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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 08:00

C'était dans Le Monde et dans toute la Presse belge, d'ailleurs, mais pas nécessairement avec le même titre, affreux cliché du genre avions cloués au sol. Passons.
En fait, ça venait du
Guardian, bon bastion du Labour fréquentable, mais l'article de ce journal était très différent de ses homologues continentaux *.

Reprenons
l'article du Monde :
"En une petite journée, 67 000 suppressions d'emploi ont été annoncées entre les Etats-Unis et l'Europe" lit-on d'emblée. Mais plus loin, on s'aperçoit qu'il s'agit de firmes US et UE qui vont licencier dans le monde (Caterpillar, Pfizer, Sprint, ING, Philips, Corus...).

Premier point :  le titre est faux. On sait bien que les annonces de suppression de postes sont une entrée en matière pour négocier avec les syndicats, et Caterpillar n'est pas Wal Mart.

Deuxièmement : il n'y a évidemment pas 67.000 lettres de licenciement qui sont parties lundi ; il va y avoir des plans sociaux, des ajustements, le tout dans les semaines et les mois qui viennent, et le chiffre va certainement évoluer - éventuellement à la hausse, mais j'en serais étonné.

Troisièmement : on estime à 10.000 la destructions d'emplois quotidienne en France (voir
Cahuc et Zylberberg) ; simplement, il s'en crée autant en moyenne - voir Schumpeter qui avait eu l'intuition de ce phénomène de "destruction créatrice" dès 1934. Il se fait que plusieurs très grosses sociétés mondiales ont annoncé ces ajustements le même jour, peut-être par hasard, peut-être pas, ce qui a permis de faire marcher le signal d'alarme des gémissements, comme à l'heure de la cloche à Wall Street.Mais ce même lundi, il y a sans doute eu de très nombreuses faillites dans le monde, faillites anonymes et pas médiatisées, et il y a eu de nombreuses créations d'entreprises - sans doute un peu moins, après tout, il n'est pas question de nier l'existence d'une récession qui s'étend. Mais il est question de s'étonner d'un tel unanimisme pour ne publier que les prévisions les plus catastrophistes et de ne pas souligner quelques paradoxes : assurément, la Belgique commence sa récession, mais l'année 2008 a été une année record en termes d'immatriculations de voitures neuves, les achats de fin d'année et de soldes de janvier ont été très satisfaisants tout comme a été considérable la fréquentation du Salon de l'Auto.

Mais voilà, j'ai connu ces époques où la Bourse réagissait systématiquement de la même manière à n'importe quelle nouvelle, bonne ou mauvaise ; quand elle voit la vie en rose, les licenciements augurent d'une baisse des charges et d'une baisse des salaires. Quand elle broie du noir, les licenciements sont la preuve que tout va mal. Maintenant, les journalistes suivent le même chemin. L'air du temps, sans doute...



* Bien que son titre soit encore plus trompeur : Global recession costs 80,000 jobs a day

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24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 18:45

Donc, comme je le disais précédemment, il faut désormais s'abstenir de tout exotisme dans ses comportements et dans sa consommation. Plus de café, donc, ni de thé, ni - ça va de soi - de chocolat.

   

Sauf que si, bien sûr, comme l'admettent Walker et King eux-mêmes. Dans un post récents, les Econoclastes se penchent sur la question et donnent quelques exemples supplémentaires, comme celui des fleurs coupées ; ils parlent de roses du Kénya, mais je pense plus précisément à l'Equateur et à la Colombie dont je reviens, et qui sont de très gros exportateurs, juste derrière les Pays-Bas, producteur n° 1 (et qui - comme c'est bizarre - se révèle très adepte du protectionnisme communautaire en la matière). Pas besoin de chauffage là-bas, de simples serres en plastique (assez hideuses, il faut le dire) suffisent.

   

Les commentaires à ce post sont d'ailleurs intéressants :


- "L'achat local s'accompagne generalement du principe de l'"achat de saison" : pas de fraises ni de roses en hiver".

 

Non, surtout pas de fleurs, ou à l'extrême rigueur, des chrysanthèmes (pour ceux qui ne le savent pas, c'est chez nous une industrie extrêmement importante et lucrative, comme les sapins de Noël). Et d'ailleurs, si Dieu a créé la nuit, c'est pour que les braves gens dorment, pas pour qu'ils allument la lumière et rôtissent leur belle planète.

 

- "Le coût du local est facilement baissé quand on fait venir le producteur aux consommateurs. Des associations existent qui permettent de mettre à disposition des denrées locales sans dépenser l'essence de tous les consommateurs.
Pour donner un exemple, dans une de ces assos, j'achète des patates bio + locales pour 0,90€ le kilo.
Et donc avoir une attitude écologique c'est pas juste prendre sa voiture pour faire le tour des producteurs, c'est rencontrer les autres consommateurs pour trouver un moyen de consommer ensemble : ça peut être sympa de faire une petite rando à vélo (avec des sacoches) le WE pour aller voir le producteur avec ses voisin, ou d'aménager un garage en ville où le producteur viendrait apporter ses produits, et où les consommateurs pourraient venir à pied.
Et je suis aussi d'accord avec Jo, l'argument des roses de hollande (en même temps c'est con de faire pousser des trucs si c'est pas pour les bouffer) est bancal, si on dépense autant pour faire pousser des fleurs en hiver, c'est parce que les consommateurs veulent des roses en hiver. (Ils devraient attendre le printemps pour être romantiques)"

 

Oui, abaisser le coût du local en faisant venir le producteur au consommateur, ça s'appelle "un magasin". Et on peut y venir à pied, à cheval ou à vélo. Et pendant qu'il (le producteur) amène ses patates en ville et qu'il les vend, il ne peut pas produire. Il vaudrait mieux qu'il engage quelqu'un pour les vendre, ça s'appelle "un commerçant". Quant aux sacoches de vélo, elles ont intérêt à être profondes parce que nourrir une petite famille pendant la semaine, ça demande pas mal de denrées de base... Et, une fois de plus, évidemment, quid des effets d'échelle ? 200.000 cyclistes quittant la ville pour aller se ravitailler ; ils achèteront des pommes en Normandie, leur farine dans la Beauce et leur pinard dans le Beaujolais ? De bons mollets il leur faudra, pas vrai, Maître Yoda ? A noter qu'il existe aussi des "marchés", comme celui de la Place Dumon, ou celui de la Place du Châtelain, où on trouve des tas de produits frais, appétissants et tout. Chers. Très chers, même. Hors de prix, parfois, mais plus bio que ça, tu meurs : il faut savoir ce qu'on veut, tout de même !

D'autre part, c'est vrai, faire pousser des trucs pour rien, même pas pour les bouffer, c'est très con. Qui donc a besoin de fleurs ? C'est moche et ça se mange rarement. Offrez donc des légumes de saison à votre bien-aimé(e), d'ailleurs c'est à la mode ! Et avoir envie de roses en hiver, c'est encore plus con, et si les consommateurs en ont envie, eh ben tant pis pour eux, y'a qu'à pas leur en donner, là. N'ont qu'à attendre la saison du rut pour devenir romantiques, non ? Et si c'est tout de même moins cher en belle saison (parce que, même en été, sous nos latitudes, il faut chauffer les serres - d'ailleurs, l'étude initiale porte sur une année calendrier), ben tant pis, les Islandais pourront devenir une république bananière à défaut d'un paradis fiscal, mais nous, on devra manger nos racines.

 

Et interdiction formelle de posséder un réfrigérateur. On n'a pas inventé les conserves pour rien.

 

 

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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 07:00

Le mot est à la mode, on n'entend plus que lui. Régulation aussi, ça va sans dire.

Et pourtant... Lorsque les Nordiques sont entrés au Conseil de l'UE, ils avaient le même mot - transparence - à la bouche. On allait diffuser le maximum de comptes-rendus, tout rendre public, convoquer le Net, la radio et la TV. Fort bien ; mais si vous êtes assez naïf pour croire qu'en politique on peut se passer des petits arrangements entre amis, c'est que vous croyez encore à Saint-Nicolas. Et je ne parle évidemment pas des arrangements de coquins et de copains, ou des malversations à la Charleroi, non, point du tout, simplement l'évidence qu'il faut toujours composer avec l'adversaire ou le partenaire. Un pur, par contre, considère (comme en '68) que les compromis sont des compromissions, voyez Jean-Marc Rouillan qui revendique ses assassinats (à ce sujet, on ne peut que se féliciter que ce dinosaure ait été sorti de son Jurassic Park, non qu'il puisse changer d'avis - sa cervelle est restée au Mésozoïque - mais pour savoir si le grand parti anti-capitaliste dont rêvent le facteur joufflu et, c'est triste à dire, Daniel Cohn-Bendit va faire figurer un ou des assassins parmi ses membres fondateurs - PS on l'y a refourré, dans son Jurassic Park. Je le regrette sincèrement. PS : on a refourré Rouillan au placard pour des motifs un peu byzantins et pas très glorieux pour la justice française. Pourquoi pas rétablir la peine de mort, tant qu'on y est ? Fin du PS.
Alors, dans le panoptique, comment régler ces petits renvois d'ascenseur ou partages d'influence ? Ben, à table, tout simplement, dans les magnifiques salons du 80 pour les Grands (ministres, etc), au restau ou à la cafétéria - voire au bar du 50 - pour les moins haut gradés.

Exigeons des micros dans tous les lieux publics !

Dan Ariely rappelait dans
un livre bien amusant, que les autorités fédérales américaines avaient en 1993 contraint les sociétés du cru à publier les salaires et avantages de leur top management, pour mettre le holà à l'invraisemblable spirale haussière : si en 1976, le CEO moyen gagnait 36 fois le salaire d'un employé moyen, on en était en 1993 à un coefficient de 131. Et que pensez-vous qu'il advint ? Eh oui, lesdits CEO se mirent à exiger nettement plus que leurs homologues afin de ne pas passer pour des paltoquets. En 2007, le coefficient est passé à 369, transparence oblige. Et Ariely de rappeler le mot de H.L. Mencken : "chaque homme n'est satisfait de son salaire que s'il gagne plus que le mari de la soeur de sa femme" - son beauf, quoi.

Pierre-Noël Giraud publie dans Le Monde un petit article très cynique, très jouissif et très exact (bien éloigné du pompeux article du pesant Henri Weber), où il faisait remarquer l'inéquitabilité absolue du marché financier (ou plus exactement de la finance de marché). Alors, la transparence ou la réglementation... On peut aussi objecter que si les spécialistes les plus pointus des banques et des institutions financières, habitués à évaluer les risques et manipuler des milliards, si ces gens-là n'ont pas bien mesuré leurs mises, alors que vont faire quelques fonctionnaires bureaucrates, même de haut rang, même très compétents ? Ah oui, les
tradeurs n'ont agi que par cupidité, voilà qui explique tout ! Enfin, qui n'explique rien : d'abord, c'est normal qu'ils cherchent leur intérêt, et leur intérêt n'est certainement pas un titre qui dévisse de 80%... Quant à la réglementation, ayons tout de même à l'esprit les réflexions de Tyler Cowen : Too Few Regulations ? No, Just Ineffective Ones.

Cela dit, je me réjouis de voir que des économistes distingués avouent
ne rien comprendre à la crise actuelle. Mais peut-être voient-ils trop l'homo economicus, peut-être lisent-ils trop Tim Harford et pas assez Dan Ariely...

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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 21:01
Impossible de faire l'impasse sur le joyeux point de vue des Econoclastes ! Tout ce que vous avez voulu savoir du catéchisme courant !
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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 15:25

...surtout évidemment quand il s'agit de la TIPP flottante.
Vous savez sans doute que la TIPP est un droit d'accise sur les produits pétroliers (en gros), et que comme toute taxe, elle est particulièrement mal vue par les automobilistes (c'est-à-dire tout le monde) et surtout des transporteurs, ce qui entraîne toute une série d'exemptions et de traitements discriminatoires et variés. Récemment, un des ministres de l'OPEP faisait plaisamment remarquer que le pétrole rapportait plus aux pays consommateurs (par le biais des taxes comme la TIPP et la TVA) qu'aux pays producteurs ; cela me semble un peu excessif (je n'ai pas eu le courage de vérifier, je le ferai sans doute un jour moins estival), mais en gros ce n'est pas absurde.

Evidemment, en ce qui concerne cette TIPP, deux des spécialistes en fourrage de doigt dans l'oeil, à savoir l'UFC et le PS (français ! français, je précise) sont de chauds partisans de la TIPP flottante, c'est-à-dire une TIPP qui diminue lorsque le prix du pétrole augmente et vice-versa. Ils sont aussi de chauds partisans du protocole de Kyoto, mais une fois de plus, pas au détriment de leurs lecteurs ni de leurs électeurs. Or, le grand avantage d'une taxe across the board, c'est qu'elle garde une certaine "vérité" des prix ; mais on sait que le PS n'a jamais pu piffer le marché, c'est dans ses tripes, et quant à l'UFC, elle pioche où elle peut, une fois vaguement libérale, les autres fois très dirigiste. Les exemptions, dérogations et modulations externalisent les coûts, ce qui est anathème autant aux économistes classiques qu'à la gauche, classique elle aussi.

Mais bon dieu, s'il faut réduire la consommation globale et individuelle de pétrole, c'est tout de même un comble d'en réduire le fameux prix à la pompe ! On va me reprocher de radoter et de me répéter, mais c'est tout de même invraisemblable d'entendre le prêchi-prêcha "Sauvons la planète, mais laissons rouler les consommateurs", parce que, c'est bien connu, chacun a toujours une bonne raison pour (heureusement, on entend parfois une petite musique discordante). Et on vient d'apprendre par l'
UFIP qu'en un an la consommation de carburant en France a diminué de 10%, du jamais vu ! Ce qui montre que, paradoxalement, l'élasticité est plus élevée en France qu'aux USA, où l'augmentation du prix de l'essence a été d'environ 400%. Alors, avec les écolos, le PS et l'UFC, tous en choeur : qu'on augmente encore les prix ! (le silence seul lui répondit).

Et voici une autre belle histoire qui finit en eau de boudin, elle aussi : les éco-bonus à la française. Je crois me souvenir que c'est Borloo qui avait trouvé le truc : les voitures émettant peu de CO2 recevront une prime à l'achat, celles qui en rejettent beaucoup subiront une taxe. Or, les gens adorent "recevoir", il suffit de mettre "GRATUIT" sur une annonce pour que ça marche, tous les gens de la com savent ça. Donc, à l'idée de recevoir un chèque (façon de parler), le bon acheteur a diminué sa classe de bagnole, et après bien peu de temps, Bercy a réagi en voyant que ça lui coûtait tout de même très cher. Stop. Probablement, on va faire évoluer le système vers une taxation classique, proportionnelle au rejet de CO2. Inutile de dire que tout l'aspect pédagogique du bidule est perdu, ce ne sera plus qu'une taxe comme il y en a tellement, et elle sera bientôt intégrée et digérée. Ou alors, la bonne aubaine pour renouveler sa bagnole.

Une taxe de plus, ah oui, signez là, merci.
Voici les clefs de votre voiture...

P.S. Eh bien, je reconnais m'être trompé. Il y a eu la "prime à la casse", qui a bien marché en France comme en Allemagne, et la Belgique a instauré une prime à l'achat - tous les systèmes se valant plus ou moins, et on espère que les Etats n'arrêteront pas trop brutalement une mesure qui leur coûte cher. Seulement voilà, il s'agit toujours d'incitants à l'achat de voitures neuves, ce qui est une manière de relancer l'économie en période de crise ; ça se payera sans doute demain en termes d'inflation, mais faut c'qui faut pour en sortir. Et ainsi, on fait d'une pierre deux coups, je ne vais pas faire le dégoûté.

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9 juin 2008 1 09 /06 /juin /2008 10:39

Entendu ce midi sur la RTBF Michaël Reul, secrétaire général de l'UPTR (transports routiers), alors que les camions et les camionneurs grondent dans toute l'Europe. Que réclament-ils, lui et son syndicat ? De baisser les accises sur le gazole ? De diminuer la TVA sur le gazole ? De construire de nouvelles raffineries de gazole ? (suspense insoutenable...)

Vous n'y êtes pas du tout : ils demandent qu'on permette aux transporteurs routiers de répercuter la hausse du coût du gazole sur le prix de leurs prestations...

On croit rêver : ainsi donc, ils ne peuvent pas le faire ? Il y a des blocages qui interdisent la transparence des prix ? Et cependant j'imagine mal qu'il raconte des plaisanteries, ce monsieur ! Il me semblait parler d'évidence.

Nous avons donc d'une part un discours sur l'environnement, le peak oil, le développement durable, etc., et d'autre part une pratique de subsidier le pétrole - plus ou moins et de façon détournée. Voilà un syndicat qui n'a pas la démagogie à la bouche et qui parle vrai : si ça coûte plus cher, il faut payer plus cher. Les externalités doivent être prises en compte. Put your money where your mouth is, comme je le rappelais tout récemment. Ouf, il y a tout de même espoir...

Mais pas trop d'espoir en ce qui concerne le leitmotive des spéculateurs. Cette hantise conspirationnelle se retrouve partout, toujours, rappelons avec Geert Noels la diabolisation de George Soros qui avait spéculé contre la livre sterling et le franc belge en 92-93. Lui avait simplement vu que l'orage arrivait et il avait parié dessus ; il est arrivé, mais il y était pour bien peu (comme le dit bien GN, Soros a versé la dernière goutte, mais ce sont les autres qui avaient rempli le vase). Pour un spéculateur actif, trois mois sont bien longs ; un investisseur a un horizon qui se trouve à des années ; mais tous deux espèrent faire une bonne affaire, évidemment ! Et on "oublie" presque toujours que la spéculation s'exerce tout autant à la baisse qu'à la hausse. Ah, évidemment, à en croire les acteurs pétroliers, que ce soit le secrétaire général de l'OPEP ou le Président de la Shell, eux sont du côté des anges ; mais on pourrait peut-être prendre leurs propos avec un grain de sel, ou de sable. Pas du tout, la Presse répercute, même si d'évidence il y a un marché, certes très peu élastique, certes très étroit, mais un marché avec des vendeurs et des acheteurs. De quoi ? Pas seulement de brut, bien sûr, mais de produits hautement élaborés. Que choisir part en guerre contre le gazole  à 1,40 € mais oublie commodément de rappeler qu'à longueur d'années il vantait les motorisations Diesel : en 2007 les immatriculations neuves en Diesel approchaient les 80%. Normal que le raffinage ne suive pas, d'autant que toute nouvelle raffinerie (ou extension de...) amène des manifs, des comités d'antis, des saccages de Préfectures, des blocages de route etc. Un NIMBY de plus.*

Quant à l'alimentaire, croire à une
pression spéculative
autrement qu'à la marge relève du doux délire ; je remarque par ailleurs que les producteurs manifestent contre l'effondrement du prix du lait et du sucre. Bizarre.

Et, dernière remarque : le bon spéculateur, c'est celui qui va contre la tendance et qui a raison de le faire. Etre moutonnier, c'est peut-être faire du trading, pas de la spéculation.

* Depuis ce post, Alexandre Delaigue a écrit un petit (enfin, pas si petit que ça !)
article sur le sujet. A lire, à lire !

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29 mai 2008 4 29 /05 /mai /2008 07:00

(oui, je la remets, elle me fait marrer)

Donc, il paraît que la France est "en colère" (les journalistes adorent cette expression), ça se voit aux réactions musclées des pêcheurs, des routiers, des agriculteurs, bientôt des taxis et des piétons. Tout le monde râle : l'essence est hors de prix, le diesel, pareil, vous avez vu le prix des spaghetti et de la baguette ? Une honte !

Et puis, l'embrasseuse de Bovus se présente devant les Sénateurs l'oeil en berne et la queue entre les jambes : on n'a pas assez de quotas-CO2, sans doute que quelqu'un a mal fait les calculs, mais c'est bien embêtant, pasque vous savez Arcelor-Mittal et Georgia Pacific risquent d'aller ailleurs... Et le Sénat reste de marbre. Pas question d'introduire une taxe carbone par le biais d'EDF (manquerait plus que ça, avec de l'électricité en grande majorité d'origine nucléaire !). Quant à la gauche, elle est unanime à ne pas vouloir répercuter une "taxe carbone" sur les utilisateurs ; tiens, mais je croyais que cette gauche était favorable aux internalisations ? Pas dans ce cas, sans doute...

D'ailleurs, le Sénat critique "Bruxelles" : il faut taxer les émissions automobiles de CO2 selon la manière française, pas suivre le point de vue des Allemands. Et, ô divine surprise, chaque méthode favorise respectivement les modèles automobiles français et allemands !

Kyoto, c'est bien. On est tous pour. C'est-à-dire, on est tous pour que les autres l'appliquent. Nous, on a de bonnes raisons d'en être exemptés. C'est vrai que pour les pêcheurs, c'est un drame personnel - il y a déjà une prime au déchirage, il faudra trouver mieux, sans doute, mais on n'y échappera pas. Est-ce que Borloo et NKM poussent des cris d'horreur quand Avia achète 25 Airbus et Gulf Air, 35 ? On est toujours vertueux pour les autres, mais quand il faut, comme disent les Anglo-saxons put your money where your mouth is, alors, évidemment, plus personne, enfin si : des barrages routiers, des opérations escargot, des blocages de raffineries (ah ça, voilà qui va faire chuter le prix du diesel...). Et on ne voit pas beaucoup de monde de chez Greenpeace ou de militants écolos dans ces manifestations festives ; pourtant, ils auraient là un auditoire de choix pour faire valoir leurs thèses, non ?

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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 11:32

Un petit coup de chapeau à ces pages roses qui ont enchanté mon enfance, les "Locutions latines et etrangères" de belle mémoire ; j'ignore comment je prononçais dans ma tête tous ces eppur si muove et autres Quos ego !, mais ce devait être de la même manière que le non moins célèbre è pericoloso sporgersi qui évoquait alors les express filant dans le brouillard vers des destinations mythiques et lointaines.

Donc, ayant ce matin la muse philosophique, j'entendis à la radio un quelconque personnage du monde politique ou syndical reprendre à son compte la fameuse idée du "partage du travail" ; on revenait au RTT de la charmante Mlle Delors, la fille à papa, celle qui ferait passer Anne-Marie Lizin pour l'archange de la tolérance. On nageait dès lors en plein yaka, sauf que l'actualité cruelle relate le combat de ces travailleurs français (et belges, mais oui) qui ont un CDI en poche, mais pas d'autres papiers. Ils cotisent pour leur retraite, ils paient des impôts, leurs charges sociales, tout ça, mais ils n'ont droit à rien.  Ah, j'oubliais : c'est pas les bureaucrates de Trublion Ier qui doivent définir quels sont les travaux et métiers accessibles aux élus de "l'immigration choisie" ? C'est l'Etat qui recrute, pas les chefs d'entreprise, bien sûr... J'ai la mémoire qui flanche.

Elle flanche, mais tout de même pas au point d'oublier que si on veut vraiment "partager le gâteau", alors, les étrangers, RAUS ! Il faut tout de même être logique, que diable, que les zélateurs du partage s'inscrivent chez Le Pen. Ou alors, qu'ils perdent leurs illusions sur "un gâteau à partager" ; ce n'est pas comme ça que ça marche. La rengaine malthusienne qui interdit aux retraités les joies du travail rémunéré s'applique tout autant à tous ces étrangers qui viennent manger notre pain ; malheureusement, la petite fabulette de Fernand Raynaud n'a pas été prise au sérieux, et pourtant, ils sont légion les immigrés qui cuisent notre pain et nous le servent. On voit toujours les acteurs économiques - y compris les immigrés plus ou moins pourvus de papiers - comme des assistés, comme des cost centers, jamais comme des créateurs de richesse. Et pourtant, eux aussi ils créent, ils consomment, ils produisent - certes dans des zones pas toujours très claires, mais une société, c'est ça aussi !

Une loi de rénovation économique est en gestation chez nos voisins français - l'une de ses innovations est la possibilité pour les retraités de se mettre à leur compte sans autre prélèvement que sur les bénéfices éventuels. Si ce gouvernement à la ramasse fait passer une pareille mesure, alors il n'aura pas vécu pour rien, mais j'attends de voir, et surtout j'attends de connaître les raisons qui feront sans nul doute défiler dans la rue des bataillons d'opposants à la mesure.

Ah oui, on parlait de logique malthusienne, à rapprocher de la "logique comptable" dénoncée par les lycéens français (pas forcément à tort, un comptable n'étant pas le mieux placé pour faire un business plan). Le problème, c'est qu'ils sont eux-mêmes victimes de la même logique en exigeant plus de sous pour l'enseignment - et il faut reconnaître qu'en France aussi il est en crise aiguë. Nous, dieu merci, ça va très bien, on a le décret Arena, qui fait aussi bien et aussi fort que le fameux "plan Rosetta" de notre dame de Lorette.

NB : c'est le kanji "bu", non. Mi oppongo ! clama Fantozzi.

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 07:00
  

Evidemment, avec les hausses de prix de l'alimentaire, on a droit à tous les clichés et lieux communs habituels qui s'épanchent et débordent en flots continus.

"Il n'y a plus de morale, un trader fou peut faire mourir de faim des millions de malheureux !". Je ne garantis pas le verbatim, mais j'ai entendu ça et plutôt deux fois qu'une. Quand ce n'était pas ça, c'était le biocarburant (ou agrocarburant - je préfère le dernier terme, on met du bio partout).

Depuis que la Presse a découvert Kerviel, elle se repaît de ces traders qui avaient déserté les salles de rédaction depuis pas mal de temps (si, si, rappelez-vous, les golden boys et Leeson ! Ah, ça ne nous rajeunit pas, certes...), depuis lors, donc, elle nous les sert bien au chaud, gras et dodus et responsables de tout. Pour tout dire, ils devraient plutôt faire appel à des économistes, car la spéculation sur les Commodities n'a pas grand'chose à voir avec la spéculation sur les valeurs boursières classiques. Pour faire bref, on travaille en short / long - ou en call/put
  - par des options, des achats à découvert ou d'autres merveilles financières (on a vu qu'elles pouvaient mordre). Il y a des sites très complets d'options aux USA, spécifiquement, comme le CFTC
, qui affiche les futures des commodities sur différents marchés, et le but de ces futures était de se prémunir contre des mouvements de hausse ou de baisse trop brusques.

Mais ces marchés ont peu à voir dans la formation des prix : ils reflètent les cours, présents (par un tracker, p.ex.) ou futurs (par une option p.ex.). Ceux qui spéculent réellement sont les acteurs directs, et c'est vieux comme l'agriculture - une raison pour laquelle a peu près tous les pays se sont dotés d'offices céréaliers (dont on peut par ailleurs douter souvent de l'efficacité, mais ce sera pour une autre discussion). S'agissant du pétrole, les transactions s'effectuent principalement sur le NYMEX et l'IPE, et Robert Mabro a pu dire : "l'OPEP fixe le prix avant la virgule et les traders s'occupent des décimales"... (ce n'est plus tout à fait vrai !).


Maintenant, l'autre coupable tout trouvé, c'est les agrocarburants. Dans l'état actuel des choses, je ne suis pas convaincu de leur utilité ni même de leur  innocuité ; mais je me refuse à gémir avec les éditorialistes tant qu'on n'aura pas quelques études bien faites et démontrant la chose. Tout ce qu'on a pour l'instant, c'est un Ziegler hystérique (comm d'hab') hurlant au génocide, ou un Lula (du groupe de Cairns) assurant qu'il n'y a aucun problème hors les subventions des pays riches. Pour le reste, rien, nada, zilch. J'observe tout de même qu'il y a des émeutes de la faim pour du riz, qui, à ma connaissance, n'est pas encore utilisé pour remplir le réservoir des bagnoles...

Mais bien sûr dans la vision doloriste habituelle on ne peut pas accepter que les pays pauvres sont de moins en moins pauvres, et que donc ils consomment de plus en plus. La Chine ? Ils nous noient sous les produits camelotés et à vil prix, ils nous piquent nos emplois, ils ethnocident le Tibet, ils vont nous voler nos médailles d'or aux JO, et on peut continuer comme ça. Mais aussi, ils achètent, figurez-vous, et beaucoup ! Même l'Afrique, pourtant mal partie comme disait papa Dumont, à part quelques gros abcès de fixation, elle commence à s'en sortir pas mal et elle a plus d'avenir - ou de potentiel - que la Chine ; mais il est vrai aussi que ce sont ces meuchants Chinois qui sont un peu à la base du développement actuel en Afrique...

Rasoir d'Occam : a priori Lula a raison - mais peut-être pas à 100%...

P.S. Juste après avoir publié ceci, je prends connaissance d'un
entretien de Pierre Terzian dans le Monde, à propos précisément du pétrole et de son prix. A lire !
P.P.S. Trouvé chez les Econoclastes une
référence particulièrement intéressante.

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7 mars 2008 5 07 /03 /mars /2008 10:38

undefinedIntéressante note de lecture de SM dans   Econoclaste : La société de défiance, essai par deux économistes selon lesquels la société française se caractérise par un mélange détonant (ou plutôt, étouffant) de corporatisme et d'étatisme, entraînant une méfiance généralisée, envers les institutions autant que les individus.
Je ne suis pas convaincu que c'est d'économie qu'il s'agit, ce serait plutôt de la sociologie, mais c'est passionnant. Et c'est gratuit...


Un silence assourdissant... Il y a quelques années - voire décennies - la phrase était neuve et avait son charme. Depuis, on l'entend plusieurs fois par jour à la radio et on la lit dans un article sur trois de chaque journal. SUFFIT !


Le plus petit dénominateur commun... Mais non, mon gros bêta, le plus GRAND dénominateur commun qu'il faut dire ! C'est assez bien assez petit comme ça ! PGCD et PPCM, ça vous dit quelque chose, Monsieur le journaliste ? Le plus grand est en fait plus petit, et le plus petit est en fait plus grand. Et ce qui serait un plus petit dénominateur commun, c'est... 1, c'est-à-dire rien. Mais évidemment, pour ça, il faut se souvenir de quelques rudiments d'arithmétique.


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