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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 22:46

Nous demandons au médecin appelé "le fléau des médecines alternatives" pourquoi tant de gens tombent dans des thérapeutiques non-scientifiques

 

On vous décrit comme un déboulonneur de charlatans à cause de votre travail de tester les médecines alternatives. Est-ce une bonne description de votre travail ?

 

Je n'aime pas du tout ce titre de déboulonneur de charlatans. Je pense qu'il est erroné. Mon but était de faire des recherches rigoureuses dans l'efficacité, la sécurité et le coût de médecines alternatives et complémentaires (MAC). Ce n'est pas le rôle d'un déboulonneur de charlatans. Les résultats sont souvent négatifs, mais pas toujours. Nous avons découvert 20 traitements alternatifs qui marchaient mieux que des placebos. Nous avons aussi trouvé que certaines MAC font plus de tort que de bien.

 

L'attitude du public envers les MAC a-t-elle changé durant vos 18 ans de recherche ?

 

Au Royaume-uni, la progression des MAC est restée généralement constante, mais aux USA elle a quasiment doublé durant la dernière décennie. En Allemagne, environ 75% de la population se tourne vers les MAC au moins une fois par an. On me demande souvent pourquoi les Allemands, qu'on pense rationnels, sont tellement en faveur de thérapeutiques non-scientifiques. Je n'ai pas de réponse.

 

Qu'est-ce qui attire les gens envers la médecine alternative.

 

Je crois que pour beaucoup de gens, c'est une question de mode, une preuve d'être nantis et de pouvoir se permettre rous ces traitements inutiles. C'est comme le slogan de l'Oréal, "je peux me permettre la réflexologie ou l'irrigation du côlon car je le vaux bien". Et puis il y a cette image des MAC qui sont "naturelles" et que tout ce qui est naturel est bon, sans effets secondaires. Et ceux qui sont mourants, à leur dernière extrémité, peuvent être désespéramment à la recherche d'un traitement. Vous n'imaginez pas à quel point on raconte des mensonges à ces personnes. Je n'ai aucune hésitation à dire que c'est le côté criminel de la médecine alternative.

 

Que voyez-vous comme nouvelles tendances ?

 

La médecine holistique est un sujet qui m'énerve prodigieusement. On veut convaincre les gens que c'est ce qu'il y a de mieux - conventionnelle et alternative - mais quand vous allez voir ce qui se cache derrière cette banalité, c'est le charlatanisme qui s'avance masqué pour s'introduire frauduleusement dans la médecine conventionnelle.

 

Pensez-vous que la médecine conventionnelle peut apprendre quelque chose des thérapeutes alternatifs ?

 

Absolument. La compréhension, le temps et l'empathie - ce que nous appelons "l'art médical" - sont négligés par la médecine conventionnelle. Si nous déléguons cela aux thérapeutes complémentaires, nous sapons le coeur de la médecine.

 

Vous avez changé d'avis sur l'efficacité de l'homéopathie. Pourquoi ?

 

Je pense sincèrement que je ne suis que sensible aux résultats. J'ai travaillé dans un hôpital homéopathique et j'étais ouvert à l'idée qu'il y avait des lois naturelles que nous ne connaissions pas. Je pense que l'homéopathie est efficace, mais pourquoi ? Après plusieurs année de recherche, je pense qu'on peut finir par conclure. Si ça marche, c'est grâce à une longue consultation empathique. C'est un puissant effet placebo .

 

Pourriez-vous encore changer d'avis ?

 

Si l'homéopathie - suite à la découverte d'une nouvelle loi naturelle - devait un jour devenir acceptable et si les preuves cliniques montraient que mes conclusions actuelles montraient que j'ai tort, alors je changerais encore d'avis. Je pense que c'est une preuve d'intelligence de changer d'idées quand les preuves changent.

 

Interview de David Cohen

New Scientist du 20 août 2011

 

Edzard Ernst vient de prendre sa retraite du poste de premier (en date) professeur de médecine alternative à l'Université d'Exeter (UK). Il a commencé sa carrière dans un hôpital homéopathique à Münich.

 

Traduit (sans relecture...) par votre serviteur.

 

 

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 22:39

Juno a été lancé aujourd'hui pour (dans cinq ans...) étudier Jupiter et savoir si oui ou non, il possède un coeur solide (mais pas que ça, bien sûr !). Vous pouvez voir les détails sur le site de la NASA. Mais vous y avez peut-être déjà été.

Je n'en suis pas encore au point où je ne suis pas très sûr d'être encore de ce monde pour voir les résultats de cette mission, mais il y en aura encore tant d'autres !

 

Reiser avait raison : nous vivons une époque formidable !

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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 10:39

J'ai toujours été sceptique sur ce qu'on appelait à l'époque les biocarburants, malgré ma fibre technologique qui restait optimiste, même si le chiffre annoncé par le DOE (Department Of Energy) début 2007 (30% des carburants US couverts par des agrocarburants) me semblait quelque peu suspect, tout comme le pronostic de l'EPA (Environment Protection Agency) de produire en 2011 100 M gallons/an, chiffre revu à la baisse en 2010 pour en arriver à 6,5 M gallons - et ce n'est pas certain qu'on y arrivera...

En attendant, le prix du blé a fortement augmenté, comme celui du maïs, rendant les agrocarburants encore plus chers ; ceux-ci ont-ils été la cause de cette hausse de prix ? C'est possible en partie, mais je suis assez dubitatif. Par contre, un recours massif à ces agrocarburants serait évidemment une "catastrophe écologique majeure". C'est d'ailleurs l'avis de Craig Venter, l'homme qui séquence l'ADN plus vite que son ombre, qui ne jure que par les algues microscopiques ; remarquez, soit dit en passant, qu' ExxonMobil a investi 600 millions de dollars dans sa compagnie, Synthetic Genomic, ce qui fait sourire lorsqu'on parle des lobbies pétroliers alimentant les climato-sceptiques... S'imaginer qu'il n'y a pas d'autres lobbies, groupes de pression et autres vested interests est évidemment d'une grande naïveté... mais je m'égare.

Notons tout de même qu'en 1996 le US National Renewable Energy Laboratory a abandonné un programme de recherche sur les algues après 18 ans de travail et 25 millions de dollars ; et que la firme Solazyme a fourni plus de 20.000 gallons de combustible à la Marine US - ce dont un grand ponte de la US Navy se vantait dernièrement dans je ne sais plus quel journal, ajoutant que la Navy faisait son travail pour la planète, bravo, bravo... 20.000 gallons, ça fait combien de minutes de route d'un porte-avion ? Et puis, il était muet sur le prix, ce qui se comprend, puisque Solazyme avait demandé 424 dollars le gallon...

 

Vous trouverez un article très intéressant sur le sujet dans le Scientific American du mois d'août, avec un article tout aussi passionnant sur les multivers. Bonne lecture !

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 10:57

C'était il y a 56 millions d'années, un accès de fièvre de la Terre dû semble-t-il à un dégagement massif de CO2 et de méthane, et si vous voulez des détails, vous en trouverez dans le Scientific American de ce juillet, de la plume de Lee R. Kump, qui est paraît-il un spécialiste de la question.

 

C'est aussi un spécialiste de l'apocalypse, qui fait évidemment le parallèle entre le réchauffement précédent et la situation actuelle et prédit de cataclysmiques extinctions et des mouvements de population effroyables, qui ont d'ailleurs déjà commencé. Et que, bien sûr, tout cela est évitable si toutes les Nations se mettent rapidement d'accord pour ne plus rejeter de dioxyde de carbone dans les airs, l'article se terminant sur ce vibrant appel.

 

Fort bien, mais j'ai tout de même quelques doutes :

 

- il nous parle depuis l'Arctique où, paraît-il, il y avait des palmiers et des crocodiles lors ce ce fameux MTPE, il y faisait tropical. Tout ça pour 5°C d'augmentation de température moyenne du globe. Je sais bien que le GIEC parle d'une augmentation plus forte aux latitudes élevées, mais tout de même...

- Kump doit bien admettre que, tout compte fait, il ne semble pas y avoir eu d'extinctions massives ou même sévères, à part, bizarrement, chez les foraminifères. Mais ça ne prouve rien, car maintenant ça va beaucoup plus vite, et les êtres vivants ne pourront plus rien faire, ils seront les victimes innocentes de nos folles déprédations. Ah bon ? Et les épisodes Dansgaard/Oeschger, alors ?

- Par contre, une très jolie illustration de l'effroyable danger qui nous menace :

 

 

 PETM

 

la courbe en rouge étant celle de notre temps ; vous imaginez, par rapport à la durée du MTPE... ça fait froid dans le dos, non ?

En tous cas, ça fait surtout mal aux yeux, l'échelle est trop petite pour voir immédiatement que la courbe en rouge plafonne... en l'an 2400 !

 

Sacré Kump, va, tu nous en racontes, des carbistouilles !

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 16:01

Matt Ridley fait très justement remarquer que l'électricité nucléaire future sera chère, justement à cause de la sécurité élevée des centrales modernes : voir le cas Olkiluoto en Finlande,  qui a pris 4 ans de retard, dépasse son budget de 50% et est au coeur de procès entre co-contractants. Mais qui est très sûre. L'électricité nucléaire est évidemment toujours bien moins chère que l'éolienne ou la photovoltaïque, mais plus chère que l'électricité thermique (charbon, fuel et, surtout, gaz de schiste). Devinez ce qui va se passer ? Même si l'on se souvient que le nucléaire et ses catastrophes ont fait bien moins de morts et d'invalides que fuel et charbon, "l'atome" reste une menace fantasmatique puissante, il suffit pour s'en convaincre de lire tous les récits de terreur infantile sur "le nuage", "l'eau", "les légumes" irradiés et irradiants. Les Prix Nobelisables du CRIIRAD vont s'en donner à coeur joie, ceux-là mêmes qui déconseillaient aux utilisateurs de passer entre les l'émetteur WiFi et l'antenne de réception  du PC...

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 23:20

Comme après Three Mile Island et Tchernobyl, il y aura certainement un après-Fukushima. Le choix du bord de mer pour y implanter les réacteurs était certes séduisant techniquement et économiquement (*), mais assez absurde dans un pays accoutumé aux tsunamis. Les centrales de 2e génération, et peut-être plus encore les réacteurs à eau bouillante ne sont probablement pas assez sûrs en cas de cataclysme majeur. Il faudra analyser tout cela sans évidemment écouter les cris perçants de ceux pour qui la messe est déjà dite (remarquons que certains cris provenaient au début des régulateurs étrangers - français notamment, et même d'un DG de l'AIEA).

 

En attendant, quid de l'accident lui-même ? On l'avait journalistiquement (sous le couvert des régulateurs que j'ai mentionnés) placé au niveau 7, le plus élevé, celui de Tchernobyl, et ceci avait fortement étonné les spécialistes (et les journalistes scientifiques) car les deux accidents étaient très différents : à Tchernobyl, le coeur avait explosé, causant une contamination intense et extensive. A Fukushima, on suspecte une enceinte de coeur fissurée et une piscine de stockage à sec ou en tous cas pas assez remplie. Les rejets radioactifs sont faibles, mais, précaution oblige, la zone d'évacuation a été importante (moins pour les niveaux de radioactivité réels que pour le risque d'un accident plus grave). Mais Tchernobyl était le joyau de la technologie soviétique, la Lada des centrales, le Tupolev 144 des réacteurs, une machine incroyablement dangereuse et instable servie par un personnel complètement incompétent. Le régulateur japonais, lui, avait mis l'accident au niveau 4, pour le relever à 5 quelques jours plus tard. Pourquoi alors les diplomates occidentaux ont-ils encouragé leurs nationaux à prendre la poudre d'escampette ? La BBC nous apprend le scénario choisi par le conseiller scientifique en chef du Royaume-Uni :

"J'ai pris en compte le scénario worst-case de piscine à sec émettant une forte radioactivité, avec plusieurs fusions de coeur de réacteurs. En plus, nous avons imaginé le pire scénario météorologique - des vents en direction de Tokyo. Notez que d'après notre estimation, même des mesures très simples telles que rester chez soi fenêtres fermées aurait suffi à diminuer le risque dans la région de Tokyo".

 

Et voilà comment on gère l'information et on accuse les gouvernement japonais de faire de la rétention d'information...

 

On (le Pr. Wakeford, épidémiologiste à l'Université de Manchester) a calculé que le premier accident de niveau 5, à Windscale (1957) pourrait avoir causé un surplus de 240 cas de cancer, dont la moitié pourraient être fatals. Par contre, en ce qui concerne Three Mile Island, il n'y a probablement aucun cancer qui peut lui être imputé, la raison de son classement au niveau 5 provenant du fait que l'accident était potentiellement grave : une fusion du coeur. Mais comme le font valoir les non-opposants au nucléaire, la fusion partielle a été contenue. De même à Fukushima, où malgré une conception ancienne de la centrale, et un double cataclysme dont les conséquences effroyables passent presque après les nouvelles de la centrale, les autorités ont finalement pu - au prix d'efforts énormes, c'est vrai - probablement maîtriser l'essentiel des risques. La concentration en Iode-131 (demi-vie 8 jours) diminue rapidement et les mesures de radiation donnaient 500 microsievert/h sur la site, soit en-dessous du seuil d'alerte (ce qui n'empêche pas Greenpeace d'imaginer des scénarios qui ne sont plus worst-case mais carrément apocalyptiques). Le rétablissement du courant électrique semble avoir mis fin aux risques majeurs. Le Pr. Wakeford cité plus haut estime qu'il est possible qu'on ne puisse pas attribuer une seule mort à l'accident de Fukushima, dans la mesure où les "liquidateurs" ont subi des doses de l'ordre de 100-150 millisieverts, ce qui représente une malchance de 1% de développer un cancer grave pendant une vie - avec un risque "naturel" de l'ordre de 20 à 25%. Et il n'imagine pas qu'il existe un risque quelconque pour la population en général.

 

Cataclysme, mauvais endroit, conception ancienne (il y a actuellement des projets de centrales beaucoup plus fail-safe) et pas un seul mort. C'est tellement dangereux que ça, les centrales nucléaires ?

 

(*) pas besoin de tours de refroidissement, acheminement des matériaux par la mer.

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 11:15

Je suis réellement chagriné de poser cette question légèrement provocante, mais comment ne pas se la poser ? Le bon journaliste qui vérifie ses sources, qui les recoupe, qui exerce une prudence indispensable tout en assurant sa complète indépendance, bref le journaliste de papa, quelque peu fonctionnarisé et très ennuyeux, ce journaliste-là est en voie d'extinction. Maintenant, nous avons les Rambos du "journalisme d'investigation", les super-héros qui démontent pour nous tous les rouages cachés du monde, qui nous avertissent de tous les complots tramés un peu partout, qui arrachent les masques et démasquent les traîtres, ces Rambos, Zorros, Supermen qui rockent !

 

Quand il s'agit de donner la parole aux semeurs de terreur, aux apôtres de la calamité, là, comptez sur les journalistes, mais ne comptez pas sur eux pour - ne disons même pas porter la contradiction, mais simplement garder un peu d'esprit critique.  Les stupidités de Marie-Monique Robin, et notamment sa dernière en date, les confondantes âneries de Jean-Paul Jaud, les élucubrations délirantes du CRIIRAD et du CRIIGEN, tout cela passe avec une facilité étonnante, à la radio, à la télé (et pas dans les chaînes-poubelles, loin de là !), dans la Presse écrite (et pas seulement dans Télérama, loin de là !), annoncé à grand fracas, couvert d'éloges, pas le moindre questionnement, le petit doigt sur la couture du pantalon ! Les Rambos s'aplaventrent, les Zorros se font tout miel, les Supermen se font tout sucre, ce ne serait certes pas eux qui auraient accusé Sauper de manoeuvres frauduleuses dans son nullissime Cauchemar de Darwin, c'est le Web qui l'a dénoncé.

 

Bah, c'est sans espoir, mais enfin, puisque je suis moi aussi un optimiste rationnel et que je me plais à voir le bon côté des choses, je vous rapporterai la bonne nouvelle de la semaine (et avec ce qui se passe en Libye et au Japon, on en a bien besoin).

Vous n'ignorez pas que toutes les espèces animales et végétales sont en voie de disparition, les bons journalistes n'arrêtent pas de le répéter sur tous les tons (et d'ailleurs, c'est absolument vrai - mais à quel terme, là est la question). Eh bien, figurez-vous que les Aigles Impériaux du Kazakhstan sont bien plus nombreux qu'on ne le pense ! Et ceci vaut sans doute pour de très nombreuses espèces dont on se contente de recenser les populations visibles (au nid, par exemple), mais sans prendre en compte les populations cachées, et dans le cas présent, ça fait une sacrée différence : 21 aigles visibles et 308 cachés !

 

Il en faut peut-être plus que ça pour vous remonter le moral, mais enfin, on aura essayé...

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 15:04

Une semaine au Fespaco, ça fait du bien, même s'il faisait tout de même très chaud, et une chute de température de plus de 40 degrés après 5 heures de vol, c'est - disons - revigorant !

 

Mais j'ai eu le temps de faire des découvertes intéressantes, par exemple celle de sites qu'on peut vraiment dire climato-ultra-sceptiques. Pour employer une terminologie en vogue, je me compte parmi les lukewarmists, les tiédistes (mais pas du tout dans le sens de vae tepidis !), ceux qui admettent que la température varie, qu'on est sans doute depuis pas mal de temps dans une période de léger réchauffement, mais qu'on a tout le loisir de voir venir et de se préparer en conséquence. Et, toujours naïf, je pensais que le terme de sceptiques, voire de négationnistes, était utilisé de manière révoltante contre tous ceux qui, tiédistes ou non, étaient tout de même en mesure d'étayer leur position de manière scientifique. Mais voilà : il existe une frange d'irréductibles que je viens de découvrir, des purs et durs qui nient tout simplement l'existence d'un quelconque effet de serre, qui excluent les infra-rouges du bilan radiatif, bref qui ne croient pas à la loi de Planck, ni à celle de Stefan, ni aux corps noirs, ni à toutes ces fadaises. Je préfère ne pas donner de références pour ne pas faire de publicité à ce genre d'hurluberlus, mais je note tout de même qu'ils existent ; et je n'irai pas jusqu'à dire que ce sont des hommes-grenouilles envoyés par Hansen, Pierrehumbert et consorts...

 

Pour en revenir au titre, je voudrais revenir sur ce qui me paraît bien plus que de la simple terminologie. Les mots température et chaleur sont couramment confondus dans le langage courant ("Il portait des pulls par une chaleur de 35 degrés!", Pétillon, Les disparus d'Apostrophes p.45, Dunod (1982)), or, ce sont bien évidemment des concepts physiquement totalement différents, la chaleur étant une grandeur extensive et la température intensive ; c'est d'ailleurs pourquoi on peut parler de moyenne globale de la chaleur mais pas de la température (une "température moyenne" n'a de signification que statistique dans une série temporelle en un point donné. Faire la moyenne de la température au même instant entre Ouagadougou et Port Moresby est bien évidemment dépourvu du moindre sens physique). Pour fixer les idées, et suivant les chiffres du GIEC 2007, le forçage anthropogénique en 2005 correspondrait à 2,8 x 1022 joules/an (marge d'erreur : environ 1,6). Or, la majeure partie de cette chaleur est stockée dans les océans, et J.K. Willis estime (par des mesures) cette valeur à 0,12 x 1022 joules/an, soit bien moins que les valeurs calculées par Hansen ou le GIEC. La thèse de Pielke, qu'il répète haut et fort depuis pas mal de temps, est que l'activité humaine influence de manière très importante le climat régional : aérosols, couverture du sol, barrages, carbone noir, etc. Voici d'ailleurs ses remarques toutes récentes devant le Comité de l'Energie et du Commerce du Parlement américain :

 

1.      Les recherches ont démontré que se restreindre à considérer le dioxyde de carbone et quelques gaz à effet de serre comme dominant l'influence humaine sur le climat est une vision trop étroite et passe à côté d'autres influences humaines importantes.

2.     Les expressions "réchauffement global" et "changement climatique" ne sont pas équivalentes. Le réchauffement global est une partie du changement climatique.

3.     Les prédictions (ou projections) météorologiques régionales à terme de plusieurs décennies, y compris les événements extrêmes, sont bien plus difficiles qu'on ne le pense généralement. De la même manière, l'attribution des causes de tel ou tel événement extrême à tel ou tel forçage climatique est scientifiquement hasardeux. si le chercheur choisit d'ignorer d'autres causes humaines ou naturelles de ces événements.

4.     Les résultats scientifiques du GIEC et du CCSP ainsi que les différentes déclarations de l'AGU (American Geophysical Union), de l'AMS (American Meteorological Society) et du NRC (National Research Council) sont réalisés par un petit nombre de climatologues qui sont d'ailleurs souvent les mêmes dans chaque cas.

De fait, les prédictions climatiques régionales pluridécennales dont la justesse ne peut être vérifiées que dans quelques décennies ne constituent pas une approche scientifique. Les modèles eux-mêmes sont des hypothèses.

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 15:38

Pour faire de la recherche, il faut des sous. Beaucoup de sous, et ce n'est pas facile à ramasser : la crise, mon bon Monsieur, la crise... déjà qu'en temps normal les cordons de la bourse ne se délient pas facilement, mais quand on est en quasi-banqueroute, tintin !

 

Il y a pourtant un sujet que tout jeune chercheur devrait exploiter : les effets délétères du CO2 sur... n'importe quoi. Là, il est assuré de recevoir la manne. Tenez, il y a dans le e-Monde de ce jour (rubrique "Planète") un article illustrant magnifiquement le sujet : "Le CO2 majore les lésions cellulaires". Après un titre aussi fracassant, on n'a plus qu'à éteindre son PC (ou son Mac) et aller se coucher en attendant la mort qui ne tardera pas. Lisons tout de même la suite. "Ce qui est vrai pour une bactérie le sera-t-il pour l'espèce humaine ? Actuellement, rien ne permet de le savoir". Ah bon. C'est tout de même plus qu'un bémol. "Les projections tenant compte de l'effet de serre et du changement climatique laissent penser que cette concentration [en CO2] pourrait grimper à 1 000 ppm (0,1 %) en 2100". C'est quoi, ce charabia ? Visiblement, l'auteur de l'article ne comprend rien à la question, mais passons. "Le gaz carbonique n'aurait donc aucun caractère délétère à lui seul. Mais il renforcerait les effets négatifs du stress oxydant, dans ce modèle bactérien". Nouveau bémol. "Elle [la lésion] est forte lorsque l'on passe de 40 ppm à 300 ppm ; elle n'est pas aussi marquée entre 300 ppm et 1 000 ppm, mais reste statistiquement significative". Statistiquement significative... ça peut se traduire par : quand on étudie bien, mais vraiment bien les courbes, on s'aperçoit qu'elles ne sont pas plates... Rappelons que le taux de CO2 atmosphérique est actuellement d'environ 380 ppm. Une chercheuse dans un domaine connexe rappelle tout de même "qu'il faut être extrêmement prudent dans l'interprétation et, surtout, dans l'extrapolation de ces résultats à d'éventuels effets chez l'homme", précisant que "les bactéries ont été exposées à des quantités importantes de peroxyde d'hydrogène, ce qui n'est pas totalement équivalent au stress oxydant tel qu'il se produit dans des conditions naturelles".

 

Bref, on peut se poser des questions sur la pertinence de cette étude qui est explicitement posée dans la problématique du changement climatique, mais elle a le très grand mérite d'ajouter à la hantise ambiante. D'ailleurs, très naïvement, le chercheur vend la mèche à la fin de l'article : "Jusqu'ici nous n'avions pas obtenu de financements du CNRS ou de l'Agence nationale de la recherche", regrette-t-il. Le chercheur espère, grâce à ces premiers travaux, "une évolution positive sur ce point".

 

T'en fais pas, bonhomme, ça va venir !

 

P.S. sur les mérites du CO2, voyez ici

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 12:30

Ours polaires ou non, les propositions d’Al Gore, de Jim Hansen ou de Nicolas Hulot de « sortir rapidement du carbone » sont absolument irréalistes. Certains sont plus honnêtes : les malthusiens et les partisans de la décroissance estiment qu’il ne faut pas sortir les pauvres du Monde de leur pauvreté et leur apporter les bienfaits de notre civilisation. « Nous voulons éliminer les souffrances, les maladies ? L’idée est belle mais n’est peut-être pas tout à fait bénéfique sur le long terme. Il est à craindre que l’on ne compromette ainsi l’avenir de notre espèce. C’est terrible à dire. Il faut que la population mondiale se stabilise et, pour cela, il faudrait éliminer 350 000 hommes par jour », voilà ce que déclarait froidement Steve Zissou, pardon, le capitaine Cousteau en 1991, sans préciser toutefois comment éliminer ces 350.000 hommes, femmes et enfants chaque jour. Ni que faire des cadavres. Ou Fabrice Nicolino : « Les peuples du Sud ne rejoindront jamais, à vue humaine, notre niveau de vie - ce qui abat d’un coup toute l’idéologie soi-disant universaliste des gauches -, et c’est tant mieux, non du point de vue de la morale, mais de celui de la vie »(*). Mais au moins ces gens-là ne se bercent pas de mots : ils sont ouvertement anti-humanistes et fiers de l’être. Il y a aussi les spiritualistes à la Vandana Shiva, pour qui la misère matérielle est garante d’une grande richesse spirituelle et l’enrichissement – surtout à la mode occidentale – est synonyme de dégénérescence absolue.

 

Ce dont le Monde a besoin, a faim, c’est d’énergie. On peut évidemment rêver d’exterminer les populations qui, un peu partout sur la planète, se chauffent et cuisinent avec du bois, de la tourbe, des excréments animaux ou du charbon de bois, provoquant ainsi une pollution effroyable et des déboisements intenses dont elles sont les premières victimes. On peut aussi essayer d’améliorer leur vie, et s'il est certain que des panneaux solaires et/ou des éoliennes peuvent être de bonnes solutions dans certains cas, il reste que le pétrole (et/ou le gaz) sont indispensables pour longtemps encore - on parlera plus tard du nucléaire. Prenons les six nations les plus peuplées : Chine, Inde, USA, Indonésie, Brésil et Pakistan ; les USA, avec environ 10% de la population, consomment quasiment autant d'énergie que toutes les autres combinées. Bien sûr, on ne manquera pas de dire que les Américains consomment trop d'énergie, mais ça ne change rien au fait que près de trois milliards d'Hommes en plein développement ont besoin de beaucoup d'énergie pour sortir de la pauvreté. Et si c'est au prix d'un éventuel changement climatique, tant pis, il faudra s'y faire - dans le plein sens du terme. Encore une fois, les ridicules rodomontades à la Al Gore "You can even reduce your carbon emissions to zero" sont de la rigolade, B.S. ! (pour Bad Science, of course). Il suffit d'ailleurs, et je l'ai assez dit, Kyoto a été un flop complet, un misérable pétard mouillé. 

 

Ce qui, évidemment, ne signifie pas qu'il faille se croiser les bras : la course à l'efficacité n'est pas neuve, et j'ai déjà publié cette courbe paradoxale :

USEnergy

Même sans tenir compte de l'extrapolation, le résultat est impressionnant.

 

Mais que dire alors de la CCS, Carbon Capture and Sequestration dont on vante monts et merveilles ? Enfin, pas tout le monde : les Verts y sont évidemment hostiles, et c'est un euphémisme, comme ils sont hostiles à l'énergie nucléaire, qu'elle soit de fission (et ils ont quelques arguments) ou de fusion - et là, ils en ont peu, d'arguments, c'est simplement l'idée qu'on puisse être énergivore qui leur fait horreur ; ils veulent une petite vie provinciale, paisible et sobre, enfin disons surtout qu'ils voudraient l'imposer aux autres. Mais les producteurs d'électricité, les pétroliers et surtout les charbonniers sont, eux, très enthousiastes - on les comprend...

 

Partout on se répand en grandes déclarations sur la faisabilité de la technique, qui consiste tout bêtement à récupérer le CO2 à la sortie des cheminées, le comprimer et le stocker dans des formations géologiques sûres. Comme ça, on ne dirait pas que c'est si difficile, mais en tous cas, il n'y a pas encore d'application autre que quelques prototypes, et pourtant, ce ne sont pas les fonds qui manquent : 2,4 milliards de dollars au USA, 1,4 milliards d'euros de la part de la Commission pour 2009, et ça ne s'arrêtera pas de sitôt.

 

Let's do the math, comme disent nos amis américains, faisons quelques petits calculs. Les émissions globales annuelles de CO2 tournent autour de 30 milliards de tonnes, supposons qu'on puisse en récupérer 10%, soit 3 milliards de tonnes -  à peu près la moitié des émissions US. C'est beaucoup, et c'est volumineux (environ 22 litres pour 44 grammes à pression et température standard, faites le calcul), il faut donc le comprimer fortement, disons à 74 atmosphères (son point critique) pour arriver à un volume de... 6 milliards de mètres cubes (réf. p.21), soit plus que  le volume annuel total de la production de pétrole ! Un VLCC (aussi appelé "supertanker") transporte environ 2 millions de barils (pétroliers) de liquide, et il suffit donc de diviser correctement pour arriver au résultat assez réjouissant qu'il faudrait l'équivalent de quelque quarante VLCC par jour pour se débarrasser (et où) de dix pour cent de  ce CO2. Et à quel coût !

 

Si l'on ajoute que l'extraction/refroidissement/compression du CO2 sont coûteux en termes énergétiques et par suite grèvent fortement les coûts de production électrique - augmentant ainsi les émissions de CO2... - on comprend que cette filière n'est certainement pas la panacée.

 

Pour une fois Greenpeace a raison.     

 

(*) Voir chez Agriculture et environnement   

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