Grand tapage et tohu-bohu médiatique récemment autour de l'autorisation de commercialiser de la viande bovine,
porcine et caprine provenant d'animaux clonés... mais seulement aux Etats-Unis, bien sûr. Les européens sont beaucoup plus réservés : "Compte tenu de l'ampleur actuelle des souffrances et des
problèmes de santé des animaux porteurs et des animaux clonés, le comité doute de la justification éthique du clonage des animaux à des fins alimentaires". Les souffrances en question concernent
surtout la durée de vie écourtée de certains animaux clonés ; considérant qu'on les abattra jeunes pour la boucherie, on peut se poser des questions.
D'autre part, on nous dit qu'aux USA, il existe en tout et pour tout quelque 5 à 6000 bovidés issus de clonage ; pas de quoi remplir nos assiettes. Mais la FDA a étudié le problème du point de
vue de la sécurité alimentaire, pas de l'éthique ni de la rentabilité. Cependant, il ne faut pas s'y tromper : c'est encore le Frankenfood qu'on agite ! Déjà, cloner, c'est un drôle de mot ;
vous imaginez, cloner des bêtes... C'est l'apprenti sorcier !
Comparaison n'est pas raison (encore un de ces clichés bien gras dont je me délecte), mais enfin, nous passons notre vie à manger des clones ! En cette saison, le sport est aux clones de citrus :
on se gave de clémentines et d'oranges - toutes clonées, bien entendu. Ceux qui ont un minimum de compétence me répondront que le mode de clonage est bien différent ; certes, mais les recherches
continuent et les déboires de Dolly sont loin derrière nous, c'est proprement de la préhistoire.
Quant auxdites souffrances, j'y suis aussi attentif que n'importe qui ; mais rappelons-nous tout de même les aventures du blanc-bleu belge, issu de la
sélection génétique toute traditionnelle. Et pourtant, les Suédois ont voulu interdire son importation au motif que le vêlage des pur-sang se faisait presque obligatoirement par césarienne - et
quand je dis motif, c'est évidemment prétexte que je veux dire. Heureusement, la Commission est intervenue et c'en est resté là, avec bien sûr quelques manifestations d'anti-européens
suédois - rien que de très habituel.
La frilosité européenne et son misonéisme m'agacent.