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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 16:18

Tous les délires sur la civilisation à l'H2 de Rifkin (on a abandonné le sujet pour les bagnoles, il n'y a plus que l'électrique ou l'hybride aujourd'hui) ne doivent pas faire oublier la dangerosité du produit : comme le rappelle très bien Samuele Furfari dans son dernier livre, l'explosion du hall du réacteur de Fukushima, c'est à l'hydrogène qu'on le doit ! Il n'y a pas eu d' "explosion nucléaire" comme certains aiment à le dire, mais un échauffement incontrôlé qui a libéré de l'hydrogène (action de l'eau sur le zirconium des barres) dans une enceinte non pourvue de défenses anti-H2 (à l'inverse des centrales actuelles, bien mieux sécurisées). L'hydrogène a, bien sûr, réagi violemment avec l'oxygène de l'air et boum ! le hall a explosé...

 

Et c'est ça le combustible rêvé qu'on va mettre entre toutes les mains ? Quand je pense qu'on interdit les véhicules au LPG dans la plupart des garages...

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 15:57

C'est un titre du Welt Online : 800.000 Deutsche können Strom nicht bezahlen, 800.000 Allemands ne peuvent pas payer leur électricité.

Bien sûr, en Allemagne comme ailleurs on subsidie les propriétaires aisés à garnir leur bungalow de panneaux solaires, on fait des prix spéciaux aux acheteurs d'électricité "verte" - en fait en renchérissant tout simplement le prix de l'électricité conventionnelle, et on oblige les compagnies d'électricité de racheter à un prix exorbitant l'électricité venant de la source la plus aberrante, celle des éoliennes.

 

Et donc les habitants des appartements, ou ceux qui ne disposent pas des quelques milliers d'euros nécessaires à une installation, ceux-là payent une électricité de plus en plus chère. Jusqu'au moment où ils n'en peuvent plus.

 

Bien sûr, les politiques et les associations de défense des consommateurs s'en émeuvent, et arrivent à des plans magnifiques, comme celui de fournir à prix réduit, voire gratuitement les 500 premiers kWh. Comme les compagnies sont en principe bien gérées, cela reviendrait automatiquement à augmenter le prix du kWh pour le grand public. Situation parfaitement imbécile : au lieu d'arrêter ces subventions à des énergies sans intérêt (au moins pour ce qui est du réseau universel), non, on veut encore plus bidouiller le système.

 

Notez, il y a tout de même une lueur d'espoir : certains politiques dans la région wallonne (y compris des élus écolos) ont compris l'embrouille et stoppé les subsides aux installations, préférant les primes à l'isolation des maisons - là où se trouvent d'énormes gisements d'économie... d'électricité, comme le déclare notre Vercingétorix moderne, j'ai nommé Olivier Deleuze.

 

Donc, please frack, Mrs Merkel. C'est une technologie simple et, bien menée, inoffensive.

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26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 15:22

Et je ne suis pas le seul à le dire, même s'il m'arrive d'être un peu trop optimiste. Le dernier en date, c'est le distingué Hartmut Michel, un tout petit mieux qualifié que moi puisqu'il dirige une des sections "biophysique" du Max Planck Institut et qu'il est accessoirement Prix Nobel de chimie, dans un éditorial fracassant de l'Angewandte Chemie - un journal prestigieux et incontournable pour tout chimiste :

 

The Nonsense of Biofuels, l'absurdité des agrocarburants s'il faut traduire. C'est assez technique, mais voyons un peu quelques-uns de ses arguments :

- tout d'abord le rendement. Tout se base sur la photosynthèse, mécanisme merveilleux mais à basse température, donc peu efficient. Rendement au niveau de la plante : 47% (la lumière verte, l'IR et les UV ne sont pas utilisés), mais il faut savoir que la photosynthèse est la plus active à 20% de la luminance solaire maximale - autrement dit, à midi, la plante n'absorbe que 20% de la luminance solaire et n'exploite de ces 20% que 47%.

Si l'on veut un rendement global, depuis la plante jusqu'au carburant les chiffres sont de moins de 0,1% pour le biodiesel allemand (colza), moins de 0,2% pour le bioéthanol et d'environ 0,3% pour le biogaz, et ceci sans tenir compte du fait que plus de 50% de l'énergie contenue dans le carburant y a été déposée par sa fabrication (engrais, pesticides, tracteurs, transport, conversion chimique...).

“Taken together, the production of biofuels constitutes an extremely inefficient land use. This statement is true also for the production of bioethanol from sugar cane in Brazil.”

Globalement, la production de biocarburants est un gaspillage extrême de l'espace arable. Ceci est vrai également pour  la production de bioéthanol de canne à sucre au Brésil.

Là où j'avais un (petit) espoir, les agrocarburants dits "de deuxième génération", Michel est cassant  : c'est une illusion, l'énergie à fournir pour ces processus est encore plus grande que pour la première génération ; un exemple :

“in the production of biodiesel by the Fischer–Tropsch process, hydrogen has to be added because syngas obtained from biomass contains insufficient amounts of hydrogen.”

La production de biodiesel par la réaction de Fischer-Tropfsch nécessite un ajout d'hydrogène car le syngaz obtenu depuis la biomasse est trop pauvre en hydrogène.

Quant aux microalgues, le dada de Craig Venter :

 

“Microalgae have been advertised as the ideal candidates for biofuel production. There are many unsupported claims about their efficiency, some even exceeding the theoretical limits of photosynthetic efficiency…the existence of photoinhibition and a poor RuBisCO will limit the advantages of microalgae together with the demands for growing and harvesting them.”

Les microalgues ont été vantées pour la production d'agrocarburants. On raconte beaucoup sur leur efficience, allant parfois jusqu'à excéder les limites théoriques de l'efficience de la photosynthèse...la photoinhibition et un mauvais RuBisCo [un enzyme] va limiter les avantages des microalgues, sans compter les exigences posées par leur production et leur récolte.

 

Quant au gain en CO2, il est à vrai dire inexistant, ou minime :

 

The production and use of biofuels therefore is not CO2-neutral. In particular, the energy input is very large for the production of bioethanol from wheat or maize, and some scientists doubt that there is a net gain of energy. Certainly the reduction of CO2 release is marginal.”

La production et l'utilisation d'agrocarburants n'est pas neutre en CO2. Par exemple, l'énergie requise pour produire des agrocarburants à partir de blé ou de maïs est très importante, et certains scientifiques ne pensent pas qu'il y ûn gain net d'énergie. Certainement, la réduction d'émission de CO2 est marginale.

 

D'autre part :

“Clearing rainforests in the tropics and converting them into oil palm plantations is highly dangerous because the underlying layers of peat are oxidized and much more CO2 is released by the oxidation of organic soil material than can be fixed by the oil palms…it would be even much better to reforest the land used to grow energy plants, because at a 1% photosynthetic efficiency, growing trees would fix around 2.7 kg of CO2 per square meter, whereas biofuels produced with a net efficiency of 0.1% would only replace fossil fuels which would release about 0.31 kg CO2 per m2 upon combustion!”

Raser les forêts humides des tropiques et les convertir en plantations d'huile de palme est très dangereux car les couches de tourbe sous-jacentes seraient oxydées et beaucoup plus de CO2 serait émis que n'en pourraient absorber les palmier à huile... il serait alors bien plus utile de replanter en forêt les plantations à agrocarburants, étant donné qu'avec une efficience photosynthétique de 1%, planter des arbres absorberait environ 2,7 kg de CO2 par mètre carré, alors que des agrocarburants avec une efficience nette de 0,1% ne feraient que remplacer des combustibles fossiles émettant 0,31 kg de CO2 en brûlant...

Conclusion

“Because of the low photosynthetic efficiency and the competition of energy plants with food plants for agricultural land, we should not grow plants for biofuel production. The growth of such energy plants will undoubtedly lead to an increase in food prices, which will predominantly hit poorer people.” 

Etant donné la faible efficience de la photosynthèse et la compétition entre les plantations à agrocarburants et les plantations agricoles, nous ne devrions pas utiliser de plantes à agrocarburants. Une telle utilisation conduira immanquablement à une augmentation des prix alimentaires, ce qui impactera principalement les pauvres.

Mais la Commission européenne ne veut rien entendre... Pourquoi n'écrivez-vous pas à votre europarlementaire ? Il est vrai que même l'US Navy est verte...

 

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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 14:25

C'est le titre d'un ouvrage de Samuele Furfari, paru chez François Bourin, dont les chapitres sonnent comme de la musique aux oreilles des zécolos :

 

- Limiter la consommation d'énergie

- Isoler les bâtiments

- Réduire l'usage de la voiture

- Subventionner les énergies vertes.

- Promouvoir les énergies renouvelables

etc., etc.

 

Je connaissais SF pour avoir acheté (et lu !) en 2007 son imposant Le monde et l'énergie - Enjeux géopolitiques, où ce conseiller à la DG Energie de la Commission européenne m'avait un peu étonné en ruant dans les brancarts et en affichant un scepticisme alors de mauvais aloi sur Kyoto et même le GIEC. J'étais bien conscient à l'époque de l'absurdité du Protocole de Kyoto, mais c'est tout de même Furfari - un homme d'appareil, pourtant - qui m'a le premier dessillé les yeux et conduit à m'interroger sur la réalité du phénomène de réchauffement global anthropogénique (et non pas anthropologique comme un lapsus malheureux le fait écrire par SF à la page 125 du Tome 1 - mais il semble que SF ne se relit pas avec soin, car dans son dernier livre il y a deux ou trois bourdes du même tonneau, ce qui n'enlève rien évidemment à la force de la démonstration).

 

Le père de l'auteur était arrivé en Belgique en 1948, venant de sa lointaine Calabre pour aller travailler dans les mines de charbon comme tant d'autres membres de la nombreuse diaspora italienne, ces Italo-Belges dont plus d'un a oublié sa langue ancestrale mais nul n'a renié sa nationalité. SF étudie alors à l'Université Libre de Bruxelles où il acquiert un doctorat en sciences appliquées et, plus tard un poste de professeur. Les fariboles écolos, très peu pour lui, à qui sa mère avait raconté son émerveillement lorsqu'elle avait acheté sa première machine à laver qui lui servait dans son métier de blanchisseuse des vêtements de mineurs. Comme l'écrit SF : "Pour ma mère, c'était un miracle. En Calabre, elle devait aller au torrent pour laver le linge dans l'eau froide, en le frottant sur une grosse pierre avec un savon qu'elle avait fabriqué elle-même en faisant bouillir des restants d'huile d'olive de friture avec de la soude". En bref, cette brave dame n'était pas vraiment partisane de la décroissance, et elle ne considérait pas la vie en Calabre comme le Paradis terrestre, différant en cela de nombreux adeptes de la vie simple et naturelle - adeptes pour les autres, ça va de soi.

 

SF connaît donc son affaire et a des idées bien établies, mais établies sur des raisonnements et des faits assez bien argumentés. Les titres de ses chapitres sont en fait les mythes qu'il entreprend de déconstruire, donnant de ci de là de petits coups de griffe bien mérités à la Commission dont la politique environnementale et énergétique n'est pas toujours très rationnelle ; comme il l'écrit et le déplore lui-même, il y a beaucoup d'écologistes (sic) dans la DG Environnement...

 

Ce livre arrive à temps ; les sceptiques ou agnostiques bien renseignés n'y trouveront sans doute pas énormément de points de vue nouveaux (sauf peut-être sa conviction que le prix du pétrole va baisser, et j'ai un autre point de vue que lui sur la séquestration carbone) mais par contre une foule de détails et d'anecdotes intéressants, ainsi qu'une vue cavalière sur toute la problématique, sans tableaux ni graphiques (il faut pour cela se référer soit à son Monde de l'énergie, soit à son Politique et géopolitique de l'énergie, plus récent) pour un accès tous publics, pour ceux qui peut-être voudront entendre un son de cloche un peu différent de celui que propage la Presse francophone dans son immense majorité (j'entendais encore le journal parlé de 13 h. à la RTBF - chaîne de référence, tout de même - un longanime reportage sur une manifestation anti-nucléaire qui avait rassemblé quelques dizaines de personnes !). On a besoin d'ouvrages comme celui-c ; heureusement, ils commencent à arriver (cf. Maurice Tubiana, Arrêtons d'avoir peur !). J'ai trouvé un moyen de répandre la "bonne parole", j'achète ce genre de livres et j'en fais cadeau aux amis dont je pense qu'ils pourraient les faire réfléchir, voire évoluer (il y en a d'autres pour lesquels ce serait de l'argent jeté) ; j'ai ainsi acheté une dizaine d'exemplaires du livre de Sylvie Brunel, A qui profite le développement durable ?, qui a l'avantage supplémentaire d'être très peu coûteux... un cadeau idéal pour les dîners en ville !

 

J'avais en son temps recommandé la lecture de Robert Bryce, dont les livres, eux, regorgent de tableaux et de graphiques et dont le style brillant et enjoué est assez différent du style un peu pédestre de SF (pas étonnant, l'un est journaliste et l'autre prof...). Mais ils sont en anglais, et je suis bien certain qu'ils ne seront jamais traduits !

 

Au placard, les Kempf et consorts !

 

 

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25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 11:30

Les agrocarburants ne sont évidemment pas une réponse à quoi que ce soit. On pourrait, on pourra, peut-être, mais pour l'instant on n'est nulle part, et la Commission campe sur ses positions de 10% d'éthanol dans l'essence.

 

Si hurler au génocide comme le fait cet excité de Jean Ziegler est quelque peu excessif, il n'empêche que depuis quelques années une extension des terres arables destinées aux agrocarburants est patente mais mal connue. L'International Land Coalition, une fédération d'ONG dédiées à la promotion de l'usage de la terre par les paysans en Asie, en Afrique et en Amérique latine, a sorti tout récemment une petite étude fort intéressante portant sur des ventes de terrain (à partir de 200 hectares) entre 2000 et 2011.

Ils en ont dénombré 2042 portant sur 203,4 millions d'hectares, mais n'ont pu en étudier qu'une partie, à savoir 1155 portant sur 70,9 Mha. Comme le montre le graphique en p.20, ces ventes ont décollé puis explosé en 2008-2009, pour redescendre nettement l'année suivante. La hausse du prix des denrées alimentaires de 2007-2008 (due à de mauvaises récoltes et à une augmentation brutale du prix du pétrole) pourrait expliquer l'explosion de 2009, et la contraction de 2010 peut être due à de nombreuses raisons (dont la publicité donnée par la Presse). Mais regardons de plus près : le graphique de la p. 22 montre essentiellement que l'Asie investit en Asie et en Afrique, et que l'Amérique latine, moins exposée à ces acquisitions, fait l'objet d'acquisitions régionales et nord-américaines en grande majorité. Et quel usage est-il fait de ces acquisitions de vastes terres en général fertiles et bien irriguées ? Globalement, près de 60 % sont affectés aux agrocarburants, suivi par moins de 20 % pour les récoltes vivrières, et en ce qui concerne l'Afrique, les proportions passent à 66% contre 15%. La hausse du prix des céréales peut donc avoir déclenché les acquisitions massives de terrains, mais il est certain que le succès des agrocarburants a joué à fond.

 

Peut-on sérieusement continuer à privilégier une politique pareille, alors que nous devons au contraire nous préparer à une augmentation de la population mondiale et à une amélioration substantielle de son alimentation ?

 

Quoi qu'il en soit, le rapport de l'ILC est extrêmement intéressant (il ne traite évidemment pas que des agrocarburants), indispensable à quiconque s'intéresse un peu aux enjeux essentiels du développement. Il est disponible en anglais seulement, mais il en existe des résumés dans d'autres langues, dont le français, ici

 

 

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 00:23

J'ai reçu en commentaire de la part d'un certain bob (dont je ne désire évidemment pas publier l'adresse sauf autorisation expresse de sa part...) un cartoon parfaitement hilarant qui m'a fait rechercher un peu et j'en ai trouvé un autre que je vous présente.

 

 

Merci à Bob et à XKCD !

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 12:00

Obama vient donc de rejeter le projet de construction du pipe-line Keystone Transcanada qui devait acheminer du pétrole issu de sables bitumineux depuis Alberta jusqu'au Golfe du Mexique. Ce projet estimé à sept milliards de dollars, devait assurer du travail à une vingtaine de milliers de personnes, à en croire Transcanada. Vingt mille emplois en pleine récession, ce n'est pas négligeable, mais le Président Obama, dans cette année cruciale, doit manoeuvrer en vue de se faire réélire ; et qui a voté en masse pour lui, sinon les "environnementalistes" ? Or, bien évidemment, les "environnementalistes" et leurs kyrielles d'ONG - dont certaines très puissantes, comme le Sierra Club - sont révulsés par ce projet de pipe-line, parce qu'ils sont révulsés par l'idée d'utiliser du pétrole. De la même manière que les végétariens ont utilisé l'assassinat d'un inspecteur enquêtant sur le trafic d'hormones pour essayer d'obliger les restaurants de la Commission à établir une fois par semaine des menus uniquement végétariens (ça semble incroyable, mais c'est rigoureusement vrai), les "environnementalistes", Verts, Zécolos et tutti quanti utilisent le "désordre climatique" qu'ils attribuent au CO2 d'origine humaine pour revenir à un stade de développement archaïque. Ces Savonaroles de pacotille rêvent de nous voir revenir au temps béni des moulins à vent, car ils savent aussi bien que moi qu'il n'y a aucune possibilité de gérer une société comme la nôtre (qu'ils exècrent) avec des "énergies renouvelables". C'est pourquoi ils tiennent à tous crins aux travaux du GIEC, et pourquoi ils calomnient ses contradicteurs. Pachauri est leur figure emblématique, leur pape, et ses vicaires sont Hansen, Trenberth et consorts.

 

Donc, pas de pipe-line, comme en France, pas de gaz de schiste. Enfin, pas de pipe-line pour l'instant, on verra après les élections.

 

Mais voilà, le Sierra Club aime aussi les zanimaux, et spécialement les ptizoizeaux. Et les éoliennes n'aiment pas les ptizoizeaux : figurez-vous qu'après une quasi-disparition de plus de 25 ans, les Condors de Californie recommencent à planer (majestueusement, ça va de soi) dans un ciel qu'ils reprennent à leur compte - compte-rendu dans Forbes. Problème : comment éviter que les condors, prenant les courants qui alimentent justement les éolinennes, se fassent écharper ? C'est un animal protégé, et la mort d'un condor peut se payer par de la prison. Et des "environnementalistes" pourraient faire fermer un champ d'éoliennes ayant causé la mort d'un condor. Qui va investir dans une entreprise aussi risquée ? Récemment, TerraGen a abandonné un plan d'installer 411 éoliennes et le Sierra Club, justement, traîne en justice le Comté de Kern pour avoir approuvé un projet de 300 MW.

 

Evidemment, chez nous je vois très mal Interenvironnement,  Greepeace ou FoE se soucier du sort des chauve-souris ou de n'importe quelle bestiole (sauf peut-être des loups ou des ours, et encore ! ah, si on pouvait avancer que les éoliennes sont nuisibles aux baleines, peut-être que...) alors que leur seule fixette est précisément de diminuer drastiquement notre consommation énergétique.

 

Mais tout de même, il faut y penser. Si votre vue est blessée et votre ouïe agressée par une de ces stupides moulinettes, pourquoi ne pas fonder une ONG avec vos voisins, au nom de la protection de, disons au hasard, les avocettes de Duringham ou les bergeronnettes amazoniennes ? ça vaut le coup d'essayer...

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 21:18

J'ai parlé en son temps de l'incroyable et délirant article (publié prétendument sous les auspices de la NASA et dans un journal pourtant bien autorisé) selon lequel les émissions humaines de gaz à effet de serre pourraient attirer vers nous la colère d'extra-terrestres qui viendraient détruire notre planète pour la punir de nos transgressions, à nous humains. C'était tellement imbécile que, bien entendu, on en a fait des gorges chaudes (comme ici, chez le merveilleux Wattsupwitthat), mais on avait tort !

 

Je m'explique et je précise. Un de mes auteurs favoris de sci-fi (si c'est de cela qu'il s'agit, et cette attribution peut se discuter, et, pour continuer sur une des innombrables digressions qui caractérisent mon blog et ma pensée, j'ai revu récemment - oui, à ce grand moment de cinéma qu'est "l'écran total" du bientôt défunt Arenberg, ici à Bruxelles - le beau film de George Roy Hill, Slaughterhouse Five. Si vous vous y perdez un peu, n'ayez crainte, moi aussi, je ne sais plus où mettre mes parenthèses. Mais je la ferme ici. Je parle de la parenthèse, évidemment) Kurt Vonnegut Jr. a mis plus d'une fois en scène dans ses romans un personnage édifiant, Kilgore Trout - qui, comme chacun sait (ou ne sait pas, c'est selon) est une allusion à un autre superbe auteur de sci-fi, Theodore Sturgeon (oui, Trout c'est une truite et Sturgeon est un esturgeon). Il paraît que Sturgeon lui en a beaucoup voulu. Mais le fin du fin, c'est que Philip Jose Farmer, un autre sci-fi phénoménal, a écrit un livre sous, justement, le pseudonyme de Kilgore Trout, Venus On The Half-Shell. Vous me suivez ? Pas facile, en effet. Et que trouve-t-on dans ce livre ? L'anéantissement de toutes formes de vie sur notre planète (sauf les moustiques et quelques autres créatures) par les Hoonhors, une bande d'extra-terrestres qui vont tous les dix ou cinquante mille ans purifier les diverses planètes de l'univers des formes de vie qui les "polluent". Tout cela bien évidemment dans la plus franche rigolade comme le disait Gotlib. Mais évidemment ceux qui ont fait écho à cet article lamentable (dont, bien évidemment le Guardian) n'avaient aucune rigolade en tête ou sur les lèvres, ils se sont tordu les mains en avertissant nos contemporains qu'ils devaient se reprendre de leurs travers. Une vieille idée selon laquelle dieu, les extra-terrestres ou n'importe qui allait nous punir pour avoir transgressé les lois de la nature ou de la morale ou de je ne sais quoi. Noé, en quelque sorte, et c'est bien ce que dit Kilgore Trout en bon pince sans rire.

 

Pour ce qui est du nucléaire, j'ai ri (jaune) en lisant les décisions de nos discussionistes devant enfin former un gouvernement belge après plus d'un an de crise. Donc, on ferme, ou on ne ferme pas les centrales, ou on les prolonge de deux ou trois ans. Ces messieurs/mesdames ont une bagnole qui passe ou ne passe pas le contrôle technique, ça coûte quelques euros pour arranger tout ça, bah, une centrale nucléaire, c'est un peu comme leur caisse, non ? Ben non. Mettre une centrale à niveau, ça coûte bien plus, et ce n'est pas comme le prochain CT. Naïveté ? Crétinisme ? Les deux, sans doute. Oh oui, sans doute il faudra compter sur de l'électricité "nucléaire" plus chère, mais s'il faut importer du nucléaire depuis la France ou l'Allemagne (charbon, charbon ! et le CO2 dans cette dernière ?...), ça ne sera pas triste, mais très hypocrite... Ah oui, il faut privilégier les renouvelables. Certes. J'en suis convaincu. Mais elles sont peu intéressantes. En Allemagne, il faut arrêter les éoliennes les jours de grand vent dans le nord et l'est quand la demande est faible dans le sud (grand demandeur). En 2009, 285 arrêts forcés sur 65 jours, en 2010 1.085 arrêts sur 107 jours. Il faudrait alors tirer des lignes HT et nous pourrons (enfin, les Allemands pourront...) nous protéger du soleil sous les lignes à haute tension...

 

Merci, Mme Merkel, merci, les écolos !

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 10:10

C'est le titre d'un article récent du New Scientist, article confondant de stupidité, ressemblant plutôt à de la publicité éditoriale déguisée pour un livre sortant ce mois-ci, Off the Grid, rédigé par un certain Nick Rosen, Anglais établi aux USA.

 

"Off the grid" signifie littéralement "hors du réseau", réseau électrique, arrivée de gaz ou d'eau venant de distributeurs, réseau d'égouttage, téléphone, etc. L'indépendance absolue (on pense immédiatement à Thoreau ou à en plus petit Ivan Illich, bien sûr), mais M. Rosen précise bien qu'il ne cherche pas une telle indépendance, non, il désire simplement être "en-dehors du système" ; car voyez-vous, le système a vraiment été mis à mal par les récents désastres, Katrina, la crise des subprimes, la crise financière et même la fuite de pétrole dans le golfe du Mexique. Les gens, figurez-vous, ont perdu confiance dans leur gouvernement... Quant on sait que le gouvernement fédéral est viscéralement détesté par les Américains, on peut sourire.

 

M. Rosen explique que la vie "indépendante" est très confortable actuellement, grâce à la technologie : le wi-fi (sans doute celui du voisin), les lampes basse consommation, et l'énergie renouvelable, on n'arrête pas le progrès. Et grâce à ses économies d'énergie, M. Rosen a pu se payer une cabane de berger dans les montagnes de Majorque (payée 7.000 $ en 1995, le berger a fait une bonne affaire) où il a installé un grand réservoir pour collecter les eaux pluviales, une douche (chauffée au propane ! à Majorque !) et deux toilettes. Le chauffage se fait au moyen de bois récolté (volé ?) dans la forêt proche, il y a aussi une éolienne et deux panneaux solaires, mais il a tellement peur qu'on les lui pique qu'il utilise sa voiture de location pour charger son gsm, son laptop et la radio. Ah oui, la vie sauvage, vous imaginez, il n'a pas la télé...

 

En somme, M. Rosen a inventé le camping, grand bien lui fasse. Il me fait penser à un tract collé un peu partout à Bruxelles, émanant d'un groupuscule ultra-anarchiste et libertaire et faisant la guerre au travail, prônant l'oisiveté et le vol aux dépens du "système" : il est licite (et conseillé) de voler dans les magasins (et surtout dans les supermarchés, évidemment, mais pas seulement - le "système", c'est vaste !). Et s'il n'y avait pas de "système", faudrait-il voler au producteur ? Ou revenir au pleistocène, aux chasseurs-cueilleurs ? Mais même à ce moment, on travaillait... Ou alors, l'An 01 de Gébé, mais avec un peu plus d'explications sur la manière dont ça peut fonctionner (autrement que pour fabriquer des petits chapeaux à la con ridicules).

 

Je retourne me coucher (en fait qq jours chez des amis dans le Vercors).

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 09:47

C'est le titre d'un livre tout récent de Robert Bryce, où l'auteur (journaliste spécialisé et éditeur en chef du e-zine industriel Energy Tribune) plaide éloquemment pour une économie gaz/nucléaire, et accessoirement règle son compte aux énergies "vertes". Ainsi, il calcule qu'une centrale nucléaire produit environ 56 W par mètre carré (de terrain occupé), contre 53 W pour une centrale à gaz, 1,2 W pour un champ d'éoliennes, 6,7 W pour une centrale solaire et 0,05 W pour de l'éthanol de maïs. Small is beautiful ?...  

   

Le livre commence par une description frappante (très journalistique, dans le meilleur sens du terme) d'une mine de charbon dans le Kentucky, une mine assez importante puisqu'elle extrait chaque jour l'équivalent de 66.000 barils de pétrole, soit quasiment l'équivalent de toute la production des panneaux solaires et éoliennes des Etats-Unis... Après cette mise en perspective, l'auteur rappelle un peu les ordres de grandeur puis s'amuse à déconstruire tous les mythes entourant l'énergie "verte" ou "alternative", citant au passage Michael Fry de l'American Bird Conservancy qui estime que 75.000 à 275.000 oiseaux sont tués chaque année par les éoliennes aux USA, ce qui est assez étonnant quand on pense à la condamnation d'Exxon pour avoir causé - indirectment - la mort de 85 oiseaux (d'espèces protégées) en cinq ans. Il démonte aussi le "modèle miracle" danois qui dépend fortement de l'hydro-électricité norvégienne (tout comme les vertueux anti-nucléaires allemands qui importent de l'électricité française, ces vilains électrons tout radioactifs, et ce quoi qu'en disent les enthousiastes du SDN).

   

Un livre à lire, certainement, venant de quelqu'un qui se décrit ainsi : "je ne suis ni Démocrate ni Républicain. Je suis un membre effectif du Parti du Dégoût. Je suis un centriste radical, un modéré enragé à tendance libertaire qui croit fondamentalement à la Constitution et à la Charte des Droits" - ce qui ne lui fera certainement pas beaucoup d'amis dans notre tiède Europe.

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