Océans est un gentil petit film sur... les Océans, vous l'avez deviné. On y voit beaucoup de baleines et plein de dauphins, on y voit aussi de nombreuses séquences
réalisées de toute évidence en aquarium, et pourquoi pas ? Ce que j'ai préféré c'était tout de même les images des bateaux dans la tempête, petit chalutier virevoltant sur des vagues plus hautes
que lui ou frégate encaissant les gifles gigantesques des déferlantes, c'était impressionnant. Très impressionnants aussi les plans où on voit les cruels Chinois (? en tous cas, ils avaient des
faces de citrons) tranchant les nageoires des requins et balançant les corps mutilés de ces pauvres bêtes qui vont crever au fond de la mer dans des soubresauts d'agonie très déplaisants à voir.
Voilà à quel prix vous mangez vos soupes aux ailerons de requin. Comme ce film va certainement passer aux USA, une petite note au générique précisait bien qu'aucun animal n'avait souffert du fait
du film et que certains passages étaient des simulations ; j'avais effectivement lu dans une critique du film qu'il était dommage qu'on ait dû falsifier certaines scènes parce que cela
permettrait à des sceptiques de mettre le reste en doute et de nier les réalités. Extraordinaire. Ainsi donc il y a un faux, indéniable, avoué, mais cela importe peu, ce qui
compte c'est que de méchants esprits pourraient s'en emparer pour dire de vilaines choses, des grandes faussetés etc. Mais enfin, ce film abonde en effets spéciaux ! Il n'a pas de visées
scientifiques bien précises et s'aventure à peine, dans une séquence particulièrement tarte, sur l'extinction d'espèces marines.
Dans le genre, je préfère de loin La
planète bleue
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Lu un commentaire de lecteur (en l'occurrence une lectrice, à l'en croire) du Monde, sans doute dans un de ces n-ièmes articles sur le voile, où la personne se déclare agressé(e) par les hommes
qui portent la cravate, ce qui, selon elle, est intolérablement macho et provocant. J'ai à l'époque déploré la perte
de cet accessoire de la coquetterie masculine, mais je me demande si je n'étais pas pris dans les errements de ma testostérone.
Mais tout de même, la diversité humaine, c'est merveilleux.
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Si une tempête du type de Xynthia (une conséquence du réchauffement climatique, sisi, je vous assure) frappait les côtes belges, elle pourrait faire jusqu'à 4.000 morts, c'est pas moi qui le dis,
c'est Geert Noels, un économiste célèbre dans notre beau pays. Evidemment, il n'a aucune compétence pour le dire, mais depuis qu'il a quitté Petercam, il semble être passé dans le camp des
pythies du malheur. Il disait l'avoir lu dans un rapport tout à fait sérieux destiné aux économistes afin de connaître le coût des catastrophes naturelles.
Interrogé à la radio ce midi, un modéliseur de la Mer du Nord (oui, ça existe) relativisait un peu : une hauteur de vagues comme celle qu'on avait vue à La Faute-sur-Mer était modélisée comme une
tempête de 17.000(*) ans et devant faire un millier de morts ; en admettant même une augmentation importante du niveau de la mer par réchauffement climatique, on arrivait à une tempête de 1.000
ans, avec le même nombre de morts.
Mais en attendant, tout le monde parlait de Geert Noels ce matin.
(*) Rappelons qu'une tempête de 17.000 ans n'est pas un oeuf de mille ans ni une tempête qui revient tous les 17.000 ans. Il y a simplement 1 chance sur 17.000 pour qu'elle survienne dans une
année quelconque.