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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 08:00

On donnait depuis pas mal de temps le genre western en déclin, voire en coma dépassé. Il y eut bien, il y a une quinzaine d'années, le succès surprenant de Dances With Wolves, film parfaitement ridicule dont on se demande comment il suscita pareil engouement ; Kevin Costner ne tarda d'ailleurs pas à voir son mythe dégonflé avec The Postman, chef-d'oeuvre de kitsch amphigourique. On parla de reprise avec le remake du célèbre 3:10 To Yuma, assez controversé (je ne l'ai pas vu), mais c'est surtout le très remarquable Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford qui remettait d'emblée un certain type de western sur ses jambes. Il reprenait une fois de plus l'habituel schéma de détournement (JJ était plus une victime qu'un monstre, il avait des problèmes de santé, sa bande n'était que des minables, etc.), pas du tout dans un but de démystification toujours un peu vain et niais, mais bien pour donner une réelle épaisseur à une tragédie banale, dont Robert Ford le couard était sans doute la figure principale.

Tout différent est Appaloosa, véritable western de la ligne claire ; ici, on a toujours une tragédie (le destin s'acharne, l'anangke : on connaît la fin avant de commencer, c'est le déroulement qui importe), mais une tragédie toujours au soleil, sans lieu sombre, avec des personnages archétypaux, les scènes obligées, quasiment sans surprise (une attaque de train, une poursuite infernale, une femme-otage, une traîtrise, un duel...), un décor d'une fidélité et d'une historicité extraordinaire, à croire qu'il s'agit ici d'une parodie de western-spaghetti. Ou du moins, il en serait ainsi s'il n'y avait quelques retournements complets de situation (Bragg est copain du Président ! Fallait oser...).

A la différence d'Assassination..., il n'y a pas de Photoshoppage apparent dans Appaloosa, les paysages sont magnifiques et ensoleillés, les couleurs semblent réelles et la 8-gauge de Viggo Mortensen toujours chargée. J'ai bien cherché, mais je n'ai souvenir d'aucune fausse note dans le film, qui n'a rigoureusement rien à voir avec l'épure magnifique qu'est A History of Violence quoi qu'en aient dit certains critiques - il ne suffit pas que le même acteur apparaisse dans deux films pour les mettre en rapport.

Dix jours après son lancement à Bruxelles, il ne passait plus que dans une petite salle de l'UGC de Brouckère. Il dure 115 minutes, autant de minutes de plaisir, allez le voir avant qu'il ne disparaisse complètement.

N.B. Sidney Furie a réalisé en 1966 The Appaloosa, une histoire assez différente mais bien classique, avec bandits mexicains obligatoires ; le titre de ce film se référait à une race de chevaux (les appaloosas) alors qu'ici il s'agit d'une ville imaginée par l'auteur du livre sur lequel est basé le film, Robert Parker. Quant à "Lollapaloosa", je vous laisse le soin de chercher...

 

 

 

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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 08:00

 

 

 

 

Tant pis pour moi, je devais m'en douter : un film qui accumule tant de noms à l'affiche ne peut qu'être douteux au mieux, exécrable au pire. Ici, c'est l'exécrable qui s'affirme. J'ai vu de mauvais, de très mauvais films, but this one takes the biscuit with ridiculous ease.

 

Je m'égare. Tout d'abord, ce n'est pas un film, c'est une vague pièce de théâtre filmée, où les acteurs viennent cabotiner face à la caméra, jeu théâtral (faux, donc), tout dans les (pauvres) dialogues - monologues, plutôt - et aucune notion de mise en scène, de caméra ou de découpage. Il y a aussi nombre de running gags, très plats, arrachant ça et là un petit rire à tel ou tel spectateur effaré d'avoir investi huit euros dans une aventure pareille et qui veut donc sauver un peu de sa mise ; hélas, MHMB, c'est pire que Fortis.

 

Le plus déplaisant, c'est le mépris ; mépris du public des musées, crétins groupés derrière un petit drapeau (bonjour les clichés) ou stupides provinciaux délirant sur les Impressionistes, mépris de l'art en général, mais surtout de l'art contemporain, réduit au charlatanisme, au sexe, aux excréments et à l'acting-out meurtrier (avec évidemment un public soit parfaitement gogo soit invraisemblablement branché - mais toujours très laid, des costumes à faire vomir). Deux compères "rythment" le tout, et ces pochades de Gilbert and George s'appellent, très finement, Sulky et Sulku (ah ah ah, comme c'est drôle ! Où vont-ils chercher tout ça ?!). Bien entendu un petit couplet moralisateur sur les réfugiés (est-ce si difficile de trouver un gamin africain qui sache au moins un tout petit peu jouer ?), mais les people, eux, ont droit à du respect, pas de mépris pour ceux qui sont peut-être un peu bruyants, mais pour la bonne cause. On feint d'oublier que les Impressionnistes - maintenant assimilés aux auteurs de couchers de soleil pour les calendriers des PTT - ont eux aussi en leur époque été contemporains et méprisés sinon maudits.

 

Et attention, ici, on n'a pas peur de dire des gros mots ! Bien au contraire ! Le pire du "politiquement correct", c'est qu'il a suscité son contraire, le "politiquement incorrect" dont chacun doit faire preuve s'il veut le moins du monde se démarquer de l'esprit bovin. Ce n'est qu'une autre grégarité, tout aussi rassise et prévisible.

 

A sauver, quelques minutes où les gardiens de musée exhalent leur misère de vivre dans un monde de beauté (minute ! uniquement l'Art ancien, Caravage, Tintoret etc.) le jour pour revenir dans la plate réalité le soir, après le turbin. Je pensais, à la lecture des critiques, que cette "philosophie" imprégnait le film, joyeux paradoxe selon lequel la Nature est quelconque, mais l'Art la transcende, ce qui correspond assez bien à mon point de vue. Hélas, le Conservateur incarnant cette doxa est tellement hystérique, tellement gesticulatoire, tellement délirant... Et la mer dans laquelle sombre le musée est tellement belle... Le réalisateur ne le croit pas lui-même, semble-t-il.

 

A propos, écrire Vélazquez (avec un e accent aigu) et prononcer Kandinsky à la façon de "pantin-ski", est-ce un gag ou la normalité parisienne ?

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 08:19

Dans une de ses nouvelles noires, glaçantes et extraordinairement drôles, Saki nous met en scène un orchestre de restaurant , orchestre dont la spécialité est de jouer The Chaplet, et de le jouer quinze fois par jour, jour après jour, et tout le monde se presse dans ce restaurant pour écouter The Chaplet sans même goûter la cuisine divine du grand chef français.

Je pense que le monde de la critique ciné (francophone...) a fait la même chose ; ils ont dû se murmurer «Vous savez, c'est le nouveau Jaoui-Bacri...» à l'oreille l'un de l'autre, et chacun a acquiescé, tout émoustillé, avant d'aller dire à un nouveau venu «Vous savez, c'est le nouveau Jaoui-Bacri...». La rumeur courait, s'enflait, on tenait enfin le troisième film de Jaoui (comme réalisatrice, parce qu'elle en a scénarisé d'autres, et non des moindres), après son Goût des autres très apprécié et son Comme une image, qui, s'il n'était pas une tragédie insoutenable comme le prétendait un de mes amis, était au moins bien charpenté et intelligent, encore qu'un (petit) peu racoleur. Enfin, on allait ricaner avec Bacri, l'homme de Kennedy et moi et de bien d'autres. Et comme dans The Chaplet, nos critiques se fièrent à la musique et dédaignèrent le plat de consistance... D'où un déversement d'éloges et d'étoiles (car la critique belge en est restée à cette détestable manie de distribuer des étoiles aux films, et le public à cette manie détestable  de dire qu'un film "a reçu tant d'étoiles" au lieu de lire la critique) : ici trois, là quatre et quatre encore, et trois, et deux fois quatre !

En fait d'étoiles, c'est plutôt de poussière qu'il s'agit (*). Voici un film très mince, maigre, même, qui ne sait trop où il va, mélangeant la comédie de moeurs, la leçon de politique, la comédie romantique, la grosse farce et l'immigration (entre autres !), mais le cake ne prend pas, c'est un marbré, et mal cuit, encore. Bacri semble s'auto-caricaturer, c'en devient inquiétant ; il joue le rôle d'un raté profond, d'un bras-cassé pitoyable, excessif, pas crédible. Jaoui est fatiguée, elle semble ne pas croire elle-même à une histoire totalement implausible, coincée entre un amour brisé le temps de trois plans et une soeur hystérique affreusement jouée par Pascale Arbillot.

On comprend assez vite que Jaoui a voulu faire un film "à la Woody Allen", une fable morale avec de l'humour et du sentiment, mais là, elle s'est plantée, pour le dire vulgairement (ou alors, disons qu'elle a fait un mauvais Woody Allen, comme le Maître lui-même en a commis, reconnaissons-le).

Quant au final, il est atterrant. Bâclé, on ne saurait dire autrement. Les trois personnages principaux sont aspirés dans un tourbillon mou (si, si, ça existe. Allez voir le film, vous comprendrez) d'images convenues de happy end (on laisse tout de même Mimouna au bord de la route, ainsi que Séverine - Sylvie - Céline ? et son gosse).

Allez plutôt voir Bled number one, de Rabah Ameur-Zaïmeche.

(*) Oui, Stardust Memories, un mauvais Woody Allen, but read on...

 

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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 09:43

Regarder un film de Louis Malle, c'est prendre une leçon de cinéma. Je me le disais en revoyant Atlantic City, ce faux film noir à l'intrigue toute simple, loin des perversions scénaristiques habituelles de ce genre (où chacun trompe tous et à chaque moment). Ici, une trame linéaire, avec les embrouilles nécessaires, bien sûr, mais une fluidité incomparable, un classicisme parfait et des idées simples mais subtiles. Où Polanski réussit un extraordinaire Chinatown avec Nicholson portant son énorme bandage durant les deux tiers du film, Malle invente un tout aussi merveilleux Lancaster portant sa lâcheté de gangster miteux presque jusqu'à la fin. Chaque plan, chaque scène, chaque séquence est juste, on dirait même nécessaire, c'est comme Mozart, pas une note de trop (à l'inverse parfait de Liszt qui en met des tonnes, soit dit en passant). Pas non plus de volonté démonstrative, on glisse sur Atlantic City (que, par ailleurs j'adore comme un bonbon sucré parfaitement écoeurant) sans s'y trop attarder, deux images de destruction, c'est à peine effleuré ; on la voit à peine mais on sent bien cette ville curieuse et son Boardwalk que Woody Allen a choisi dans Sweet and Lowdown, un de ses grands films, cette ville assez sinistre en 1980 (ah, Piccoli en maître d'une triste brochette d'apprentis croupiers d'un casino minable !) et qui, vaille que vaille, s'est purgée de sa mauvaise réputation jusqu'à enfin atteindre aujourd'hui une raisonnable kitschitude de sous-Las Vegas et une semi-opulence d'outlets Versace, Hugo Boss, Armani et consorts. Même Donald Trump a investi à AC, c'est dire !

Un grand monsieur, Louis Malle.

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 21:23

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Voilà, j'ai donc revu l'Avventura (troisième fois) et je ne le regrette pas. C'était ma première vision qui était la bonne (j'étais jeune à l'époque et élève d'André Delvaux). Un peu naïf à nos yeux post-modernes, certes, mais tellement bien construit - on dirait "envoûtant" si ce n'était un banal cliché. C'est vrai que "Profession reporter" (quel titre idiot et faux !) était plus élaboré, d'une mise en scène plus complexe mais toujours insérée dans le pseudo-policier, comme Blow-Up. 

Et revu aussi "Théorème", après tant d'années. Parfait, même si François Forestier le fait figurer au Panthéon du "Retour des 101 nanars" ; certes, FF, mais tu es un situ belge dans la lignée du Gloupier, non ?

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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 20:46

blueberry.jpg

Dans My Blueberry Nights,  Wong présente deux fois un espèce de tarte dégoulinante de crème glacée fondante (ou s'agit-il d'autre chose ?), bien écoeurante, une fois pour annoncer le sujet, une autre fois pour s'en excuser, je pense. Sujet, c'est beaucoup dire, deux sketches introduits, reliés puis terminés par un beau Jude Law, que je n'aurais d'ailleurs pas reconnu. Mais voilà, Wong a dû se dire : "USA, me voici !", et il n'en revenait pas.

Dire que les images sont aussi léchées que la crème glacée serait  encore bien en-dessous de la réalité. C'en devient presque obscène. Et puis, tous les clichés sur les USA sont appelés à la rescousse (je pense que Wong a voulu les "transcender"), depuis un sous-produit de Smoke (Hi, Wang !) pour NY jusqu'à Las Vegas (Salut, tout le monde !), en passant - c'est obligé - par Memphis, Tennessee (Hello, Jim !), sans compter l'équipée en grosse bagnole sur les routes interminables et dans les paysages montagneux (Ne vous bousculez pas comme ça ! Ah, ciao, Wim !).

Tout le monde est bon dans ce film, malgré les apparences parfois (le coeur d'or sous les aspects faussement cyniques, c'est du jamais vu). Et qu'est-ce qu'on y philosophe ! Tous des Deleuze ! Enfin des Deleuze genre "Life is like a chocolate box", sauf qu'ici ce serait plutôt "Life is like a blueberry pie". Ça craint.

Dernier coup, et puis on s'en va, ça ne vaut pas la peine de s'acharner : photo à la tremblote, et je te la mets tous les 3 plans, néons multicolores et trains rugissant dans la nuit, le truc de Happy Together, de Chungking Express et de Fallen Angels, ça fatigue, à la fin, Karwai ! Et puis, la musique... cette fois c'est raté, et pourtant, Ry Cooder...

Deuxième ratage de Wong avec 2046; ça commence à sentir le sapin...

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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 22:58

satyajit.jpg

Plus encore qu'un très beau film, c'est un grand film. Comme sans doute tous ceux de Ray. Curieux de voir ce Bengali - plus que lui, tu meurs - faire parler hindi dans un royaume musulman, à Lucknow, précisément. Le temps s'étire chez ces petits quasi-aristocrates dévorés par leur petite passion... 1857 est loin, très loin, ils n'en ont rien à faire, ni des Anglais non plus, ni du Raj. Dix posts n'y suffiraient pas. C'est en DVD et vous devez le voir.

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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 09:56

mungiu.jpgChacun sait ou a entendu dire que le film conte l'histoire d'un avortement réalisé à la fin de l'ère Ceausescu, et c'est littéralement vrai. Oui, il s'agit bien d'un avortement dans le pays du Conducator nataliste, oui, l'histoire - on dirait presque l'anecdote - est racontée par de longs plans fixes (on hésite à parler de plans séquences) caméra à l'épaule (un léger tremblement de l'image semble l'annoncer).

Mungiu insère diaboliquement toute une série de pièges à la thriller, depuis des cartes d'identité perdues jusqu'à un couteau à cran d'arrêt subtilisé ou à un passant qui pourrait se révéler tout autre ;  les trucs et recettes des films d'horreur sont très subtilement esquissés, et même mis en place lors de la séquence centrale où la caméra s'anime vraiment. Mais bien sûr, rien ne se passe, sauf la pesante oppression habituelle ; pas besoin de chercher les monstres, ils sont dans la tête de tous les protagonistes, à l'exception possible d'Ottila (mais à quel prix).

La froideur, la précision, l'économie de moyens et la puissance de suggestion engendrée justement par cette économie de moyens, tout cela est impressionnant (un petit bémol : le repas d'anniversaire tombe un peu dans le démonstratif) ; voilà encore un film où la profusion de détails à peine ressentis se libère au souvenir (et à la discussion juste après la projection !).

Il y a plus. Bien sûr, l'omniprésence du sinistre, du glauque (on pense parfois fugacement à Kaurismäki) mais aussi de la dictature et du pouvoir, tout cela se révèle de manière très maîtrisée (on n'est ni dans le politique, ni dans la dénonciation, ou alors sous une forme infiniment supérieure).
 Mais cet avortement est évidemment un apologue sur la chute de la dictature Ceausescu : beaucoup trop tard, dans le mensonge constant (ah, Roumanie/Gabita !), dans le viol (Ottila, la conscience vide), avec un avorteur ignoble, un foetus expulsé très vite, sans douleur, presque sans qu'on s'en rende compte... "Surtout, enterre-le !" ; ah oui, tu parles, jeté aux ordures, du plus haut d'un de ces immeubles en carton-pâte que le Génie des Carpathes avait fait construire dans sa capitale délirante. Les deux jeunes femmes se retrouvent devant un plat de bidoche racornie et vomitive - les charniers de Timisoara ? "Nous n'en parlerons plus jamais"... Oublier, se taire.

Mais Mungiu a rompu le contrat. Bravo.

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13 août 2007 1 13 /08 /août /2007 15:12

bogey.jpgOui, c'est un cliché ; non, Bogey n'est pas le cinéma, mais c'est tout le même une icone du cinéma.

Grand amateur de cinéma depuis ma prime adolescence (je n'ose me dire un cinéphile, simplement un amateur averti, aimable dilettante), j'ai acheté un projecteur la semaine même où les premiers sont apparus à un prix certes respectable, mais au moins accessible, et il ne s'agissait plus alors de ces monstres à trois canons qui me servaient professionnellement à faire des projections PowerPoint. Avec les DVD qui apparaissaient en nombre et, un peu plus tard, un équipement Dolby 5+1, j'avais enfin la possibilité de refaire les ciné-clubs chers à ma jeunesse. Les cassettes VHS ne m'avaient jamais beaucoup intéressé : mauvaise qualité de l'image, usure rapide, nécessité de recourir à la TV que j'abhorre et que j'ai reléguée dans une espèce de placard, non, c'était pas ça.

Le DVD, oui.

Maintenant, je suis comblé : on trouve une quantité extraordinaire de titres, pas seulement Ford, Melville ou Mankiewicz, mais Flaherty, Méliès, Madden, Morrissey, les ci-devant introuvables, quel régal, donc ?
Eh ben non, et je vous assure que ce ne sont pas des bouderies d'enfant gâté (oui, on trouve aussi des Lelouch) : je dois me rendre à l'évidence, voir des films à deux dans la salle Home Cinema, ce n'est pas, mais alors pas du tout la même chose que les voir en salle - même à deux. Bien sûr, quand il y a une dizaine d'amis, c'est beaucoup mieux, almost the real thing. Almost. Même les publicités généralement exécrées manquent à la fête, et certainement les bandes-annonces, surtout celles qui vous font ricaner "ah, çui-là je vais m'empresser d'aller le voir...". Il va sans dire que je n'imagine pas un instant voir un film "en salle" dans ma salle ; on connaît son Truffaut, quand même !

Bah !  ça prouve après tout que je ne suis pas misanthrope ...

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12 février 2007 1 12 /02 /février /2007 14:43

On n'a pas souvent l'occasion de voir des films de David Lynch - pour mémoire, il en a tourné une dizaine en trente ans. Mais à peu près chaque fois on en sort retourné (sauf pour Dune qui était totalement raté, DL n'ayant pas la fibre de l'Heroic Fantasy), et INLAND EMPIRE ne fait que le confirmer.

A la différence de Mulholland Drive - dont on pouvait reconstruire la trame et recréer le long cauchemar d'une agonisante - peu d'éléments se laissent appréhender aussi "facilement" ici - c'est le long cauchemar d'un spectateur, inspiré par Lynch démiurge. Oui, bien sûr, on assiste à un temps circulaire et des 9h45 qui reviennent, oui, sans doute, l'histoire (?) ou une partie se déroule dans un flash entre les paroles de Zabriskie, oui, évidemment, axxonn est ce signe habituel à Lynch, purement accidentel mais qui prend une valeur lourde grâce au réalisateur. Comment fait-il pour faire comprendre au spectateur que la scène du bruit de plateau à 9h45 est capitale - enfin, non, pas capitale, disons seulement à coulisses et à ressort ?

C'est un film qu'il faut voir plusieurs fois, comme ses autres ; ou ne pas le voir du tout, je comprends bien, car s'il est superbe et, littéralement, prodigieux, il est aussi prodigieusement malsain et déplaisant, mais il ne fallait pas le voir pour s'en douter !

C'est là qu'on voit tout de même ce qui sépare Lynch de Haneke...

Rétrospectivement (janvier 2016), je me dois d'ajouter un fameux bémol à cette dernière phrase. Haneke est tout aussi malsain et déplaisant, mais les comparer n'a aucune valeur.

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