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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 23:05

Cruche. J'ai été (une fois de plus) piégé par de très bonnes critiques, par des amis et par François Ozon lui-même dont Sous le sable était remarquable, Swimming Pool bien meilleur que la critique ne l'avait proclamé, et qui avait conçu des courts-métrages assez choquants et prometteurs. Sa filmographie heurtée permettait d'espérer une "subversion" "décalée" (deux termes haïssables, mais peu importe) d'un infâme boulevard de Barillet et Grédy. Notons tout de même que le sublime Resnais avait transformé avec Mélo une triste pièce de théâtre d'Henri Bernstein qui, reconnaissons-le, en revendiquait le titre, mais n'est plus actuellement ni lisible ni jouable.

 

Passe encore le jeu hyper-théâtral typique du cinéma français mais qui a pu produire des joyaux comme Drôle de drame ou Les enfants du Paradis (encore que le jeu de Depardieu dans ce film-ci soit particulièrement retenu ; il faut convenir, mal gré qu'on en ait parfois, que c'est un grand acteur). Passe aussi que Mme Pujol (Deneuve) ne sache pas ranger un lave-vaisselle (on ne range pas le tiroir supérieur avec des verres sales avant d'avoir vidé le tiroir inférieur propre. Un détail, sans doute, pourtant une bourgeoise-potiche maîtresse de maison n'aurait évidemment pas fait ça. Ou alors elle aurait laissé la femme de ménage le faire). Mais avoir soigneusement enlaidi à la puissance n les intérieurs et les costumes des années '70 qui n'en demandaient pas tant : inutile, surligné, grossier.

 

Les personnages n'ont évidemment aucune épaisseur, on devait s'en douter. Luchini incarne une espèce de brute fascisante totalement incrédible même en 1977 et quasiment le tout à l'avenant (la scène du conseil d'administration n'est même pas une moquerie, elle est tout simplement ridicule). Là où Resnais reprenait une pièce de Bernstein dans Mélo en gauchissant à peine le trait tant des décors que des personnages pour en faire une quasi-tragédie, Ozon fait une farce, et une farce très peu drôle (quelques rires dans la salle, un ou deux sourires par-ci par-là). Quant à la fin, bâclée, elle culmine dans une épouvantable scène de foule avec Deneuve chantant C'est beau la vie - le voir pour y croire. Mais heureusement, on sait que le film va bientôt se terminer car aller plus loin dans l'horreur eût été impossible.

 

À faire peur. Quand je pense que c'est le metteur en scène d' Une robe d'été...

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 16:32

Let no one else's work ever evade your eyes!

Remember why the good Lord made your eyes!

So don't shade your eyes!

But plagiarize, plagiarize, plagiarize!

                                                          Tom Lehrer

 

Il y a quelques mois j'avais été voir un film dont la critique était assez bonne, voire très bonne. On ajoutait même qu'il était politiquement incorrect, ce qui me terrorisait un peu dans la mesure où il suffit d'une réplique du genre "t'as vu ce bougnoule" pour que les critiques se pâment d'admiration et se mettent à caqueter avec délices "politiquement incorrect, politiquement incorrect !". Le PI est le PC d'aujourd'hui, mais enfin, le synopsis était prometteur, l'histoire d'un grand humanitaire de 80 ans qui épouse une réfugiée au scandale de ses deux enfants, le fils de droite et la fille de gauche qui finissent par se réconcilier, bref on aura peut-être reconnu Les invités de mon père, le type même de film pour lequel on a inventé le terme "comédie franchouillarde" : très mal joué, personnages sans aucune épaisseur aussi rapides à se faire convaincre que les acteurs de publicités pour margarine de l'ancien temps, scénario essoufflé, découpage plus qu'approximatif... Et puis aussi, malgré tout, un film qui provoque un sentiment de grand malaise en constatant qu'on se moque moins de l'humanitaire qu'on ne décrit la réfugiée comme une profiteuse. A ce compte, on pourrait aussi taxer de PI le discours du FN.

 

Et puis, l'autre jour me tombe entre les mains le livre de Marina Lewycka, A Short History of Tractors in Ukrainia, où je retrouve quasiment trait pour trait l'essentiel du film, mais ce dernier étant débarrassé de tout ce qui fait la saveur et l'aspect dramatico-comique du livre. Aucune mention de ce livre dans la fiche technique du film et je ne me souviens pas de l'avoir vu apparaître dans le générique de désannonce. On a fait quelques transpositions aussi, oblitérant ce qu'il y avait d'essentiel par ailleurs, juste assez sans doute pour éviter un procès en contrefaçon.

 

Cette piteuse oeuvrette n'en mérite d'ailleurs pas tant.

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 21:41

Dans son très joli Le Bonheur des petits poissons, Simon Leys nous rappelle que Sartre n'aimait pas "la Nature" (avec un grand N), ce que je comprends bien. Après tout, je suis un "fan" de Baudelaire, et ce n'est pas pour rien. Il (SL) nous rappelle aussi qu'il (Sartre) trouvait qu'Orson Welles n'était pas un "cinéaste", et ce pour des raisons idéologiques qui nous semblent aujourd'hui passablement hermétiques. En fait, il ne comprenait rien au cinéma.

 

Sartre pourrait nous dire "je me suis souvent trompé, mais j'assume, donc vous pouvez me croire". Il avait "fait" l'URSS, la Chine et Cuba avec Madame, et il en avait ramené des textes étourdissants d'enthousiasme, dont il devait d'ailleurs reconnaître plus tard qu'il les avait... enjolivés. C'est ça que je ne peux pas leur pardonner, à lui et à tous ceux qui nous ont délibérément menti - pour ne pas désespérer Billancourt. Mais quand Gide n'a pas été dupe, Ehrenbourg lui a craché son mépris, parlant de "vieillard puant à la sale conscience", opinion partagée et reprise par tous ceux pour qui un anti-communiste est un chien (Sartre). Le même Ehrenbourg qui disait "c'est vrai que nos pantalons sont trop larges, mais avez-vous vu la grandeur de nos cimetières ?", omettant pieusement de préciser que son maître Staline avait fameusement contribué à les agrandir.

 

Sartre n'était pas un tribun, et j'ai vu plusieurs de ses conférences dont l'une pendant la guerre d'Algérie. Il bafouillait. Pour ce qui est de ce sujet, la salle était chauffée, et je buvais ses paroles, même si - rétrospectivement -  je ne suis plus aussi convaincu qu'il fallait "porter des valises" bourrées d'explosifs. On change, on change...

 

Une autre fois, celui qui était un peu le mentor de notre génération bafouillait encore quand Graindorge l'a interrompu en hurlant "Au fait, M. Sartre !", ce qui en disait long sur la cuistrerie et la suffisance du personnage (Graindorge, évidemmentà.

 

C'était une autre époque, un autre univers, et je ne parviens pas à me défendre d'une certaine tendresse pour ce vieux monsieur qui vendait la Cause du Peuple - misérable gazette, par ailleurs, mais vive la liberté - dans la rue, à la criée. Nous avons nos chanteurs-activistes ; à l'époque, c'étaient des philosophes. Le choix est facile à faire.

 

 

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 00:24

Fuyez.

On ne refait pas le Seigneur des Anneaux avec Alice in Wonderland, c'est une trahison absolue. Il ne reste plus dans cette triste soupe (à la tortue ?) aucun mystère ni aucune "poésie", même si je dois m'excuser pour ce mot si galvaudé. Alice n'est plus une petite fille, mais une future épouse promise à un parfait crétin, ce qui dénature totalement le sujet. Les animaux (à l'exception peut-être du Dormouse) sont laids. Le joli Lapin n'est pas pressé, même si l'on voit des montres de temps en temps. Les cartes à jouer sont des guerriers qui seraient mieux à leur aise dans Star Wars, et il y a une invraisemblable White Queen, soeur de la Red Queen qui a fait les délices des biologistes darwiniens. Le Grinning Cheshire Cat et son sourire évanescent n'est que prétexte à apparitions et disparitions houdinesques.

'Twas brillig and the slithy toves... est cité, bien sûr, et on amène Jabberwocky à la rescousse (d'ailleurs pataud, marchant sur des ailes-pilons et dont le feu de dragon est - modernité oblige - électrique). Nouvelle trahison.

Et que dire du "jeu" de Johnny Depp ? Monstrueusement maquillé, il est moins expressif que le bon Schwarzie, qui, lui au moins, avait deux expressions dans chacun de ses films. Quelle pauvreté.

Evidemment, la stéréoscopie est foudroyante, même - tout juste - pour un porteur de Varilux, sauf qu'alors il ne faut pas espérer lire les sous-titres. Et c'est en fait le problème principal : Burton a été piégé par son nouveau jouet et a sacrifié tout aux effets. Un peu comme des parties de ping-pong qu'on avait vues dans les années cinquante avec des lunettes bleu-rouge...

Tout de même, une mention spéciale à l'actrice qui interprète Alice avec une très belle modestie.

Pour le reste, c'est un spectacle déplorable, à éviter comme le GIEC.

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 23:46

Voilà près de quarante ans que je voulais revoir ce film de Cacoyannis, non seulement parce qu'il était beau, une belle interprétation de l'Electre d'Euripide, mais aussi parce qu'un plan m'avait frappé.

Revu ce soir à Flagey, et le plan y est toujours : lors de la mise à mort de Clytemnestre, la caméra s'égare, les choéphores s'agitent et... et on voit, quarante ans après, un pylône électrique... A l'époque, je m'étais demandé si ce n'était pas délibéré, une manière d'actualiser la tragédie. Quatre fois plus d'Electre à La Monnaie cette saison et ce soir en plus et en particulier, je n'y crois plus trop... Le script n'a pas été assez attentif, ce qui n'ôte rien à la merveilleuse prestation d'Irène Pappas ni à l'extraordinaire musique de Mikis Theodorakis.

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 00:34

Tous les premiers mardis du mois, les férus de cinéma de mon école secondaire se retrouvaient dans la petite salle de cinéma des Beaux-Arts (ignoblement rebaptisée BOZAR - fédéralisme bilingue oblige - peut-être en sachant que cette appellation avait été utilisée un siècle auparavant par les opposants à l'Institution), attentifs à ce que notre Maître-cinéphile André Delvaux allait nous montrer. Une fois, il est vrai, nous avions eu Vampyr de Dreyer en VO avec sous-titres en serbo-croate, ce qui avait provoqué une certaine hilarité dans la salle ; Delvaux nous avait alors foudroyés de sa petite voix nasillarde en nous annonçant que, vu ces réactions, il ne nous passerait plus que des films comiques français et nous nous étions bien sûr repentis bruyamment en frémissant à l'idée d'une telle punition (Encore que  A pied, à cheval et en voiture.... Je n'ose élaborer...).

Tout cela pour dire que nous avons vu tout ce que Melville avait déjà tourné, et notamment Bob le flambeur et, vous devinez,  Deux hommes dans Manhattan. Ce film nous avait transfixés, tendres adolescents que nous étions, mythique Manhattan (que par ailleurs je connaissais un peu) et aussi une ébauche de nudités qui nous avait éblouis (fin des années cinquante, imagine-t-on ?).

Durant des années et des années, j'ai essayé de revoir ce film, mais impossible de trouver une copie. Rien à la médiathèque, rien sur Amazon, rien sur le net !

Et voilà qu'il y a quelques semaines, je trouve sur le programme de la CINEMATEK (voir mon dégoût de ce terme à propos de BOZAR) une programmation unique de ce film-culte (en tous cas pour moi).

Déception. Bien sûr, il y avait le Manhattan de mon enfance, et une Studebaker comme celle de mon frère à l'époque. Mais si Melville est un très beau réalisateur, he's a lousy actor. La scène du coup de poing dans le bar est misérable, et toute l'histoire tient à peine ; il devait encore faire ses classes.

Oh oui, et à ce propos, Ascenseur pour l'échafaud. Certes belles images et montage aéré, large, musique évidemment sans comparaison possible (le Miles Davis que je préfère). Mais que l'histoire a vieilli... Ces post-adolescents n'ont aucune consistance et Poujouly est vraiment mauvais.

Cela dit, il n'est nullement question pour moi d'être un déboulonneur de statues ("démystificateur" comme on disait il y a un temps). Simplement, il faut parfois prendre un peu de distance. Et à regret. Non, pas de regrets !

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 00:42

J'aime bien Scorsese, il a un souffle épique indéniable, un sens du cinéma très fort, parfois à la limite du grandiloquent, mais qu'importe ? Et son aspect "catho de gauche" n'est généralement pas gênant. Son Gangs of New York, "grand film malade" comme aurait dit Truffaut, est une oeuvre importante, même en ne considérant qu'un plan-séquence sidérant où les cercueils s'entassent tandis que partent les nouveaux immigrés destinés à la guerre... Digne d'Eisenstein, je persiste et signe.

Mais ici, c'est un peu court (enfin, un peu trop long). Cinématographiquement parlant, c'est évidemment parfait, chef op' super, éclairages chiadés, cadrages sans défaut, caméra bien en place et découpage excellent. De la bell ouvrage. L'histoire, par contre... Le sujet était passionnant, mais la réalisation est manquée : la chute est téléphonée, après une demi-heure on devine. Bien sûr, le McGuffin est le phare, il n'est pas le seul, il y a aussi une quantité un peu extravagante d'indices sur Dachau et son massacre improbable, sur la petite fille qui demande pourquoi on ne l'a pas sauvée, etc. Migraine, pilules, hallucinations et enfin la rencontre dans la caverne après les rats grouillants. Merci, on a compris. Et les psychiatres sont d'un tel outré qu'on ne peut pas s'interroger sur leur réalité, même si von Sydow est - comme toujours - un acteur qui tue.

Le gros problème, ici encore, est d'avoir fait marcher la caméra subjective comme objective, mais le procédé n'est pas convaincant. Il trouve vite ses limites et se résume à faire se demander au spectateur ce qu'il a vu, et où il l'a vu. Un peu comme dans le film de Bellocchio, Vincere, où plusieurs séquences (comme celle du mariage religieux) sont frappées d'un tel questionnement (sauf que chez Bellocchio, il s'agit d'une réelle ambiguïté, assumée et faisant l'objet de discussions passionnées lors du repas après le spectacle. Je le sais, je sors quasiment d'en prendre). Ou alors, prendre le parti que tout le film (à l'exception du dernier quart d'heure) est en caméra subjective, ce que faisait sans doute le roman - c'est plus facile à l'écriture. La présence constante de Daniels - quasiment à chaque plan - peut le laisser penser. Mais Scorsese n'est pas Lynch, spécialiste du genre, et qui n'hésite pas à filmer à hauteur d'yeux. Seulement, les incohérences - voire les invraisemblances - abondent (*) et peut-être faut-il envisager l'option radicale que tout, absolument tout le film, y compris son dernier quart d'heure sont nés du cerveau embrumé de Teddy Daniels... ce qui expliquerait qu'un infirmier puisse (peu) discrètement arborer des instruments chirurgicaux dans le jardin... (non, je n'y crois pas vraiment). Ce n'est pas Mulholland Drive, pur produit d'un cerveau en début de décomposition.

Tout de même, à voir.

(*) Par exemple, le billet 4/67 qui devrait être imaginaire mais que Cawley explique à la fin. Et pourquoi dans la crypte Chuck révèle-t-il le pot-aux-roses à Teddy ? Comment peut-on connaître chaque mot du dialogue entre Noyce et Daniels ?

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 11:47

Wang Bing nous avait livré en 2003 son fascinant "documentaire" A l'ouest des rails, tryptique hallucinant, longue  méditation (neuf heures !) sur la transition, sur la Chine, avec une sobriété de moyens commune à tous les réalisateurs dits de la sixième génération. Mais là où Jia Zhangke dans 24 City joue la (fausse) carte de la (vraie) transparence avec un mélange de personnages réels et d'acteurs, sans qu'on sache qui est qui (et d'ailleurs, on s'en fiche), Wang fait rejouer par les protagonistes de ses histoires des séquences parfois spontanées, parfois reconstruites, un peu à la manière d'une ligue d'impro. Le résultat fait beaucoup penser au "cinéma anthropologique" de Jean Rouch, mais en moins rébarbatif, sans doute parce qu'il n'est pas de l'anthropologie, justement, qu'il n'a pas de visée théorique élaborée ; il regarde, il voit, il rapporte, parfois avec maladresse (l'autofocus qui pompe...), mais une maladresse très calculée, et c'est passionnant.


L'argent du charbon suit quelques personnages hauts en couleur (les clichés, j'assume) qui échangent du charbon contre des yuan, du mauvais charbon venant semble-t-il de Mongolie, du Shanxi ou de Hebei, et allant, semble-t-il, à Tianjin, et il importe peu où ça se passe quand on y pense. Les énormes camions à remorque se croisent, s'évitent, se cabrent, se remplissent à la queue-leu-leu de pelletées de charbon extraites d'une mine en plein air (achetée 65 millions de yuan par un personnage improbable coiffé d'un casque rouge), puis ils s'en vont, rackettés par la police et les officiels (à peine - ce n'est pas un film de dénonciation, ce n'est pas non plus du Thierry Michel), à la recherche quelques centaines de kilomètres plus loin d'un acheteur dont on ne sait rien, sinon qu'il est lui-même (ou elle-même) un middleman, et que la chaîne se déroule dans un infernal opéra chinois rempli d'acteurs et de figurants qui se disputent pour 10 yuan, s'engueulent, se tapent sur le ventre, crachent, fument, rigolent ou font la tronche, très loin (mais ça, on le savait déjà) de l'image des impassibles et énigmatiques fils de l'Orient.

Et tout de même, en voyant ce tournoiement de camions tirant leurs trente-cinq tonnes de charbon, cette activité frénétique dont on devine bien qu'elle se déroule dans de nombreux endroits de la Chine, on se prend à douter de l'utilité de mettre trois éoliennes à Louvain-la-Neuve pour donner bonne conscience aux étudiants. On pense aussi aux 300 millions de tonnes extraites chaque année en Australie et convoyée par des camions (les
road-trains) un peu plus techno que les PL chinois... Ah oui, l'Australie a fini par ratifier le protocole de Kyoto, avec des intentions très fermes :

"Australia has signed up to cut greenhouse gas emissions to 108 percent of the levels they were in 1990. That means we want our greenhouse gas emissions to be just eight percent more than they were 19 years ago – this is our target."

On se moque de qui ?

PS : Je viens de recevoir
ceci. Amusant

 

PPS : Rébarbatif, Jean Rouch ? Regardez son "Cocorico, Monsieur Poulet", c'est à se tordre !

PPPS : l'Australie s'est reprise et a envoyé ses ministres écolos aux oubliettes...

 

 

 

 

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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 18:50

E anche lui lo direbbe...

Non, c'est vrai que pour l'une ou l'autre raison (et je ne m'explique pas laquelle), le cinéma italien a été depuis toujours (je me comprends) l'un des plus riches, il suffit pour s'en convaincre de visiter le merveilleux musée du cinéma de Turin, qui est un écho merveilleux  à un autre moment merveilleux (je n'ai pas peur de répéter ce mot) - passé hélas et non reproductible - à savoir le Cités-Cinés que nous avons eu un tel plaisir de voir à Gand. Ceux qui s'en souviennent en ont encore la nostalgie...

Hélas, hélas, hélas... Le cinéma italien n'est plus ce qu'il était, et je m'en couvre la tête de cendres après m'être rasé les sourcils. On a beaucoup glosé sur Nanni Moretti, très surfait à mon avis et nombriliste à souhait (moins tout de même dans la Stanza del figlio), sans compter le succès parfaitement immérité de ce triste navet qu'était La Vita è bella de cet histrion de Benigni (Coffee and Cigarettes et Night on Earth ne lui doivent rien, na ! Et dieu sait que j'aime Jim Jarmusch !*). Ah oui, L'Ora di religione, un petit chef d'oeuvre de Bellocchio (mal confirmé avec Buongiorno, notte, plate recension du caso Moro). Et puis, c'est vrai, Le conseguenze dell'amore et Il Divo, de Sorrentino, deux OVNIs parfaits (mais dont le dernier s'adressait, il est vrai, à des scrutateurs avertis de la politique italienne).

La faute à Berlusconi ? Sans aucun doute. Bush, Berlusconi - ajoutons Hitler, pourquoi pas - et un point Godwin de plus. Les civilisations les plus évoluées (OK, pour ce qui est des USA, on peut avoir certains doutes, malgré ma relation contrastée avec ce pays familial et presque adoptif) ont engendré ces monstres de Frankenstein.

Bref, tout cela pour dire que je viens de voir un film - Pranzo di Ferragosto - dont les critiques disaient que c'était "un petit chef d'oeuvre renouant avec la comédie italienne" etc, etc, j'aurais donc dû me méfier. Il aurait duré 30 minutes au lieu d'une heure, c'eût été gentil. Pourtant, Ferragosto a Roma, qui l'a connu sait de quoi on parle ! Etouffant, fermé, torride... Mais rien dans ce petit film, quelques gentilles scènes où l'on ne sent pas cette écrasante chaleur. Deux touristes qui passent, bianchi, et un plan animé qui ne ressemble à rien. L'acteur principal et réalisateur font preuve d'une extraordinaire palette de genre, et je n'ai pas peur de redire le cliché : de A à B. Il a deux grimaces, l'une tout au long du film (un petit sourire gentil - on lui foutrait des baffes) et durant 5 secondes, il rigole - faux. Comme Schwartzenegger. Ce qui me faisait penser à Bombón el Perro, triste resucée d'Historias Mínimas, qui était un très joli film minimaliste (comme son nom l'indiquait).

Et près de 10 euros pour ça ! Boycottons l'UGC !

 

*Sauf évidemment l'épouvantable Limits of Control

 

P.S. J'ai par contre beaucoup aimé son Habemus Papam.

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6 mai 2009 3 06 /05 /mai /2009 09:51

J'aime bien Thierry Michel, il a le don de faire des films complexes (parfois un peu trop...), l'air de rien mais qui en dit beaucoup. Son Mobutu, roi du Zaïre décrit un personnage détestable mais incontestablement fascinant, ainsi que tous les pantins qui lui tournent autour (ah, voir Monseigneur Monsengwo - le héros de ma belle-soeur - souffler dans un mirliton lors d'un raout donné par Mobutu, quel régal !).

Congo River était d'abord un document humain remarquable, qui s'égarait on ne sait trop pourquoi dans un retour à Gbadolite, la demeure princière mais détruite de l'ancien dictateur. C'est ce que mon prof de français appelait "des pralines dans la mayonnaise" - exquis séparément mais moins succulents ensemble.

Très sincèrement, Katanga Business m'a déçu ; le film va dans tous les sens, commence un thème passionnant (les creuseurs) et l'abandonne assez vite, puis explore de la même manière quelques autres faits divers et ne permet pas une réflexion un peu continue. Dans une interview sur
Dailymotion, Thierry Michel explique son intérêt pour Katumbi, la vedette du film - il crève l'écran (bien plus que l'affreux Forrest qu'on nous sert jusqu'à l'écoeurement-c'est sans doute voulu...). Personnage complexe, certes, "populaire, populiste et berlusconien", mais quelque peu histrion tout de même (on devine à la fin du film que le peuple, un jour, à force d'avoir été berné par les fanfaronnade du bonhomme finira par le lyncher).

Cela étant, vous pouvez toujours compter sur les critiques (et pas seulement l'inévitable
Télérama) pour parler avec l'indignation convenue et habituelle de privatisation, de mondialisation, de pillage... bref "la démonstration est implacable". Privatisation de la Gécamines, ah oui, quel scandale... Quand on voit ce qu'elle était devenue aux mains d'un "Etat" prédateur, on s'en félicite, encore que le Canadien à sa tête (j'ai oublié son nom) semble un fantoche qui ne connaît même pas le pourcentage de son contrat avec M. Min. Pillage, certes - mais par qui ? Par les éternels coupables de tous les maux (i.e. nous) ou bien par ces nouveaux c.d.t.l.m. que sont les affreux Chinois ?

Non, justement, Thierry Michel ne fait pas, jamais de démonstration (écoutez son interview !). Il montre (pas très bien ici, à mon avis), fait réfléchir, donne la parole mais n'accuse pas. On dirait qu'il conserve même un peu de sympathie pour les pires protagonistes de ses histoires. C'est sans doute un amoureux de l'Afrique (et spécialement du Congo), ce n'est pas un altermondialiste militant, quoi qu'en disent les porteurs d'oeillères habituels.

A la fin de son interview Thierry Michel laisse passer un message d'espoir sur l'avenir du Katanga - et de l'Afrique ; je vous assure que cet espoir ne transparaît nullement à la vision de son film, hélas...

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