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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 20:54

 - Mais alors, il s'agit donc d'une machination ! s'exclama Clarisse Mérieu.
Le vicomte d'Ambrézy ne répondit pas tout de suite. Clarisse continua, plus attentive.
- Donc, vous croyez que la liste des quinze mille...
- Non, non, répondit pensivement le vicomte, je ne le crois pas, mais tout de même, qui peuvent être ces réchauffistes dont j'ai pu voir mention dans le mémoire du Chef de la Sûreté ? Votre défunt mari ?...
- C'est vrai, il m'en a parlé... Mais je vous assure qu'ils ne sont pas tous de la bande du marquis de Giec !
- Vous voyez bien... Ces réchauffistes ne sont donc pas des Hommes de Science, n'est-ce pas ? Ce sont des scélérats qui s'appuyent sur des indices qui nous échappent, certes, mais qui sont réels ?
Clarisse était au bord des larmes et se tordait les mains de désespoir.
- Oui, oui... Vous avez sans doute raison...
- Sans doute, dites-vous, mais il en faut plus...
Et d'Ambrézy réfléchissait encore à l'article qu'il avait lu tout récemment en première page du Globe. Un article qu'il avait simplement survolé, mais qui, maintenant, semblait prendre corps et lui rappeler d'autres souvenirs. Les indices se précisaient, mais restaient tout de même fragiles. Et si...
- Somme toute, ricana-t-il, ces réchauffistes ne seraient que des canailles utilisant la Science pour leurs intérêts personnels... Car on sait bien que...
Il n'acheva pas. Les dernières missives reçues de Beautrelet montraient bien qu'il y avait des anomalies climatiques - dues à quoi ? Le mystère était total.
- Oh, ce n'est pas si simple ! affirma la jeune femme, dont l'abondante chevelure blonde dénouée montrait assez le désespoir. Pourquoi donc seul trouve-t-on leurs adversaires chez le baron von Mises, ou le comte Godefrini, ou encore chez Monseigneur Staune ?
D'Ambrézy réfléchissait. Il se sentait tremblant comme chaque fois qu'il était en face d'une énigme qui eût été incompréhensible pour le commun des hommes. Il ne lui restait plus de temps, Ganimard et ses sbires accouraient vers son repaire de Saint-Germain, ils seraient là dans moins de dix minutes.
Soudain, devant les yeux écarquillés de Clarisse, il se mit à faire des entrechats, sautant en l'air en riant ; la jeune femme en était ébahie.
- Quoi donc ? Vous auriez trouvé ? Vous auriez élucidé cette énigme ? 
- Ah, Madame, lui dit-il en prenant sa main et en la baisant, c'était si simple... Voyons, où en sommes-nous ? Dans son dernier mémoire, votre mari, Clémence von Linszen vous a pourtant légué son secret !
Clarisse retint sa respiration. Comment eût-il pu savoir ? D'ambrézy la regarda en souriant de cet air narquois qu'il pouvait avoir et qui lui faisait peur en d'autres temps, quand elle l'avait connu sans qu'il sût qu'elle était la Cagliostro...
- Parlez, Monsieur, lui intima-t-elle.
- Très simple, Clarisse, enfin, si je puis vous appeler par ce nom...
Dehors, la Seine coulait doucement, et la barque dans laquelle Ganimard et trois policiers fortement armés faisaient force de rames se rapprochait vivement.
- Vous savez bien que la secte des Zécologistes refuse à  qui que ce soit de publier toute information contraire à leur point de vue... Et vous savez bien que ces Zécologistes sont prêts à tout... Et qu'ils sont maîtres de l'opinion...
- Non, ce n'est pas vrai, vous inventez ! répondit Clarisse, éperdue.
On voyait dans le dernier coude de la Seine l'embarcation des policiers ; d'Ambrézy - dont on aura bien vite compris qu'il était Arsène Lupin - leur jeta un coup d'oeil et un encouragement.
- Les voilà ! Il me reste quelques minutes... Donc, les Zécolos étant maîtres du terrain et plutôt marqués à gauche, que restait-il à leurs adversaires sauf à se mettre à droite... quoi qu'il leur coutât, et croyez-moi...
Un coup de feu résonna.
- Rends-toi, Lupin, tu es cerné !
D'Ambrézy regarda Clarisse, dont les yeux étaient pleins de larmes. Il lui posa la main sur l'épaule, et n'eut pas de peine à la tutoyer :
- Clarisse, ou Josine... tu sais comme on s'aime...
Ganimard et sa troupe n'étaient qu'à cent pas, investissant la prairie jouxtant le manoir.
- Mais, mon amour, je veux sauver la planète ! murmura-t-elle.
- Et moi, ma chérie, je veux sauver les Hommes ! dit Lupin dans un grand éclat de rire.
- Nous nous retrouverons !
- Je l'espère bien !
Clarisse - ou Josine - vit son amant disparaître soudainement tandis que Ganimard et sa troupe accouraient.
- Fichtre ! Il nous a échappé ! Mais où donc ?...
Une fois de plus, il était arrivé trop tard...

 

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commentaires

J
<br /> Cher CDC,<br /> <br /> J'ai pris beaucoup de plaisir à lire votre petite satire. Félicitations, et encore !<br /> <br /> Cordialement,<br /> Jean-Gabriel Mahéo<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> Me voici ravi d'avoir reçu ces commentaires pour ma petite pochade... Merci !<br /> <br /> <br />
S
<br /> Quel plaisir de voir traiter avec humour l'actualité, sous forme d'un pastiche d'une oeuvre littéraire. À suivre!<br /> <br /> <br />
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