Moi non plus. Personne d'autre, d'ailleurs, sauf un certain Joseph Roy, qui découvre ce terrible vecteur de la maladie lors de l'épidémie de grippe espagnole en 1917. Un drôle de petit microbe qui oscille (d'où son nom) et se transforme tantôt en double, en triple, en quadruple microbe, puis se rétrécit jusqu'à devenir un tout petit virus. Ah, c'est avéré (par Roy) ! Non seulement dans la grippe, mais dans les "états grippaux", et aussi dans toutes les cellules des maladies vénériennes, et bien d'autres : "chancres syphilitiques, le pus des blennorhagiques, les poumons des tuberculeux, chez les malades souffrant d’eczéma, d’herpès, de rhumatismes chroniques, ou encore chez les sujets atteints d’infections aiguës : oreillons, varicelle, rougeole". N'en jetez plus !
Et comme j'en parlais l'autre jour, mon beau-frère par alliance lors de notre rencontre familiale de Noël nous disait que le matin-même, il avait été saisi d'une grippe effroyable (voilà bien les hommes malades...) mais que son fils lui avait parlé d'un médicament miracle élaboré par les Laboratoires Boiron, j'ai nommé l'Oscillococcinium !!!
Même si personne d'autre que Joseph Roy n'ait jamais découvert cet Oscillocoque ou vu à quoi il ressemblait, les Laboratoires Boiron continuent à mettre sur le marché avec beaucoup de succès un "médicament" homéopathique basé sur cette pure foutaise :
- égorgez un canard (pourquoi un canard ?) et prélevez-lui 35 grammes de foie et 15 grammes de coeur, laissez pourrir pendant plusieurs semaines, filtrez puis procédez à la 200e dilution korsakovienne (pas tout à fait Hahnemanienne, mais les homéopathes l'admettent), qui consiste à vider le flacon, puis le remplir à nouveau le nombre de fois qu'il faudra... Pas besoin de "succussions", cette technique de pointe qui consiste à frapper le flacon sur le cul après chaque dilution !
Et voilà... Vous avez Oscillococcinium, et vous le vendez assez cher, tout de même. Très cher, même, quand on pense au prix de chaque molécule de... quoi, précisément ? Mais Boiron va très bien, merci. (Conseil d'un trader : acheter !!!).
Cela dit, et je jure que c'est vrai, le lendemain matin mon beau-frère par alliance était cloué au lit, et en bon mâle un petit peu malade se plaignait d'être aux portes de la mort...