C'était le titre d'un article du Monde il y a deux jours. Allègre récidive, comme tant de criminels, n'est-ce pas, car Allègre est un criminel, non ? J'aimerais que Kempf ou Foucart ou un autre cuistre ait le courage de l'écrire, et aussi qu'il est à la solde des pétroliers, noir sur blanc, et pas avec de petites insinuations.
Quoi qu'il en soit, Allègre récidive en signant un article dans le prestigieux Wall Street Journal, rubrique "opinion" ; ou plus exactement, le co-signe avec 15 scientifiques et ingénieurs, et non des moindres.
Cet article, intitulé "Pas de panique autour du réchauffement global" est évidemment central dans cette année d'élection à la Présidence des Etats-Unis. Il n'est pas réellement polémique mais ne retient pas ses coups, et revient notamment sur l'absence de réchauffement remarqué depuis une quinzaine d'années, absence que Trenberth reconnaît en privé dans un des mails du Climategate ; on sait aussi que cette absence a conduit les tenants du GIEC à éplucher toutes sortes de phénomènes "parasites" (ENSO, Soleil, aérosols...), dont soit dit en passant ils disaient de certains qu'ils ne jouaient aucun rôle dans la formation du climat, pour prouver que la température montait mais que c'était masqué... On pourrait dire aussi que c'est en fait un refroidissement masqué en allant chercher d'autres explications ad hoc... Alors, ils ont préféré passer du "réchauffement global" aux "dérangement climatique", de sorte que tout accident : sécheresse, pluviosité, hivers chauds ou froids, étés froids ou chauds, et pourquoi pas les tsunami et les tremblements de terre, tout ça soit la faute du CO2 anthropique. Bref, tout et son contraire. On constate un phénomène peu courant et on déclare : c'est la faute aux émissions des GES, tout en reconnaissant prudemment qu'on ne peut évidemment pas le prouver... Dans un système chaotique comme l'est notre atmosphère, pas étonnant !
L'article ne craint pas de comparer la situation à celle qui régnait en URSS pendant l'ère Lysenko - toutes proportions gardées, sans doute. Mais la position de l'APS (American Physical Society), jugeant le message du GIEC "incontrovertible", càd "irréfutable", "indéniable", est choquante et totalement non scientifique comme l'a fait savoir le Prix Nobel de physique Ivar Giaer en claquant la porte. "Pour l'APS on peut discuter du changement de la masse du proton avec le temps ou de la façon dont se comportent les multivers, mais le réchauffement global est indéniable ?". N'oublions pas que les Mann, Jones, Trenberth et consorts ont essayé (et partiellement réussi) de briser la carrière de certains de leurs contradicteurs.
Mais aussi, l'article a le courage de pointer du doigt la raison ultime pour laquelle si peu de chercheurs s'opposent au GIEC : l'argent, et pas celui des pétroliers (encore que...), celui des Etats, les contrats de recherche des institutions internationales, les financements des ONG qui clament qu'elles vont "sauver la planète"... Il mentionne aussi les travaux de Nordhaus et conclut un peu comme Lomborg et Ridley, puis s'adresse aux candidats à la Présidence (des USA, je vous rassure, ça ne leur viendrait pas à l'idée de s'adresser à Trublion Ier ni à Hollande) : Chaque candidat devrait appuyer des mesures rationnelles pour protéger et améliorer notre environnement, mais il est insensé de poursuivre des programmes coûteux qui détournent les ressources des vrais besoins et sont basés sur des affirmations alarmistes et absurdes d'indices "indéniables".
Inutile de dire que cet article a fait un tabac sur Facebook, Twitter etc. Sur le site du WSJ, on compte déjà 2612 commentaires...
Mais n'ayez crainte, aucun journal francophone européen ne fera rien de tel... Tout ce que vous lirez à ce sujet (si vous lisez quelque chose !), ce sera un traitement par le mépris.
A propos, je ne dis plus "sceptique", je préfère "critique".