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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 17:23

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas (c'était mon cas jusqu'à il y a quelques jours), c'est un gigantesque catamaran propulsé par 2x2 moteurs électriques eux-mêmes alimentés par plus de 500 m2 de cellules photovoltaïques, par le biais de 8,5 tonnes d'accus Li-ion placés dans les coques latérales. Le coût ? 12,5 (ou 15 ?) millions d'euros, une paille. L'idée était de le convertir en bateau de luxe après son premier voyage, mais ça n'a visiblement pas marché, alors "au lieu de le mettre au musée", on l'a envoyé en mission "scientifique" (du genre biosphère 2, sans doute), pour surveiller le Gulf Stream, apparemment, des fois que ce petit plaisantin aurait envie de se faire la malle (le skipper, M. d'Aboville s'est dit "très inquiet, en tant que Breton notamment").

 

On imagine mal projet plus absurde. J'entendais justement M. d'Aboville relater son voyage, disant sans rire que tout était une question de réserves : il fallait à chaque instant comparer la charge des batteries au chemin à parcourir, faire des zig-zags pour aller chercher le soleil derrière les nuages, etc. C'est horriblement cher et ça n'a aucun, mais alors aucun avantage par rapport à un simple voilier (parce qu'en plus ce monstre n'a pas de voiles...). D'ailleurs, les concepteurs de ce projet imbécile ne s'en cachaient pas : il fallait faire de la retape pour les énergies renouvelables, et d'ailleurs la bête a fait escale à Cancùn lors du cirque de 2010.

 

Bah, s'il y a des imbéciles pour jeter une quinzaine de millions dans le Gulf Stream, tant mieux, ça procure de l'emploi...

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 10:06

xkcd-standards

 

(Problème : il y a 14 standards rivaux. 14 ?! C'est ridicule ! Il faut développer UN standard universel qui couvre tous les cas. Ouais ! Et bientôt : Problème, il y a 15 standards rivaux)

 

Notez que c'est la même chose pour l'espéranto ou le volapük, mais qu'il est impossible d'en persuader les enthousiastes...

 

Cartoon by XKCD

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 14:38

Vendez.

 

L'éolien a de moins en moins d'avenir, pour toutes sortes de raisons dont j'ai déjà parlé, mais voici deux nouvelles raisons :

 

- une estimation évalue à 410 £/an (au minimum - bien plus si l'Ecosse acquiert son indépendance) par ménage le surcoût de l'électricité éolienne. Remarquons que cette estimation émane de la Renewable Energy Foundation , qui fait la promotion des énergies renouvelables...

 

- un article qui commence à faire du bruit relate une étude américano-britannique établissant clairement que les habitants de régions proches des parcs à éoliennes ont un sommeil et une santé inférieures à celles des heureux habitants éloignés de ces moulins à vent (et je répète que, contrairement à beaucoup de détracteurs, je ne suis absolument pas révulsé par leur "laideur", au contraire, je les trouve assez belles, surtout au sommet des montagnes). Ce qui, dans un pays comme les Etats-Unis, va évidemment ouvrir la voie à des class actions suits qui réclameront des dizaines, voire des centaines de millions de dollars en dommages et intérêts aux gestionnaires des parcs. D'ailleurs, le développement de tels parcs est en plein marasme, selon un article du GWPF (qui n'a pas vocation à la neutralité, je le sais bien).

 

- un article de la Libre Belgique selon lequel la Febeliec - fédération des consommateurs industriels d'électricité et de gaz - s'insurge contre le surcoût engendré par les "certificats verts" et surtout par le développement des éoliennes offshore effroyablement coûteuses. 

 

Si vous désirez placer les liquidités engendrées par vos reventes (à perte, hélas) de Vestas et al., je vous conseille de miser plutôt sur le gaz ; Obama doit une bonne partie de sa réélection à deux swing states enrichis par le gaz de roche-mère (c'est paraît-il la bonne appellation de ce que tout le monde appelle le gaz de schiste), et les crispations du PS français à ce sujet sont caractéristiques du monde politique et associatif de l'hexagone. Ils n'ont pas de pétrole, ils ont du gaz mais ils manquent d'idées.

 

P.S. J'avais loupé l'article de skyfall sur le sujet... Meglio ancor...

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 11:09
(Merci à Bob le Silencieux...)
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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 11:24

C'est extraordinaire tout de même ce qu'on peut faire de la recherche en médecine ! Chaque numéro du New Scientist regorge de résultats, de questions, de réexamens, de nouvelles découvertes, et chaque quotidien a sa page médecine au moins une fois par semaine, où l'on détaille généralement quelque nouvelle technique. Jusqu'aux hebdomadaires de programmes télé qui ont leur rubrique médicale. Ah, ça bouge, la médecine... Remarquez, l'homéopathie, elle, ne bouge pas beaucoup. Elle est sortie toute droite du cerveau de son inventeur et n'a pas varié d'un iota depuis, du moins dans ses principes, car on a ajouté des tas de choses à la "pharmacopée" hahnemanienne. Deux cents ans après son invention, elle reste comme un roc, sans bouger. Etonnant. Par contre, les labos qui produisent l'eau de perlimpimpin, ceux-là sont bien de leur époque et ne laissent pas passer une occasion d'augmenter leur valeur boursière avec le dernier cri en matière publicitaire. Sans compter la géniale invention de l'allopathie, aka la médecine factuelle ou scientifique, comme on préfère. Voilà comment on espère mettre sur le même pied de la magie et de la science. Mais je reconnais que la médecine du temps de Hahnemann valait bien celle de Molière. On a évolué depuis - enfin, je parle de la médecine scientifique ; depuis Hahnemann, on a évolué aussi, pour inclure des broyats d'abeilles, de vers de terre ou de puces, semble-t-il.

 

 ***

 

Nos négociateurs de gouvernement se sont donc mis d'accord pour "sortir du nucléaire", et ils ont laissé filtrer dans la Presse que la Belgique allait pousser pour avoir en Europe une économie qui réduirait ses rejets CO2 de 40% à l'horizon 2025 et jusqu'à 95% en 2050 ! 95% ! Il faut oser... Je me demande bien pourquoi ils gardent ces 5%, d'ailleurs. Autant dire à 100% car ils tablent évidemment sur une découverte extraordinaire qu'on ne manquera pas de faire dans les années à venir et qui permettra de faire rouler les voitures, voler les avions et voguer les navires avec (je suppose) de la kryptonite ou un autre matériau magique qui nous sera remis par des extra-terrestres bien disposés à notre égard puisque nous voulons nous amender. Ou alors, en 2050 il n'y aura plus ni voitures, ni bateaux, ni avions (d'ailleurs l'ineffable Yves Cochet a bien prédit que les avions n'existeraient plus vers 2025). On les aura purement et simplement interdits. Bah, ces hommes et femmes politiques ne seront plus là en 2050 de toutes façons, ça ne leur coûte pas grand chose de faire de grandes déclarations.

 

*** 

 

Et à propos de voitures, j'entendais hier une rubrique radio où l'on annonçait qu'en 2011 on avait vendu une vingtaine de voitures électriques en Belgique, dont seulement trois à des particuliers (je parle de vraies voitures, pas des tricycles agrémentés d'un moteur électrique auxiliaire et hors de prix, comme en possède un cousin de ma femme, je vous l'ai déjà présenté). Et de donner la parole à un représentant de Peugeot ou de Renault, je ne me souviens plus, qui expliquait avec des sanglots dans la voix que ses voitures électriques rejetaient 0 g de CO2 dans l'atmosphère et qu'elles ne se vendaient pas... Et voilà encore une découverte fantastique : ces voitures utilisent-elles des paratonnerres ou vont-elles chercher les courants telluriques ?

 

***

 

Enfin, en ce qui concerne les "droits à polluer" du CO2, je suis tombé sur une publication assez intéressante (mais "pay-walled") d'une équipe menée par Michael Pahle du Potsdam Institute for Climate Impact Research (RFA), selon laquelle l'allocation des "droits à polluer" dans le système européen ETS en 2005 a conduit à allouer une quantité très excessive de ces droits aux agents existant sur le marché, c'est-à-dire essentiellement aux centrales au charbon - charbon qui, par ailleurs, est abondant en Allemagne et dont l'extraction est lourdement subventionnée... Ne nous étonnons pas si, depuis l'annonce du démantèlement nucléaire en Allemagne, nous allons assister à l'éclosion de nombreuses centrales qui rejettent bien sûr notre cher dioxyde de carbone, mais aussi toutes sortes de joyeux polluants (le charbon allemand est sale). Mais on sait que la RFA est particulièrement exposée à de violents séismes et à des tsunamis dévastateurs. Et on sait aussi que Greenpeace tient trop à sa base allemande - qui lui rapporte gros - pour ne pas trop malmener les dirigeants de ce pays. On les félicite d'avoir abandonné le nucléaire, mais on ne proteste pas beaucoup contre les centrales à charbon...

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28 juillet 2010 3 28 /07 /juillet /2010 14:50

C'est en tous cas l'avis d'un de mes cousins par alliance qui s'en est acheté une, mais une vraie, pas une de ces hybrides comme la Prius, non non, elle est entièrement électrique ; simplement, on peut la recharger de deux manières différentes : avec une prise de courant ou en pédalant. Ou plus exactement, en pédalant on épargne surtout, parce qu'il faut y aller sérieusement des mollets pour arriver à charger la batterie. C'est, en fait un tricycle pour 2 personnes sur lequel on a fixé une coque très légère de plastique et de plexiglas, avec une batterie, un moteur électrique et quelques circuits électroniques. Le tout pour 24.000 €, et encore, c'est le petit modèle car pour une plus grosse batterie il faut compter pas mal de milliers d'€ en plus - c'est cher une Li-ion... Le rayon d'action est en théorie illimité (il suffit de pédaler...) ; en fait, il semble bien que 100 km soit un grand maximum (200 km A/R donc). Mais c'est un engin qui ne passe vraiment pas inaperçu, un peu la voiture de Gaston Lagaffe, et c'est un homme qui aime bien ne pas passer inaperçu et qui peut afficher ainsi son credo écolo (car il est très écolo). "Moi, je roule propre !".

 

Eh bien, pas si propre que ça, semble-t-il. Car l'électricité, comme l'hydrogène, ce ne sont pas des énergies primaires, il faut bien les "fabriquer", ce ne sont en fait que des courroies de transmission - avec comme toujours, de sérieux problèmes de rendement. Un article amusant du Scientific American de juillet relate une étude du Département de l'Energie des USA, selon laquelle en de nombreuses régions des USA, une augmentation du parc automobile électrique produira une augmentation du CO2 rejeté, tout simplement parce que les centrales électriques y sont principalement à charbon et pas au gaz naturel (les sources renouvelables et le nucléaire sont exclus parce qu'ils ne représentent qu'une trop petite partie, qui est consommée immédiatement - ce qui n'est pas le cas de la France, mais certainement celui de l'Allemagne).

 

Tout dépend évidemment de ce qu'on entend par "propre"...

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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 07:00

C'est un livre de G. Walker et D. King avec l'inévitable ours polaire sur la couverture, ce qui n'augure rien de bon, mais enfin il avait une bonne critique dans le New Scientist, et puis j'aimais bien son sous-titre "How to Tackle Global Warming And Still Keep the Lights On". Deuxième bémol, après les ours, la citation d'Al Gore : "In a world full of misinformation, The Hot Topic is a beacon of clarity", et c'est vrai qu'en ce qui concerne la misinformation, Al Gore en connaît un bout...

Hélas, la lecture de ce petit opus confirme les doutes que fait naître la couverture. Bien sûr, c'est un ouvrage grand public, et on peut à la rigueur comprendre que toute la problématique soit exposée avec une assurance sans faille ; plus gênant, les auteurs appellent à la rescousse Katrina, les ouragans et la vague de chaleur de 2003, tout en admettant un peu à contre-coeur qu'ils ne prouvent rien. De même, on ne fait appel qu'aux morts de chaud et pas aux morts de froid (quelques lignes y sont tout de même consacrées en appendice), et si certains modèles (et il faut diantrement se méfier des modèles, mais c'est passé sous silence) prévoient plus de pluie en Asie, on parlera d'inondations... Tout changement ne peut être que mauvais, voilà la leçon.

A la page 99 (sur 255), on apprend enfin comment s'y prendre pour atteindre les objectifs désirés : ne pas dépasser une augmentation de 2° C (qui provoquera déjà toute une série de catastrophes détaillées à la page 90). Il s'agit tout bonnement de la méthodes des "coins" (wedges) de Socolow et Pacala, qui est à vrai dire la seule solution imaginable : plusieurs technologies sérieuses qui s'additionnent et qui se développent de manière linéaire sur les cinquante prochaines années, chaque "coin" croissant graduellement de 0 à 1 milliard de tonnes de carbone. C'est d'ailleurs devenu un jeu auquel certains s'adonnent sans retenue, et sans aucun réalisme. Malheureusement, les auteurs de notre livre ne semblent pas avoir compris que l'effet désiré doit se maintenir à niveau au terme des cinquante ans. Ainsi leur premier "coin" (diminuer d'un facteur deux la consommation d'essence des 2 milliards d'automobiles) est peut-être techniquement atteignable, mais dès que le but est atteint, on y reste. Par contre, "planter 300 millions d'hectares de forêt dans les tropiques est absurde, puisqu'une fois ces 300 Mha plantés, l'absorption de CO2 s'annule (une forêt à l'équilibre est au mieux neutre au carbone, au pire nocive au méthane). Et puis, on va les chercher où, ces centaines de millions d'hectares quand on sait qu'il faudra doubler la surface cultivée d'ici à 2050 ? Freeman Dyson remarquait en passant qu'on pourrait développer par génie génétique des arbres "dévoreurs de carbone" - et il ne fait quasiment aucun doute qu'il faudra, malgré les cris d'horreur de certains, passer par ce fameux génie génétique ("manipulations génétiques" pour ses adversaires). De même, les deux millions d'éoliennes d'1MW ne doivent pas être en back-up de centrales à charbon, quadrupler les centrales à gaz aux dépens des centrales à charbon est bien beau, mais quid des réserves de gaz ? Quant à multiplier par cinquante l'utilisation actuelle des agrocarburants, cela ne fait plus rire personne. Une phrase du livre résume un peu le tout : "However, none of these problems is insurmountable"...

Evidemment, le très gros problème avec la méthode des coins est qu'en y jouant on perd la notion de coût, et que cela devient vite du pur yaka. De même, il faut commencer un jour, mais les politiques ne s'y décident pas, et quatre ans se sont écoulés depuis la publication de l'article, quatre ans où rien ou presque n'a été fait.

Puis, pendant quelques pages (106 à 153), les auteurs brossent à gros traits les bricolages proposés, et ils ont au moins l'honnêteté de suggérer que la plupart ne valent pas grand'chose (tout en se montrant extrêmement volontaristes !), et laissent le problème des coûts presque entièrement de côté, pour le chapitre suivant qui reprend très honnêtement le rapport Stern et ses critiques, le Clean Development Mechanism et ses critiques, et un assortiment de mesures plus ou moins bien définies mais qui semblent fortement teintées de wishful thinking.

Une critique adressée au livre par le New Scientist était le refus de considérer la géo-ingéniérie (comme la diffusion volontaire d'aérosols dans l'atmosphère pour refroidir la planète). Je suis assez d'accord sur cette réserve, mais hélas, les auteurs se trahissent lorsqu'ils annoncent froidement : "The main reason...[is that it is] a quick fix that leaves us with our old bad habits intact" (c'est moi qui souligne). Voilà de nouveau la morale qui s'introduit ! Old bad habits...

Reste une grosse question, LA grosse question : quid des nouveaux arrivants, Chine, Inde etc. ? Onze pages y sont consacrées, et quand je dis consacrées, c'est un bien grand mot... En fait, tout est brossé sous le tapis, sauf encore quelques platitudes du genre "quand vous achetez un produit Made in China, c'est vous qui êtes responsable du carbone utilisé" ou "les Chinois peuvent bien dire que les USA sont hypocrites", ce qui ne résout en rien le problème que des centaines de millions de gens désirent améliorer grandement leur niveau de vie. C'est une faiblesse insondable de ce livre, et qui le disqualifie entièrement.

Enfin, quelques pages détaillent les "bonnes manières" habituelles (ne pas gaspiller, moins rouler en voiture, acheter un véhicule hybride, "compenser" les voyages en avion - sans aucune critique sur ces schémas de compensation, envers lesquels on peut nourrir un fort scepticisme...), la feel-good attitude, en somme. Et pour finir un appendice sous forme de questions (ou affirmations)/réponses, pas très intéressant et parfois carrément trompeur (on  reparle de la Chine pour répéter que si les pays développés s'engagent à réduire sérieusement leurs émissions, alors la Chine et tutti quanti, tout se résoudra - comment, on ne le dit pas, mais il faudra donc compter sur un miracle).

En bref, un livre très décevant. Lisez plutôt Lomborg.

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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 15:12

Vous vous souvenez du post sur le "trou de la couche d'ozone" ? Je vous y entretenais vers la fin de ces maudits HCFC qu'on avait utilisés en remplacement des CFC, et qui étaient très très mauvais pour l'effet de serre - l'un deux, le HFC-23, est environ 12.000 fois plus mauvais que le CO2... D'autre part, vous savez - ou vous ne savez pas - que le mécanisme de Kyoto permet ce qu'on appelle le Clean Development Mechanism (CDM) par lequel les pays industrialisés peuvent défalquer de leurs émissions de CO2 les investissements réalisés dans les pays non industrialisés aux fins d'y réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre). Ce n'est peut-être pas très clair, mais je m'explique :

- l'usine Ventilo a reçu un droit d'émission de 5.000 tonnes CO2/an. Or, elle désirerait doubler ses capacités, mais n'obtient pas d'augmentation de son autorité régulatrice, disons la Région bruxelloise. Il lui faudrait donc acheter des droits d'émission qui tournent autour de 20 USD/tonne (rappelons que la Commission avait tablé sur une valeur de 40 EUR/tonne), soit 100.000 USD. C'est cher pour une petite entreprise, mais - quelle coïncidence ! - Ventilo fabrique des éoliennes ! Elle va donc installer des éoliennes au Burkina Faso et déduira de ses émissions celles que les éoliennes ont (théoriquement) permis de ne pas produire au Burkina Faso. Ce genre de projets intervient pour environ 170 mio de tonnes/an.

Les dirigeants de Ventilo auraient pu mieux faire : trouver une usine n'importe où dans un pays en développement, pour autant qu'elle rejette du HFC-23 (ça ne manque pas), installer un système de récupération du produit (en général facile et peu coûteux) et empocher les droits d'émission correspondants. Mais il faut dire qu'ils ne seraient pas les seuls ; en effet, près de 30% des projets concernent les réductions de HFC-23... Michael Wara de la Stanford University estime dans la revue Nature (sous forme de commentaire, pas d'un article peer-reviewed) que ces projets ont rapporté 12,7 mia USD (en droits d'émission) aux investisseurs qui ont dépensé 136 mio USD en technologie de récupération. Beau résultat, non ? Sur le plan financier, s'entend...

Une amusante (si j'ose dire) conséquence de ce genre de plaisanteries se déroule en Indonésie : pour diverses raisons sur lesquelles j'aimerais revenir un de ces jours, une gigantesque tourbière  boisée située dans la province de Riau a été largement déboisée durant ces vingt dernières années. Et une tourbière à l'abandon, séchée, se décompose et libère de grandes quantités de CO2 et de méthane. Que faire ? C'est simple : recevoir des crédits carbone (droits d'émission) à mesure de ce que les compagnies qui détruisent les tourbières s'engagent à... moins les détruire ! Une des idées qui circule en prévision de Bali (où se discutera la "feuille de route" pour l'après-Kyoto) va dans le même sens : les pays en développement devraient recevoir des droits d'émission compensant leurs augmentations futures de GES.

Quelques chiffres pour (presque) terminer : Le total des GES (en équivalent CO2) pour l'année 2004 était de 49 mia de tonnes ; le total des droits d'émission pour 2006 était de 1,6. A titre de comparaison, cela correspond à environ la circulation annuelle de 300 millions d'automobiles - à peu près le parc des USA. On voit qu'on est loin du compte. Et encore, les Etats de l'UE ont alloué des droits bien trop élevés à leurs industries (enfin, celles qui passent sous Kyoto, car il y en a de mahousses qui ne sont pas concernées, comme le secteur des transports).

Tout cela pour dire que Kyoto, c'est vraiment pas terrible. Heureusement, ça se termine en 2012. On souhaite que le round suivant sera plus efficace, mais personnellement, j'en doute

Ah oui, la Région wallonne n'a plus de droits d'émission à donner à Ferblatil. 400 suppressions d'emploi.

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