Pour ceux qui ne le connaîtraient pas (c'était mon cas jusqu'à il y a quelques jours), c'est un gigantesque catamaran propulsé par 2x2 moteurs électriques eux-mêmes alimentés par plus de 500 m2 de cellules photovoltaïques, par le biais de 8,5 tonnes d'accus Li-ion placés dans les coques latérales. Le coût ? 12,5 (ou 15 ?) millions d'euros, une paille. L'idée était de le convertir en bateau de luxe après son premier voyage, mais ça n'a visiblement pas marché, alors "au lieu de le mettre au musée", on l'a envoyé en mission "scientifique" (du genre biosphère 2, sans doute), pour surveiller le Gulf Stream, apparemment, des fois que ce petit plaisantin aurait envie de se faire la malle (le skipper, M. d'Aboville s'est dit "très inquiet, en tant que Breton notamment").
On imagine mal projet plus absurde. J'entendais justement M. d'Aboville relater son voyage, disant sans rire que tout était une question de réserves : il fallait à chaque instant comparer la charge des batteries au chemin à parcourir, faire des zig-zags pour aller chercher le soleil derrière les nuages, etc. C'est horriblement cher et ça n'a aucun, mais alors aucun avantage par rapport à un simple voilier (parce qu'en plus ce monstre n'a pas de voiles...). D'ailleurs, les concepteurs de ce projet imbécile ne s'en cachaient pas : il fallait faire de la retape pour les énergies renouvelables, et d'ailleurs la bête a fait escale à Cancùn lors du cirque de 2010.
Bah, s'il y a des imbéciles pour jeter une quinzaine de millions dans le Gulf Stream, tant mieux, ça procure de l'emploi...