Si être de gauche, c'est
* Être humaniste, dans le sens si bien décrit il y a près de 2.200 ans par un ancien esclave : nihil humani a me alienum esse puto
* Oeuvrer pour réduire les inégalités sociales
* Regarder le nationalisme avec suspicion et se sentir d'abord citoyen du Monde, mais aussi membre de sa culture
* Regarder le nationalisme avec suspicion, mais regarder des institutions lointaines et autocratiques avec plus de méfiance encore
* Admettre l'utilité de l'État, mais comme celle de l'argent : c'est un bon serviteur mais un mauvais maître
* Admettre l'utilité éminente de l'État dans ses fonctions de contrôle, mais bien moins dans ses capacités à agir
* Faire sienne la maxime d'Henri Poincaré : « La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n'est aux faits eux-mêmes, parce que, pour elle, se soumettre, ce serait cesser d'être », tout en lui reconnaissant une certaine naïveté épistémologique (on est en 1909 !)
* Oeuvrer pour enrichir - matériellement et intellectuellement - chaque citoyen du Monde
* Être suffisamment respectueux des opinions d'autrui sans abdiquer des siennes propres
* Croire au progrès ! sans avoir honte... et sans trop de naïveté... Le progrès, c'est aussi libérer l'Homme des contraintes
alors je suis de gauche.
Si être de gauche, c'est
* Tenir l'humanité pour une moisissure de la Terre dont l'élimination serait bénéfique à l'Univers
* Tenir les humains pour détenir autant ou moins de droits que les montagnes, les arbres ou les punaises
* Réduire les inégalités sociales en condamnant chacun à la pénurie ou à la misère, matérielle et intellectuelle
* Faire appliquer l'omnipotence de l'État par les pompes de ses fonctionnaires et par les oeuvres de ses ministères
* Estimer que certaines causes sont tellement sacrées qu'on doive en imposer la soumission à tous
* Oeuvrer pour déléguer tout pouvoir à des Institutions technocratiques et coupées des réalités de terrain
* Interdire l'expression de ceux dont on estime qu'ils tiennent des propos scandaleux
* Considérer toute nouveauté avec méfiance et tout changement avec horreur
* Imposer de nouvelles contraintes au nom d'une idéologie
alors je ne suis plus de gauche.