Oui, cela fait de nombreuses années que les critiques du GIEC (ceux qu'on appelle plus ou moins gentiment les "sceptiques" ou plus ou moins diaboliquement les "négationnistes" - en rapport évident avec les négateurs de la Shoah) font remarquer que, selon les données les plus officielles utilisées par ledit GIEC, la "température moyenne" du globe (quoi que cette moyenne signifie, et j'ai de grands doutes sur la signification thermodynamique d'un tel concept, et aussi sur la qualité des mesures effectuées) a stagné depuis quelque 16 ou 17 ans, contrairement à ce que tous les modèles avaient "prédit".
Au début, ce fut le déni absolu, et même la grosse artillerie contre ceux qui osaient en parler, ainsi David Rose dans son article de 2012 ; certes, Phil Jones avait admis du bout des lèvres que, oui, à la marge, c'était tout juste statistiquement acceptable. Dans les e-mails repris au Climategate, on avait lu Trenberth se scandalisant "It's a travesty", etc... ce qui lui avait valu la fureur des politiquement corrects ne comprenant pas le terme de travesty. Puis, les données s'accumulant, il était devenu évident que cette "pause" s'étendait et avait franchi la barre fatidique des deux écarts-types, soit une probabilité statistique à 5%, celle pour laquelle WUWT s'était fait taper sur les doigts pour ne l'avoir pas incorporée dans ses statistiques sur l'englaciation arctique (depuis, c'est fait).
Et maintenant ?
Même Nature et Trenberth admettent qu'en effet, il y a une "pause" dans le réchauffement "global". Comme la NASA et le NOAA... Et comment l'expliquer ? Pour certains, aucun doute : le réchauffement global existe, il est évident, mais caché, comme le Mahdi des chiites. Il se réfugie dans les océans (et, étant donné la capacité calorifique de l'eau, devrait provoquer une élévation de température moyenne des océans d'environ 0,000015 °C par siècle, et encore, des couches les plus profondes... (J'exagère un peu, je le reconnais). On trouvera ici un article très documenté de Judith Curry - pas précisément une aimable amateur négationniste - sur le sujet, et ici l'article suivant du blog de Judith Curry sur les mesures de chaleur océanique.
En fait, cette explication est purement ad hoc. Le raisonnement des Trenberth et al. est simple : il y a un forçage supplémentaire, ça ne se discute pas, et s'il n'y a pas de réchauffement au sol, c'est qu'il doit y en avoir ailleurs. Où ? Mais dans les océans, pardi, on n'a pas le choix ! Et tout à coup, on "découvre" l'ENSO, alors qu'il n'y a pas cinq ans, les pauvres "sceptiques" qui parlaient d'El Niño et compagnie se faisaient rabrouer avec violence !
La démarche des "sceptiques" est tout autre. Il y a effectivement un forçage supplémentaire depuis en gros les années cinquante. Il y a eu une augmentation de température depuis le XIXe siècle - la fin du petit âge glaciaire. Depuis une petite vingtaine d'années, il n'y en a plus. On n'explique pas, mais ça pourrait être dû, par exemple, à des rétroactions de l'atmosphère (nuages ou albedo).
Peu importe, en fait : le plus important est de constater - ça crève les yeux - à quel point les modèles utilisés par le GIEC sont faux, inutiles et même nuisibles.