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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 22:32

Un bon vieil ami du CERN m'a donné quelques explications à ce sujet, et je le cite :

"ce sont mes collègues espagnols de la section [...] qui ont mis en place le système de mesure pour obtenir ces résultats des plus troublants !  Résultats déjà observés en mars 2011 mais qui ont attendu l’été 2011 pour obtenir l’imprimatur de la direction du CERN . Mes collègues m’ont expliqué que durant toute cette période ils n’ont cessé de recevoir des spécialistes de tous les autres instituts de la planète pour vérifier les conditions de la mesure et pouvoir finalement 6 mois plus tard annoncer ces résultats remettant en cause toute la physique d'Einstein !".

 

Déjà, avec la matière noire et l'énergie sombre, on se rend compte que nous sommes à peu près où en étaient les physiciens il y a un peu plus d'un siècle : au bord de découvertes fondamentales (sauf qu'eux ne le savaient pas vraiment, même s'ils sentaient que les équations de Maxwell n'étaient pas compatibles avec la mécanique newtonienne). Mais quand je dis "au bord"... je suis optimiste !

 

"Je voudrais pas crever" avant d'avoir au moins une idée là-dessus, mais avouons que ça patine un peu, idem avec les multivers. Ah oui, Reiser avait raison, nous vivons une époque formidable !

Ce qui me permet de rebondir sur mon petit vélo (pas le Velot d'Or d'Imposteurs, évidemment) : le GIEC et son "Science is settled" - "la science a définitivement conclu". J'ai déjà parlé de ce mythe. On sait tout de même depuis longtemps que la science n'est pas un état des lieux, mais un processus. Quoi qu'en ait dit Feyerabend, ce n'est pas n'importe quoi, par ailleurs. Ce n'est pas non plus aussi simple que le pensait Popper, mais tous ceux qui y contribuent ont une certaine idée de ce que ça implique.

 

La science et la technologie... Si vraiment le CO2 humain était responsable du changement climatique (en fait du réchauffement climatique global qui semble assez avéré), on pourrait trouver à le combattre, par exemple, comme tant de monde en a parlé, par la géoingéniérie. On peut être sceptique à ce sujet, ou le trouver discutable, mais ce qui horrifie les "ONG responsables", c'est que c'est un scandale qui distrait des vraies questions : à savoir qu'il faut être frugal. Couper le thermostat. Avoir froid. Manger des poireaux crus. S'éclairer avec des bougies de graisse de mammouth, peut-être ? Certes !

 

Repentez-vous et laissez les pauvres du Monde se repaître de laur pauvreté frugale !

 

 

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 22:41

Moi non plus. Personne d'autre, d'ailleurs, sauf un certain Joseph Roy, qui découvre ce terrible vecteur de la maladie lors de l'épidémie de grippe espagnole en 1917. Un drôle de petit microbe qui oscille (d'où son nom) et se transforme tantôt en double, en triple, en quadruple microbe, puis se rétrécit jusqu'à devenir un tout petit virus. Ah, c'est avéré (par Roy) ! Non seulement dans la grippe, mais dans les "états grippaux", et aussi dans toutes les cellules des maladies vénériennes, et bien d'autres : "chancres syphilitiques, le pus des blennorhagiques, les poumons des tuberculeux, chez les malades souffrant d’eczéma, d’herpès, de rhumatismes chroniques, ou encore chez les sujets atteints d’infections aiguës : oreillons, varicelle, rougeole". N'en jetez plus !

Et comme j'en parlais l'autre jour, mon beau-frère par alliance lors de notre rencontre familiale de Noël nous disait que le matin-même, il avait été saisi d'une grippe effroyable (voilà bien les hommes malades...) mais que son fils lui avait parlé d'un médicament miracle élaboré par les Laboratoires Boiron, j'ai nommé l'Oscillococcinium !!!

Même si personne d'autre que Joseph Roy n'ait jamais découvert cet Oscillocoque ou vu à quoi il ressemblait, les Laboratoires Boiron continuent à mettre sur le marché avec beaucoup de succès un "médicament" homéopathique basé sur cette pure foutaise :

- égorgez un canard (pourquoi un canard ?) et prélevez-lui 35 grammes de foie et 15 grammes de coeur, laissez pourrir pendant plusieurs semaines, filtrez puis procédez à la 200e dilution korsakovienne (pas tout à fait Hahnemanienne, mais les homéopathes l'admettent), qui consiste à vider le flacon, puis le remplir à nouveau le nombre de fois qu'il faudra... Pas besoin de "succussions", cette technique de pointe qui consiste à frapper le flacon sur le cul après chaque dilution !

Et voilà... Vous avez Oscillococcinium, et vous le vendez assez cher, tout de même. Très cher, même, quand on pense au prix de chaque molécule de... quoi, précisément ? Mais Boiron va très bien, merci. (Conseil d'un trader : acheter !!!).

Cela dit, et je jure que c'est vrai, le lendemain matin mon beau-frère par alliance était cloué au lit, et en bon mâle un petit peu malade se plaignait d'être aux portes de la mort...

 

Merci à l'AFIS

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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 16:32

Sans doute, mais peut-être pas le Bangkok fantasmé des dîners en ville, celui où les inondations qui frappent cette malheureuse ville sont la preuve incontestable du réchauffement - pardon, du dérèglement climatique.

 

Hélas pour les convaincus d'avance, hélas aussi pour tous ceux qui agitent les menaces d'orages exceptionnels, d'ouragans intenses, de sécheresses catastrophiques, d'inondations inouïes, il suffit de consulter les statistiques ou d'examiner les faits en-dehors des anecdotes pour se faire une idée un peu plus précise de la réalité.

 

Il ne manque pas de savants esprits pour expliquer que les inondations de Bangkok ne sont dues qu'au réchauffement climatique ou aux initiatives malheureuses d'anciens dirigeants qui ont voulu moderniser la capitale thaïlandaise en comblant des canaux pour y faire passer des rues. Des éléments d'information consultables dans quelques ouvrages classiques, essentiellement en langue thaïe, nous montrent toutefois que les inondations à Bangkok sont loin d'avoir un caractère exceptionnel.

Voilà le chapeau d'un article publié dans le Monde du 7/12 par Jean Baffie, CNRS-Université de Provence, directeur de la Maison Asie-Pacifique, Marseille.

 

C'est comme le "preuve par les compagnies d'asssurance" que je vous commenterai bientôt.

 

* * *

 

Donna Laframboise (Canadienne comme son nom le laisse supposer) ne connaît pas la physique, pas plus la climatologie que la géologie, mais elle est journaliste, et tenace avec ça. Elle a publié un livre (en anglais, et qui ne risque pas de paraître en français avant longtemps, devinez pourquoi) où elle ne prétend nullement donner des leçons aux climatologues, mais où elle met au jour les nombreux et constants liens incestueux qui unissent le GIEC à toute une série d'ONG ou QuaONG telles que Greenpeace, FoE, WWF etc. C'est assez édifiant, et cela démontre de manière absolue que le GIEC est une enceinte politique dans laquelle la science (ou plus exactement un cercle somme toute assez restreint de scientifiques qui se cooptent) fait de la figuration. Politiquement, c'est le WGIII qui tire les ficelles.

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 21:26

Pour ceux qui ne l'auraient pas vue, une jolie conférence de G. Bronner sur ce fichu "Principe de Précaution". C'est le point de vue d'un sociologue, il y en a d'autres, bien d'autres... Il suffit de faire une recherche sur le site de l'AFIS (http://www.pseudo-sciences.org/).

 

On ne demande pas d'être convaincu, on demande d'écouter, de lire, et surtout de REFLECHIR !

 

Mais c'est vrai que ça fatigue certains... Tellement plus facile d'avaler la soupe Greenpeace et al...

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 15:50
Le Conseil d'Etat annule la suspension de culture de l'OGM MON 810

Le Conseil d'Etat a annulé la suspension de culture du maïs OGM de Monsanto décidée par le gouvernement français en février 2008. "Le Conseil d'État relève que le ministre de l'agriculture n'a pu justifier de sa compétence pour prendre les arrêtés, faute d'avoir apporté la preuve de l'existence d'un niveau de risque particulièrement élevé pour la santé ou l'environnement", explique l'instance dans un communiqué.

Source : Le Monde

 

Y en a que ça va pas faire sourire !

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 16:26

Nous sommes en France, bien entendu, et voilà qu'un nouveau scandale éclate - un de plus... Figurez-vous qu'on empoisonne les bébés ! Une certaine Mme de Bégon le clame depuis une dizaine d'années, et personne ne l'écoute ! "Pourquoi donc ne croit-on pas systématiquement les lanceurs d'alertes ?" se scandalisait ce midi un journaliste radio.Et d'évoquer le cas dramatique de Mme de Bégon qui vit dans un minuscule appartement avec ses trois enfants, et qui, malgré deux livres publiés, a été condamnée pour calomnie... On essuie une larme furtive, et on retient surtout qu'elle a été "investie d'un secret de fabrication", formule puissante et qui coupe court à la discussion.

Je ne doute pas que le scandale va être amplifié par les canaux habituels, qui vont évidemment agiter le chiffon "danger", mais s'abstenir du côté "risque". Explications.

 

L'oxyde d'éthylène est un puissant biocide, très utilisé pour stériliser le matériel médico-chirurgical (regardez simplement la pochette d'une seringue). Biocide puissant, ça signifie qu'il est évidemment toxique, et même classé cancérogène. Biocide puissant, car extrêmement réactif (l'atome d'oxygène formant pont entre les deux atome de carbone - on imagine la déformation orbitale ! 105kj/mole, c'est pas mal). Extrêmement réactif, et même envers l'eau très légèrement acide ou basique (par une attaque nucléophile pour être précis[*]) ; envers les protéines, n'en parlons même pas.

 

Un produit, donc, dangereux, c'est certain. Mais quel est le risque ? L'utilisation de ces biberons stérilisés au C2H4O - en Belgique, au moins - est réservée généralement aux enfants problématiques tels que les prématurés sérieux dont le système immunitaire est très déficient. Il est indispensable que ces biberons soient parfaitement stérilisés, et l'utilisation d'oxyde d'éthylène est d'autant plus à recommander que les traces du produit qui pourraient subsister sont immédiatement réduites (et détruites) par la nourriture qu'on introduit évidemment dans le biberon...

 

Mais voilà, on va encore sans nul doute assister à des documentaires télévisuels à la MMR (pas le vaccin, la Robin), des articles indignés dans Télérama, des dénonciations scandalisées dans toute la Presse.

 

Car on s'indigne, et de tout. Ce midi, c'était des écoliers de primaire et de maternelle qui s'indignaient de la saleté et de la criminalité de leur quartier, à Bruxelles. S'indigner est à la mode, et je comprends parfaitement les diplômés espagnols qui se scandalisent d'être au chômage. Mais substituer la morale au politique me semble déplorable. Encore peut-on comprendre la protestation de la Puerta del Sol, mais le "mouvement OWS", lui, est d'une confondante crétinerie. Pire qu'un rassemblement altermondialiste avec vendeurs de macramé. "Money is obsolete", proclame un panneau, tandis qu'un jeune homme explique doctement qu'il est indispensable de revenir à une économie de troc. "Good Bye, Banks, your time is over!" répond un autre, adepte du matelas aux billets de banque sans doute. Sans compter tout le reste de ce happening potache mais très écolo : on y recycle tout, et surtout les idées les plus imbéciles.

 

Mais là, je vais trop loin : il y a deux choses aujourd'hui sur lesquelles il est interdit d'ironiser, les indignés et Intouchables. Les Inrockuptibles avaient en son temps tiré à boulets rouges sur Amélie Poulain (enfin, le film, vous m'avez compris) accusé de représenter un monde sans immigrés ni lutte de classes, etc. C'était à mon sens un mauvais procès, dans la mesure où, effectivement, le film se déroulait dans un univers parallèle, comme il était aisé de s'en assurer. Intouchables, comme les Ch'tis, se passe aussi dans un monde parallèle, mais les cinéastes ne l'assument absolument pas. C'est bien plutôt le système Canada Dry à l'oeuvre : ça ressemble à la France, ça a la couleur de la France, mais ce n'est pas la France (ni aucun autre pays, d'ailleurs). Passons sur l'affligeante charge contre l'opéra et l'art contemporain (c'est une bonne vieille habitude assez démago, à l'oeuvre dans Musée haut Musée bas et, plus récemment, dans un film avec Poelvoorde et dont j'ai oublié le titre), passons aussi sur la technique filmique réduite à sa plus simple expression. Pourquoi ce succès ? Les Français auraient-ils tellement besoin d'un unanimisme factice ? Peut-être, mais alors les Belges aussi, car le film fait un tabac, ici !

 

[*] je suis chimiste de formation

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 23:45

Que c'est beau ! Encore huit mois à dormir comme nous disions, petits enfants....

 

http://mars.jpl.nasa.gov/msl/mission/timeline/launch/

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 11:24

C'est extraordinaire tout de même ce qu'on peut faire de la recherche en médecine ! Chaque numéro du New Scientist regorge de résultats, de questions, de réexamens, de nouvelles découvertes, et chaque quotidien a sa page médecine au moins une fois par semaine, où l'on détaille généralement quelque nouvelle technique. Jusqu'aux hebdomadaires de programmes télé qui ont leur rubrique médicale. Ah, ça bouge, la médecine... Remarquez, l'homéopathie, elle, ne bouge pas beaucoup. Elle est sortie toute droite du cerveau de son inventeur et n'a pas varié d'un iota depuis, du moins dans ses principes, car on a ajouté des tas de choses à la "pharmacopée" hahnemanienne. Deux cents ans après son invention, elle reste comme un roc, sans bouger. Etonnant. Par contre, les labos qui produisent l'eau de perlimpimpin, ceux-là sont bien de leur époque et ne laissent pas passer une occasion d'augmenter leur valeur boursière avec le dernier cri en matière publicitaire. Sans compter la géniale invention de l'allopathie, aka la médecine factuelle ou scientifique, comme on préfère. Voilà comment on espère mettre sur le même pied de la magie et de la science. Mais je reconnais que la médecine du temps de Hahnemann valait bien celle de Molière. On a évolué depuis - enfin, je parle de la médecine scientifique ; depuis Hahnemann, on a évolué aussi, pour inclure des broyats d'abeilles, de vers de terre ou de puces, semble-t-il.

 

 ***

 

Nos négociateurs de gouvernement se sont donc mis d'accord pour "sortir du nucléaire", et ils ont laissé filtrer dans la Presse que la Belgique allait pousser pour avoir en Europe une économie qui réduirait ses rejets CO2 de 40% à l'horizon 2025 et jusqu'à 95% en 2050 ! 95% ! Il faut oser... Je me demande bien pourquoi ils gardent ces 5%, d'ailleurs. Autant dire à 100% car ils tablent évidemment sur une découverte extraordinaire qu'on ne manquera pas de faire dans les années à venir et qui permettra de faire rouler les voitures, voler les avions et voguer les navires avec (je suppose) de la kryptonite ou un autre matériau magique qui nous sera remis par des extra-terrestres bien disposés à notre égard puisque nous voulons nous amender. Ou alors, en 2050 il n'y aura plus ni voitures, ni bateaux, ni avions (d'ailleurs l'ineffable Yves Cochet a bien prédit que les avions n'existeraient plus vers 2025). On les aura purement et simplement interdits. Bah, ces hommes et femmes politiques ne seront plus là en 2050 de toutes façons, ça ne leur coûte pas grand chose de faire de grandes déclarations.

 

*** 

 

Et à propos de voitures, j'entendais hier une rubrique radio où l'on annonçait qu'en 2011 on avait vendu une vingtaine de voitures électriques en Belgique, dont seulement trois à des particuliers (je parle de vraies voitures, pas des tricycles agrémentés d'un moteur électrique auxiliaire et hors de prix, comme en possède un cousin de ma femme, je vous l'ai déjà présenté). Et de donner la parole à un représentant de Peugeot ou de Renault, je ne me souviens plus, qui expliquait avec des sanglots dans la voix que ses voitures électriques rejetaient 0 g de CO2 dans l'atmosphère et qu'elles ne se vendaient pas... Et voilà encore une découverte fantastique : ces voitures utilisent-elles des paratonnerres ou vont-elles chercher les courants telluriques ?

 

***

 

Enfin, en ce qui concerne les "droits à polluer" du CO2, je suis tombé sur une publication assez intéressante (mais "pay-walled") d'une équipe menée par Michael Pahle du Potsdam Institute for Climate Impact Research (RFA), selon laquelle l'allocation des "droits à polluer" dans le système européen ETS en 2005 a conduit à allouer une quantité très excessive de ces droits aux agents existant sur le marché, c'est-à-dire essentiellement aux centrales au charbon - charbon qui, par ailleurs, est abondant en Allemagne et dont l'extraction est lourdement subventionnée... Ne nous étonnons pas si, depuis l'annonce du démantèlement nucléaire en Allemagne, nous allons assister à l'éclosion de nombreuses centrales qui rejettent bien sûr notre cher dioxyde de carbone, mais aussi toutes sortes de joyeux polluants (le charbon allemand est sale). Mais on sait que la RFA est particulièrement exposée à de violents séismes et à des tsunamis dévastateurs. Et on sait aussi que Greenpeace tient trop à sa base allemande - qui lui rapporte gros - pour ne pas trop malmener les dirigeants de ce pays. On les félicite d'avoir abandonné le nucléaire, mais on ne proteste pas beaucoup contre les centrales à charbon...

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 18:27

Chacun connaît, bien sûr, les méfaits des affreux "radicaux libres" qui nous empoisonnent et nous font vieillir, c'est bien simple, il n'y a plus moyen de prendre un repas avec des amis ou de la famille sans entendre des kyrielles de conseils, prends ceci, achète cela, il paraît que, moi c'est mon ostéopathe qui m'a dit que, etc. On ne sait pas très bien ce que sont les radicaux libres (qui ont pourtant un gentil petit nom, vive la liberté, non ?) mais on sait qu'ils sont mauvais, tandis que les antioxydants (malgré leur nom, anti c'est pas beau et l'oxygène, c'est tout de même bon, non ?) eux, ils sont bons.

 

Evidemment, les choses ne sont pas aussi simples ; les radicaux (appelés assez inutilement libres) en question sont généralement les radicaux oxydatifs, superoxyde, peroxyde et hydroxyl. Et on ne peut pas les caractériser généralement comme "mauvais", car ils sont indispensables dans une série de réactions vitales et notamment dans la défense contre les pathogènes (chez les leucocytes neutrophiles par exemple). Mais en gros, il est exact qu'ils peuvent causer des dégâts et c'est pourquoi l'évolution nous a munis de tout un système complexe et exquis pour les combattre et les neutraliser, mais pas plus qu'il ne le faut. Quand le système ne marche plus - pour l'une ou l'autre raison - il faut pallier les carences et aller voir son médecin. En temps ordinaires, mieux vaut ne pas trop intervenir...

 

Mais ça ne fait pas le bonheur des marchands de doutes et d'illusions (rien à voir avec ceux que Mme Oreskes cloue au pilori...), de tous les vendeurs de graisse de serpent et d'eaux miraculeuses, des tenanciers de boutiques bio et de remèdes ancestraux, des prometteurs de merveilles cristallines et des adeptes de l'âge du Verseau. "Ici, on détoxifie", voilà leur mantra, et les radicaux libres ne sont-ils pas une "toxine" toute trouvée ? Alors, pas de doute, il faut vendre les merveilleuses plantes venues de préférence de régions très reculées et inconnues du globe, le goji de l'Himalaya, le noni de Polynésie, l'açai d'Amazonie... Ah, ce n'est pas donné, ça coûte même cher, au point que certains de ces jus miraculeux font même l'objet d'une vente "pyramidale", à la limite de l'escroquerie (et parfois du mauvais côté, d'ou procès). Alors, pour en avoir le coeur net, l'équipe de Choice, le Que Choisir ou Test-Achats australien, a comparé il y a quelques années une simple pomme (variété "Red Delicious") avec quatre fruits-miracles : goji, noni, mangoustan et açai ; le test portait sur le TAC (Total Antioxidant Content - Contenu Total en Antioxydant)  mesuré en µmoles de trolox - un dérivé de la vitamine E, bien connue pour ses qualités antioxydantes. Aucun des jus étudié n'arrivait à la cheville de la gentille pomme commune, sauf à en boire bien plus que proclamé par le fabricant - et donc à un prix prohibitif. Si la pomme atteignait un score de 5.900 (et, par exemple 30 ml de jus de noni atteignaient péniblement 540) une tasse de fraises arrivait à 5.938, une tasse de framboises à 6.058 et une tasse de myrtilles à 9.019 !

 

Les réactions ont été vives, évidemment, mais Choice n'a pas changé ses conclusions. Ainsi, il est vrai que le fruit mangoustan est extrêmement riche en antioxydants, mais ceux-ci se trouvent principalement dans l'écorce... absolument immangeable. Tout ce qu'on trouve sur le marché, ce sont les jus et éventuellement les décoctions.

 

Et d'ailleurs encore faut-il savoir ce que font ces fameux antioxydants in-vivo, et l'organisme n'est pas un tube à essai. Les résultats sont très négatifs, un excès d'antioxydants pouvant avoir des effets nuisibles. Vous pourrez trouver des articles intéressants à ce sujet, un ici, un autre ici et un troisième ici.

 

And the bottom line is : inutile d'acheter du miracle, mangez les fruits et légumes que vous conseillait votre maman quand vous étiez petit et encore sans culture...

 

Merci à Brian Dunning de Skeptoid

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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 09:15

Aujourd'hui s'ouvre le procès intenté à sept personnes du chef d'homicide involontaire pour n'avoir pas fait évacuer la ville de l'Aquila juste avant le tremblement de terre du 6 avril 2009. Ces sept personnes étaient les membres de la Commission "Grands risques" qui s'était réunie à l'Aquila quelques jours avant le séisme. "Ils auraient dû décider d'évacuer la ville" tonne le Procureur, en oubliant commodément qu'une telle décision appartient en dernier lieu au politique, sur rapport et avis des comités scientifiques et qu'il y a de nombreux enjeus à prendre en compte - une évacuation est coûteuse et dangereuse.

 

Je ne reviendrai pas sur le fait absolument certain et maintes fois avéré qu'en matière de séismes il est rigoureusement impossible dans l'état actuel de la science, de faire des prévisions exactes sur le moment, le lieu et la magnitude d'une catastrophe. La Presse à sensation a évidemment publié avec joie les vaticinations du Pr Giampaolo Giuliani - un scientifique distingué par ailleurs - qui prétendait avoir prévu le séisme dès mars 2009, et pas avec un pendule ou une baguette de sourcier, mais par une mesure scientifique de dégazage du radon. Las ! il l'avait prévu, mais pas au bon endroit ni au bon moment... S'il avait été suivi, on aurait déplacé quelques milliers de personnes vers... l'Aquila, justement...

 

Il en va des séismes comme des éruptions volcaniques, où d'assez nombreux scientifiques exploitent des phénomènes parfois à la limite de l'anecdotique pour faire prévaloir leurs thèses, mais sans grand succès. On connaît les réactions du bétail, les niveaux d'eau dans les puits, les variations de courants telluriques ou des dégazages de radon, bien sûr, mais aucun de ces phénomènes - combinés bien sûr à d'autres mesures - ne permet d'arriver à une prédiction quelque peu précise, et ce malgré les clameurs des chercheurs qui se comparent volontiers à Galilée et trouvent de nombreux séides dans la Presse et surtout dans la blogosphère.

On pourrait se scandaliser de ce procès, protester, signer des e-pétitions (dans un cas comme celui-ci, je pense que je le ferais, malgré mon aversion générale pour les pétitions) et passer à l'ordre du jour ; mais en fait, l'affaire est plus grave qu'on ne pourrait l'imaginer à première vue. Ce n'est pas seulement la science qui est visée, mais la capacité des scientifiques à intervenir dans le jeu politique. En cas de condamnation (ce qui n'est nullement exclu), le message sera le suivant : noircissez le tableau, envisagez comme plus probable ce qui est simplement le worst case, privilégiez les scénarios apocalyptiques - en quelque sorte un principe de précaution à l'envers. Et ça, c'est justement la manière dont fonctionne le GIEC, et spécialement son WG2. Dès lors, nous verrons sans doute dans un avenir assez proche les WWW, FoE, Greenpeace et consorts s'engouffrer dans un nouveau combat qui pourra leur rapporter beaucoup de sympathies et d'espèces sonnantes et trébuchantes (ils n'en on jamais assez, ne craignez rien).

 

Dernier point de détail : il semble que ce procès fasse suite à une plainte déposée par un comité de citoyens à l'initiative d'un médecin. Celui-ci aurait-il voulu se venger des procès intentés parfois à tort et à travers au corps médical ?... Mais je plaisante, évidemment...

 

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