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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 15:55
Lu dans une dépêche d'agence :

Invité chez "Phara" (Canvas), le cardinal Danneels s’est exprimé sur l’interdiction générale du voile, même s’il a "du mal à répondre à cette question pourtant d’une grande importance sociale". "Si le foulard est un pur symbole religieux, on ne peut l’interdire", estime le cardinal. "Je porte une croix mais n’oblige pas d’autres chrétiens à en porter. Si le voile est un symbole strictement religieux, je dis : je le permets. S’il est imposé sous la pression, un symbole de non intégration, ou une manière d’opprimer la femme, il y a un problème." Mais une interdiction générale n’est pas idéale pour lui.

"Il y a un problème". Une paille. Un incident, une bêtise.
Remarquons que la CSC (le syndicat catholique) cherche à faire casser les règlements d'ordre intérieur qui prohibent le port de couvre-chefs en classe.
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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 10:12

 Il est paru dans divers journaux belges plusieurs éditoriaux concernant le mouvement de protestation des producteurs de lait, et tous faisaient  évidemment l'éloge, la louange, la gloire du petit fermier aimant la nature et le bon air, face à l'immonde industrie laitière. Allant jusqu'à dire que Fischer-Boel étant danoise, elle ne pouvait que favoriser ce mode de production bien de chez elle.

Tout cela est évidemment ridicule. D'abord, ce n'est pas un Commissaire qui fait une politique, c'est toute la Commission qui entérine, et puis le Parlement et le Conseil en débattent, même le Comité Economique et Social intervient - jusqu'au Comité des Régions, si j'ai bonne mémoire ; d'autre part, les fermiers, paysans ou quelle que soit la manière de les nommer sont des producteurs, ce n'est pas une honte de le dire, même si pour certains, le terme "productiviste" soit la pire injure qu'on puisse imaginer. Je ferai simplement remarquer que cette affreuse agriculture "productiviste" a tout de même permis à notre monde occidental de ne plus connaître ni disette ni - évidemment - famine depuis bien longtemps. L'Europe a commencé avec la CECA, pour ceux qui l'auraient oublié, charbon et acier censés réconcilier les deux grands producteurs et éviter une nouvelle bagarre de la Ruhr. La PAC a été créée dans la foulée pour assurer l'autosuffisance alimentaire européenne (ça peut sembler idiot, maintenant, mais il faut avoir connu cette époque pour se rendre compte du chemin accompli. Pour aller en France, mon père devait aller demander un "tryptique" - c'était son nom - au Touring Club de Belgique, le présenter à la frontière et, en ressortant du pays, exhiber la voiture pour prouver qu'il ne l'avait pas vendue sur place. Tout voyage devait s'accompagner de liquide, les cartes de débit étant inconnues et les cartes de crédit très peu répandues ; les eurochèques ont commencé à circuler en 1970 ou 1971, et encore de manière restrictive, seules les banques pouvant les escompter et je me souviens d'avoir été regardé de travers dans certaines banques du fond de l'Italie, où on avait tendance à me prendre pour un escroc international. Fin de la parenthèse "de mon temps c'était nettement moins bien"). Et la PAC a dérivé, engloutissant plus de la moitié du budget européen, subventionnant largement les agriculteurs (mais pas nécessairement ceux qui en avaient le plus besoin), qui se rebellaient chaque fois qu'on voulait toucher au monstre. C'était l'époque où à chaque Conseil Agri, les tracteurs convergeaient vers le Charlemagne (on a même dû abattre une vache qui s'était cassé une patte dans les escaliers), sans parler du sac de Bruxelles en 1971, contre Sicco Mansholt ; être Commissaire à l'agriculture n'a jamais été une partie de plaisir.

Je ferai aussi remarquer que la fameuse "traçabilité" est évidemment plus aisée à réaliser dans un environnement industriel, ainsi que les contrôles de qualité. Les agences de sécurité alimentaires sont une invention récente, et la nourriture (tout comme l'environnement en général) n'a jamais été aussi surveillée ni contrôlée. Les lamentations sur la standardisation résonnent depuis les années soixante, mais le moindre supermarché présente incomparablement plus de produits qu'il y a quarante ans ; il fut un temps, c'est vrai, où on ne trouvait quasi plus que des Granny Smith ; c'est bien fini.

Bien sûr, il y a le mythe du "petit producteur", à croire que le rôle de paysan est d'être un garde des Eaux et Forêts. Et chez Rob, il y a le coin du "petit producteur", où l'on propose telle ou telle production, soignée, certes, de bonne qualité, je l'admets, au double ou triple du prix, je le constate, et les prix chez Rob ne sont déjà pas piqués des vers.

Le lait est un produit de base, il est normal que son prix soit aussi bas que possible. On accable la grande distribution, dont les marges sur les produits laitiers sont très bas (je ne suis pas leur défenseur masqué), on oublie de dire qu'en juin déjà la Commission avait acheté et congelé plus de 100.000 tonnes de beurre, que la poudre de lait sert à nouveau de nourriture au bétail et que, pour employer les
euphémismes de la Commission : "Les restitutions à l'exportation, permettant à l'UE de vendre ses produits agricoles à des prix compétitifs sur le marché mondial, ont été réactivées pour tous les produits laitiers", autrement dit, le protectionnisme a repris tous ses droits...

Et puis, je le répète, j'enrage en entendant les producteurs de lait wallons appeler à plus encore de protectionnisme alors qu'ils exportent la moitié de leur production !

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2 octobre 2009 5 02 /10 /octobre /2009 12:16

Mme Ska est Secrétaire-général de la CSC, le syndicat catholique belge (même s'il se dénomme plutôt chrétien et même si son parti politique frère a récemment pris la dénomination d'humaniste). Mme Ska est pour la taxation du gazole (oui, je l'écris comme ça. Une foucade subite). C'est fort bien, fort respectable et parfaitement raisonné. Mme Ska est également pour la taxe sur les billets d'avion et dénonce le chantage à l'emploi qui a torpillé sa mise en oeuvre, particulièrement en Région wallonne ; à l'entendre, il n'est pas juste que les compagnies aériennes échappent à la "vérité des prix". Ce qui serait vrai si justement cette taxe au billet n'était pas une taxation de plus, utilisée par-ci par-là pour financer l'aide aux PMA ou pour alléger tout simplement les déficits budgétaires. C'était d'ailleurs une taxe de luxe comme on disait il y a, oh ! longtemps, puisque la taxe sur les billets de 1e était considérablement plus élevée que la taxe coach. Ah, Madame Ska, ne croyez pas que voyager en avion soit un privilège de riches, un avion en coach, c'est une bétaillère, j'en sais quelque chose...
Et puis, Mme Ska veut rendre le prix de l'électricité progressif à la consommation :"l'énergie que quelqu'un qui a les moyens utilise pour chauffer sa piscine est moins chère que celle dont on a besoin pour chauffer sa maison". Nous voici encore avec cette
hantise de la piscine, qui doit chez les politiques et les syndicalistes être le comme le banquier avec haut-de-forme et cigare pour les caricaturistes. Je connais pas mal de personnes qui ont des piscines, un peu moins qui ont des piscines chauffées (j'en connais même un qui a une piscine refroidie !), mais aucun  avec une piscine chauffée à l'électricité. Il est vrai que je connais trop peu de milliardaires ostentatoires.
Enfin, Madame Ska rejette toute hausse des accises sur le gazole de chauffage ou le gaz naturel. Mais elle est tout de même pour le coût-vérité. Comprenne qui pourra.

Alors donc,
Monsieur Magnette a pris sa décision : on prolongera de dix ans l'exploitation des trois premières centrales nucléaires. Comme c'est inattendu ! Et la loi de 2003, alors ? Aurait-ce été, comme les éco-taxes, un appât pour les Ecolos ? Je ne puis croire à tant de noirceur. Et ce rapport Gemix, ce doit être une sombre machination ourdie par les Pieds Nickelés. C'est en tout cas ce que les Verts vont vouloir clamer, mais ce sera un peu difficile, les conclusions sont assez incontestables. Cela dit, à relire l'histoire de la Révolution culturelle, on sait que l'idéologie est inoxydable et que les "faits" sont des croyances bourgeoises et réactionnaires, camarades ! C'est du moins ce que m'expliquait naguère un condisciple communiste en parlant de la belle devise de l'ULB : "La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n’est aux faits eux-mêmes, parce que, pour elle, se soumettre, ce serait cesser d’être" (Poincaré, Bruxelles, 1909). Pour lui, l'exploitation de la classe ouvrière étant un fait, Poincaré et al. devaient l'accepter et s'y soumettre... Et cependant, ce garçon était intelligent, mais les oeillères ça marche comme ça.
Enfin, heureusement que l'énergie est encore une responsabilité fédérale, sinon on en sera bientôt à jouer les Benjamin Franklin avec cerf-volants pour alimenter la pompe à chaleur.

Ah, magnifique soirée, hier, entre In Store et D&A. Que du beau monde, que du Roederer, que du traiteur Lorier, que des meubles design stupéfiants, et, couvrant le jardin, une superbe tente "bio" (organic en anglais) provenant d'Afrique du Sud, toute blanche et sans doute en préservatifs recyclés, avec de magnifiques étais en vraies branches d'arbre.
 Eblouissant.
Ah oui, il faisait bien frisquet, hier soir ; on avait donc dû mettre une demi-douzaines de brûleurs à infra-rouges. Mais à part ça... 

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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 11:14

Ouf, je respire ! Au moins j'ai pu lire dans le New Scientist du 26/9/09 : Early farmers cleared of carbon crimes". Figurez-vous qu'il y a environ 6000 ans, le niveau de CO2 atmosphérique avait assez fortement augmenté, et il était tentant de conclure que c'étaient nos ancêtres qui en étaient responsables, à cause de leurs cultures sur brûlis.

Oui, vous avez bien lu : Carbon Crime, crime carbonique en quelque sorte. L'agriculture (sur brûlis ou non, d'ailleurs) est un crime. La vie est d'ailleurs un crime, c'est officiel : la Thermodynamique est formelle, nous ne pouvons remonter l'entropie qu'au prix de la consommation d'énergie, et pour nous, ça signifie produire du CO2. Un crime.

Déjà que l'aspect moralisateur et janséniste d'une bonne partie des écolos est assez insupportable, mais ici, c'est encore pire : on ne morigène plus, on criminalise.

J'en suis encore bouleversifié.

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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 15:47

"C'est pas pour dire, mais c'était mieux avant !" (refrain des vieillards).

Tout de même, les deux ou trois premières années, j'avais trouvé ça un peu idéologiquement suspect, mais après tout, pourquoi ne pas en profiter ? Le soleil brillait, il faisait un temps magnifique, et c'était amusant de se balader à vélo sur ces grands boulevards, dans les tunnels, même. Couplée avec les visites du Patrimoine, une telle journée n'était pas sans charme.

Je voyage beaucoup, et ce n'est qu'il y a deux ans que nous avons voulu rééditer la promenade. Atroce. C'étaient des foules compactes de cyclistes, de patineurs, de piétons qui s'entrecroisaient sans trop d'égards : ne croyez surtout pas que les transports "doux" adoucissent les moeurs. Les piétons engueulaient les cyclistes qui ne leur laissaient pas le passage, les patineurs maladroits se faisaient vertement morigéner par les cyclistes, et les pauvres gosses tombaient de leur vélo et pleuraient amèrement (et bruyamment).

Donc, très peu pour nous. Sauf que cette année tout de même, ayant rendez-vous au Cinquantenaire pour goûter au Pineau des Charentes traditionnel et nous enfourner deux douzaines de fines de claire, nous avons bien dû enfourcher nos bécanes, et là, surprise : Non seulement la foule est encore plus compacte (l'avenue de Tervueren donne une idée de l'enfer), mais toute cette "fête" (que je déteste cette expression !) n'est plus qu'une gigantesque braderie comme on dit dans le Nord. Partout des étals, des baraques à frites, des vendeurs de hot-dogs, des poissonniers ambulants, des attractions foraines, le tout baignant dans une musique omniprésente et cacophonique - et pas du Händel, croyez-moi. Nous nous sommes donc enfuis, talonnés par les absurdes giga-bus articulés de la STIB, vous savez, ces autobus aberrants qui occupent je ne sais combien de mètres cubes pour véhiculer cinq ou dix voyageurs, ces monstres qui se bloquent mutuellement dans des rues qui ne sont manifestement pas à leur échelle.

Non, je ne suis pas un de ces bagnolards énervés qui trépignent de rage parce qu'on leur interdit une fois l'an de prendre leur petite toto ; mais je rappelle qu'à l'origine, l'idée était de faire cette journée sans voiture à date fixe, et donc à jour variable. Et j'entends que nos autorités bruxelloises, avec leur nouveau paquet d'écolos en charge, ranime l'idée : plus (+) de journées sans voitures, et en semaine. J'entendais aussi vanter "le calme" de cette journée, l'aspect "champêtre" de la ville ; mais oui, faisons les villes à la campagne, n'est-ce pas ? Si je suis citadin, c'est justement parce que j'aime la ville, son agitation, son bruit, et il faut le prendre avec le reste, ses embouteillages et ses quartiers difficiles. New York est (à nouveau - merci M. Giuliani, malgré tout) le prototype de la ville qu'aiment les citadins, et je ne me lasse pas d'y retourner.

Pour terminer sur une note qui n'est paradoxale qu'en apparence : je fais régulièrement du vélo à Bruxelles le dimanche - avec voitures, parce que ce jour-là il y en a peu,  qu'il y a peu de cyclistes et peu de patineurs. Et pas de kermesse. La ville respire un peu, ça aussi fait son charme.

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22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 09:36

Ben oui, évidemment : une magistrature de politiciens. Il faut dire qu'on est gâtés, en Belgique...

Gute shabbes !

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 11:47

Wang Bing nous avait livré en 2003 son fascinant "documentaire" A l'ouest des rails, tryptique hallucinant, longue  méditation (neuf heures !) sur la transition, sur la Chine, avec une sobriété de moyens commune à tous les réalisateurs dits de la sixième génération. Mais là où Jia Zhangke dans 24 City joue la (fausse) carte de la (vraie) transparence avec un mélange de personnages réels et d'acteurs, sans qu'on sache qui est qui (et d'ailleurs, on s'en fiche), Wang fait rejouer par les protagonistes de ses histoires des séquences parfois spontanées, parfois reconstruites, un peu à la manière d'une ligue d'impro. Le résultat fait beaucoup penser au "cinéma anthropologique" de Jean Rouch, mais en moins rébarbatif, sans doute parce qu'il n'est pas de l'anthropologie, justement, qu'il n'a pas de visée théorique élaborée ; il regarde, il voit, il rapporte, parfois avec maladresse (l'autofocus qui pompe...), mais une maladresse très calculée, et c'est passionnant.


L'argent du charbon suit quelques personnages hauts en couleur (les clichés, j'assume) qui échangent du charbon contre des yuan, du mauvais charbon venant semble-t-il de Mongolie, du Shanxi ou de Hebei, et allant, semble-t-il, à Tianjin, et il importe peu où ça se passe quand on y pense. Les énormes camions à remorque se croisent, s'évitent, se cabrent, se remplissent à la queue-leu-leu de pelletées de charbon extraites d'une mine en plein air (achetée 65 millions de yuan par un personnage improbable coiffé d'un casque rouge), puis ils s'en vont, rackettés par la police et les officiels (à peine - ce n'est pas un film de dénonciation, ce n'est pas non plus du Thierry Michel), à la recherche quelques centaines de kilomètres plus loin d'un acheteur dont on ne sait rien, sinon qu'il est lui-même (ou elle-même) un middleman, et que la chaîne se déroule dans un infernal opéra chinois rempli d'acteurs et de figurants qui se disputent pour 10 yuan, s'engueulent, se tapent sur le ventre, crachent, fument, rigolent ou font la tronche, très loin (mais ça, on le savait déjà) de l'image des impassibles et énigmatiques fils de l'Orient.

Et tout de même, en voyant ce tournoiement de camions tirant leurs trente-cinq tonnes de charbon, cette activité frénétique dont on devine bien qu'elle se déroule dans de nombreux endroits de la Chine, on se prend à douter de l'utilité de mettre trois éoliennes à Louvain-la-Neuve pour donner bonne conscience aux étudiants. On pense aussi aux 300 millions de tonnes extraites chaque année en Australie et convoyée par des camions (les
road-trains) un peu plus techno que les PL chinois... Ah oui, l'Australie a fini par ratifier le protocole de Kyoto, avec des intentions très fermes :

"Australia has signed up to cut greenhouse gas emissions to 108 percent of the levels they were in 1990. That means we want our greenhouse gas emissions to be just eight percent more than they were 19 years ago – this is our target."

On se moque de qui ?

PS : Je viens de recevoir
ceci. Amusant

 

PPS : Rébarbatif, Jean Rouch ? Regardez son "Cocorico, Monsieur Poulet", c'est à se tordre !

PPPS : l'Australie s'est reprise et a envoyé ses ministres écolos aux oubliettes...

 

 

 

 

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 17:26

C'est un peu curieux que la Presse se focalise tellement sur le problème (réel) des déchets des centrales nucléaires (tout en étant très discrète sur les volumes concernés et leur dangerosité), mais mentionne seulement en passant les problèmes bien plus importants causés par les centrales à charbon. J'avais évoqué cette situation il y a quelque temps, et j'y repense à la lecture d'un article de Wikipedia sur la catastrophe de Kingston en décembre 2008. Quatre millions de mètres cubes de boues toxiques se sont répandues aux alentours, avec des conséquences bien peu agréables pour les (rares) riverains et l'environnement en général. Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que ce genre d'accident arrivait.

Enfin, c'est bon à rappeler, car je parie que cet incident mineur n'est plus dans la mémoire de grand monde...

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 11:01
Je proposais récemment que le gouvernement belge achète toute la production agricole pour la revendre (éventuellement à perte) afin de contenter les agriculteurs. Eh bien figurez-vous que c'est exactement ce qu'a envisagé il y a quelques jours un ministre fédéral belge, mais seulement pour le lait, ça va de soi. Ses collègues lui ont discrètement fait signe de se taire, évidemment, mais tout de même, que la rigolade publique ne l'ait pas renvoyé à ses activités antérieures me semble étrange.

Et ça lui vaudra peut-être quelques voix d'agriculteurs en plus. Cela dit, augmenter le prix du lait par décret ("prix minimum") reviendrait au même. Il y a belle lurette que le dernier produit à prix administré - le pain - a été libéralisé, c'était une vieille potiche du 19e siècle. D'autre part, je me souviens des distributions gratuites de lait à l'école primaire, à peu près à l'époque où le grand Mendès-France buvait ostensiblement un verre de lait à la tribune de l'Assemblée nationale. Ce n'était probablement pas pour résorber les stocks, ça c'était plus tard, quand la PAC avait accumulé de telles montagnes de lait en poudre qu'elle devait en faire don aux Africains, généralement intolérants au lactose... Personne n'aurait eu l'idée à l'époque de renchérir une denrée de base ! Et c'est pourtant ce que préconisent les producteurs wallons... cela ou réinstaurer des quotas de production, c'est-à-dire organiser (et dans quelles conditions ! On sort d'en prendre) la pénurie. Ou alors, interdire les importations et favoriser l'exportation, c'est-y pas bien, ça ? Et comme les producteurs flamands se débrouillent plutôt bien, on va étiqueter le lait "made in Flanders" et "made in Walloonia" et chacun choisira selon ses préférences, les bons Belgicains achetant des deux. Mais plus de ce lait de Nouvelle-Zélande, vous imaginez ça, Madame, ils nous envoient du lait de l'autre côté de la Terre, c'est-y pas un scandale ! Le plus rigolo étant tout de même que les producteurs wallons proclament leur fière devise "Vous êtes Wallon, achetez du lait wallon !" alors qu'ils exportent environ la moitié de leur lait...

I'm not callous, once again, mais si la production de lait ne rapporte plus, pourquoi s'obstiner ? Il y a un an, les producteurs écoulaient leur marchandise à 44 eurocentimes le litre, alors ça a donné des idées à certains de s'engouffrer dans le marché. Trop de producteurs à élaborer un produit à faible valeur ajoutée, c'est bien malheureux, c'est bien dommage, mais ça veut dire que le secteur est mal construit, et il ne me semble pas que ce soit aux pouvoirs publics de le gérer, ni au Trésor public (i.e. nos impôts) de le financer. Les marchands de parapluie font grise mine les années de sécheresse et veulent faire surtaxer les limonadiers, c'est vrai, mais un tracteur, c'est beaucoup plus menaçant qu'un parapluie et l'argument est plus frappant.

On devra instaurer une prime au déchirage de la vache.
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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 09:58

Grand branle-bas dans la presse, ce matin, la biomasse va nous sauver, la biomasse pourra couvrir 50% de nos besoins en chauffage et en électricité, la biomasse va sauver la planète.

C'est du moins l'avis de Laurent Minguet, fondateur d'EVS, une société spécialisée dans l'imagerie numérique (je dis ça pour montrer que j'ai fait mes devoirs). Il a cosigné un rapport sur le sujet, et ses conclusions sont cristallines.

L'usage de la biomasse est une option connue depuis longtemps, il était déjà préconisé avec enthousiasme par Pierre Fournier, oui, celui de la Gueule ouverte, ah ça ne nous rajeunit pas.

Selon ce rapport : "il est illusoire de se disperser dans toutes les formes d'énergies vertes en saupoudrant les subsides vers les techniques même les plus balbutiantes", et je pense que c'est l'évidence. En outre "on peut, en Belgique, produire 50% de notre électricité et de notre chaleur avec du bois énergie, naturellement pas du bois énergie provenant de nos forêts wallonnes, il n'y en a pas assez par rapport à notre consommation, mais en important du bois énergie et en créant des partenariats avec les pays tropicaux qui ont la capacité pour produire du bois énergie et se réinscrire dans le commerce international". Autre évidence ?

A lire et entendre les articles et billets consacrés à ce rapport, on se prend à douter de la capacité critique des journalistes, non pas, une fois encore, que je veuille entrer dans la bagarre bons blogueurs/mauvais journalistes (ou inversément), mais tout de même...

Car enfin, si l'on se borne à reprendre une dépêche de presse en l'agrémentant à peine, à quoi bon lire un journal ? Autant s'abonner à l'AFP ou à Reuters.


On pourrait relever par exemple que :

- la biomasse (y compris le lignite et les excréments séchés) est la source d'énergie domestique principale pour 2 ou 3 milliards d'Hommes, la pollution générée entraînant la mort d'environ deux millions de personnes par an dans les pays pauvres  (source OMS)

- la combustion du bois, comme celle de toute matière organique, dégage des
dioxines en quantité non négligeable ainsi que des particules fines

- l'idée du renouvelable, c'est aussi de privilégier autant que possible la production in situ, ne serait-ce que pour éviter des coûts de transport trop élevés. S'offusquer de ce qu'on achète 500g de fraises provenant d'Espagne mais prôner l'importation de millions de tonnes de bois de chauffage me semble un peu étrange

- où trouver des forêts assez immenses pour alimenter non seulement notre petite Terre d'héroïsme, mais le monde entier, bien entendu ? Comment gérer de telles immensités - dans l'optique du développement durable et éthique, bien évidemment... On demandera à Halliburton de se charger du service d'ordre ?

etc. etc, on pourrait continuer à aligner les questions à ce sujet, questions qui sont bien loin d'être des objections dirimantes, mais qui viennent tout de suite à l'esprit. On me répondra qu'il suffit de lire le rapport, ce que je ferai, mais je veux bien parier que les extrapolations seront plus du wishful thinking qu'autre chose. Oui, on parle de 30 milliards (mazette !) d'investissement pour la Belgique, mais c'est là qu'est la difficulté principale ! Et de toute manière, il va de soi que les journalistes répandant la nouvelle n'ont pas lu le rapport non plus, il suffit de lire quelques articles pour comprendre que ce sont des installations reprenant un communiqué de presse et sans doute une com' des auteurs du rapport.

 Mais surtout, surtout, c'est cette sempiternelle volonté de s'hypnotiser qui pose problème. Ils parlent de sauver la planète ? Ce sont donc des sauveteurs de la planète... Je n'aime certes pas les théories du complot, mais les agendas cachés, ça existe... L'installateur d'éoliennes vous vantera sa technique en démolissant discrètement le photovoltaïque. L'installateur de photovoltaïque vous parlera des économies que vous réaliserez avec lui, tandis qu'avec ces rigolos des éoliennes, ou ces gagne-petits du photothermique, tout juste bon pour faire couler une douche tiède... El l'installateur de chauffe-eau solaire vous fera passer des revues savantes où l'on prouve que la production de Silicium est incomparablement plus polluante qu'on imagine !


Chacun roule pour soi, bonne gens, un peu d'esprit critique, donc, et envers tous ceux qui se proclament désintéressés aussi (FoE, Greenpeace et tutti quanti inclus).

Sauf moi, bien sûr, à qui vous pouvez faire totalement confiance. Parole.

 

 

 

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