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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 16:43

C'est sur une chronique d'abonnés du Monde que j'ai trouvé cette perle :

 

"Les manuels d'histoire consacreront plusieurs chapitres sur le déclin de la civilisation occidentale suite à sa vision capitaliste et libre échangiste de l'économie. Il faut d'ailleurs noter que si le libre échange augmente énormément les inégalités entre les strates sociales, il pousse à la diminution des inégalités entre les nations. Ce qui pourrait paraître comme étant un point positif de premier abord s'avère rapidement être contre-productif. En effet, ce système pousse à créer une minorité de nantis très influents nourris à l'ethnocentrisme qui renforce l'appauvrissement de la majorité."

 

Notons en passant qu'au reproche de ne pas avoir mentionné la faillite du communisme, l'auteur de la chronique répond naïvement à un commentaire "Je marchais à peine à la chute du mur, la dualité communisme/libéralisme n'a plus aucun sens pour ma génération"... Foin donc des "livres d'histoire" - on n'en a pas besoin, le passé n'a pas de sens ! Peu importe que l'auteur de ces phrases macaroniques confonde allègrement libéralisme avec libre-échange, peu importe l'antienne que le libre-échange (pas le capitalisme, plutôt ???) augmente "énormément" les inégalités ("entre les strates sociales"...) (ah, c'est vrai qu'à Rome  au temps de César ou de Cola Rienzo, il y avait tellement plus d'égalité...), au moins a-t-il aperçu que le libéralisme (je l'appellerai comme ça) diminuait les inégalités entre les nations. Voyez Cuba, la Corée du Nord et la Chine - trois dictatures communistes, dont une est (économiquement) libérale. Devinez laquelle est en train de s'enrichir presque scandaleusement. C'est bien, donc ? Non, c'est épouvantable ! Vous croyiez peut-être que c'était une bonne chose que les crève-la-faim sortent de leur misère ? Pas du tout car cela crée "une minorité de nantis très influents nourris à l'ethnocentrisme qui renforce l'appauvrissement de la majorité" , rien de moins. Je ne critique évidemment pas une phrase qui n'a pas beaucoup de sens (pourquoi ces nantis seraient très influents, après tout ce sont en général d'anciens apparatchiks qui avaient déjà tout le pouvoir, que signifie cet obscur "nourris à l'ethnocentrisme", et comment l'enrichissement de toute une nation pourrait-elle mener à un appauvrissement de la majorité ?), et qui est une n-ième charge contre le libéralisme et les capitalisme faite par un très jeune homme qui reconnaît lui-même n'avoir que des notions très confuses de l'histoire ; non, ce qui m'horrifie là-dedans, c'est une fois de plus l'optique misérabiliste et inhumaine qui s'y exprime. On diminue les inégalités, on enrichit, on augmente le bien-être ? Eh bien, c'est mauvais, parce que tout doit toujours aller de mal en pis, un optimiste rationnel, ça n'existe pas, il n'y a que des optimistes béats...

 

Comme le disait Reiser à propos du Dhofar, je retourne me coucher.

 

 

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 14:18

Mais tout d’abord, retour à Mgr Léonard qui se justifie longuement, et notamment sur l’emploi de la “justice immanente” ; après avoir bien indiqué qu’un théologien comme lui n’utilisait pas en vain des concepts importants et techniques incompris du commun des mortels, il donne quelques exemples :

“Si nous malmenons la Terre par des comportements environnementaux irresponsables, il faut s’attendre à ce qu’en retour la Terre finisse par nous malmener (changement climatique, montée des eaux, disparitions d’espèces, etc). Pour cela, il ne faut aucune décision divine ; cela découle de la nature même de nos comportements. Semblablement, quand des ministres de la santé font écrire sur les paquets de cigarettes : « le tabac nuit gravement à la santé », leur idée n’est pas que votre bronchite chronique ou votre cancer du poumon résulteront d’un châtiment divin et encore moins de leur décision, mais simplement qu’il résulte de votre tabagie. Ils invoquent donc implicitement le concept de « justice immanente ». Or, d’après un certain nombre d’articles que j’ai lus, il semble que la première diffusion du sida a été due, au moins pour une part, à une contamination liée à des pratiques sexuelles risquées (partenaires multiples, sodomie, etc.)”.

 

Je dois dire que si c’est ça la "justice immanente", une sorte de principe de précaution du pauvre, alors étudier la philosophie, la métaphysique et la théologie pour en arriver à de telles platitudes me semble un grand gaspillage de ressources. Si vous dévissez durant une escalade, c’est la justice immanente… Remarquez tout de même l’allusion écolo (s’il espère se concilier les Verts, il s’abuse un peu), mais surtout la merveilleuse pétition de principe : les “pratiques sexuelles risquées” le sont à vrai dire depuis que le sida a fait son apparition. En 1980, personne ne pouvait penser que la sodomie était “risquée”, mais certainement qu’elle était “immorale” pour les Mgr Léonard de l’époque.

 

Bon, je tourne définitivement la page, il ne vaut pas tant que ça, mais avec les Mgr L. et les Tea Parties, la droite dure se fraye un passage assez déplaisant.

 

Non, mon titre faisait référence à une publication du PNUD selon lequel La plupart des habitants de la planète sont aujourd'hui en meilleure santé, vivent plus longtemps, sont mieux éduqués et ont un plus large accès aux biens et services qu'il y a 20 ans (pour mesurer le développement, le PNUD a établi un Indice du développement humain –IDH- qui recouvre non seulement les revenus, mais aussi la santé et l'éducation). Le progrès est sensible depuis deux décennies, "même dans les pays qui connaissent des conditions économiques défavorables", l'éducation et la santé des gens s'y étant "grandement améliorées". Ces progrès ne sont pas limités à la santé, à l'éducation et à l'élévation des revenus "mais s'étendent à la faculté des gens à choisir leurs dirigeants, à influencer les décisions publiques et à partager le savoir". Les progrès enregistrés en termes d'IDH de par le monde "ont été impressionnants". Partant d'un niveau de 0,57 en 1990, l'IDH mondial moyen est passé à 0,68 en 2010, poursuivant une progression amorcée en 1970. "Cet accroissement reflète une augmentation globale de 25% environ des indicateurs de santé et d'éducation, ainsi qu'un doublement du revenu par habitant", souligne le rapport.

 

 

Je dois à la vérité de dire que cette publication n’a pas été entièrement passée sous silence dans la Presse écrite et radiophonique, mais je n’en trouve nulle trace en faisant la recherche « pnud » sur Le Monde ; la nouvelle aurait à mon avis mérité un article de première page (5 colonnes à la une), mais ce n’a nullement été le cas, et à la RTBF on a eu droit à la chevroteuse de service qui rappelait tout de même que trois pays (sur 135) avaient reçu une note négative (La RDCongo, la Zambie et le Zimbabwe, ce qui n’étonnera personne), et que le Pnud insistait beaucoup sur les prédictions effroyables du GIEC, ce qui n’étonnera pas grand monde non plus, mais enfin, ça s’appelle renvoyer l’ascenseur, le PNUD n’ayant aucune compétence pour se prononcer ès-qualités.

 

N’ayez aucune crainte : dès demain, vous verrez réapparaître « les riches plus riches et les pauvres plus pauvres »…

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 22:01

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J'ai déjà eu l'occasion de le dire mais n'ayant pas été élevé dans la foi chrétienne (j'adore cette expression...), je n'ai pas d'axe to grind à ce sujet. Le pape me fait plutôt rigoler, après tout il est dans son rôle et ses récents démêlés avec la Presse britannique me semblent plutôt ridicules dans la mesure où j'y vois une certaine querelle fidéiste entre Catholiques et Anglicans. Et je n'ai aucun respect pour les uns ni pour les autres, ni d'ailleurs pour les Musulmans, Bouddhistes, Hindouistes ou Chamanistes, ni pour, ni pour... Même les imprécations de Dawkins, que j'aime par ailleurs beaucoup, ne me semblent pas particulièrement bienvenues. Certes, ayant travaillé dans une ONG à Madagascar, j'ai particulièrement peu apprécié les exhortations du pape précédent à croître et à se multiplier. Un adversaire, sans doute.

 

Cela dit, et tous les bruissements et cris actuels étant entendus, après trois semaines en Ombrie et en Toscane, j'ai eu ce plaisir merveilleux de trouver dans ces Eglises recélant tant de chefs d'oeuvres (un cliché de plus !), buvant des yeux le sublime Piero della Francesca (et même Giotto ou autre dans l'imbuvable Assisi) ce prodigieux flyout ci-dessus reproduit... L'Italie serait-elle une autre planète ? Voyez le raptus du jeune garçon... Voyez la main droite du curé...

 

Après tant d'années de critique d'art, après avoir suivi tous les meilleurs (et les moins bons, d'accord) maîtres comme Daniel Arasse, je ne puis que vous laisser admirer cet "escargot"  merveilleux...

 

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 13:36

Il y a quelque temps, je vous parlais du livre à paraître de Matt Ridley, The Rational Optimist, dont j'avais des raisons de penser qu'il allait faire des vagues, comme la plupart de ses livraisons précédentes.

 

Il est paru, j'ai commencé à le lire, et effectivement, it rocks, et même it rocks the boat... Bien entendu, M. George Monbiot, ce grand démocrate qui n'a pas hésité à déclarer : "chaque fois qu'un être humain meurt à cause d'une inondation au Bangladesh, un dirigeant d'une compagnie aérienne devrait être traîné hors de son bureau et noyé", M. Monbiot, celui qui ne craint pas de dire qu'il faut mettre la démocratie entre parenthèses quand il s'agit de sauver la Planète, M. George Monbiot, donc s'est fendu de deux articles assez haineux dans - bien sûr - The Guardian, qui ferait bien de troquer son titre contre celui de The Guardian Of The IPCC. Le titre du deuxième est assez évocateur : Matt Ridley's Rational Optimist is telling the rich what they want to hear, voilà, on se trouve chez les "riches", une fois de plus, ceux qui gagnent plus de 4.000 euros par mois, n'est-ce pas ? En plus d'une attaque ad hominem, Monbiot caricature complètement l'argumentation de Ridley, qui est certes un libéral (ce qu'à l'évidence et à l'autoproclamation n'est pas Monbiot) mais pas un partisan forcené de l'école autrichienne. Pour ceux qui veulent connaître la réponse de Ridley à Monbiot, je vous invite sur son blog.

 

Le problème avec ce livre (que la critique a accueilli favorablement, je dois le reconnaître) c'est qu'il exsude de l'optimisme dans une époque exaltant le catastrophisme, c'est qu'il fait l'apologie du progrès lorsque les gourous de la décroissance voudraient nous faire revenir au paléolithique, c'est qu'il affirme que le monde va mieux qu'il y a 50, 100, 200 ans, etc. alors qu'il est de bon ton de parler du bon vieux temps. Il ne l'affirme pas, d'ailleurs, il le démontre de manière assez convaincante. De la même manière, son point de vue central selon lequel un Etat léger et une approche libérale et démocratique sont les facteurs principaux de l'amélioration du bien-être, ce point de vue est bien étayé. Libre à chacun de le critiquer, mais je n'ai jamais remarqué qu'un Etat pesant, autoritaire et protectionniste ait jamais favorisé quoi de ce soit de positif, au moins dans le moyen à long terme.

 

Certes, on se souviendra longtemps des fulminations contre le système bancaire international et de la voix donnée par tous les partisans de plus de régulation ; à les en croire, tout venait de ces affreux capitalistes (à propos, c'est quoi, le capitalisme ?) et le petit facteur joufflu engrangea des avancées surprenantes. Hélas, quelques mois plus tard les Hommes d'Etat qui avaient été les plus ardents accusateurs du système financier furent pris avec les doigts dans la confiture : les PIIG n'avaient pas précisément géré les affaires en bons néo-Keynesiens respectables qu'ils s'étaient soudain proclamé d'être...

 

"You've never had it so good", vous n'avez jamais été aussi prospères, avait déclaré Harold Macmillan en 1957, ce qui lui avait valu - et lui vaut toujours - une haine féroce de la part de la gauche.

 

Malheur aux optimistes.

 

P.S. Et attention, voici un livre de plus où l'auteur précise bien que l'essentiel du progrès provient de la collaboration entre les êtres, on est très loin de la compétition féroce et inhumaine dont les bonnes âmes auraient tant voulu lui imputer la paternité...

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 16:41

Ma dernière visite à Tana datait de décembre 2008, donc quelques semaines avant le coup d'Etat. En y revenant la semaine dernière, je n'a pas vu beaucoup de différences au premier abord : la ville semblait aussi prospère qu'avant, le by-pass était roulant comme un billard, les gens bien habillés, les voitures neuves (ou presque) et les 4x4 se pressaient entre les mini-bus en excellent état. Quasiment plus de camions crachant un nuage noir, de beaux marchés bien achalandés avec des étals regorgeant de marchandises.

 

Le paradis, donc ? C'est vrai, l'avion avait laissé débarquer à peine quelques dizaines de passagers, la plupart des Malgaches, et l'hôtel était pratiquement vide, mais bah ! ce n'est pas la haute saison après tout.

 

Il faut vite déchanter, cependant. Le nombre de tout petits marchands à la sauvette - ceux qu'on appelle les tabliers en Afrique - a explosé, tout comme celui des prostituées, des enfants qui mendient et essayent de vous faire les poches, des petites familles qui dorment sur le trottoir. L'insécurité nocturne est de retour partout. Je me crois revenu au pires moments de Tana.

 

L'Union européenne a gelé tous ses nouveaux programmes d'aide, mais respecte les engagements déjà en cours, ce que ne font ni les USA ni la Banque mondiale qui ont froidement coupé le robinet. La population gronde : si les apparences m'ont trompé, c'est que la classe moyenne est parvenue à tirer au maximum, mais tout va s'effondrer. Quand ? Impossible à dire, mais beaucoup de petits (ou plus gros) investisseurs avaient compté sur les festivités régionales prévues à Madagascar pour développer hôtels et restaurants, à présent fermés ou déserts, pour acheter des minibus devant faire la navette entre l'aéroport d'Ivato et la capitale.

 

Les investisseurs étrangers se sont évidemment enfuis, d'autant que le "gouvernement" Rajoelina tient sous le boisseau un opérateur GSM qui a dûment payé sa redevance mais refuse légitimement d'assumer les pertes de son prédécesseur failli, et une brasserie prête à embouiteiller depuis plus de six mois mais qu'on accuse de manière futile d'avoir fait de la publicité illégale - en fait, la brasserie Star et ses propriétaires sont de bons amis du petit Andry, et on ne veut pas les décevoir, n'est-ce pas ? On a aussi démantelé Tiko, en oubliant que Ravalomanana n'en avait pas la majorité, mais bien des investisseurs européens qui traînent l'Etat malgache devant les tribunaux internationaux.

 

Les militaires viennent de sortir du bois, mais en ordre dispersé. On a parlé d'un ultimatum de 48h, puis d'un délai courant jusqu'à fin avril. Zafy et Ratsiraka feront-ils le voyage de Jo'burg ? Où en est-on ? Mystère.

 

Certains hauts fonctionnaires écartés n'hésitent plus à parler à mi-voix ; d'autres, ralliés sans enthousiasme au régime, se rendent compte que ça ne peut plus durer longtemps et le disent.

 

Et la rumeur court de plus en plus fort : "ce sont les Français qui sont là-derrière, et les karana avec eux !" On rapporte les mots les plus blessants censément proférés par ces Français-karana, la menace d'affrontement inter-ethniques s'affirme, et avec elle celle d'un possible "chacun son Français" comme en Côte d'Ivoire en 2003.

 

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Visite de familles nécessiteuses du côté de Malaza-Tongarivo. La misère prend des formes extrêmes ici comme ailleurs, on dirait "sordide" ou "abjecte" si le terme ne portait une charge morale, révoltante en tous cas. Une dizaine de personnes vivant dans une piaule au toit troué, à l'entrée, une flaque d'eau boueuse charriant on ne sait trop quoi (et d'ailleurs il vaut mieux ne pas savoir). Et qu'on ne vienne pas me parler d'admirable dignité. L'homme qui sort de la cabane est hagard, il n'a pas d'âge, il est vaincu, il n'a plus de forces.

Une petite fille aux cheveux roux (malnutrition) rit et dit bonjour aux vazaha, heureusement elle va à l'école grâce à un parrainage. D'autres dans le voisinage n'ont pas cette chance, si c'est de chance qu'il s'agit.

Et on repart, la rage au coeur.

 

 

 

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 23:57

J'ai acheté il y a quelque temps une carte 7 à l'UGC Toison d'Or. Elle reste dans mon portefeuille, je ne sais plus trop s'il reste des places dessus, et donc, me voici sur www.ugc.be. "Entrez le numéro de carte", m'est-il répondu, je le fais et je vois qu'il me reste une place jusqu'au 22 avril, avec les séances et les films vus - nombre de places inclus, pour chaque séance (datée) et chaque film... Comme j'ai payé la carte 7 avec ma carte bancaire, il est très simple de retrouver mes coordonnées, soit par une enquête policière, soit par un hacker.

Pensez-y ! Et payez en espèces si vous êtes un peu parano...

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 18:52

Voilà, ça n'allait pas rater : l'UNICEF parle de 14 enfants disparus en Haïti et met en garde contre les méfaits des "réseaux de traite d'enfants liés au marché de l'adoption", à en croire un communiqué de Presse diffusé par un certain Jean-Luc Legrand.

Ce M. Legrand est soit un crétin soit un menteur (il est d'ailleurs possible qu'il soit les deux à la fois), d'abord pour parler de "marché de l'adoption", ensuite pour le lier à des réseaux de traite d'enfants.

"Le responsable de l’Unicef a rappelé que les pays qui accueillent des enfants d’Haïti doivent respecter la Convention de La Haye, protégeant les enfants et leurs familles des risques d’adoptions illégales. Ces pays doivent par conséquent s’assurer que les enfants adoptés n’aient pas été enlevés ou vendus, a-t-il insisté."

Comme si on l'attendait pour le faire ! C'est vrai que les frontières européennes ou etatsuniennes sont très poreuses et qu'on laisse entrer tout le monde sans vérifier les papiers, n'est-ce pas ?

Premier principe : en cas de catastrophe, pas question d'adopter les enfants retrouvés avant d'avoir vérifié qu'ils ont réellement perdu leur famille. Tous les OAA (Organismes d'adoption accrédités) le savent. Dans le cas présent, cependant, il y avait des enfants en cours de processus adoptif et dont le dossier était suffisamment avancé pour qu'il n'y ait aucun doute. Certains gouvernements ont donc pris l'initiative (excellente) de faire venir ces enfants plus tôt que prévu.

Il n'y a pas d'adoption (internationale) d'enfants volés ou vendus, c'est un épouvantail agité par ceux qui sont opposés à l'adoption, comme l'UNICEF. Il y a certes de nombreux cas d'enfants exploités, enlevés, des enfants serviteurs, voire esclaves. Quoi qu'on en pense ou en dise, le "confiage" en Afrique est une forme déguisée d'esclavage, pas d'adoption. Les histoires horribles d'enfants "pièces détachées" ne sont jamais étayées d'autre preuve que des soupçons et des hommes qui ont vu l'homme qui a vu l'ours. Et il n'y a évidemment jamais d'adoption dans ces cas ! C'est un processus lourd et complexe, très bureaucratique (surtout depuis la Convention de La Haye) ; on imagine mal des criminels (et quels criminels) s'engager dans un tel cheminement...

Tout cela, M. Legrand ne peut l'ignorer, ou alors he's talking through his head. C'est sans doute le cas.

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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 10:12

 Il est paru dans divers journaux belges plusieurs éditoriaux concernant le mouvement de protestation des producteurs de lait, et tous faisaient  évidemment l'éloge, la louange, la gloire du petit fermier aimant la nature et le bon air, face à l'immonde industrie laitière. Allant jusqu'à dire que Fischer-Boel étant danoise, elle ne pouvait que favoriser ce mode de production bien de chez elle.

Tout cela est évidemment ridicule. D'abord, ce n'est pas un Commissaire qui fait une politique, c'est toute la Commission qui entérine, et puis le Parlement et le Conseil en débattent, même le Comité Economique et Social intervient - jusqu'au Comité des Régions, si j'ai bonne mémoire ; d'autre part, les fermiers, paysans ou quelle que soit la manière de les nommer sont des producteurs, ce n'est pas une honte de le dire, même si pour certains, le terme "productiviste" soit la pire injure qu'on puisse imaginer. Je ferai simplement remarquer que cette affreuse agriculture "productiviste" a tout de même permis à notre monde occidental de ne plus connaître ni disette ni - évidemment - famine depuis bien longtemps. L'Europe a commencé avec la CECA, pour ceux qui l'auraient oublié, charbon et acier censés réconcilier les deux grands producteurs et éviter une nouvelle bagarre de la Ruhr. La PAC a été créée dans la foulée pour assurer l'autosuffisance alimentaire européenne (ça peut sembler idiot, maintenant, mais il faut avoir connu cette époque pour se rendre compte du chemin accompli. Pour aller en France, mon père devait aller demander un "tryptique" - c'était son nom - au Touring Club de Belgique, le présenter à la frontière et, en ressortant du pays, exhiber la voiture pour prouver qu'il ne l'avait pas vendue sur place. Tout voyage devait s'accompagner de liquide, les cartes de débit étant inconnues et les cartes de crédit très peu répandues ; les eurochèques ont commencé à circuler en 1970 ou 1971, et encore de manière restrictive, seules les banques pouvant les escompter et je me souviens d'avoir été regardé de travers dans certaines banques du fond de l'Italie, où on avait tendance à me prendre pour un escroc international. Fin de la parenthèse "de mon temps c'était nettement moins bien"). Et la PAC a dérivé, engloutissant plus de la moitié du budget européen, subventionnant largement les agriculteurs (mais pas nécessairement ceux qui en avaient le plus besoin), qui se rebellaient chaque fois qu'on voulait toucher au monstre. C'était l'époque où à chaque Conseil Agri, les tracteurs convergeaient vers le Charlemagne (on a même dû abattre une vache qui s'était cassé une patte dans les escaliers), sans parler du sac de Bruxelles en 1971, contre Sicco Mansholt ; être Commissaire à l'agriculture n'a jamais été une partie de plaisir.

Je ferai aussi remarquer que la fameuse "traçabilité" est évidemment plus aisée à réaliser dans un environnement industriel, ainsi que les contrôles de qualité. Les agences de sécurité alimentaires sont une invention récente, et la nourriture (tout comme l'environnement en général) n'a jamais été aussi surveillée ni contrôlée. Les lamentations sur la standardisation résonnent depuis les années soixante, mais le moindre supermarché présente incomparablement plus de produits qu'il y a quarante ans ; il fut un temps, c'est vrai, où on ne trouvait quasi plus que des Granny Smith ; c'est bien fini.

Bien sûr, il y a le mythe du "petit producteur", à croire que le rôle de paysan est d'être un garde des Eaux et Forêts. Et chez Rob, il y a le coin du "petit producteur", où l'on propose telle ou telle production, soignée, certes, de bonne qualité, je l'admets, au double ou triple du prix, je le constate, et les prix chez Rob ne sont déjà pas piqués des vers.

Le lait est un produit de base, il est normal que son prix soit aussi bas que possible. On accable la grande distribution, dont les marges sur les produits laitiers sont très bas (je ne suis pas leur défenseur masqué), on oublie de dire qu'en juin déjà la Commission avait acheté et congelé plus de 100.000 tonnes de beurre, que la poudre de lait sert à nouveau de nourriture au bétail et que, pour employer les
euphémismes de la Commission : "Les restitutions à l'exportation, permettant à l'UE de vendre ses produits agricoles à des prix compétitifs sur le marché mondial, ont été réactivées pour tous les produits laitiers", autrement dit, le protectionnisme a repris tous ses droits...

Et puis, je le répète, j'enrage en entendant les producteurs de lait wallons appeler à plus encore de protectionnisme alors qu'ils exportent la moitié de leur production !

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 13:54

C'est donc lui, le monsieur qui a accouché du décret mixité revu ce jour par la communauté française...

Je n'en suis pas autrement étonné.

Il était donc, rappelez-vous, un décret de la CF sur les inscriptions scolaires, lesquelles n'allaient pas si mal avant que les idéologues de service décident de mettre la pagaille - décidément une habitude à la CF. La première mouture a abouti à des files d'attente de plusieurs jours, les parents logeant sous tente et sur le trottoir (ça a dû faire un tabac à la TV). La deuxième a généré des situations inextricables, des procès, des annulations et des polémiques virulentes.

On pourrait croire qu'un décret sur l'enseignement servirait d'abord à améliorer la qualité de l'enseignement. Point du tout. Ici, on veut favoriser la mixité sociale, et je suis un chaud partisan de la mixité sociale à l'école, l'ayant favorisée pour mes propres enfants (j'en suis d'ailleurs revenu).

Seulement, c'est quelque chose qui ne se décrète pas. Aux USA, on se souviendra peut-être de l'ahurissante pratique du bussing, où l'on envoyait les enfants dans des écoles lointaines également en vertu des bons principes, avec des trajets interminables à la clef. On n'en est pas là chez nous, "liberté du père de famille" oblige ; chez nos voisins français, la douce
tradition républicaine ne veut voir qu'une tête, on appelle ça le collège unique, et son pendant, la carte scolaire. Ces deux mesures ne changent évidemment rien à une possible ghettoïsation (on ne rencontre pas vraiment beaucoup de sous-prolétaires dans le XVIe), mais ont le mérite de la simplicité, au moins en ce qui concerne le collège unique ; pour ce qui est de la carte scolaire, c'est une invitation à jouer au chat et à la souris avec l'administration, sport national presque aussi populaire qu'en Italie.

Pour des raisons historiques et socio-psychologiques, il était impossible de recourir à une mesure aussi extrême chez nous, mais d'autre part il fallait bien prendre compte du désir bien légitime des parents - de tous les parents - d'assurer une scolarité excellente à leurs rejetons. Alors on a retiré quelques tuyaux de l'usine à gaz, et on en a ajouté un nouveau, particulièrement vicieux : en cas de trop nombreuses demandes d'inscriptions dans une école, les directeurs pourront créer de nouvelles classes, ou augmenter le nombre d'élèves par classe. Il suffisait d'y penser : si beaucoup de parents choisissent une école, c'est que c'est une bonne école ; rendons-la moins bonne et, main invisible du marché aidant, la demande va diminuer... car créer de nouvelles classes appartient au domaine des belles et bonnes et braves et utopiques idées.  

Y sont tout de même sioux, ces gens...


NB pour les plus jeunes lecteurs : les vis platinées, c'était un dispositif antique et mécanique qui, avec le delco, contrôlait l'étincelle des bougies dans les moteurs à explosion, et qui était - à en croire les garagistes - responsable de toutes les pannes généralement quelconques...

 

 

 

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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 08:00

...est évidemment un des droits fondamentaux, si pas le droit le plus fondamental. Le rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation de l'ONU est depuis le premier mai 2008 Olivier De Schutter, un prestigieux juriste de l'Université de Louvain. Il a récemment remis un premier rapport à l'auguste assemblée, et j'avais à l'époque lu avec consternation les communiqués de presse qui entouraient l'événement, et qui ressortaient l'argument des vils spéculateurs, de la misère, du malheur, bref de tous ces catastrophismes à la sauce écolo. Connaissant De Schutter de réputation, j'en avais été quelque peu étonné, car cela ne me semblait pas son style mais bien plutôt celui d'un Jean Ziegler. Et je n'avais pas lu le rapport, en partie par paresse, en partie parce que je me disais que c'était un papier politique obtenu pour un agenda caché (classique à l'ONU).

Mais voici que, par un heureux hasard, je reçois le texte d'une interview de De Schutter au magazine Financité ("Concilier finance et citoyenneté", moi je dirais plutôt "éthique", ce terme de citoyenneté m'exaspère quand on l'utilise à des fins moralisatrices), il se retrouve d'ailleurs dans la version électronique, ici, en dernière page. Et c'est évidemment le juriste qu'on y retrouve. "La spéculation est une écume sur les vagues. Ses effets dommageables sont bien réels, mais il n'y aurait pas de spéculation sans phénomènes plus structurels que les spéculateurs intègrent dans leurs calculs". On ne saurait mieux dire. "Il n'y a pas de marché sans spéculation". Très juste. "(...) une sorte de taxe Tobin, limitée aux secteurs agricoles. C'est là qu'on se heurte à la difficulté de distinguer la pure spéculation des transactions de producteurs qui veulent s'assurer pour l'avenir".  Plus que de difficultés, c'est presque d'impossibilité qu'il faudrait parler ! Déjà, c'était très difficile en ce qui concerne la taxe Tobin (un libéral libre-échangiste, ne l'oublions pas), qui ne concernait que les transactions financières, au point que l'on peut dire qu'elle est morte de sa belle mort. A propos d'investissements "durables" en agriculture : "C'est vrai, mais alors on quitte la logique des marchés". Etc. etc., lisez l'article, il est intéressant - non qu'on y apprenne grand'chose de neuf, mais on y trouvera le catalogue raisonné des problèmes posés, avec quelques ébauches d'améliorations possibles, parmi lesquelles la constitution d'une "Banque centrale alimentaire", bien accueillie par les gouvernements, et dont on peut avoir toutes les raisons de se méfier comme de la peste.

On est bien loin du brûlot contre la libéralisation que nous présentaient les journalistes...

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