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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 10:26

polbear.jpgCe n'est plus le panda qui fait vendre, ni l'éléphant. A présent, si vous n'arborez pas votre ours polaire, vous êtes mort ; évidemment, en bon animal politique, Al Gore n'a pas hésité, et ça lui a valu le Nobel... Qu'on puisse comparer le travail du bonhomme (un film pathos, perso, plein de bourdes et d'exagérations - sinon de tromperies manifestes) avec celui du GIEC est vraiment navrant. Bah, après tout, Mère Teresa l'avait déjà reçu en 1979...

Par parenthèse, il est donc avéré que les ours polaires n'en ont plus pour longtemps, on n'en veut pour preuve que quelques photos qui circulent en boucle sur le Net. J'ai un peu (plus qu'un peu) cherché autre chose que des messages bouleversants, mais je n'ai trouvé aucune étude sérieuse sur le phénomène, sauf des admonestations de scientifiques assurant que si la banquise fondait, les ours polaires seraient bien embêtés. Ce qui est certain. Au point de les héliporter au pôle Sud, ça reste à voir, même si certains écologistes (des vrais) envisagent la question très sérieusement.
polbearnet.jpg
Mais surtout, ce que je ne comprends pas, mais alors là, vraiment pas, c'est pourquoi personne ne semble envisager que, le réchauffement étant inévitable, il importe de prendre des mesures de remédiation et pas seulement de prévention

Heureusement, ce n'est pas tout-à-fait exact. Mais c'est pour l'instant l'affaire de spécialistes, pas du grand public, et ça ne fait pas du tout l'affaire des lobbies environnementaux type Greenpeace, WWF et al., pour la simple raison qu'ils ont - en commun avec les partis dits Verts - un agenda politique très différent de leur posture "écolo".

Maintenant, pour ce qui est de l'argument maintes fois entendu : "Mais pourquoi ne pas s'adresser aux émotions ? Ca fait vendre, ça marche !". Oui, ça marche, mais un temps seulement. Il faut y aller toujours plus fort, les gens s'habituent, la donor fatigue s'installe, alors on a tendance à exagérer, voire à raconter des blagues (i.e. mentir). Crier au loup n'est pas une bonne tactique non plus, et on le sait tout de même depuis assez de temps !

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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 08:27

mosquito.jpg650 millions de malades, environ deux millions de morts par an, la malaria est et reste un peste à la surface de la Terre. On oublie un peu facilement que ce fléau sévissait jusqu'à très récemment dans tout le bassin méditerranéen - le fameux assèchement des marais pontins n'avait touché qu'une partie de l'Italie impaludée, à un coût astronomique (c'était une question de prestige aussi pour Mussolini). Mais toute l'Asie et le sud des USA étaient également contaminés. Il a suffi de quelques années pour purger une grande partie du monde de cette maladie. Comment donc ?

Vous le savez bien, mais pour l'expliquer, il faut prononcer un très vilain mot : DDT. Ce produit avait été découvert fortuitement à la fin des années '30 par un chimiste suisse, Paul Müller. Comme il semblait vraiment miraculeux - extrêmement efficace, facile et bon marché à produire - et que les scientifiques sont réticents envers les miracles, on le testa : d'abord sur les animaux de laboratoire courants, puis sur des volontaires humains. Résultat ? Très peu toxique.

Et donc, dès la fin de la guerre (à l'attention de mes jeunes lecteurs, je précise que je parle évidemment de la WWII), on se mit à assainir à tout-va. Enfin non, justement pas à tout-va. On avait constaté que les moustiques repus du sang de leur victime (ça fait un peu Romero ou Carpenter, non ?) se posaient à la verticale - généralement sur un mur - pour digérer leur festin, et ce durant plusieurs heures. Il suffisait donc de vaporiser du DDT sur les murs intérieurs des maisons tous les six mois durant trois ou quatre ans pour se débarrasser du parasite véhiculé par les moustiques, le
Plasmodium . En quelques années, la malaria fut éradiquée d'Europe, des USA, des Caraïbes et de nombreux pays d'Asie. Ainsi dans le cas de l'Inde, où la malaria tuait environ 800.000 personnes par an ; dès le début des années '60 ce chiffre tombait pratiquement à zéro.

Miraculeux, non ? Ben oui, un peu trop tout de même. Pas pour Paul Müller qui reçut le Nobel de chimie en 1948, mais pour les agriculteurs, qui se ruèrent sur ce produit si efficace et bon marché et se mirent à en déverser des tonnes sur leurs champs. Des milliers de tonnes. Et les animaux de laboratoire courants ne comprennent généralement pas les poissons ni les oiseaux, et surtout pas les rapaces.

Enfin,
Rachel Carson vint, et publia son célèbre "Silent Spring", à la base de tout le mouvement environnemental moderne. Le DDT a une longue durée d'action ? C'est pratique pour le traitement (une vaporisation tous les six mois) mais catastrophique pour l'environnement où il s'accumule (pour être précis, c'est un de ses dérivés, le DDE, qui semble responsable de sa toxicité), particulièrement dans les tissus graisseux. Et il est extrêmement toxique pour les poissons et en général pour la vie aquatique (sauf celle de Steve Zissou, évidemment). Il semble acquis également qu'il fragilise considérablement les oeufs des oiseaux contaminés, et spécialement ceux des rapaces, en haut de la chaîne de prédation.

Silent Spring mélange malheureusement le factuel avec l'apocalyptique, l'émotion avec la science - mais on n'utilise la science que lorsqu'elle se condamne elle-même - la prophétie et la constatation. C'est réellement la Bible des écolos d'aujourd'hui, tout s'y trouve, même la citation d'une phrase de ses lectrices : "What is Man doing to our perfect and beautiful world ?". Un monde parfait et merveilleux, mais avec une dizaine de millions de morts du paludisme... Premier exemple de la "Litanie" selon B. Lomborg.

On envoya donc le DDT aux enfers, d'autant plus facilement que ses plus ardents défenseurs étaient un petit groupe d'économistes ultra-conservateurs dont les arguments pesaient assez peu au vu de leurs accointances avec divers groupes industriels. Heureusement, il en avait d'autres, moins stridents mais plus crédibles. Il fallut attendre la fin du mandat de Gro Harlem Brundtland à la tête de l'OMS pour qu'enfin on se rende à la raison. 

Donc, tout compte fait, pas de miracle, mais de nombreux morts, et tout cela par ce même dogmatisme qui unit le WWF à Greenpeace, les catastrophistes et les croisés de l'anti-chlore (oui, c'est une autre histoire que je vous conterai un jour : le chlore, c'est mauvais, très mauvais ! Et les dioxines, donc ! Oui, c'est vrai, mais c'est faux aussi...). Evidemment, c'est facile aujourd'hui de regarder en arrière et de déplorer les mauvais choix faits sous la pression de l'opinion publique chauffée à blanc. Mais ce qui est regrettable, c'est de constater la persistance des obstinés qui réclament toujours la fin finale du DDT - le dogme, encore et toujours.

Une dernière avant la route, un crypto-truisme : derrière chaque mesure de sécurité, il y a des cadavres. Ben oui...  

 

P.S. Laurent Berthod a consacré un de ses posts au même sujet, où il montre preuves à l'appui que les pires adversaires du DDT sont les néo-malthusiens à la Paul Ehrlich : le DDT sauve des enfants qui surpeuplent la Terre... Laissons donc crever les pauvres...

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17 octobre 2007 3 17 /10 /octobre /2007 10:47
bonhomme2-copie-1.jpgOn sait - ou on ne sait pas - que la préservation des écosystèmes utilise actuellement la notion de "hot-spots" : régions très localisées extrêmement riches en espèces végétales indigènes. Végétaux, tout simplement parce qu'on estime qu'une région riche en végétaux est riche également de vie animale et qu'il est beaucoup plus facile de recenser des plantes que des insectes (à titre d'illustration, les biologistes n'ont qu'une très vague idée du nombre d'espèces d'insectes existant sur la Terre : trois, six ou dix millions ?). Une fois retenus les principaux hot-spots de la planète, il suffisait de les préserver jalousement, d'en faire un parc national et d'empêcher autant que possible les humains d'y pénétrer - éventuellement par la force.

Cette approche était évidemment plus scientifique que la précédente, basée sur des animaux touchants ou majestueux : panda, éléphant, baleine (mais jamais rats ou scorpions, ni mille-pattes ou acariens). Elle permettait aussi aux ONG aux moyens parfois limités de cibler des projets précis. Certes, on avait critiqué la philosophie purement scientifique sous-jacente (p.ex. on ignore les
plantes non-vasculaires), mais ceci était matière de spécialistes. Bien sûr, une photo de panda géant attire plus de donations du public qu'une photo de fougère géante, mais la Banque Mondiale et les grands mécènes engloutissent des dizaines de millions de dollars dans les projets de sauvegarde des hot-spots. On avait également critiqué l'absence totale de données économiques, mais les temps n'étaient pas mûrs pour l'entrée en scène des économistes, à l'instar de ce qui s'est fait depuis pour le réchauffement global...

Elle avait tout de même un défaut capital : celui de considérer les Hommes comme des parasites à éliminer.

Qu'on protège les éléphants, passe encore, mais que pour ce faire, on tire sur les braconniers (qui, eux-mêmes, ne se gênent pas pour descendre les gardes forestiers), là tout de même on se dit que quelque chose cloche. Encore si les éléphants étaient comme les tigres, un espèce en grand danger d'extinction, mais ce n'est absolument pas le cas ; en fait, dans certains endroits d'Afrique ils pullulent et gênent considérablement les cultivateurs qui maudissent les conservationists blancs. Mais c'est si beau, un éléphant... Il faut bien laisser les pygmées en boulotter un de temps en temps, comme certaines peuplades sont autorisées à chasser quelque peu la baleine, mais enfin, c'est tout juste toléré, ça fait un peu désordre. Je proposerais bien que la Fondation Côte d'Or leur fournisse du chocolat gratuit pour prix de leur renoncement à la chasse, mais j'ai des doutes sur le succès de l'opération.

Curieusement, la critique la plus sérieuse est venue récemment d'un grand entomologiste mieux connu pour ses prises de position catastrophistes que pour ses travaux sur les lépidoptères, à savoir Paul Ehrlich.
(Paul Ehrlich est un curieux personnage ; malthusien enragé, il avait prédit dès 1967 des famines épouvantables ("...des centaines de millions de personnes mourront de faim dans les années '70 et '80...", et bien d'autres prédictions aussi apocalyptiques). Avec Lester Brown et David Pimentel, il formait le bataillon des écolos de choc, grands ennemis de l'optimiste invétéré qu'était Julian Simon - incidemment, celui-ci a engagé et gagné plusieurs paris contre eux...)

Le nouveau paradigme - encore jeune et regardé avec une certaine méfiance par la vieille garde - est celui de "ecosystem services" ou "services fournis par/des écosystèmes". Et fournis à qui ? Ben, à l'Homme, pardi ! Pourquoi les élevages intensifs de cochons et leur lisier sont-ils aussi détestables ? Parce qu'ils empuantissent notre belle planète ? Que nenni, tout simplement ils polluent l'eau de la nappe phréatique, celle que nous buvons.
 
Il ne faut pas se payer de mots : la belle nature vierge, la Terre immaculée, la notion de climax, tout ça, il est temps de les mettre au panier. Quelque deux cent cinquante mille personnes naissent chaque jour, il ne faudrait pas l'oublier. Certes, les tenants de la Deep Ecology ne verraient pas d'un mauvais oeil une bonne petite catastrophe qui réduirait la population de manière drastique, mais ils peuvent toujours rêver. 

(à suivre)
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5 octobre 2007 5 05 /10 /octobre /2007 10:30
Mais non, il ne s'agit ni de revanche, ni d'égoïsme ; simplement un petit retour en arrière sur ce que c'est que vouloir faire du bien, et spécialement ce fameux "sauver la planète"...

J'aime bien lire les "Courrier des Lecteurs", c'est moins difficile que le Sudoku et c'est parfois plus instructif que le canard. Et ce matin, je tombe sur un courrier curieux où l'auteur semblait dire - non, disait, tout de go - que peut-être bien que l'Homme pouvait bien disparaître de l'Univers, mais certainement pas le moindre micro-organisme d'une quelconque planète intra ou extra-solaire. Fort bien, on connaît ce genre de réactions adolescentes, sauf qu'ici c'était dans le New Scientist, qui n'a pas que des misanthropes acnéiques comme lecteurs. Mais qui en a tout de même, c'est la ronde des générations, la vie qui va, etc. (cf. Jean-Pierre Chabrol, merci Gotlib).

Je dois reconnaître que cette tactique de constante culpabilisation me fatigue énormément. Passe encore pour les écolos-malthusiens, dont c'est le mode de pensée, le trademark déposé, mais ce type de fonctionnement tend à s'étendre un peu partout. Dans les mots, bien sûr, dans les attitudes morales et symboliques, parce que pour le reste... Or, les problèmes existent ; mais les postures ne résoudront rien. Oui, on peut toujours dire "c'est très vilain, la guerre", de préférence avec un accompagnement de deux accords et demi de guitare, ça n'empêchera pas une seule balle d'être tirée.

On comprend mal pourquoi si peu est fait pour pallier l'inévitable ; les rapports du GIEC sont assez conclusifs, la planète a toutes les chances de se réchauffer d'environ 2-3 degrés dans les décennies qui viennent, et ce quoi qu'on fasse aujourd'hui. Ne serait-il pas temps d'envisager ce qu'il faut faire pour éviter que les conséquences de ce réchauffement soient humainement catastrophiques ?

Humainement, voilà un peu la clef. C'est aussi le mot que James Trefil essaye d'imposer depuis déjà pas mal d'années dans ce débat. Essayer de gérer les problèmes contre les gens non seulement est immoral, mais encore contre-productif, les exemples sont innombrables. On sait d'ailleurs depuis longtemps que le réflexe conditionnel est infiniment (au figuré) plus facile à établir par une récompense que par une punition, mais c'est vrai aussi que l'homme n'est pas le bon toutou baveur de Pavlov. Pas seulement, en tous cas.

Mais il y a de l'espoir ; une école de pensée certainement proche des idées de Trefil se développe actuellement : l'école des "services de l'écosystème". En gros, ça marche ainsi : ne dégradez pas l'écosystème X, vous avez gros à y perdre, vous qui êtes justement dans cet écosystème. Et ce, évidemment, dans la perspective de priorités selon la gravité objective - pas symbolique - de la situation. En gros, exactement le contraire du WWF et de son crétin de panda.

(à suivre)
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25 septembre 2007 2 25 /09 /septembre /2007 14:00

J'ai évidemment un certain faible pour les anticonformistes, voire pour les zinzins, disons jusqu'à certaines pitreries d'un Maurice Allègre. Aussi étais-je très gourmand de lire dans le Courrier International l'interview d'un certain Luiz Carlos Molion, titrée (par le CI, je suppose) : "L'écologie, c'est souvent du néo-colonialisme".

Bien entendu, une fois encore le terme "écologie" est à prendre à côté de son sens ; mais je finirai par en prendre mon parti et accepter que la langue évolue...

Eh bien, j'ai été déçu. Voyons donc les arguments avancés par M. Molion pour justifier son point de vue que la Terre se refroidit.

D'abord, que les séries de températures relevées depuis environ 150 ans ne le sont en gros que dans l'hémisphère Nord, ce qui est exact, mais n'est pas précisément un scoop.
Deuxièmement, ces températures ont montré un extremum local (temporellement parlant) dans les années 30-40 et ont été suivies par une période de refroidissement qui ont même fait craindre à certains l'imminence d'un nouvel âge glaciaire. Ce qui est tout aussi vrai, et tout aussi peu probant - ce qui compte, c'est une tendance, pas un segment de la courbe choisi pour appuyer sa thèse. Bjorn Lomborg a assez critiqué ce genre de manipulation pour qu'on ne tombe plus dans le panneau ; et d'autre part, il ne faudrait pas retomber dans le fallacieux paradigme du principe de précaution et exiger du GIEC une série de preuves absolues sans place pour le doute ; cela est tout simplement impossible. Contrairement à ce que croient certains, la science est bâtie autour d'un consensus, et mêmes les mathématiques n'y échappent pas (même si c'est d'un autre type de consensus qu'il s'agit).

Mais passons maintenant aux assertions un peu plus réjouissantes :

"L’augmentation de CO2 n’est pas un phénomène nouveau. Au cours de ces cent cinquante dernières années, nous avons déjà atteint 550 ppm, voire 600 ppm." Là, j'avoue ma stupéfaction : qu'un climatologue censément réputé puisse sortir une telle ânerie est assez étrange. Qu'il ait parlé de 150 millions d'années, là, évidemment....

"Il n’est pas exagéré d’affirmer que le climat de la Terre résulte de tout ce qui se produit dans l’Univers". J'adore le "pas exagéré"... Le climatologue devient astrologue.

"Les brevets sur ces gaz étaient tombés dans le domaine public. On a alors inventé cette histoire selon laquelle les CFC détruisaient la couche d’ozone". On retrouve malheureusement là la thèse du complot qui avait également saisi Haroun Tazieff, et qui n'avait pas ajouté beaucoup de lustre à ses dernières années, hélas. Il est tout-à-fait démontré, prouvé et vérifié (encore une fois à quelques sceptiques près) que les haloalkanes (les fréons - marque déposée par DuPont) sont à l'origine de la destruction de l'ozone stratosphérique.(*)
"Dans son film Une vérité qui dérange, l’ex-vice-président des Etats-Unis Al Gore affirme : “Nous avons résolu un problème crucial : celui de la destruction de la couche d’ozone.” Comment a-t-on pu le résoudre, alors que les scientifiques de l’époque affirmaient que la couche d’ozone ne pourrait se rétablir qu’après 2100 ? Il s’agit d’une attitude néocolonialiste". Non, pas néocolonialiste, c'est ridicule de traiter ce pauvre petit film de néocolonialiste. Al Gore roule pour lui et pour une future présidence des USA, et tout est bon, y compris ses drames de famille complaisamment exposés sur écran géant. Cela dit, je suis d'accord avec Molion : le problème n'a pas été résolu, et l'appauvrissement en ozone stratosphérique coûtera sans doute la vie à de nombreux Australiens et Néo-Zélandais. "Personne ne parle plus du trou dans la couche d’ozone, alors qu’en réalité, selon les prévisions actuelles, en octobre, ce trou n’aura jamais été aussi important". Deux erreurs de plus ! On en parle beaucoup, justement, et - paradoxalement - on en parle beaucoup parce que ça va à la fois beaucoup mieux et beaucoup moins bien ! 

Beaucoup mieux : en effet, le protocole de Montreal n'est absolument pas enterré, quoi qu'en pense M. Molion ; en fait, les membres du groupe viennent de se réunir et les constatations sont plutôt réjouissantes. On estime à présent que le fameux "trou" austral sera refermé d'ici à 2075, soit 25 ans plus tôt que prévu, et qu'en général les teneurs en ozone stratosphérique retrouveront leurs valeurs d'avant les années '80 vers 2050.

Beaucoup moins bien : le petit problème, c'est qu'on a remplacé les fréons par d'autres produits, les HCFC (en voie de disparition) et les HFC. Le hic, c'est que ces produits sont de puissants gaz à effet de serre, et qu'ils contribuent donc de manière importante au réchauffement atmosphérique ! Vous imaginez, tous les Indiens et Chinois qui s'achètent des climatiseurs... Bonté divine ! 

Voilà, il fallait que ça se sache. Vous n'auriez pas l'adresse e-mail de M. Molion ?

 

(*) P.S.(2012) Hé bien, ça ne s'arrange pas aussi bien qu'on pouvait l'espérer, au point que certains parlent de la possibilité d'un autre mécanisme de destruction de l'ozone...

 

 



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31 juillet 2007 2 31 /07 /juillet /2007 15:02

Lu dans le New Scientist du 28/7/07 (oui, c'est un peu long, mais ça en vaut la peine) :

"
Victoria Hurth
Peter Wells

(...) But there is a bigger question over the rich. Usually, talk about wealth and sustainability deals with north-south divides, with rich and poor nations. This grand categorisation obscures the large and growing disparities in wealth within countries and the pan-national, multi-location character of the reinvented and expanding jet-set classes, whose consumption decisions disproportionately affect the environmental future of all populations.

The world's wealthiest people are a rather elusive group, despite their popularisation in published "rich lists". Below them, a much larger and growing cohort of high-net-worth individuals (HNWIs) has emerged - those with assets of over $1 million, excluding their primary home.

In 2005-2006 the number of HNWIs grew by 8.3 per cent to around 9.5 million worldwide and their combined purchasing power grew 11.4 per cent to $37.2 trillion - an average of $4 million each. Though the majority come from traditionally wealthy countries, the highest growth rates are in places such as India, South Korea, China and Russia - where wealth inequalities are also stark.

As wealth and income increase so the consumption of carbon-intensive products such as meat and gas-guzzling cars rises. The wealthy are more likely to take carbon-heavy private jets and to fly more in general, when most of the world's population have no possibility of flying at all. But carbon emissions are only part of the environmental problems associated with concentrated wealth. For example, the wealthy can afford the astronomical prices of products derived from rare species, helping to drive them to extinction. Criticising wealth, its increasingly uneven distribution and consumerism is one of the great taboos of modern society, but given the scale of the environmental crisis we face, it has become an imperative.

It is surprising how little we know about the environmental cost of today's wealthy lifestyles or how sustainable affluent lifestyles might be created, but we can safely say that targeting the consumption and lifestyle habits of these relatively few individuals will bring the largest benefits in terms of progress towards sustainability and social justice.

School of Business and Economics, University of Exeter
BRASS, Cardiff University "

Voilà. Je pensais qu'on appelait des gens possédant un capital d'au moins un million (de dollars ou d'euros, peu importe) des millionnaires, mais non, ce sont des HNWI. Hurth et Wells auraient sans doute préféré un acronyme sonnant mieux, comme BEUARK ou YECCH, mais HNWI n'est pas si mal, ça fait penser aux voyages de Gulliver.

On ne connaît virtuellement rien de ces HNWI, mais ce sont sûrement de grands méchants qui bouffent de la barbaque à chaque instant (de préférence d'animaux en voie d'extinction), qui se déplacent en Hummer et en jets privés. Vraiment ?
Tout de même, on en connaît assez pour savoir que - du moins chez nous, en Occident -  c'est dans les couches  à revenu élevé qu'il y a une sensibilité "écolo" développée, qu'il y a le plus d'adeptes de l'homéopathie et du végétarisme, qu'on fume le moins, qu'on fait le plus de sport, qu'on achète des Toyota Prius, etc.
Mais voilà : c'est en Inde, en Corée, en Chine que ces HNWI se mettent à grouiller, et là, on ne connaît rien de leur mode de vie, sauf qu'il doit être exécrable ; en fait, on devrait tout simplement interdire aux pauvres de devenir riches, surtout si ce sont des étrangers.

Je ne sais pas trop ce que veulent dire Hurth et Wells quand ils parlent de "targeting the lifestyle habits of these relatively few individuals", mais j'avoue que ça me fait un peu froid dans le dos ; faudrait-il que les masses s'en emparent et les liquident physiquement, comme le proposaient nos joyeux maos des années '70 ?

Un ptit dernier avant la route : les vaches émettent du méthane, devenez végétariens. Les rizières émettent du méthane, ne mangez plus de riz.
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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 09:49
"Dans la mise en place d'un objectif mondial pour la réduction des émissions [de gaz à effet de serre], nous sommes tombés d'accord aujourd'hui entre émetteurs majeurs. Nous allons considérer sérieusement les dispositions prises par l'Union européenne, le Canada et le Japon, notamment celle de réduire de moitié les émissions mondiales d'ici à 2050. Nous nous engageons à réaliser ces objectifs et invitons les pays émergents à nous rejoindre dans notre démarche."

Il était évident que ce ne serait pas suffisant pour toutes les assos (terme que je hais) qui ont fait leur fonds de commerce de l'environnement, celles-là mêmes qui crient au manque de légitimité de leurs adversaires (pêle-mêle G8, Commission, FMI, voire le Conseil des ministres de l'UE, etc.) mais qui ne se soucient nullement du leur. Ouais, c'est vrai que je ne les apprécie pas beaucoup en général et pour pas mal de raisons.

Cela étant, il ne faut tout de même pas fonder de trop grands espoirs sur ce genre de déclarations solennelles, même si je ne suis pas aussi négatif qu'A. Delaigue à ce sujet. Et je remarque avec la publication des réactions diverses au communiqué final que les "assos" en question admettent de manière très réaliste une augmentation moyenne de 2°C comme objectif à ne pas dépasser. Le dernier rapport du GIEC (Bangkok) envisage les mesures à prendre pour ne pas dépasser 2,5°C.

2°C, c'est énorme !

Je comprends mal que l'évidence de cette énormité ne saute pas aux yeux de tout un chacun. Mais cette augmentation est là, même si du jour au lendemain, nous devions arrêter toute émission de GAES, l'inertie du système est suffisante pour garantir la hausse. Or, clairement, nous ne pouvons même pas envisager non seulement une régression drastique de notre niveau de vie, mais surtout une interdiction absolue du développement matériel de pays du BRIC - ni, höffentlich, de l'Afrique qui pourrait bien avoir un avenir... assez proche.

Alors ?
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30 avril 2007 1 30 /04 /avril /2007 14:05
Le GIEC est donc en session à Bangkok pour trouver un catalogue de mesures destinées à retarder et à freiner le réchauffement climatique ; il n'y a pas si longtemps une telle phrase aurait scandalisé plus d'un : le RC, il faut le combattre, non ? Ben ouais, c'est un peu comme le vieillissement, on aimerait bien le combattre (c'est ce que prétendent faire une armée de charlatans), mais on ne peut tout simplement pas... ou alors, à coup de géoingéniérie, mais...

J'avais dans une chronique précédente (ça fait sérieux, non ?) encouragé mes innombrables lecteurs à consulter le dernier rapport du GIEC en date, et j'attends le prochain avec grand intérêt.

Avec d'autant plus d'intérêt, ajouterai-je, qu'une brève à la RTBF (par la gémisseuse en chef)  ce midi m'a mis la puce à l'oreille : il y aurait du tirage dans l'air, étant donné que certaines positions risquent de faire grincer des dents chez "les" ONG...

Alors, oui, évidemment, le nucléaire ou plus généralement la techno, ça n'a pas la cote chez "les" ONG ! Mais on voit poindre ici un certain dévoiement : là où on louait les experts du GIEC de pouvoir résister aux pressions gouvernementales, on a comme un glissement qui leur reprocherait presque de ne pas s'aligner sur les opinions "des" ONG... et quand je dis presque...

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26 avril 2007 4 26 /04 /avril /2007 09:55

Vous avez probablement lu les articles consacrés aux risques de pollution par les voitures roulant à l'éthanol. Bien entendu, certains ont immédiatement voulu y voir un complot ourdi par les pétroliers, encore qu'on s'explique mal comment Bush, notoirement aux ordres desdits pétroliers, fait un travail de propagande intense pour le bioéthanol.

(Petite parenthèse en passant : Bush est coupable de tout, point à la ligne. Lors de l'affaire des marins britanniques raflés par les Iraniens, il y a eu des manifestations d'"étudiants" à Téhéran, devant l'ambassade du Royaume-Uni. Et que criaient - entre autres - ces sympathiques manifestants ? Mais oui, vous l'avez deviné, "mort aux USA", pays qui n'avait évidemment rien à voir dans l'affaire : c'est pavlovien.)

Non, l'article de Mark Jacobson est simplement une extrapolation numérique d'effets constatés par ailleurs, il n'a rien de révolutionnaire et se contente de reprendre à son compte ce qu'on savait depuis toujours : avant de vous précipiter, évaluez les conséquences. Et puis, après avoir examiné toutes les conséquences prévisibles, on passe graduellement au changement.  Mais ça, c'est du domaine du rêve, l'homme ne fonctionne pas ainsi.

A dire vrai, ce n'est pas une mauvaise nouvelle, puisque de toute façon le biofuel n'est pas la solution miracle. Comme l'hydrogène : ce n'est pas, mais alors pas du tout, la réponse ultime, malgré l'enthousiasme de ses fans, dont le célèbre Jeremy Rifkin - l'homme qui brandit toujours le principe de précaution sauf quand il s'agit de son chouchou.

Cela étant, et nonobstant tous les Jeremy Rifkin, les apôtres de la décroissance et les naturopathes barbus à sandales, ce n'est que par la technologie qu'on arrivera à combattre le réchauffement inévitable ; on a beaucoup glosé sur le dernier rapport du GIEC, mais il est plus intéressant de le lire que de lire les exagérations journalistiques publiées sur son compte.

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23 avril 2007 1 23 /04 /avril /2007 13:14

Sauf tout de même que Le Pen a ramassé une beigne...

Le reste est plus triste, jugez-en :

"L'humanité va devoir réduire de 80% d'ici 2050 ses réductions de gaz à effet de serre (GES), soit plus que prévu, si elle veut avoir une chance d'enrayer le réchauffement climatique comme le souhaite l'Union européenne, annoncent jeudi des chercheurs", c'est une dépêche Reuters que vous avez peut-être lue.

Ben oui, ça commence à se savoir : il ne suffira pas de prendre votre vélo le dimanche ! Comme le faisait remarquer un lecteur du New Scientist, à la lecture du "Living Planet Report 2006" du WWF (page 19), le seul pays a avoir une économie durable est, je vous le donne en mille : Cuba ! Je suppose que la Corée du Nord est disqualifiée à cause de sa bombe atomique. Le même lecteur conclut qu'il faudra remplacer le capitalisme - incompatible selon lui avec le développement durable, alors que le communisme se base, évidemment, sur les besoins réels des gens et de la planète.

On peut se demander ce que la planète désire ou ce dont elle a besoin ; inutile de le lui demander, d'ailleurs, il y a des tas de gens qui aiment parler en son nom. Mais on peut effectivement demander aux gens ce qu'ils veulent, et ça, jusqu'à présent, ce n'est pas l'habitude des régimes communistes. Quant on voit les réalisations desdits régimes en matière de protection de l'environnement, on hésite sur le sérieux du bonhomme. Mais enfin soit : le mode de vie cubain est donc celui qu'il faut viser. Enfin, que NOUS devons viser, car ne comptez pas trop sur les gens du BRIC pour le faire : ils en viennent !

Inutile de dire que personne n'acceptera ce genre de régression ; il est toujours beaucoup plus simple pour les Etats de crier haro sur les USA qui n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto - tout en émettant des certificats d'émission de CO2 (les "droits à polluer") parfaitement délirants en se disant que c'est le voisin qui consentira les efforts nécessaires. Résultat : le prix de la tonne de CO2 est passé de 30 euros il y a un an à un peu plus d'un euro aujourd'hui...

Voyons les choses en face : le salut ne viendra pas de la réduction du mode de vie, quoi qu'en pensent les Verts et autres Ecolos (pour eux, il s'agit d'ailleurs plus d'une fin que d'un moyen - ce sont des gens très moraux). Nous devrons de toute façon apprendre à vivre avec le réchauffement, et ce très rapidement.

Mais ce n'est pas la fin des mauvaises nouvelles... (à suivre)

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