Paru dans le Financial post et sur WUWT le 24/5/2012. Je ne l'ai
pas vu cité en français, alors j'en ai fait une rapide traduction qu je publie ici en espérant ne pas contrevenir à un copyright...
Durant ces 18 derniers mois, les décideurs au Canada, aux U.S.A et au Japon ont discrètement abandonné le but illusoire d’éviter le réchauffement global en réduisant les émissions de CO2. Un
autre point de vue a pris cours en ce qui concerne la manière la moins coûteuse de remédier aux dangers indubitables du changement climatique.
Ce point de vue consiste à établir des politiques de préparation et d’adaptation aux événements et aux changements climatiques à mesure qu’ils arrivent, ce qui est très différent de l’accent mis
par la majorité des parlements occidentaux sur la prévention du changement climatique par la réduction des émissions de CO2.
En fin de compte, le critère de choix entre des politiques de réduction ou d’adaptation ne peut se faire que par une analyse des données scientifiques du changement climatique. Hélas, le débat
public vigoureux sur le réchauffement global anthropogénique et ses dangers possibles est plombé pour deux raisons.
Primo, un manque de fiabilité des mesures historiques de température utilisées pour reconstruire la statistique de la température globale
moyenne.
Et, secundo, un malheureux émotionalisme tribal – nourri par des lobby et des intérêts particuliers – qui s’est développé entre deux groupes qui se décrivent l’un l’autre comme des
“négationnistes” ou des “alarmistes”.
En réalité, la grande majorité des scientifiques de terrain ne se retrouvent dans aucune de ces catégories. Tous les scientifiques compétents admettent, d’abord, que le climat a toujours changé
et changera toujours ; deuxièmement, que les activités humaines (et pas seulement le CO2) ont des effets importants sur le climat local, qui, s’ additionnant, ont un effet mesurable sur le climat global ; et, troisièmement, que le CO2 est un gaz a effet de serre léger.
Le véritable débat scientifique, dès lors, ne concerne pas ces trois évidences, mais bien plutôt le signe et la grandeur de tout effet humain et son importance dans le contexte du changement de
climat naturel.
Pour de nombreuses raisons, qui incluent différents types de biais de mesure, d’erreurs et d’artéfacts impondérables, les données thermométriques ne représentent qu’une histoire indicative de la
température globale moyenne de ces 150 dernières années.
Les données satellite MSU (Microwave Sounding Units)entre 1979 et 2011 sont les seules à pouvoir estimer la température globale moyenne avec une exactitude acceptable, mais sur seulement 32 ans,
ce qui est une seule période climatologique. En deuxième position, il y a les températures mesurées par les radisondes sur les ballons-sondes, à
partir de 1958, et les données communes avec les données MSU sont en bonne concordance.
Combinant ces deux séries de données, on peut remarquer qu’il n’y a pas eu de tendance significative au réchauffement depuis 1958, bien que chacune indique une augmentation de 0,2 °C en
température globale moyenne avec le fort El Niño de 1998.
De plus, avec le Soleil entré en phase calme et le manque de réchauffement depuis les 15 dernières années – malgré une augmentation de 10% de la teneur en CO2 atmosphérique, ce qui représente 34%
de toutes les émissions post-industrielles – on peut déduire que les hypothèses alarmistes de réchauffement sont erronées et que le refroidissement pourrait être le pire danger des décennies à
venir.
Les changements climatiques ont lieu sur des périodes géologiques à l’échelle de milliers à millions d’années, mais malheureusement, les données géologiques ne permettent pas de mesures directes,
et certainement pas de températures globales moyennes.
Par contre, il existe des séries de valeurs par indice locales ou régionales, et de qualité variable. Quoi qu’il en soit, de nombreuses séries paléoclimatiques de bonne qualité, et spécialement
celles provenant de carottages glaciaires ou des boues de fonds sous-marins montrent qu’aucun changement climatique inhabituel ou étrange n’a eu lieu durant le XXe et le (début du) XXIe
siècles.
Malgré un budget de bien au-dessus de 100 milliards de dollars depuis 1990 à chercher un signal humain dans la température globale, en matière géologique aucun indice empirique clair n’existe qui
pointerait vers un impact humain sur la température globale.
Cependant, un point capital sur lequel tout le monde est d’accord est que des événements et un changement climatiques naturels sont réels et coûtent cher humainement et matériellement. Ces
événements incluent des orages, des inondations, des blizzards, des sécheresses et des feux de brousse, ainsi que des sauts de température locaux ou globaux et des tendance au réchauffement ou au
refroidissement à long terme.
Il est certain que ces événements et ce changement climatiques naturels vont continuer et que de temps à autre il y aura de nouveaux dommages humains et matériels.
Les événements climatiques extrêmes ainsi que leurs conséquences sont des catastrophes naturelles comparables aux séismes, tsunami et éruptions volcaniques dans la mesure que dans notre état de
connaissances actuelles ils ne peuvent ni être prédits longtemps à l’avance ni stoppés une fois qu’ils se déchaînent. La gestion des changements
climatiques futurs sera donc une gestion de l’appréciation et de la minimisation du risque, comme pour les risques naturels qui varient selon la position sur la Terre.
Gérer la réalité climatique comme elle se déroule est clairement la solution aux problèmes posés par le changement climatique la plus prudente, la plus réaliste et la plus efficace en coûts. De
la même manière et de façon importante, une politique d’adaptation est aussi une précaution très utile contre toute tendance climatique anthropogénique (potentiellement dangereuse) qui pourrait
arriver dans le futur.
From the Financial Post via Dr. Carter in
email correspondence
Bob Carter, is a paleoclimatologist at James Cook University, Australia, and a chief science advisor for the International Climate Science Coalition.