10 avril 2008
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Je n'ai jamais eu le coup de bambou bouddhique, et les réincarnations de Tenzin Gyatso me laissent de glace ; mais l'hypocrisie de toute l'affaire est un peu trop grosse. Enfin, on (le CIO, une usine à fric, à pots de vin, un louche conglomérat de copains et de coquins - non, je n'ai pas peur des clichés) choisit la Chine pour abriter les JO de 2008. Ce n'est pas vraiment un secret bien gardé qu'il ne s'agit pas précisément d'un régime très libéral, et la situation au Tibet n'est pas recouverte du voile de Rawls ; mais 2008, voilà que nous y arrivons et tout à coup, les présidents et ministres de nos chères démocraties prennent des airs de vierges effarouchées, mélangent droits de l'Homme et Dieux du Stade, bref tapent du pied en prenant la pose. L'idéal olympique, tiens donc ! Mon Zazie, oui !
Et pendant ce temps, ce pauvre Tenzin Gyatso clame et fait clamer urbi et orbi qu'il ne veut pas l'indépendance et qu'il est contre le boycott ; la réponse générale semble être "on t'a pas sonné". Ces manifestations d'une ampleur inusitée m'ont tout l'air d'être quelque peu sinophobes : "ces salauds de faces de citrons, ils nous piquent tout, ils prennent nos boulots, ils s'enrichissent comme c'est pas possible, ils bouffent notre pain, ils boivent notre lait, on va leur en faire voir". Tant de défenseurs des droits de l'Homme, tout à coup, c'est un peu suspect, quand ils sont tellement plus discrets sur d'autres sujets... Mais c'est vrai aussi qu'il y a "Tintin au Tibet", avec ses moines si sympas qui lévitent pour un oui pour un non...
Alors, maintenant, c'est sur qui que la Presse belge tape ? Olivier Strebelle, bien sûr ! Il est parvenu à faire cracher au bassinet tout ce que la Belgique compte de sponsors pour offrir à la Chine un ensemble statuaire gigantesque célébrant les JO, ce qui lui vaut un articulet venimeux de la Libre Belgique. Ah oui, les spaghetti ont laissé le monde artistique de glace ? Non, pour le fréquenter d'assez près, je dirais que la fumée leur sort des narines et des oreilles ; c'est que l'"entregent" comme on dit d'O.S. est assez... insistant, disons, et son ego à la mesure du tonnage de ses oeuvres (il y en a de fort belles, quoi qu'on en dise). Maintenant, juste par plaisir personnel, je vous recommande son neveu, Vincent Strebelle, qui a à son actif quelques réalisations appréciables, et qui est modeste autant que son oncle n'a point à l'être (bien que d'un commerce très agréable, j'insiste).
Mais ne comptons pas sur lui pour le Monument de l'Indépendance du Tibet... Tant que la Chine sera là, en tous cas.