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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 12:57

En 1854, répondant à la proposition du Gouverneur de Washington de lui acheter son territoire pour le compte du Président F. Pierce, le grand chef Seattle de la tribu des Duwamish lui tint ce noble langage :

 

"Acheter ou vendre le ciel ? La terre ? Cette idée nous semble étrange [...] Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple. Chaque aiguille de pin étincelante, chaque rivage sablonneux, chaque brume dans la sombre forêt, chaque prairie, chaque insecte bruissant, tous sont sacrés dans la mémoire de mon peuple [...] Apprendrez-vous à vos enfants ce que nous avons appris aux nôtres ? Que la Terre est notre mère ? Ce qui arrive à la Terre arrive à tous ses fils. Celà nous le savons : la Terre n'appartient pas à l'Homme, c'est l'Homme qui appartient à la Terre" etc. etc.

 

C'est évidemment le bon Al Gore qui rapporte cette touchante anecdote dans son livre Earth in the Balance, ajoutant que cela "montre le riche tissu d'idées sur notre relation avec la Terre qui se retrouve dans les religions des Amérindiens". Voilà ce que ne désavoueraint pas les deep ecologists, ni même le Pape ou le Prince Charles ; pour eux, bien évidemment, ce qu'ils appellent l'écologie est effectivement une sorte de religion, une mystique, une ascèse. Et donc, le retour du mythe du bon sauvage, de l'Indien écolo, en harmonie avec la Nature, la Terre qui ne saurait mentir, n'est-ce pas...

 

Simplement, personne ne sait ce qu'a dit le Grand Chef Seattle, à part un texte trente ans plus tard relatant ses remerciements au Grand Chef Blanc pour sa générosité. Le discours tel que relaté dans le livre d'Al Gore a été entièrement inventé pour les besoins d'un téléfilm de 1971 par un certain Ted Perry, storywriter de son état. Une fois de plus, notre piteux prix Nobel commet une bourde ou un faux, mais ce ne saurait nous étonner quand on a vu son film et qu'on lit ses aventures en général, et notamment sur le très amusant http://minnesotansforglobalwarming.com/

 

Bien entendu, tout cela ramène au livre de Shepard Krech, The Ecological Indian, évidemment non traduit en français, qui montre bien que l'Amérindien était parfaitement comparable à tout être humain sur la planète, capable d'adaptation et de destruction à la fois, pratiquant la surchasse et la surpêche aussi joyeusement que n'importe qui n'importe où ailleurs dans le monde, comme les Maoris, les Pascuans ou les Européens.

 

Curieusement, le livre de Krech (qui date de 2000) a éveillé les passions, fait paraître des réfutations et même toute une série de conférences y consacrées ; mais quand je parle de réfutations, il ne s'agit évidemment pas de réfutations factuelles, car le livre n'est pas polémique et contient assez peu d'hypothèses discutables ou réinterprétables. Non, ce qui est en cause, c'est la symbolique de la chose : il est scandaleux de vouloir ternir l'image du bon Indien, bon berger, bon steward de la Nature, etc. Le "raisonnement" est simple : non seulement vous avez commis un massacre, un ethnocide des Indiens, mais maintenant, vous voudriez encore leur arracher les derniers lambeaux de leur noble image. Un autre, qui a ses partisans, consiste à "ne pas désespérer Billancourt", à prouver qu'il est possible de retrouver la pureté préadamite puisqu'elle est présente chez ces peuplades admirables (enfin, chez certaines, puisque le navet total que fut Danse avec les loups nous en présente une - les Pawnee - qui est parfaitement ignoble, traîtresse et sanguinaire, collabo par ailleurs et dont la langue est hideuse, sifflante et pleine de râclements de gorge).

 

C'était notre rubrique "On ment, on triche, mais c'est pour une noble cause".

 

Via Matt Ridley

 

 

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commentaires

L
<br /> <br /> "Prochaine étape : les îles Andaman. Vous verrez comme les bons sauvages sont accueillants..."<br /> <br /> <br /> "Les "bons sauvages" urbains, en quelque sorte... Je souhaite aux sectateurs de la Vie au Grand Air (pour reprendre le titre de Reiser) d'un jour expérimenter leurs fantasmes et d'aller passer<br /> quelques mois dans une belle nature sauvage - sans prendre sa pharmacie avec soi, évidemment."<br /> <br /> <br /> Vous avez parfaitement raison !<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> RIEN À RE-DIRE!<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Les Amérindiens ( et plus généralement les "peuples anciens" ) se tabassaient/massacraient aussi entre eux ( entre tribus/familles ) bien avant l'arrivée des Européens, mais chut il ne faut pas<br /> le dire trop fort... ( et quid du cannibalisme ? Que dire aussi sur le fait qu'ils pratiquaient l'esclavage, entre eux, là aussi bien avant l'arrivée de "l'homme blanc" ? Et quid encore de la<br /> situation de la femme ? Quid aussi des profondes inégalités dans ces sociétés, sans oublier bien sûr des rapports sociaux extrêmements<br /> codifiés ). Alors quand j'entends les Zécolos parler d'une soi-disante "sagesse des peuples anciens", moi je me marre tout simplement.<br /> <br /> <br /> Voici un bon bouquin à ce sujet : "War Before Civilization: The Myth of the Peaceful Savage" de Lawrence H. Keeley.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Oui, excellent petit livre, je crois l'avoir référencé dans un de mes posts - un livre à lire pour se nettoyer un peu le cerveau...<br /> <br /> <br /> <br />
W
<br /> <br /> Au sujet de la gentillesse ou de leur écologisme de légende, Il y a fort a dire.  Habitant l’Amérique du nord. J’ai fait beaucoup de recherches, a ce sujet. Voila en gros. D’abord il y avait autant de tribus que de chefs indiens. Deux cent<br /> sortes de patois approximativement, bien souvent dans une rencontre avec une autre famille c’était l’incompréhension totale. Ce qui permettait une bataille. La mère de famille s’arrangeait pour<br /> voler un enfant (garçon) pour en faire l’esclave de sa famille j’usqu’a l’âge approximatif de 13/14 ans, arrivé a cet âge la mère le tuait a coup de hache considérant qu’il était assé grand pour<br /> s’échapper quand aux autres survivants  blessés j’aime mieux me taire sur les tortures qu’ils subissaient.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Passons a l’écologie. Quand ils arrivaient dans un coin, ils abattaient des arbres pour le bois de chauffage et autre, et faire<br /> une grande clairière. Puis partait a la chasse, de nombreuse bêtes, pour la plupart des cervidés, mais aussi de petits animaux, un vrai carnage, ce qui attirait bien sur même des ours qui a leur<br /> tour étaient abattus sans discernement, les oursons étaient les préférés. Au bout de deux semaines ils repartaient plus loin. Et ainsi de suite, les tueries et parfois incendies reprenaient. Par<br /> familles et non par tributs Ils traversaient tous le Canada, 6000kms pour rejoindre l’ouest ou l’hiver était moins rigoureux. Et au printemps revenaient a l’ouest.  Il leurs fallait plus de trois  année pour traverser.  Bien que parfois<br /> ils allaient au sud sans trop savoir. Bien sur s’ils passaient ou d’autres étaient passé les arbres et la nature, avait reprit. Ca doit être pour ca qu’ils se prétendent écologistes. Ajoutons<br /> qu’ils n’étaient pas si nombreux que ce qu’Ils nous font croire du moins au Canada, pays plus froid que  le sud (US)<br /> <br /> <br /> Même si aujourd’hui, ca n’est plus le cas. Ils exploitent plutôt leur soi-disant respect de la nature, ce qui leur procure des<br /> billets de banque. Les écolos aiment a les donner en exemple.<br /> <br /> <br /> Ma signature est «  l’écologie est la nouvelle morale du capitalisme.  Al Gore<br /> ne me contredirait pas .<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mes sources sont d’origines diverses, particulièrement d’un chef indien Max Gros louis Dont les ancêtres furent éduqués par des<br /> jésuites, que ceux-ci avaient noté ce qu’ils savaient et observés.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ps. Excusé les fautes s’il y a. Traduit et orthographe : Outlook<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Si les "écolos" expriment une haine de l'homme, c'est de celui qui est perverti par une civilisation ou une culture moderne, dont l'origine se situerait à l'articulation entre le mésolithique et<br /> le néolithique (ils passent sur le fait que le feu fut maîtrisé bien avant, et que sans l'usage de feu, "homo sapiens" n'en serait pas arrivé à ce niveau de nuisance.<br /> <br /> <br /> Donc ils plébiscitent le bon sauvage chasseur (pas trop) cueilleur (pas trop), en lui laissant le bénéfice de sa découverte des effets de la friction patiente du bois sur bois. Il faut remarquer<br /> que c'est en ville que s'élaborent ces concepts de bonne nature et de bon sauvage. Il vaut mieux ne pas les confronter à la réalité, justement.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Les "bons sauvages" urbains, en quelque sorte... Je souhaite aux sectateurs de la Vie au Grand Air (pour reprendre le titre de Reiser) d'un jour expérimenter leurs fantasmes et d'aller passer<br /> quelques mois dans une belle nature sauvage - sans prendre sa pharmacie avec soi, évidemment.<br /> <br /> <br /> <br />