la coopération en Algérie, cherchant passionnément à comprendre une civilisation qui, en son temps (disons, jusqu'à la fin officielle de l'idjtihâd - cela est très discuté) était bien plus ouverte que la nôtre, romano-chrétienne pour résumer.

 

Le monde musulman comprit très vite dès la mort de Mohammed que les préceptes du Coran étaient extrêmement lacunaires. Il y avait certes des injonctions fortes, mais soumises à révisions selon les sourates postérieures. Il fallait donc compléter, amender, ajouter, voire corriger. Ce fut donc, avec l'arrivée d'autres sources que les Arabes, et notamment celle des Persans, des Syriens et des Irakiens (et d'autres encore), le principe des hadîth-s : "Untel, fils de Untel, rapporte que Untel a entendu le Prohète dire que... [c'est ce qu'on appelle traditionnellement "la chaîne des garants", l'isnâd]", etc. Bien sûr, tout cela allait dans tous les sens et ça faisait un peu désordre, mais c'était la base de la sunna. Il fallait plus, et mieux. On inventa alors le rây (en gros, "bon sens" - Goldziher le traduit par opinio prudentium en accord avec le corrigere jus propter utilitatem publicam [rectifier le droit en vue de l'utilité publique] du droit romain) et le qiâs (analogie) pour avancer. Après de nombreuses discussions et étripages il en résulta les quatre écoles (dites bizarrement rites) classiques du sunnisme (le chiisme ou le soufisme, c'est encore autre chose, et je m'y connais encore bien moins) : hanafite, chaféite, malékite et hanbalite, qui diffèrent selon les régions, mais qui sont toutes admissibles sans aucun problème. Certaines sont plus strictement coraniques, d'autres sont plus libérales, mais on peut passer d'une interprétation à l'autre sans tomber dans l'anathème ou la kaffiriya (le paganisme).

 

Ces quatre écoles sont-elles le summum de l'Islam (comme Mohammed est le sceau [le dernier] des prophètes) ? Certes non. Malgré toutes les résistances, et malgré le fait que l'Islam mêle intimement le Politique et le Religieux, il y a encore de nouvelles lectures, mais toujours sous l'égide coranique. Ainsi, certains docteurs de la Loi (très minoritaires, je l'admets...) estiment que la polygynie n'est acceptable que si chaque femme reçoit un traitement strictement identique (majeure) ; or, un tel traitement est impossible (mineure) ; ergo la polygynie est interdite. Je ne sais trop si c'est un BARBARA, un CELARENT, un DARII ou un BARALIPTON (*) ou quelque autre syllogisme, mais ça me plaît assez...

 

Pour en savoir plus (car tout ça est bien plus compliqué que ci-dessus) : évidemment le merveilleux et indispensable Maxime Rodinson (ici, son Mahomet, mais il en a écrit tant d'autres ! et passionnants !), le très exigeant Laoust sur les schismes dans l'Islam, et aussi le "roboratif" (je déteste ce terme galvaudé, mais juste en l'occurrence) Les Assassins de Bernard Lewis.

 

(*) Asserit A, negat E, etc... On n'apprend plus ça à nos rejetons, et c'est dommage.

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 23:50

De retour de Paris avec quelques expositions et films (Paris est la capitale des cinéphiles, ne parlons pas de Londres ni même de NY). L'incontournable Deux de la vague, évidemment et le merveilleux Musée Dapper, cela va sans dire. Passionnante expo de Mondrian à Beaubourg aussi, et cosi via.

 

Depuis quelque temps je voulais voir le MAC/VAL d'Ivry dont on m'avait dit grand bien et je n'ai pas été déçu ; situé dans une improbable quasi-friche urbaine, ce musée d'art contemporain expose de très belles oeuvres et vaut sinon le voyage au moins un très large détour ne fût-ce que pour encourager une magnifique initiative (due sans doute à une Gauche progressiste et non ossifiée -  la Droite ne me semble pas prête à assumer un tel bonheur. Si je me trompe, écrivez-moi !). Je recommande tout particulièrement un travail de la jeune Shilpa Gupta (allez voir !).

 

Et donc, revenant sur cette bonne vieille autoroute du Nord, j'écoutais une émission d'Europe I où l'on avait réuni une brochette de commentateurs (y compris un bon vrai philosophe) sur la Crise de la démocratie. Loin de moi l'idée de dire que cette crise n'existe pas, et dimanche dernier une marche blanche a eu lieu à Bruxelles pour des raisons qui me laissent pantois et que Jean Quatremer a - à mon avis - bien comprises. Mais ce qui m'interpellait dans cette émission était surtout qu'il n'y avait autour du micro aucun intervenant un tant soit peu libéral et que tout tournait autour de la condamnation de l'affreux libéralisme (toujours ultralibéralisme, ça va sans dire). Et là, j'ai appris (après un exposé fatigué sur la différence entre le capitalisme entrepreneurial et le capitalisme financier) qu'un sondage avait placé la France comme le leader de la résistance au capitalisme : 33% des Français étaient pour la sortie du capitalisme contre, prenons un exemple, 3% des Chinois. Donc, un Français sur trois, comme plus tôt on nous assurait que deux (jeunes)Français sur trois rêvaient de devenir fonctionnaires...

 

Nous allons donc assister à un exode massif des Français vers Cuba ou la Corée du Nord ? Ah ha ! Ainsi, la Belgique, après que la Flandre aura acquis son indépendance, mettra enfin la main sur son voisin du Sud et acquerra la Tour Eiffel, le Trocadéro, le Grand Palais et l' Académie de Marcq-en-Baroeul !

 

On peut rêver...

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