Je ne sais si c'est la même chose ailleurs, mais la Belgique s'intéresse de près au froid intense qui règne aux USA. C'est chaque jour à tous les points info de la RTBF qu'on entend parler de cette vague polaire, avec des commentaires extrêmes (le plus froid depuis..., depuis... parfois dix ans, parfois vingt ans, on n'en sait trop rien, comment comparer des températures avec des mètres de neige, en Alabama ou à Buffalo ?). Mais enfin... J'entendais parler de températures de -50°C : aïe ! Vraiment si basses que ça ? Du temps où j'allais régulièrement à Detroit (Michigan), il m'arrivait souvent en hiver d'affronter des températures de -25 ou -30°C. Les gens là-bas y étaient accoutumés, moi moins. Mais -50 !?.
Et puis je suis tombé sur WUWT sur une carte des températures :
Non, ça ne collait pas vraiment... Et puis, depuis hier, le pot-aux-roses est découvert ! En fait, on parlait de "températures ressenties" ! Autrement dit, corrigées par la vitesse du vent (et accessoirement de l'humidité, je suppose). C'est une métrique qui vaut, certes, mais pour les animaux (surtout les Hommes) et pas pour les thermomètres. Je le reconnais, aucune voix n'a à ma connaissance encore imputé ce vortex polaire particulier au dérèglement climatique anthropogénique (à la différence des hivers précédents) ; il faut dire que les températures exceptionnellement douces de l'Europe font scandale, donc les météorologues se tâtent, même ceux qui dépendent de la férule GIECiste de leur patron, le redoutable Jean-Pascal van Ypersele, vice-Président dudit GIEC !
Et, à cet égard, une petite parenthèse : 48% des membres de la Société américaine des météorologistes (AMS) diffèrent d'opinion sur les conclusions du dernier rapport de ce GIEC. Ce sont des météorologistes, pas des modeleurs. Comment étouffer le scandale ? Très simple : il faut éjecter ces négationnistes de l'AMS... (j'avoue ne pas retrouver la référence, mais vous pouvez me faire confiance - c'est d'ailleurs une réaction très commune de la part des militants : faites taire mes contradicteurs ; on en trouve un excellent exemple dans un récent article du Guardian : Should Australian newspapers, like Fairfax, publish opinion pieces that deny or seek to cast doubt on man-made global warming?).
Et donc, j'ai encore eu droit ce matin à "un record de froid depuis 20 ans : -53°C !!!...ressenti ".
Notez, je comprends les journalistes, ça leur fait une minute assurée à chaque point info, une véritable aubaine !
Ce que je comprends moins, c'est qu'ils passent à côté de la saga la plus marrante de cet hiver, les aventures de M. Chris Turney, pardon, du Professeur Chris Turney, expert en charlatanisme et changement climatique :
Ce gugusse a rassemblé quelques scientifiques et quelques journalistes (dont les inévitables du Guardian, ça va de soi) pour rééditer cent ans plus tard une expédition vers le Pôle Sud, et, plus précisément pour montrer à quel point le réchauffement climatique anthropogénique faisait fondre la banquise. Plein été austral, ciel bleu, plein soleil, on y va !
Seulement voilà : le ship of fools s'est fait bloquer par un englacement que le Bozo en chef n'avait pas prévu, sans doute aussi en raison de son incompétence crasse et de son obstination face à un commandant mieux au courant des choses. Il a fallu envoyer au moins trois brise-glaces - qui ont échoué, puis un hélico pour sauver tout ce joli monde.
Les vrais scientifiques des bases polaires apprécient peu :
"In an interview with AFP, Yves Frenot, director of the French Polar Institute, said he had no issue at all with rescuing those aboard the stricken vessel.
He said the trip itself was a ‘pseudo-scientific expedition’ that, because it had run into difficulties, had drained resources from the French, Chinese and Australian scientific missions in Antarctica."
"The trip on the Akademik Shokalskiy was aimed at emulating a 1911-1914 expedition by the Australian explorer, Sir Douglas Mawson.
‘This kind of commemorative expedition has no interest from a scientific point of view,’ said Frenot.
Because of the rescue operations, French scientists had had to scrap a two-week oceanographic campaign this month using the Astrolabe, Frenot said.
‘The Chinese have had to cancel all their scientific programme, and my counterpart in Australia is spitting tacks with anger, because their entire summer has been wiped out.’"
Et, selon un e-mail d'un autre chercheur :
"The Australian ice breaker Aurora Australis was here at Casey [Station, Antarctica] in the process of unloading the coming year’s supplies for the station, as well as a number of researchers and their science gear for this summer’s activities, when the emergency response request was issued. The Australians shut down the unloading very quickly and left within a few hours after the request arrived but only about a third of the resupply was completed and a lot of that science gear was still on board. …
The short- and long-term impacts on the Australian science program are pronounced as you can imagine and I understand it is the same for both the Chinese and French programs since their icebreakers were diverted, too. I’ll be sitting down to New Year’s Eve dinner in a few minutes with a number of Australian researchers including the director of the Australian Antarctic Division Tony Fleming – many of these guys can’t complete the research they’ve been planning for years because some or all of their science gear still is on the Aurora. [bold added]".
Inutile de dire que l'histoire fait le tour de la planète médiatique, sauf - curieusement - de nos media francophones (un petit article dans Le Monde, rubrique Planète, donnant peu de détails croustillants). Les Australiens, par exemple, ne sont pas prêts à payer les quelque 1,5 millions de dollars (au bas mot) que cette clownerie risque de coûter (l'Auguste est australien, professeur-sic à l'Université de New South Wales)
Bizarre, tout de même... Je ne suis en aucun cas adeptes des théories du complot, mais je crois de plus en plus aux vertus (si j'ose dire...) de l'autocensure inconsciente.