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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 02:14

Ce terme connaît un succès inespéré et finit par désigner toute critique de l'Islam, qu'elle soit rationaliste, marxiste (opium etc.) ou tout simplement raciste (même si, évidemment, l'Islam n'est nullement à exister chez les "Arabes" et eux seulement. Je ne ferai pas l'injure à mes lecteurs de faire remarquer que l'Islam existe chez de très nombreux groupes ethniques, tout comme la Chrétienté ou le Bouddhisme, par exemple) et même délirante. Mais hélas, après les sinistres jongleries de Monsieur Chichah dernièrement à l'ULB, mon Alma Mater, on se demande si certains voudraient simplement étouffer toute critique tout comme chaque critique de la politique d'Israël devrait être la preuve d'un antisémitisme virulent. Mais n'oublions pas non plus que la grande masse des protestations et actions violentes contre des "actes blasphématoires" émanent actuellement de groupes intégristes chrétiens, comme l'a tout récemment montré l'affaire du spectacle de Castellucci au Singel d'Anvers, glorieusement revendiqué par des activistes écoeurants.

 

Je ne suis ni musulman ni chrétien, et je combattrai leurs volontés de faire plier la société à leurs croyances, de la même manière que, comme un Dawkins, je combattrai leurs points de vue "métaphysiques" (quoi que cela signifie). Un premier combat virulent, un autre discursif. Totalement mais nullement agressivement athée. Et la possibilité de discuter avec les musulmans est évidemment possible, il existe tout un courant critique dans l'Islam - provenant de musulmans ou de "sortis de l'Islam" avec qui il est très important de dialoguer. J'y pensais en feuilletant le "Dictionnaire du Coran" (éditeur Mohammad Ali-Amir Moezzi), d'un abord assez sévère, tout comme un de mes livres de chevet, "Les schismes dans l'Islam" d'Henri Laoust, d'un abord encore plus sévère mais passionnant. Et bien sûr mon maître Maxime Rodinson...

 

A lire, à lire :

 

Bruckner dans Libé : l’invention de l’ islamophobie.

Nous assistons à la fabrication planétaire d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple.

Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’«islamophobie», calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme. Cette création, digne des propagandes totalitaires, entretient une confusion délibérée entre une religion, système de piété spécifique, et les fidèles de toutes origines qui y adhèrent. Or une confession n’est pas une race, pas plus que ne l’est une idéologie séculière : l’islam, comme le christianisme, est révéré par des Arabes, des Africains, des Asiatiques, des Européens, de même que des hommes de tous pays sont ou ont été marxistes, libéraux, anarchistes. Jusqu’à preuve du contraire, on a le droit, dans un régime démocratique, de juger les religions mensongères et rétrogrades et de ne pas les aimer. Se méfier de l’islam comme on a pu en d’autres temps se méfier du catholicisme, juger inquiétant son prosélytisme agressif, sa prétention à la vérité unique, son penchant sacrificiel, c’est manifester un sentiment qu’on estimera légitime ou absurde, ce n’est pas faire preuve de racisme. Faut-il parler de «libéralophobie» ou de «socialistophobie» parce qu’on est contre le règne du marché ou la redistribution des richesses ? Ou faut-il rétablir le délit de blasphème, aboli en 1791 par la Révolution, comme le réclame chaque année l’Organisation de la conférence islamique ainsi qu’en France, en 2006, un député UMP, Jean-Marc Roubaud, soucieux de punir tout ce qui bafoue ou calomnie «les sentiments religieux d’une communauté ou d’un Etat quel qu’il soit». Le pari des sociétés ouvertes, c’est de concilier la coexistence pacifique des grandes croyances avec le droit à la libre expression. La liberté de culte est garantie et la liberté de critiquer les cultes également. Les Français, échaudés par des siècles de domination cléricale, souhaitent un affichage discret des croyances. Réclamer des droits séparés pour telle ou telle communauté, imposer de strictes limites à l’examen des dogmes nous ramènerait directement à l’Ancien Régime.

Le terme d’islamophobie remplit plusieurs fonctions : nier pour mieux la légitimer la réalité d’une offensive intégriste en Europe, attaquer la laïcité en l’assimilant à un nouveau fondamentalisme. Mais surtout faire taire les musulmans qui osent remettre le Coran en cause, en appellent à l’égalité entre les sexes, au droit à l’apostasie et aspirent à pratiquer paisiblement leur foi sans subir le diktat de doctrinaires ou de barbus. Il faut donc stigmatiser ces jeunes filles qui refusent le voile, souhaitent marcher sans honte, tête nue, dans la rue, foudroyer ces Français, ces Allemands, ces Anglais d’origine maghrébine, turque, africaine, algérienne qui réclament le droit à l’indifférence religieuse, le droit de ne pas croire en Dieu, de ne pas jeûner pendant le ramadan. Il faut les désigner, ces renégats, à la vindicte de leurs coreligionnaires, les faire taire pour bloquer tout espoir d’une mutation chez les fidèles du Prophète (en France et de façon révélatrice, c’est un «Collectif contre l’islamophobie» qui soutient juridiquement les femmes verbalisées pour port du voile intégral). Nous assistons à la fabrication planétaire d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Et ce avec l’onction des médias et des pouvoirs publics. Notre président lui-même, jamais en retard d’une bourde, n’a-t-il pas comparé l’islamophobie à l’antisémitisme ? L’erreur est tragique : le racisme s’attaque aux personnes en tant qu’elles sont coupables d’être ce qu’elles sont, le Noir, l’Arabe, le Juif, le Blanc. L’esprit critique, à l’inverse, porte sur les vérités révélées, les écritures toujours susceptibles d’exégèses, de transformations. Cette confusion a pour objet de déplacer la question religieuse du plan intellectuel au plan pénal, toute objection ou moquerie étant passible de poursuites.

Quant aux profanations de tombes, de lieux de culte, si elles relèvent évidemment des tribunaux, elles touchent dans leur immense majorité en France les cimetières ou églises chrétiennes. On s’en veut de le rappeler : de tous les monothéismes, c’est le christianisme qui est aujourd’hui le plus persécuté dans le monde, surtout dans les pays musulmans, Algérie, Irak, Egypte entre autres. Il est plus facile d’être musulman à Londres, New York ou Paris que protestant, catholique au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord. Mais le vocable de «christianophobie» ne prend pas et c’est heureux. Imagine-t-on la Saint-Barthélemy condamnée par nos ancêtres sous l’angle de la discrimination plutôt que du fanatisme religieux ?

Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à en obscurcir le sens. «Islamophobie» fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire.

 

 

 

 

 

 

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commentaires

I
<br /> Il ne faut pas bannir le mot "Islamophobie", il faut dénoncer son utilisation !<br />
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S
<br /> Bannir un mot n'est pas si facile. Surtout quand son "signifié" existe bien. Je reçois et mets à la corbeille tous les jours des documents vrais ou faux qui mettent en garde contre des projets de<br /> conquête, "par les berceaux", ou par la force, avec remplacement de nos bonnes lois par la charia. Ces perspectives semblent empêcher de dormir ceux qui les diffusent pour le bien des<br /> non-musulmans. La nosographie psychiatrique ne peut leur refuser le nom d'islamophobie. Je pense que les personnes qui souffrent de cette névrose forment un petit cercle dans lequel ces documents<br /> diffusent, puis sont déversés sur le web pour que nul ne les ignore. Le phobique a vraiment peur, ou horreur, de ce dont il est phobique. Cette diffusion sur le net gênerait une étude<br /> épidémiologique sérieuse. Internet amplifie, qualitativement, et quantitativement, les peurs humaines et les haines qu'elles engendrent.<br /> <br /> <br /> Quant à comparer l'islamophobie avec l'antisémitisme, rien ne l'interdit. Ce sont des névroses au départ, qui prennent comme objet phobogène d'autres hommes, et non des systèmes comme le<br /> capitalisme ou le communisme, et qui peuvent tourner à la paranoïa. <br />
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S
<br /> Je pense, justement, que la tiédeur qu'a atteint le christianisme contribue à donner un sentimennt de faiblesse, de vulnérabilité, de beaucoup d'européens face à l'islam, qui a six siècles de<br /> moins que le christianisme, et qui a été revigoré par la domination militaire et politique de l'Occident pendant presque tout le vingtième siècle. Les fantasmes de domination "par les berceaux",<br /> de prise du pouvoir, réduisant les européens au statut de "dhimmis", de conversions.... recommandées, constituent l'essentiel de l'islamophobie. Il y a sûrement des difficultés d'assimilation du<br /> côté des immigrés musulmans, là encore, en raison de notre athéisme de fait, et de notre liberté de moeurs. J'ai cependant le sentiment que la reviscence d'un fanatisme chrétien doit quelque<br /> chose à la différence de traitement des "blasphèmes" selon leur cible: crime à punir par n'importe quel moyen d'un côté, liberté d'expression de l'autre. Je pense qu'il va falloir réapprendre le<br /> respect, pour établir un traitement égal des religions et de leurs adeptes.<br />
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