C'était le titre d'un post de Laurent Berthod il y a quelque temps déjà, et cela m'a toujours semblé certain. Les écolos aiment bien les gens, les personnes (enfin, pas toutes...), mais l'Humanité ne leur inspire que dégoût, crainte et horreur. Les commentaires de ce post sont d'ailleurs édifiants :
- reriquet s'interroge sur la notion d'humanisme (qu'il semble découvrir, par ailleurs) et répond aussi sec
"Je comprend que des paroles aussi dures que celles d'Yves Cochet ou de Cousteau les fasse grimper au rideaux !!!
C'est bien joli l'humanisme! et c'est totalement justifié en periode de guerre. Mais il faut bien comprendre que celle qui s'annonce ne vera pas-et c'est une grande première- s'affronter des hommes entre eux, mais la nature contre l'homme.
Cette guerre, nous ne pouvons que la perdre dans la mesure ou nous dépendons totalement de la nature.
Alors, si ces humanistes sont les anti-écologistes que vous nous décrivez, mon Dieu, quel orgueil!
Si leur discour de l'homme avant tout doit les amener à nier la fragilité de la nature et notre dépendance vis a vis de cette dernière .... ça promet!
Le veritable débat doit etre le suivant:
nous connaissons un développement jamais vu depuis le début de l'humanité. Notre croissance est exponentielle tant au niveau demographique qu'industriel.
Sachant que nous ne savons pratiquement rien de la manière dont fonctionne notre environement, doit-on continuer ou faire attention?".
Le tout sic, mais ni l'orthographe ni la syntaxe ne peuvent être opposés. Par contre, le "totalement justifié en période de guerre" est admirable, mais passons... C'est sans doute pour annoncer la "guerre entre la nature et l'homme". On remarquera au passage cette éternelle réification de la nature devenant Nature, dont on ne sait d'ailleurs pas très bien si elle est fragile ou au contraire toute-puissante.
Cette notion de guerre me semble étrange, à moi notamment dont toute la formation a consisté en essayer de comprendre les phénomènes naturels. Je l'ai déjà dit, je suis assez peu sensible à la "beauté" des paysages, mais passionné à comprendre les mystères qu'ils recèlent. Et, en tant que partie intrinsèque de tous les phénomènes naturels, je mets à profit les vieux principes à nous légués par l'évolution : je suis prédateur comme virtuellement tous les êtres vivants, tout en étant par ailleurs à la fois commensal, parasite ou saprophyte... Je me défends contre mes ennemis, microbes ou plus gros ; si c'est là faire la guerre à la Nature, si l'éradication de la variole ou celle, proche, de la poliomyélite sont des actes de guerre contre la Nature, alors je ne comprends pas très bien la notion de guerre. Ou celle de "N"ature.
Quant au développement (je suppose qu'il s'agit en fait de la démographie) le fait qu'il soit le plus grand depuis le début de l'humanité aurait sans doute pu être dit à chaque période historique, sauf peut-être après 1348.
"Exponentiel", voilà bien le terme mis à toutes les sauces et jamais consommé au naturel. En général, quelqu'un qui le mentionne veut dire "très rapide, explosif", et non suivant un développement de type Ab. Remarquons au passage qu'une croissance exponentielle peut être extrêmement lente - et même négative, selon les valeurs de A et de b. Mais peu importe, car la croissance démographique est tout sauf exponentielle, je parle évidemment de la démographie telle que nous la voyons, pas d'un accroissement théorique où chaque famille aurait, disons, trois enfants, et cela à chaque génération, ad infinitum. De nombreux pays développés ont de fait une croissance négative, et toutes les études et relevés montrent que l'humanité va probablement se stabiliser à un peu plus de 9 milliards dans les décennies à venir. Pour certains, c'est d'ailleurs beaucoup trop, mais rappelons-nous tout de même que leurs prédécesseurs en catastrophes prévoyaient plusieurs dizaines de milliards, sauf que, bien sûr, des famines épouvantables allaient stopper cette avalanche humaine.
Enfin, on appréciera l'aveu candide que nous ne savons quasiment rien de la manière dont fonctionne notre environnement. Ben, justement, en ce qui concerne ce fonctionnement, il y a des gens qui l'étudient de près : on les appelle les écologues, parce que les écolos leur ont volé le nom précédent, celui d'écologistes. Et je serais fort étonné que le commentateur admette que les mécanismes climatiques soient également mal connus...
Mais peut-être que si, car après s'être fait gentiment remettre au courant par LB, le voilà qui répond :
"Malthus ne songeait pas à la polution athmosphérique!
quand j'evoquais notre développement exponentiel, je pensais entre autre aux conséquences sur les climats. La question n'est pas de savoir si nous trouverons un substitu au petrole et au gaz, mais plutot si d'ici là nous n'aurons pas causé des dégats ireversibles.
La nature ne nous a pas déclaré la guerre.Elle est constituée d'une multitude d'interactions complexes que nous ne maitrisons absolument pas!
En refusant de nous restreindre, nous tirons sur des ficelles sans savoir ce qu'il y a au bout. La science pourrait bien sur etre une solution, mais elle évolue telement moins vite que la polution!"
(idem pour l'orthographe) Et voilà la pollution atmosphérique... Bien sûr, depuis que l'EPA est parvenue à faire entrer le CO2 comme "polluant" (ce qui est à la fois une escroquerie intellectuelle et un contre-sens flagrant), on peut dire n'importe quoi. Mais on sait bien - ou plutôt on devrait savoir - que la réelle pollution, atmosphérique ou autre, est la pire dans les pays pauvres, où on se chauffe au charbon sale (un peu comme l'Angleterre jusqu'à il n'y a pas si longtemps) ou à la bouse de vache séchée.
Inutile d'aller plus loin, reriquet est, on le comprend à la lecture de ses commentaires suivants, un de ces électeurs écolos moyens, pas agressif pour un sou, mais sans doute un peu dépassé par les événements. Il ne comprend pas très bien le monde qui l'entoure, on lui serine à longueur de journée que les "ondes", c'est dangereux, que les médicaments sont nocifs, que son air, son eau et ses aliments sont empoisonnés et qu'il consomme trop d'énergie !
Macintoche, elle, est d'un autre niveau (elle cite Francis Ponge, c'est dire...) :
"je lis les échanges et je conclus par : replantez des haies pour les oiseaux qui n'ont plus d'endroits où nicher; stop avec ce type d'agriculture intensive et mangeuse de produits qui court à sa ruine (nous ne sommes plus au début des années 50 où effectivement on en eu besoin): j'exige une agriculture propre et saine dans nos campagnes; des repas bios, naturels pour nos enfants dans les cantines et ensuite dans les hopitaux;et ensuite partout; j'exige le retour des petits agriculteurs, (prête à payer impôts) , stop à une consommation effrénée de viande, surtout industrielle. Stop à la surpopulation! je vous laisse les rivières de par ici remplies de gens et de déchets en tout genre! (canettes de bières etc..etc..) j'exige qu'on arrête de couper des arbres des forêts tropicales pour le profit de quelques uns qui nous vendent nos meubles! enfin j'exige qu'on se rende compte une bonne fois pour toute que l'on DOIT respecter ce merveilleux et terrible "salon" dans laquelle nous avons attérri :la nature; on a pas à la dominer, mais à en percer les mystères, à craindre ses dangers et sa force, et à la chérir, oui revenons un peu au sacré! sinon: La gerbe matérialiste!
et comme je ne suis pas seule à vouloir tout çà je signe FRONT de Libération des Papillons. oui, FLP.vaincra!
Je terminerai par cette citation d'un de nos poètes :
Il suffit d'abaisser notre prétention à dominer la nature et d'élever notre prétention à en faire physiquement partie, pour que la réconciliation ait lieu. (Francis Ponge, Le Grand Recueil)."
Voilà tout de même un discours un peu brouillé. Au début des années 50, l'agriculture intensive était utile et pourquoi diable ne le serait-elle plus aujourd'hui ? "Propre et saine"... Ah, je crains que Macintoche n'ait pas connu les fermes des années cinquante, justement... Le travail des agriculteurs reste redoutablement dur, mais à l'époque, c'était proche de la servitude, et je peux assurer que les paysans de l'époque n'affichaient pas une santé resplendissante, malgré la vie au grand air... Elle exige des repas bios et naturels (?) pour tout le monde, sans évidemment demander l'avis des bénéficiaires de ses exigences. Et on en arrive tout doucement à une explosion mystique de comptoir avec tout de même des métaphores osées (le "salon", la "gerbe"), pour conclure sur une note de réconciliation possible... Mais, une fois de plus, je ne savais pas que nous étions brouillés.
""J'exige", "j'exige" et encore "j'exige", on dirait un discours de Mussolini, lui répond LB, un peu agacé, semble-t-il...
Et enfin vient le décroissant :
"Il est dur de ne pas prendre à la rigolade ce type de jugement infondé et agressif sur cette caste de la population titrée d'"écologistes".
Tout d'abord, il est important de préciser que YAB, Hulot, Reeves, Dany et toute l'équipe de technocrates d'EELV sont une catégorie à part de l'écologie, policée et moderne, l'écologie libéral-libertaire décomplexée qui veut légaliser la fumette et le téléchargement dans un grand élan humaniste (et populiste un peu...). Qui n'a pas peur de vanter les mérites d'une voiture de luxe hybride ou d'un shampoing qui respecte la planète. Ces écologistes ont bien entamé le processus de destruction de toute proposition d'écologie politique concrète et sans concession.
Ensuite, il est important de noter que la plupart des vrais écologistes-humanistes (puisque que vous le vouliez ou non, ces notions sont par essence étroitement liées) ne sont pas pour des mesures drastiques de réduction de la natalité mais plutôt pour une transition démographique: en clair que l'on arrête de faire des enfants pour notre propre survie, mais plutôt pour leur donner un avenir heureux. Quand Gandhi disait "vivre simplement pour que tout le monde puisse simplement vivre" il s'agissait de la position la plus Humaniste qu'il soit et pourtant c'est également la plus grande preuve possible de respect de la planète. De plus, une grande majorité des vrais écologistes (ceux dont on entend jamais parler) sont d'abord humaniste, je vous invite à lire le mensuel La Décroissance si votre esprit est capable de mettre de coté les idées préconçues qui semblent bien ancrées dans votre esprit.
Enfin, si vous croyez que c'est les avancées scientifiques qui vont sauver l'humanité, j'attends moi aussi avec impatience l'époque où les arbres OGM mangeur de CO² remplaceront la flore majestueuse que nous offre la planète, où on se rendra compte que de toute façon la planète est trop peuplée pour que les riches puissent être à leur aise et qu'il faut "faire le ménage" dans les pays pauvres (car c'est comme ça que ça se passe et que ça se passera si on confie le sort de l'Humanité à la science, ça a déjà commencé avec les agro-carburants, les élevages industriels, le soja OGM qui mutile les peuples du Tiers Monde et j'en passe une sacrée liste), où notre démesure engendrée par la publicité nous conduira à penser que nos capacités physique, notre apparence, notre phallus devraient pouvoir être artificialisés pour être à notre goût etc...
Le sort de l'Humanité doit être entre les mains d'Hommes capables de vivre ensembles simplement et sainement, sans avoir besoin de manger des tomates en décembre ou de voyager à l'autre bout du monde 5 fois par ans. Il ne s'agit pas alors d'être contre la race humaine, mais d'être pour l'émancipation de celle-ci face aux multinationales polluantes qui ont la mainmise sur le Monde."
Là, c'est clair, on balaye les "écolos" d'un revers de la main : YAB, Hulot, Dany et tutti quanti (Cousteau aussi ?), hop, on n'en parle plus ! Les seuls vrais écologistes, ce sont les décroissants, qui nous dit-on, sont "pour une transistion démographique". Ah bon ? Et ce ne serait pas à ça qu'on est en train d'assister depuis des décennies ? Certes, le Pape ne doit pas être pour, mais quoi qu'on veuille affirmer, le Pape n'est pas humaniste, pas du tout. Je veux bien admettre que Gandhi était humaniste, et je suis certain que de nombreux "décroissants" le sont aussi, mais ce n'était pas le propos de LB, ou alors je me trompe ; et puis, de grâce, quand donc cessera-t-on de réifier également la planète ! Respecter la planète, sauver la planète, bon dieu que c'est childish !
Evidemment, notre décroissant n'aime pas les OGM, surtout pas les arbres qui vont remplacer la "flore majestueuse que nous offre la planète" (encore elle !) ; il n'aime pas la science non plus, semble-t-il, celle qui produit le "soya OGM qui mutile les peuples du Tiers Monde", et comme tous les décroissants (et une bonne part des écolos), estime que l'Homme est "fait pour", fait pour vieillir, fait pour être malade, fait pour mourir, fait pour être chétif, fait pour devenir impuissant, etc. et que s'il veut être plus beau, plus fort, plus viril, pétant la forme, l'oeil vif et le poil luisant, c'est évidemment parce qu'il est abusé par la publicité (il ne parle pas encore des multinationales, mais ça viendra au paragraphe suivant, n'ayez crainte).
Et, bien sûr, les Hommes doivent vivre "simplement et sainement" ; je ne sais pas exactement ce que ça veut dire, mais je me souviens tout de même que c'était aussi l'idéal nazi - et je ne prétends nullement qu'il y ait un parallèle à faire entre les écolos ou décroissants et les nazis, je mets simplement en garde contre le maniement de concepts des plus douteux, qui peuvent insensiblement dériver sur une pente très glissante... Je ne vois par exemple pas pourquoi on ne mangerait pas de tomates en décembre, c'est excellent pour la santé et c'est délicieux. Mon beau-frère a une serre (non chauffée artificiellement) où il fait pousser de nombreuses espèces de tomates succulentes (à en croire ma femme, car moi, je n'aime pas les tomates). Voyager à l'autre bout du monde 5 fois par an ? Je l'ai fait toute ma vie et ça continue, c'est pour le boulot et ça ne m'amuse pas vraiment, c'est plutôt fatigant. Quant à ceux qui le font pour le plaisir, et de préférence dans un jet privé, je ne pense pas qu'ils soient tellement nombreux pour mettre "la planète" en danger...
Quant à l'évocation fatiguée des "multinationales" (polluantes, ça va de soi), je ferai remarquer 1° que de nos jours, une énorme quantité de moyennes entreprises sont des multinationales et 2° que WWF et GreenPeace sont des multinationales brassant des centaines de millions de dollars chaque année et qui polluent complètement l'humanité en leur servant des contre-vérités et de la propagande à la louche.
Alors là, je serai d'accord avec le commentateur : émancipons l'Humanité des l'emprise de ces pollueurs !