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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 10:20

Toujours dans l'affaire DSK, c'est un peu agaçant d'entendre tout et n'importe quoi sur le fonctionnement de la justice américaine (ou la police, d'ailleurs) comme si personne n'avait vu de films policiers ou de procès - genre si cher au cinéma américain.

Rappelons tout de même pour débuter qu'aux USA, la justice est affaire d'Etats (au sens large, car il y a aussi une justice fédérale), et même de county, que très souvent les juges, policiers et D.A. (équivalant à Procureur) sont élus, que le pénal et le civil font l'objet de procès distincts (rappelez-vous O.J. Simpson acquitté au pénal mais condamné au civil à payer de très lourds dommages et intérêts), que le 'perp walk' qui a tant choqué est une pratique assez répandue et instituée d'office à New York par Giuliani lors de l'arrestation de grands dirigeants d'entreprise pour des affaires de fraude financière, justement pour bien souligner que les puissants n'avaient aucune mansuétude à attendre (*). Plaider non coupable entraîne un procès avec jury, plaider coupable rend possible (mais pas dans tous les counties, ni même tous les Etats) le plea bargain, c'est-à-dire la possibilité, moyennant l'accord du tribunal, de réduire les chefs d'accusation, d'en retrancher, et, plus généralement de "s'entendre" entre la défense et l'accusation. 90% des procès criminels aux USA se déroulent avec plea bargaining, mais rien n'oblige un D.A. à faire une telle proposition ; s'il fait carrière sur son nombre de condamnations, il a certainement intérêt (il ne risque pas de perdre), par contre s'il veut se couvrir de gloire, il préférera que l'accusé plaide non coupable. Ce plea bargain est porté au pinnacle par certains et honni (pour des raisons contradictoires, d'ailleurs) par d'autres.

 

(*) la fameuse loi Guigou dont on se gargarise en France a justement été votée à la demande des politiciens et des "grands hommes" qui se faisaient arrêter à la pelle dans ces années-là et qui ont obtenu l'interdiction de publier leur portrait dans des circonstances désagréables - mais pas l'interdiction pour la police de montrer les personnes arrêtées et/ou inculpées, ce qui est d'une hypocrisie certaine. En Belgique, au moins, une telle interdiction existe et est assez bien respectée. Quant à cette "présomption d'innocence" si puissamment claironnée, elle n'a de valeur que si le secret de l'instruction est garanti, et on sait ce qu'il en est ! Le système accusatoire américain me semble beaucoup plus respectueux de cette fameuse présomption d'innocence, la défense et l'accusation étant réellement sur le même pied, si le juge joue correctement son rôle d'arbitre bien entendu. Je sais que c'est un point très discuté.

 

 

 

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commentaires

S
<br /> <br /> Ce qui est navrant dans cette affaire, c'est la nature de "point faible" d'une personnalité par ailleurs intelligente et très capable. "point faible" dont le lâchage était, dans la circonstance<br /> particulière, imprévisible (la femme de ménage n'aurait pas du entrer avant le départ enregistré de l'occupant). En France, on s'empresserait de "psychiatriser" un tel accident, et d'arracher le<br /> "malade"(surtout de ce niveau de renommée) des griffes de la police et de la justice. Que DSK ait quitté l'hôtel tranquillement après un tel passage à l'acte (peut-être inachevé) renforcerait, en<br /> France, les interrogations sur le psychisme (annulation de l'événement), alors qu'aux USA, où n'existe pas "l'état de démence"(au moment des faits), cette conduite aggrave son cas.  <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Ce qui me rappelle dans l'affaire Althusser les commentaires lacaniens du genre "Halte ! Tu serres !"...<br /> <br /> <br /> <br />