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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 13:43

Tout d’abord quelques ordres de grandeur :

Puisqu’il est acquis (comment ? par qui ? on trouvera ici un papier sur ce choix malgré tout arbitraire et basé sur des hypothèses multiples et pas très scientifiques) que le réchauffement climatique ne devra pas dépasser les 2°C, les modèles et les estimations actuels nous indiquent que nous avons jusqu’ici rejeté dans l’atmosphère l’équivalent de 500.000 mégatonnes (Mt) de carbone (soit environ 1.800.000 Mt de CO2) ; en étant conservateur, nous ne pouvons plus en rejeter, d’ici à 2050 que 250.000 Mt, en étant plus optimiste 500.000 – et puis plus rien après.

Le WBGU a repris ces chiffres et les a passés à la moulinette de la répartition équitable, autant de carbone par tête d’habitant, qu’il soit d’Haïti ou des USA.

En six ans, les USA auraient atteint leur quota, l’Allemagne en dix. Comme le disait très justement un lecteur du New Scientist en date du 30/5 de cette année : "Implementing a personal cap on emissions would be an interesting challenge. To decarbonise your lifestyle to comply with a 36-tonne carbon ceiling would require you to be extremely frugal, and treat every purchasing decision as a careful strategic investment."

Inutile de dire qu’on n’y arrivera pas, ou plus exactement que la distribution équitable ne doit même pas être envisagée, sauf à faire honte aux politiciens qui se fichent d’être mal vus par tout le monde sauf leurs électeurs, on le voit bien avec les discussions de marchands de tapis en préparation à la conférence de Copenhague. Et ne nous faisons pas trop d’illusions sur la capacité des Ecolos de tenir leurs promesses, on l’a bien vu lors de l’affaire des armes de FN vendues à la Lybie – dans l’opposition, on proteste, au gouvernement on se tait (peur des gros bras de la FGTB ?). On voit là encore les avantages d’un système «anti-démocratique» comme disent les anti-européens de gauche et de droite, à savoir la Commission, non élue, certes, mais qui peut dès lors se libérer un tant soit peu de la hantise de l’isoloir. Et elle propose une politique environnementale forte, 100 milliards de dollars par an pour les pays pauvres, et des buts affichés assez ambitieux (beaucoup trop peu pour Greenpeace et tutti quanti, qui, eux, incarnent parfaitement la légitimité démocratique, bien évidemment). Chacun ira à Copenhague avec deux colts à la taille, un couteau à chaque cheville et beaucoup de munitions.

Les éoliennes et autres gadgets (non, là je suis injuste) ne suffiront évidemment pas ; il faudra évidemment des centrales nucléaires, et, si possible des centrales à fusion pour les remplacer, mais tout ça c’est loin, très loin. Alors, il faudra bien reparler de la géoingéniérie, comme l’a fait récemment la Royal Society. Promis, ce sera mon post suivant.

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 15:45

Mon récent post sur les animaux de compagnie et leurs ravages catastrophiques n’est pas resté un scoop, loin de là ; d’assez nombreux articles ont été consacrés au livre en question, et jusqu’à ce chef d’œuvre désopilant qu’est This is true. Un collègue et compatriote estimé (son blog sur la Belgiques est juste et bien informé, même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui, bien sûr) a, lui, pris la chose très sérieusement et en a profité pour stigmatiser les 2 ou 3 multinationales qui faisaient de juteux profits sur l’alimentation des chiens, chats, canaris et poissons rouges.


Il ne faut pas oublier tout de même que de nombreux travaux ont définitivement établi que les animaux de compagnie avaient un effet puissamment bénéfique pour le moral des personnes âgées et des enfants (ils leur causent aussi des allergies et leur filent de sales maladies, c’est vrai). Ils rendent les vieux heureux, éloignent leur Alzheimer, rendent le sourire aux ptis zenfants, sans compter qu’ils sauvent des couples, quand Madame – type campagnard – va promener ses chiens et que Monsieur – type citadin – fait du shopping en ville, procurent de l’emploi à une foule de gens (toiletteurs, magasins spécialisés, ramasseurs de crottes et fabricants de litière, de laisses, de harnais, promeneurs de toutous de la 5e ou de Park Avenue, sans compter tous les graphistes dessinant des « Chien méchant » ou « Attention, ici je veille » pour transformer d’humbles loulous de Poméranie en redoutables molosses).

Bref, le chômage et la misère pour une part importante de la population. Et puis, vous imaginez dire à votre enfant chéri « Bien, maintenant Bunny a trois ans, on va en faire du civet, ce soir », ou à votre mère presque sénile « On va peut-être piquer Toby et, pour sauver la planète, on va le faire boulotter par Kiki-la-doucette, d’accord » ? Impensable.


Et puis juteux profits et multinationales sont des clichés qui ont le don de m’exaspérer, un peu comme l’adjectif néologique citoyen. Que de tartes à la crème…

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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 17:00
(via New Scientist)

Ainsi donc, vous croyiez qu'il suffisait de changer votre gros 4x4 pour une Prius ? Ah, mais non ! Surtout si la bagnole sert à véhiculer le clébard.

Figurez-vous que les auteurs du livre ont calculé "l'empreinte écologique" (oui, j'exècre cette expression et j'ai de gros doute sur sa validité, mais peu importe) de votre Médor ou de votre Minou, et figurez-vous qu'elle est de 0,84ha pour un clébard, contre 0,41 ha pour un Land Cruiser de 4,6 litres roulant 10.000 km/an. Et un greffier, c'est l'équivalent d'une VW Golf. Le tout à comparer à 0,7-0,8 ha par habitant dans les pays pauvres.

Mais qui va adopter une poule ?

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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 11:31

Lu ceci dans le New Scientist de la semaine :

"At last, a temporary reprieve for Arctic ice. Thirty-two per cent of ice remaining at the end of the 2009 melt season was two years old, compared with 9 per cent in 2008 and 21 per cent in 2007, according to the US National Snow and Ice Data Centre. This gives some hope that the ice will thicken this winter and stabilise for a few years."

Après le torrent de mauvaises nouvelles à ce sujet, voilà qui fait plaisir, non ?

Et puis, un proche citoyen des USA me faisait remarquer qu'il n'y avait pas encore eu un seul ouragan sur la côte Est, ce qui est très curieux et très inhabituel. Je m'en réjouissais donc, puisque voilà des années qu'on nous annonce
des ouragans de plus en plus dévastateurs et terribles, mais pas du tout me dit-elle (car c'est une dame), bien au contraire, c'est signe que c'est encore plus grave que prévu.

Enfin, encore à propos du New Scientist, leur récent édito en faveur de la
fusion nucléaire (*)chaude) - énergie propre, abondante et peu coûteuse - leur a valu un torrent d'injures de la part des vrais et authentiques écolos. Car il ne suffit pas  pour certains que l'énergie soit "respectueuse de l'environnement", il faut surtout qu'elle soit comptée chichement - la frugalité, n'est-ce pas, il n'y a que ça de vrai. On n'est pas sur Terre pour rigoler, tout de même !

C'est louche, quand ça va mieux.


(*) Oui, moi aussi je recycle, les vignettes notamment

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 17:26

C'est un peu curieux que la Presse se focalise tellement sur le problème (réel) des déchets des centrales nucléaires (tout en étant très discrète sur les volumes concernés et leur dangerosité), mais mentionne seulement en passant les problèmes bien plus importants causés par les centrales à charbon. J'avais évoqué cette situation il y a quelque temps, et j'y repense à la lecture d'un article de Wikipedia sur la catastrophe de Kingston en décembre 2008. Quatre millions de mètres cubes de boues toxiques se sont répandues aux alentours, avec des conséquences bien peu agréables pour les (rares) riverains et l'environnement en général. Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que ce genre d'accident arrivait.

Enfin, c'est bon à rappeler, car je parie que cet incident mineur n'est plus dans la mémoire de grand monde...

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 09:58

Grand branle-bas dans la presse, ce matin, la biomasse va nous sauver, la biomasse pourra couvrir 50% de nos besoins en chauffage et en électricité, la biomasse va sauver la planète.

C'est du moins l'avis de Laurent Minguet, fondateur d'EVS, une société spécialisée dans l'imagerie numérique (je dis ça pour montrer que j'ai fait mes devoirs). Il a cosigné un rapport sur le sujet, et ses conclusions sont cristallines.

L'usage de la biomasse est une option connue depuis longtemps, il était déjà préconisé avec enthousiasme par Pierre Fournier, oui, celui de la Gueule ouverte, ah ça ne nous rajeunit pas.

Selon ce rapport : "il est illusoire de se disperser dans toutes les formes d'énergies vertes en saupoudrant les subsides vers les techniques même les plus balbutiantes", et je pense que c'est l'évidence. En outre "on peut, en Belgique, produire 50% de notre électricité et de notre chaleur avec du bois énergie, naturellement pas du bois énergie provenant de nos forêts wallonnes, il n'y en a pas assez par rapport à notre consommation, mais en important du bois énergie et en créant des partenariats avec les pays tropicaux qui ont la capacité pour produire du bois énergie et se réinscrire dans le commerce international". Autre évidence ?

A lire et entendre les articles et billets consacrés à ce rapport, on se prend à douter de la capacité critique des journalistes, non pas, une fois encore, que je veuille entrer dans la bagarre bons blogueurs/mauvais journalistes (ou inversément), mais tout de même...

Car enfin, si l'on se borne à reprendre une dépêche de presse en l'agrémentant à peine, à quoi bon lire un journal ? Autant s'abonner à l'AFP ou à Reuters.


On pourrait relever par exemple que :

- la biomasse (y compris le lignite et les excréments séchés) est la source d'énergie domestique principale pour 2 ou 3 milliards d'Hommes, la pollution générée entraînant la mort d'environ deux millions de personnes par an dans les pays pauvres  (source OMS)

- la combustion du bois, comme celle de toute matière organique, dégage des
dioxines en quantité non négligeable ainsi que des particules fines

- l'idée du renouvelable, c'est aussi de privilégier autant que possible la production in situ, ne serait-ce que pour éviter des coûts de transport trop élevés. S'offusquer de ce qu'on achète 500g de fraises provenant d'Espagne mais prôner l'importation de millions de tonnes de bois de chauffage me semble un peu étrange

- où trouver des forêts assez immenses pour alimenter non seulement notre petite Terre d'héroïsme, mais le monde entier, bien entendu ? Comment gérer de telles immensités - dans l'optique du développement durable et éthique, bien évidemment... On demandera à Halliburton de se charger du service d'ordre ?

etc. etc, on pourrait continuer à aligner les questions à ce sujet, questions qui sont bien loin d'être des objections dirimantes, mais qui viennent tout de suite à l'esprit. On me répondra qu'il suffit de lire le rapport, ce que je ferai, mais je veux bien parier que les extrapolations seront plus du wishful thinking qu'autre chose. Oui, on parle de 30 milliards (mazette !) d'investissement pour la Belgique, mais c'est là qu'est la difficulté principale ! Et de toute manière, il va de soi que les journalistes répandant la nouvelle n'ont pas lu le rapport non plus, il suffit de lire quelques articles pour comprendre que ce sont des installations reprenant un communiqué de presse et sans doute une com' des auteurs du rapport.

 Mais surtout, surtout, c'est cette sempiternelle volonté de s'hypnotiser qui pose problème. Ils parlent de sauver la planète ? Ce sont donc des sauveteurs de la planète... Je n'aime certes pas les théories du complot, mais les agendas cachés, ça existe... L'installateur d'éoliennes vous vantera sa technique en démolissant discrètement le photovoltaïque. L'installateur de photovoltaïque vous parlera des économies que vous réaliserez avec lui, tandis qu'avec ces rigolos des éoliennes, ou ces gagne-petits du photothermique, tout juste bon pour faire couler une douche tiède... El l'installateur de chauffe-eau solaire vous fera passer des revues savantes où l'on prouve que la production de Silicium est incomparablement plus polluante qu'on imagine !


Chacun roule pour soi, bonne gens, un peu d'esprit critique, donc, et envers tous ceux qui se proclament désintéressés aussi (FoE, Greenpeace et tutti quanti inclus).

Sauf moi, bien sûr, à qui vous pouvez faire totalement confiance. Parole.

 

 

 

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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 08:00

Le réchauffement climatique serait-il responsable de l'effroyable vague de froid que nous avons connue la semaine dernière ? A en croire certains journalistes, cela ne faisait pas de doute ; dans les années cinquante, il ne faisait pas de doute non plus que les "bombes atomiques" détraquaient le temps, mais les journalistes en ce temps étaient peut-être moins sensationnalistes (ou plus aux ordres des gouvernements...) et n'accréditaient pas trop ce genre d'hypothèses. Les temps ont changé, et trouver un journaliste qui ne soit pas hostile aux OGM ou qui nourrisse quelques restrictions à l'égard des effets du réchauffement climatique est extrêmement difficile.

Et pourtant, il y a quelques jours, une émission de notre Retebef faisait le point sur la question de la vague de froid en particulier et de ses causes éventuelles ; il y avait un paléoclimatologue des glaciers, un journaliste scientifique et Serge Galam, auteur de Les scientifiques ont perdu le nord.

Assurément, la petite semaine froide fut rapidement passée aux oubliettes. Rien d'exceptionnel, sauf la volatilité de la mémoire humaine. Comme le savent bien les météorologues, chaque jour voit un record, il suffit de le chercher un peu : jour le plus sec à Trou-lez-Gruyère depuis 1885, jour le plus froid à Nage-sur-mer depuis 1917, voilà qui est vain.

Par contre Serge Galam se fit entendre rapidement en portant l'estocade contre le "consensus du GIEC". D'abord, la science n'est pas une démocratie, la notion de consensus n'existe pas. Les scientifiques sceptiques sont ostracisés, et ceux qui se joignent aux conclusions du GIEC le font pour bénéficier de subsides gouvernementaux. Et rien ne prouve scientifiquement l'origine humaine du réchauffement. Les modèles de circulation et de prévision climatique sont très grossiers. Parler de probabilité n'a pas de sens puisqu'il n'y a qu'une Terre. Le discours catastrophiste ambiant, de plus, est d'origine idéologique plus que scientifique. Enfin, oui, il faut tenir compte de ce que le pétrole et le gaz s'épuisent donc changer nos habitudes.

Bref, le discours de toute une frange, certes minoritaire mais respectable de certains scientifiques, à vrai dire pas toujours des climatologues ou des météorologues.

Consensus, démocratie : ce n'est pas du tout la même chose, et s'il est certain que la communauté scientifique ne vote pas, il est non moins certain que le consensus est l'essence même de la méthode. Consensus ne veut pas dire unanimité, mais quand un certain nombre d'éléments ont été établis (c'est-à-dire mesurés et reproduits) dans un ensemble théorique, un consensus se forme. En ce sens, la communauté scientifique est très conservatrice, et c'est bien mieux ainsi (strictement parlant, ce que je viens d'écrire n'a aucun sens), sinon, le premier scientifique venu avec des idées farfelues (il y en a...) pourrait renverser d'un trait de plume ou d'une expérience ratée ou ambiguë les travaux de ses pairs. Avant de faire changer de paradigme, pour emprunter la terminologie à la mode, il faut de solides travaux et beaucoup d'acharnement. Virtuellement chaque théorie scientifique a ses détracteurs : la mécanique quantique et la relativité générale sont incompatibles, la cosmologie est un gigantesque champ de bataille, et on voudrait que le GIEC soit au-dessus de la mêlée... Non, c'est un organisme scientifique et politique, les scientifiques sont aussi des Hommes et se battent pour faire subsidier leur laboratoire et obtenir tel ou tel prix, sans doute. Mais les conclusions du GIEC sont bien argumentées, par des spécialistes de haut rang et je pense un peu léger de semer le doute sur son impartialité, de la même manière qu'il est insultant de présenter les sceptiques comme de sombres crapules vendus aux intérêts des pétroliers.

Les modèles climatiques sont certainement encore très rudimentaires ; malheureusement, ils semblent à certains points pécher par excès d'optimisme. Ainsi l'anomalie de la calotte glaciaire Nord semble être bien plus forte que prévu, et la fonte des glaces du Groenland s'accélère de manière inquiétante. Comme je l'indiquais plus haut, il y a du grain à moudre, et rapidement, encore ! C'est par rapport à ces modèles, d'ailleurs, qu'il faut entendre les "probabilités" d'un événement, et encore, en suivant des fourchettes d'hypothèses. Si tous les modèles s'accordent sur un effet bien précis, on parlera de 100%, mais c'est évidemment impossible - sinon, il n'y aurait qu'un modèle... Il est exact que parler de probabilités dans ce cas est un peu excessif, mais c'est un usage très courant ("j'ai tant de pourcents de chance de vivre jusqu'à 80 ans").

Que l'origine anthropique du réchauffement ne soit pas scientifiquement prouvée, c'est un épouvantail (a strawman, comme disent les Anglo-Saxons). Il faut bien se rendre compte que toutes les explications parallèles (rayons cosmiques, lectures erronées...) ne sont pas convaincantes ou ont été réfutées. Un faisceau d'indices confirme bien cette hypothèse, qui est au moins aussi scientifiquement prouvée que l'existence des cycles de Milankovitch et ses répercussions sur le climat terrestre, et certainement plus que l'hypothèse de la comète qui a occis les dinosaures... Evidemment, les sceptiques tombent tous sur le poil d'Al Gore et de son tableau truqué où il fait coïncider les périodes de réchauffement post-glaciaires avec l'élévation du taux atmosphérique de CO2 - en réalité, il semble bien que dans la grande majorité des cas cette élévation de CO2 ait suivi le réchauffement, autrement dit en aurait été un effet plutôt qu'une cause... Comment ce bonhomme a pu avoir le Nobel avec un aussi mauvais petit documentaire me remplit de stupeur et de tremblements...

Par contre, en ce qui concerne les sous-entendus politiques et idéologiques...


(à suivre)

  

P.S. Je suis bien moins sûr actuellement de certains de mes commentaires, qui étaient à l'époque basés sur une connaissance insuffisante de certains arguments contraires, bien plus difficilement accessibles que ceux des "orthodoxes". Depuis, j'ai fait mes devoirs...

 

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24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 18:45

Donc, comme je le disais précédemment, il faut désormais s'abstenir de tout exotisme dans ses comportements et dans sa consommation. Plus de café, donc, ni de thé, ni - ça va de soi - de chocolat.

   

Sauf que si, bien sûr, comme l'admettent Walker et King eux-mêmes. Dans un post récents, les Econoclastes se penchent sur la question et donnent quelques exemples supplémentaires, comme celui des fleurs coupées ; ils parlent de roses du Kénya, mais je pense plus précisément à l'Equateur et à la Colombie dont je reviens, et qui sont de très gros exportateurs, juste derrière les Pays-Bas, producteur n° 1 (et qui - comme c'est bizarre - se révèle très adepte du protectionnisme communautaire en la matière). Pas besoin de chauffage là-bas, de simples serres en plastique (assez hideuses, il faut le dire) suffisent.

   

Les commentaires à ce post sont d'ailleurs intéressants :


- "L'achat local s'accompagne generalement du principe de l'"achat de saison" : pas de fraises ni de roses en hiver".

 

Non, surtout pas de fleurs, ou à l'extrême rigueur, des chrysanthèmes (pour ceux qui ne le savent pas, c'est chez nous une industrie extrêmement importante et lucrative, comme les sapins de Noël). Et d'ailleurs, si Dieu a créé la nuit, c'est pour que les braves gens dorment, pas pour qu'ils allument la lumière et rôtissent leur belle planète.

 

- "Le coût du local est facilement baissé quand on fait venir le producteur aux consommateurs. Des associations existent qui permettent de mettre à disposition des denrées locales sans dépenser l'essence de tous les consommateurs.
Pour donner un exemple, dans une de ces assos, j'achète des patates bio + locales pour 0,90€ le kilo.
Et donc avoir une attitude écologique c'est pas juste prendre sa voiture pour faire le tour des producteurs, c'est rencontrer les autres consommateurs pour trouver un moyen de consommer ensemble : ça peut être sympa de faire une petite rando à vélo (avec des sacoches) le WE pour aller voir le producteur avec ses voisin, ou d'aménager un garage en ville où le producteur viendrait apporter ses produits, et où les consommateurs pourraient venir à pied.
Et je suis aussi d'accord avec Jo, l'argument des roses de hollande (en même temps c'est con de faire pousser des trucs si c'est pas pour les bouffer) est bancal, si on dépense autant pour faire pousser des fleurs en hiver, c'est parce que les consommateurs veulent des roses en hiver. (Ils devraient attendre le printemps pour être romantiques)"

 

Oui, abaisser le coût du local en faisant venir le producteur au consommateur, ça s'appelle "un magasin". Et on peut y venir à pied, à cheval ou à vélo. Et pendant qu'il (le producteur) amène ses patates en ville et qu'il les vend, il ne peut pas produire. Il vaudrait mieux qu'il engage quelqu'un pour les vendre, ça s'appelle "un commerçant". Quant aux sacoches de vélo, elles ont intérêt à être profondes parce que nourrir une petite famille pendant la semaine, ça demande pas mal de denrées de base... Et, une fois de plus, évidemment, quid des effets d'échelle ? 200.000 cyclistes quittant la ville pour aller se ravitailler ; ils achèteront des pommes en Normandie, leur farine dans la Beauce et leur pinard dans le Beaujolais ? De bons mollets il leur faudra, pas vrai, Maître Yoda ? A noter qu'il existe aussi des "marchés", comme celui de la Place Dumon, ou celui de la Place du Châtelain, où on trouve des tas de produits frais, appétissants et tout. Chers. Très chers, même. Hors de prix, parfois, mais plus bio que ça, tu meurs : il faut savoir ce qu'on veut, tout de même !

D'autre part, c'est vrai, faire pousser des trucs pour rien, même pas pour les bouffer, c'est très con. Qui donc a besoin de fleurs ? C'est moche et ça se mange rarement. Offrez donc des légumes de saison à votre bien-aimé(e), d'ailleurs c'est à la mode ! Et avoir envie de roses en hiver, c'est encore plus con, et si les consommateurs en ont envie, eh ben tant pis pour eux, y'a qu'à pas leur en donner, là. N'ont qu'à attendre la saison du rut pour devenir romantiques, non ? Et si c'est tout de même moins cher en belle saison (parce que, même en été, sous nos latitudes, il faut chauffer les serres - d'ailleurs, l'étude initiale porte sur une année calendrier), ben tant pis, les Islandais pourront devenir une république bananière à défaut d'un paradis fiscal, mais nous, on devra manger nos racines.

 

Et interdiction formelle de posséder un réfrigérateur. On n'a pas inventé les conserves pour rien.

 

 

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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 20:49

Le 2 avril 1991, le Mont Pinatubo, situé à l'ouest de l'île de Luzon (Philippines), s'est réveillé d'un sommeil de plus de 400 ans, injectant une vingtaine de millions de tonnes de SO2 dans la stratosphère, provoquant ainsi la formation d'un aérosol d'acide sulfurique et d'eau - le même mélange qui, dû à la pollution dans les années '50 avait fait imaginer un refroidissement climatique sérieux, voire une nouvelle ère glaciaire pour les années à venir. Résultat : la température moyenne à la surface du globe avait diminué d'un demi-degré pendant quelques mois.

Retour à notre époque ; il n'est plus vraiment question d'une glaciation toute proche, il s'agirait peut-être d'un sacré réchauffement qui a déjà commencé et qui va certainement continuer. Jusqu'où ? Grande question, grosses empoignades, mais je suppose que vous êtes au courant.

Le 4e rapport du GIEC est sorti en 2007, et je ne nie pas que c'est un groupe de scientifiques qui rendent des comptes à leur gouvernement. Les luttes d'influence y sont très dures, et les documents publiés sont discutés jusque dans les virgules. Documents hautements politiques, mais de science incontestable, donc avec des points de vue contrastés.

Or, que constate-t-on depuis près d'un an et demi ? Rien. Tout est remis à demain. On attend l'agonie de Kyoto en se disputant comme des chiffonniers pour garder ses avantages et ses passe-droits, on ne taxe toujours pas le kérosène (ni les transports en général), et la taxe sur les billets d'avion inventée par un gouvernement belge aux abois (et pour de pures raisons budgétaires) a été immédiatement renvoyée dans les ténèbres extérieures dès qu'on a compris que ça coûterait des milliers d'emplois. Et la maison brûle, dit-on.

Serais-je devenu un militant catastrophiste ? Bien loin de là, mais je suis persuadé que des pseudo-réponses du genre "portez un pull-over",  "débranchez vos veilleuses" ou "achetez vos légumes chez le verdurier du coin" sont des leurres, et dangereux avec ça. La réponse se trouvera dans la technologie, et non dans une attitude de frugalité imposée (*). Prométhée n'est pas très populaire au royaume écolo, où l'on rejoint un certain fonds de commerce "Vallée de larmes"...

Alors, quid de la géo-ingéniérie ? Autrement dit, faire comme ledit Pinatubo, ou mieux encore, le Tambora qui, en 1815, plongea la Terre entière dans une année sans été. Il suffirait d'injecter du dioxyde de soufre, SO2, dans la stratosphère, et voilà, c'est dans la poche, in ze pocket pour les parfaits bilingues. Après tout notre petite humanité rejette déjà 55 millions de tonnes de SO2 dans l'atmosphère chaque année (ce qui par parenthèse causerait la mort d'un demi-million de personnes) en plus des 8 milliards de tonnes de CO2, alors ne serait-il pas plus malin de balancer ce SO2 un peu plus haut ? En fait, il semblerait qu'on puisse, dans l'état actuel des choses, se contenter de moins de 2 millions de tonnes, une paille, quoi. Qu'est-ce qu'on attend ?

Ben, on attend d'avoir une meilleure appréciation de la chose. Quand on met cet aérosol à la moulinette des modèles climatiques, on trouve bien une refroidissement, mais pour ce qui est des régimes de vent ou de pluie, on n'y voit (encore) goutte. Par contre, l'acide sulfurique dans la stratosphère, ça pourrait faire tomber des pluies acides, le cauchemar des années '70. Mais peut-être pas, ou pas beaucoup. Mais peut-être à des endoits jusqu'à présent préservés. Ou peut-être pas. Et puis, l'aérosol pourrait catalyser la destruction de l'ozone ; un peu, beaucoup ou pas du tout...

Il existe d'autres projets de géo-ingéniérie, de l'eutrophisation des océans à la multiplication des nuages en passant par l'envoi dans l'espace d'un nuage de milliards de miroirs minuscules...

Certes, le risque existe de se dire - si ça marche - que tout est réglé et qu'on peut donc en rester au business as usual (en faisant fi des arguments imbéciles du genre "mauvaises habitudes") ; je n'y crois pas, car ce n'est qu'un palliatif, les hydrocarbures finiront tout de même par s'épuiser un jour, et il y a tellement à gagner à passer à de nouvelles technologies... Et si les rejets de CO2 augmentent inexorablement, il faudra injecter des quantités toujours croissantes de SO2 et nous finirons par un run-away system., un système qui s'emballe, même un politicien peut comprendre ça (**) .

Ça vaudrait tout de même la peine d'essayer...


(*) sobriété n'est pas frugalité
(**) désolé pour cette poujadisterie un peu idiote, mais j'ai des excuses...

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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 10:32
Vous savez - comme tous les Britanniques le savent aussi - que pour sauver la Planète, il faut n'utiliser que des langes lavables. Ça fait partie du credo écolo assez typique à la Grande-Bretagne, type végétalisme, droits des animaux etc. Et toujours la fameuse devise "On n'est pas sur Terre pour rigoler", les langes c'est sale, ça pue, mais c'est la vie, il faut la prendre à pleines mains.

Jusqu'au jour où quelqu'un décide - je ne sais pourquoi ni comment - de quantifier ces avantages incontestables et de conduire une étude. Gordon Brown devait être trop occupé pour veiller à ce qu'on suive les ordres, comme l'avait fait Nicholas Stern.

Résultat : sur 2 ans 1/2, des couches jetables sont responsables d'un rejet de 550 kg de CO2 ; pour des langes séchés à l'air libre, lavés à moins de 60°C et non renouvelés, 570 kg ; et pour des langes lavés à 90° et séchés au séchoir, 993 kg.

Le plus beau reste à venir. Terrifié par les résultats de cette étude, le gouvernement prescrit à ses fonctionnaires (y compris ceux qui sont chargés de l'information) de s'asseoir sur le dossier, voire d'adopter une attitude "défensive" envers les conclusions de l'étude. En clair, rétention d'information et présomption de falsification généralisée. C'est grave, Doc ?

C'est très grave. Il est donc admissible de colporter officiellement un mythe "vert". On s'en souviendra, à l'occasion.

L'article du Times Online se trouve ici. Bonne lecture !
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