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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 23:22

Très beau titre, qui fait pendant à "Zero: The Biography of a Dangerous Idea" que je vous recommande sans restriction.

 

J'aime beaucoup Cronenberg, ses Fly, Crash, Spider, ExistenZ, etc. C'est vrai qu'il s'est assagi avec Paranoid Park et surtout Eastern Promises, qui deviennent peu à peu mainstream.

 

"A Dangerous Method", comme vous le savez sans doute, est un film consacré - dit-on- à la confrontation entre Jung et Freud. Sauf que ce n'est pas du tout ça. On a droit pendant deux heures à des discussions interminables entre Freud, Jung, Emma (Jung) et Sabina Spielrein. Le tout enveloppé dans des dialogues du genre "Psychanalyse pour les Nuls". On parle, on parle, on parle, et on n'arrive nulle part. Freud est - correctement à mon avis - obsédé non seulement par son point de vue sexuel où tout, tout, tout est centré sur le zizi, mais où il se bat pour faire triompher un point de vue scientiste (eh oui !) contre Jung qui se débat pour faire entrer le chamanisme, l'EPR ou toute autre crétinerie dans le discours de la psychanalyse qui se développe dans le début des années 1900.

Je n'entrerai pas dans la querelle, mais à mon point de vue Jung était un mystique quelque peu dérangé et Freud un scientifique raté, un amateur d'art intelligent mais dévoyé (dans le sens réel du terme). J'ai beaucoup de considération pour lui (malgré Ernest Jones) car, contrairement à ce que ses critiques haineux ont dit, il n'a jamais désavoué ses prédécesseurs dans le domaine de l'inconscient, bien au contraire. Son meilleur critique, à mon point de vue, est évidemment Van Rillaer, qui est ouvert, intelligent et bien intentionné. Je persiste à dire qu'il est un poète et que ses observations (hors théorisations) sur les actes manqués, sur le "retour du refoulé", et sur l'instinct de Mort (avec l'aide justement de Spielrein !) sont à prendre en considération, même s'il ne faut pas les prendre au pied de la lettre. Un poète, sans doute, un artiste, et j'ai beaucoup à partager avec Cronenberg quand Freud insiste qu'il se place du côté de la science - on le trouve (passim) dans ses écrits.

 

Mais je m'égare. Il s'agit ici d'un film. Et, une fois de plus, je suis à cran quand je vois "basé sur une histoire réelle". Alors quoi ? Pas moyen de créer ? On doit se baser sur ? Quel manque d'imagination ! Qu'est-ce qu'un film ? Une histoire, bien, on le sait. Mais ici ça parle, ça parle, ça parle... Pour dire des phrases que tout un chacun a entendues lors de sa première connaissance avec le vocabulaire psychanalytique...

 

Et puis, que dire d'une photo léchée, d'un très beau cinéma ultra-classique, académique ? Sabina en faisant des tonnes, ça, par contre, c'est pénible... Bien sûr, le bureau de Sigmund est reconstitué avec un luxe de détails infini et même (paraît-il) le 19 Berggasse avec son escalier, sans compter ses six filles et son éternel cigare qu'il devrait conserver même dans son bain pour faire plaisir aux cognoscenti qui savent comment il est mort...

 

Vu ce soir avec trois psychanalystes, deux pour, une contre !

Gute Shabbes, comme aurait dit Freud, qui, dans le film, n'a pas peur de contraster le point de vue de Juifs et de Protestants

 

Cela dit, pour avoir un meilleur point de vue sur un cas de grand névrosé - sinon de psychotique - allez voir Shame. J'avais peur de voir un film quelque peu prétentieux mais ce n'est pas du tout (enfin, quasiment pas) le cas. La séquence de course de Brandon dans un New York bleu est à elle seule époustouflante et un panorama de ma ville adorée.

 

 

 

 

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 16:26

Nous sommes en France, bien entendu, et voilà qu'un nouveau scandale éclate - un de plus... Figurez-vous qu'on empoisonne les bébés ! Une certaine Mme de Bégon le clame depuis une dizaine d'années, et personne ne l'écoute ! "Pourquoi donc ne croit-on pas systématiquement les lanceurs d'alertes ?" se scandalisait ce midi un journaliste radio.Et d'évoquer le cas dramatique de Mme de Bégon qui vit dans un minuscule appartement avec ses trois enfants, et qui, malgré deux livres publiés, a été condamnée pour calomnie... On essuie une larme furtive, et on retient surtout qu'elle a été "investie d'un secret de fabrication", formule puissante et qui coupe court à la discussion.

Je ne doute pas que le scandale va être amplifié par les canaux habituels, qui vont évidemment agiter le chiffon "danger", mais s'abstenir du côté "risque". Explications.

 

L'oxyde d'éthylène est un puissant biocide, très utilisé pour stériliser le matériel médico-chirurgical (regardez simplement la pochette d'une seringue). Biocide puissant, ça signifie qu'il est évidemment toxique, et même classé cancérogène. Biocide puissant, car extrêmement réactif (l'atome d'oxygène formant pont entre les deux atome de carbone - on imagine la déformation orbitale ! 105kj/mole, c'est pas mal). Extrêmement réactif, et même envers l'eau très légèrement acide ou basique (par une attaque nucléophile pour être précis[*]) ; envers les protéines, n'en parlons même pas.

 

Un produit, donc, dangereux, c'est certain. Mais quel est le risque ? L'utilisation de ces biberons stérilisés au C2H4O - en Belgique, au moins - est réservée généralement aux enfants problématiques tels que les prématurés sérieux dont le système immunitaire est très déficient. Il est indispensable que ces biberons soient parfaitement stérilisés, et l'utilisation d'oxyde d'éthylène est d'autant plus à recommander que les traces du produit qui pourraient subsister sont immédiatement réduites (et détruites) par la nourriture qu'on introduit évidemment dans le biberon...

 

Mais voilà, on va encore sans nul doute assister à des documentaires télévisuels à la MMR (pas le vaccin, la Robin), des articles indignés dans Télérama, des dénonciations scandalisées dans toute la Presse.

 

Car on s'indigne, et de tout. Ce midi, c'était des écoliers de primaire et de maternelle qui s'indignaient de la saleté et de la criminalité de leur quartier, à Bruxelles. S'indigner est à la mode, et je comprends parfaitement les diplômés espagnols qui se scandalisent d'être au chômage. Mais substituer la morale au politique me semble déplorable. Encore peut-on comprendre la protestation de la Puerta del Sol, mais le "mouvement OWS", lui, est d'une confondante crétinerie. Pire qu'un rassemblement altermondialiste avec vendeurs de macramé. "Money is obsolete", proclame un panneau, tandis qu'un jeune homme explique doctement qu'il est indispensable de revenir à une économie de troc. "Good Bye, Banks, your time is over!" répond un autre, adepte du matelas aux billets de banque sans doute. Sans compter tout le reste de ce happening potache mais très écolo : on y recycle tout, et surtout les idées les plus imbéciles.

 

Mais là, je vais trop loin : il y a deux choses aujourd'hui sur lesquelles il est interdit d'ironiser, les indignés et Intouchables. Les Inrockuptibles avaient en son temps tiré à boulets rouges sur Amélie Poulain (enfin, le film, vous m'avez compris) accusé de représenter un monde sans immigrés ni lutte de classes, etc. C'était à mon sens un mauvais procès, dans la mesure où, effectivement, le film se déroulait dans un univers parallèle, comme il était aisé de s'en assurer. Intouchables, comme les Ch'tis, se passe aussi dans un monde parallèle, mais les cinéastes ne l'assument absolument pas. C'est bien plutôt le système Canada Dry à l'oeuvre : ça ressemble à la France, ça a la couleur de la France, mais ce n'est pas la France (ni aucun autre pays, d'ailleurs). Passons sur l'affligeante charge contre l'opéra et l'art contemporain (c'est une bonne vieille habitude assez démago, à l'oeuvre dans Musée haut Musée bas et, plus récemment, dans un film avec Poelvoorde et dont j'ai oublié le titre), passons aussi sur la technique filmique réduite à sa plus simple expression. Pourquoi ce succès ? Les Français auraient-ils tellement besoin d'un unanimisme factice ? Peut-être, mais alors les Belges aussi, car le film fait un tabac, ici !

 

[*] je suis chimiste de formation

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 23:16

Mettant les choses au point, je déclare n'être ni Tintinomane, ni Tintinolâtre, ni même Tintinophile. Je laisse ce soin à des spécialistes très pointus comme Pierre Sterckx qui sont prêts à dépenser des milliers d'euros pour acquérir une planche originale d'Hergé. Tout simplement, j'étais dans ma jeunesse abonné à ce "Journal" (hebdomadaire) comme à Spirou et à Mickey (j'adorais bien sûr l'abominable Donald Duck et Scrooge - l'Oncle Picsou pour les Français). Que dire d'On a marché sur la Lune, sinon que je me régalais (et me régale encore) des planches montrant Tournesol (L' Auguste Piccard, dont la nacelle ornait l'entrée de je ne sais plus quel auditoire de l'ULB) amenant Haddock vers la fusée célèbre, carrelée de rouge et de blanc qui se vend maintenant en modèles déclinés en diverses grandeurs pour une somme plus que rondelette.

 

On a crédité Hergé, et pas injustement, pour la création de la ligne claire. Oui, il y avait une magie (terme galvaudé, je l'admets) à cet ascétisme graphique. Et à relire les albums de Tintin, j'ai été toujours admiratif de son style, de sa manière de mener le récit, d'introduire des dialogues en "syldave" (en fait du pur brusselêer, du dialecte bruxellois). A se tordre de rire pour ceux qui le connaissent.

 

Mais le veuve d'Hergé et son nouveau mari ont vite compris ce qu'on pouvait en tirer - marketing et merchandising obligent. Spielberg en a remis une couche, et sa Licorne n'a plus grand'chose à voir avec le Tintin original. Comme le dit Sotinel, c'est un peu Tintin chez les Transformers. Le visage lisse et à peine évoqué de Tintin, le faciès expressif de Haddock avec un pif exagéré, entre la naïveté, les sourcils et les moustaches des Dupond-t, tout cela passe à la moulinette du spectacle tsunamiesque. Aucune animation ne remplacera le petit tourbillon indiquant la course...

 

Ah oui, on dira que c'est une adaptation. Sans doute. Mais c'est une adaptation graphique d'une oeuvre graphique, et à mon point de vue, c'est une trahison, et a moneymaker... (on connaît le caractère âpre au gain du couple Rodwell (*) et leur manie de faire des procès à quiconque se mêle de malmener le monde tintinesque ; ici, pas de danger, dans les 135 millions de dollars, il a dû en revenir une petite partie à Moulinsart...) Ainsi, j'ai beaucoup aimé Tamara Drewe (le film), mais je ne connaissais pas la bande dessinée (pardon ! on dit maintenant graphic novel...), et si les connaisseurs ont crié au scandale, je m'incline.

 

Un bijou, m'a dit un mien cousin dudit Tintin (avant de le voir). Ce n'est pas mon avis.

 

(*) Reconnaissons au moins à Rodwell d'avoir préservé tout l'oeuvre d'Hergé. Ce n'est hélas pas le cas pour Franquin dont il ne reste quasiment plus rien des planches originales, les héritiers ayant tout foutu au bac, comme on dit chez nous. Rephotographié les albums, donc, rien. Merci au cousin de me l'avoir renseigné !

 

P.S. Après l'avoir vu, ledit cousin (de C., en fait) a dit qu'il était "pas mal déçu". Après l'avoir vu, Pierre Sterckx s'est déclaré satisfait et a livré son point de vue dans le journal Le Soir où il se livre à une obscure exégèse sur le concept de pixel qu'il ne semble pas avoir très bien compris.

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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 22:04

Voici, en "remasterisé" (ça se dit comment en français ?) les merveilleux films de René Clair, dont ceux de son époque USA. Comment définir cette "French Touch", tout comme il y a la célèbre "Lubitsch Touch"? Comment expliquer que "It Happened Tomorrow" semble tellement français malgré son sujet et son mode d'exposition (tout de même, reconnaissons-le, assez Drôle de drame, moins l'aspect parfois assez carré de Carné) ? Différence aussi des acteurs, toujours (sublimement) cabots en France et moins théâtraux aux USA (je ne parle évidemment pas de l'Actors' Studio) ; même si j'admire Rivette et Rohmer, il faut admettre que, par exemple, Paris nous appartient ou Astrée et Céladon sont d'abominables pensums.

Il y a dans ce film une fraîcheur (je n'ai pas peur des clichés, on le sait) étonnante. On pense aux comédies britanniques de l'époque et d'après, aux films de la Rank, genre Mackendrick. Mais ça se passe aux USA...

Comme d'une certaine façon, paraphrasant Mozart, "il n'y a pas une scène, pas une image de trop...". La caméra est domptée, les chefs op' (Stout et Schüfftan, que je ne connais pas) ont fait un beau travail, certes pas sublime, mais parfaitement acceptable.

A voir ou à revoir, comme on dit généralement.

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 23:13

"Je n'ai pas peur des clichés !" nous annonce tout de go le cher Woody dès les premières images précédant même son habituel titrage N&B sur fond de jazz (Sidney Bechet et clarinette oeuf corse), et c'est vrai qu'on se délecte à l'avance de voir toute la panoplie parisienne - Montmartre, Odéon, tour Eiffel etc.

Mais tout d'abord, je me dois de reconnaître que le "narrateur", Gil, un alter ego de Woody comme dans plusieurs de ses films (je pense à l'excellent Celebrity, entre autres) me fait lever la peau en cloques avec sa bouche en cul de poule et sa coiffure imitant celle de son maître et persona. Oui, c'est pour moi, et je dois donc le laisser sous la table.

Cela dit, l'idée de revenir dans le passé est bonne, évidemment, même si ce n'est pas très nouveau. Et que chacun ait son idée de l'Âge d'Or est amusante - et pas très nouvelle non plus.

Mais les personnages présentés ne sont pas convaincants ; Hemingway débite des sottises machistes, Picasso, Buñuel et tutti quanti ne font que parler un anglais qu'ils ignoraient avec un accent français ou espagnol convenu, sans parler du ridicule dialogue où Man Ray parle de faire de la photographie et Buñuel un film, bien que ce dernier ne comprenne rien à une proposition de Gil de tourner quelque chose comme L'ange exterminateur, un pur chef d'oeuvre que Woody semble estimer complètement extérieur au grand Luis.

Et puis, le film patine depuis le début avec les futurs beaux-parents bien sûr Tea Party (on sait que Woody ne fait pas dans la dentelle, c'est souvent très amusant, comme le "crypto-fascist arrogant zombies") - mais ça ne fait pas un film.

Et la fin est assez lourde : on la voyait venir.

Vignettes des années '20, chacun voyant l'Âge d'Or derrière soi (années '20, Belle Epoque, Renaissance et même Louis XIVème), oui, pourquoi pas ? Mais je n'ai pas trouvé que ça fonctionnait bien. Une personne (IMHO) fonctionnait bien : Gertrude Stein ; petit bémol : elle parle de "science fiction". Sans vouloir être aussi pédant que le Ur-pédant du film, je ne crois pas que GS aurait pu utiliser ce terme.

Mais je me trompe peut-être.

Cela dit, assez divertissant.

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 11:43

Dans de nombreux contes et dans certains mythes, on identifie un enfant, un parent, voire un conjoint perdu par une particularité physique, une marque corporelle ou un tatouage ; dans Incendies, film de Denis Villeneuve basé sur une pièce de théâtre de Wajdi Mouawad, c'est exactement ce qui se passe : l'héroïne reconnaît celui qui est à la fois son fils et son bourreau grâce à un tatouage sur le talon droit (et à une assez improbable coïncidence).

 

Je me demande tout de même pourquoi ce film a suscité des critiques extraordinairement louangeuses, alignant les quatre étoiles tout au long des publics. Il faut dire qu'il commence fort : dans une scène très violente, on voit l'amant de la jeune héroïne se faire brûler la cervelle par le frère de celle-ci, tout cela dans un torrent d'injures et de menaces en arabe - une langue qui se prête bien à la tragédie, au drame et à l'invective. Puis, la grand'mère empêche le frère de tuer sa soeur, et pousse des hurlements de désespoir en apprenant que sa petite-fille est enceinte : la famille et le village sont déshonorés ! C'est alors que la caméra dévoile une petite croix accroché au cou de la jeune fille : ce sont des chrétiens, bonnes gens, et vous qui alliez soupirer "ces islamistes, tout de même, quels sauvages"... Non non, tout au long du film on prend bien soin de montrer la cruauté effrayante de ces chrétiens, assassins de sang froid, tortionnaires sadiques et implacables ; par contre Chemseddine, un ancien chef de guerre musulman, apparaît comme un vieux sage entouré de gardes du corps déférents et policés. Quel critique oserait risquer de se faire traiter de lepeniste en émettant la moindre réserve ? Qu'on m'entende bien : les Kataëb étaient de fait des milices d'assassins et de tortionnaires et les Gemayel du gibier de potence, mais Incendies ne se veut pas un film historique, il ne se passe pas (censément) au Liban, il est semble-t-il l'illustration de la folie guerrière et de ses effets. Il n'empêche, les chrétiens sont suridentifiés comme tels, et le mot "musulman" est entendu deux fois (j'a compté mais je peux m'être trompé), les non-chrétiens étant généralement qualifiés de "réfugiés".

 

Cela étant, le film est honnêtement fait, structuré en flash-backs incessants mais nullement gratuits, les images sont belles, les acteurs excellents, les "cartons" d'intertitres sont un peu lourdingues et la musique assez discutable. L'histoire fourmille d'invraisemblances, mais peu importe puisqu'il s'agit d'une tragédie grecque se déroulant au Proche-Orient. C'est très politiquement correct mais ce n'est pas un chef d'oeuvre.

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 23:50

De retour de Paris avec quelques expositions et films (Paris est la capitale des cinéphiles, ne parlons pas de Londres ni même de NY). L'incontournable Deux de la vague, évidemment et le merveilleux Musée Dapper, cela va sans dire. Passionnante expo de Mondrian à Beaubourg aussi, et cosi via.

 

Depuis quelque temps je voulais voir le MAC/VAL d'Ivry dont on m'avait dit grand bien et je n'ai pas été déçu ; situé dans une improbable quasi-friche urbaine, ce musée d'art contemporain expose de très belles oeuvres et vaut sinon le voyage au moins un très large détour ne fût-ce que pour encourager une magnifique initiative (due sans doute à une Gauche progressiste et non ossifiée -  la Droite ne me semble pas prête à assumer un tel bonheur. Si je me trompe, écrivez-moi !). Je recommande tout particulièrement un travail de la jeune Shilpa Gupta (allez voir !).

 

Et donc, revenant sur cette bonne vieille autoroute du Nord, j'écoutais une émission d'Europe I où l'on avait réuni une brochette de commentateurs (y compris un bon vrai philosophe) sur la Crise de la démocratie. Loin de moi l'idée de dire que cette crise n'existe pas, et dimanche dernier une marche blanche a eu lieu à Bruxelles pour des raisons qui me laissent pantois et que Jean Quatremer a - à mon avis - bien comprises. Mais ce qui m'interpellait dans cette émission était surtout qu'il n'y avait autour du micro aucun intervenant un tant soit peu libéral et que tout tournait autour de la condamnation de l'affreux libéralisme (toujours ultralibéralisme, ça va sans dire). Et là, j'ai appris (après un exposé fatigué sur la différence entre le capitalisme entrepreneurial et le capitalisme financier) qu'un sondage avait placé la France comme le leader de la résistance au capitalisme : 33% des Français étaient pour la sortie du capitalisme contre, prenons un exemple, 3% des Chinois. Donc, un Français sur trois, comme plus tôt on nous assurait que deux (jeunes)Français sur trois rêvaient de devenir fonctionnaires...

 

Nous allons donc assister à un exode massif des Français vers Cuba ou la Corée du Nord ? Ah ha ! Ainsi, la Belgique, après que la Flandre aura acquis son indépendance, mettra enfin la main sur son voisin du Sud et acquerra la Tour Eiffel, le Trocadéro, le Grand Palais et l' Académie de Marcq-en-Baroeul !

 

On peut rêver...

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 23:25

Très humain, ce film, enfin, c'est du moins ce qu'en dit Mike Leigh. Et qu'à la fin du film, ce qui compte, ce ne sont pas les personnages, mais ce que les spectateurs ont retenu de ces figments of imagination. Rien donc d'un aspect "réaliste" à la Ken Loach ou aux Angry Young Men des années '60 et de toute une tradition filmique très British y compris avec certains Hamer (pas Bent, Robert) ou Ealing Studios.

 

Oui, certes, film de vieillesse et de mort, qui approche et finit par arriver (les funérailles, sans doute la plus belle séquence du film, même si elle se traîne un peu).

 

Mais voilà : déjà le chapitrage saisonnier est plus que bateau et fait penser à l'affreux Printemps, été, automne, hiver... et printemps du farceur Kim Ki-Duk. Puis il y a Mary, hystérique dépressive extrovertie (ce n'est pas moi seul qui le dis, mais une excellente psy qui en a connu plus d'une...) qui à mon point de vue en fait des tonnes et qui ne traduit pas avec assez de retenue ce qu'elle ressent (tant dans sa vie qu'à l'arrivée de sa ménopause). D'où plein de grimaces, de larmes, d'eye twitchings et de contorsions. Joe, le fils, un peu tête à claques (il ressemble à Bart de Wever nous disait un ami ayant vu le film avec nous) est soit un imbécile heureux, soit un pervers glacial, à ne pas comprendre les avances que lui fait l'amie de vingt ans de sa mère, qui l'a connu quand il en avait dix. Puis il la revoit après une rencontre torride dont il ne semble pas avoir compris quoi que ce soit - allons donc ! il est trentenaire et ne voit pas les manigances érotiques de cette pauvre épave ! (même qu'il la plaisante sur son âge, très innocemment - ou peut-être pas. Donc, confirmation : imbécile ou pervers [à moins qu'il ne soit homosexuel ? suspense...]) - il la revoit donc en compagnie de sa toute nouvelle petite amie (autre hystérique) dont il caresse longuement la main et le bras et forme des projets d'avenir. C'est dit : pervers.

 

Les personnages les plus intéressants sont évidemment le couple Tom and Gerri (qui assument leur nom...), qu'au début on prend pour de braves gens empathiques et dont on apprend graduellement qu'ils sont lower-middle-class issus du prolétariat anglais (référence obligée...), ce que montre complaisamment leur petite demeure et leur potager partagé. Puis on devine que ce sont d'abominables égoïstes prenant plaisir à s'entourer d'autres épaves, et enfin on voit à l'évidence que ce sont des vampires, des goules qui se repaissent de la fragilité et du malheur des autres pour se construire un petit bonheur (la "grasse matinée" et "quelque chose de plus, honey  [et on rigole à la gaudriole]" dans ce monde sexuellement en pleine demande... Car évidemment la sexualité crève l'écran même si - heureusement - elle est cryptée).

 

Et puis, il y a les dialogues, où il faut toujours (enfin, presque toujours, disons dans les scènes à personnages, sauf évidemment lors des funérailles) faire du witticism, mettre un mot d'esprit, des blagues. "How many cc's ?", simplement pour se moquer de la pauvre Mary mais pour encore sous-sous-ligner que sa voiture nouvellement acquise sera un désastre, téléphoné comme d'autres.

 

Une chose me laisse rêveur : Mike Leigh a-t-il voulu être aussi cruel envers ses personnages, et surtout Gerri qui se révèle une conseillère psy lamentable en ne pouvant plus gérer sa relation avec Mary après que celle-ci ait montré sa jalousie envers Katie ? Bien sûr, elle la reprend dans ses bras - geste de vampirisme maintes fois renouvelé dans tout le film - et, bien sûr l'oriente vers une autre psy...

Déception.

 

 

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 22:06

On m'a reproché plus d'une fois d'épingler des "comédies" à la française, comme Musée haut, musée bas, Potiche ou autres. Mais le fin du fin, c'est tout de même de voir (de lire) les critiques se pâmer à la vision de "Poetry", film coréen de Lee Chang Dong. On sait que le cinéma coréen a la cote, et Joon-ho Bong est un superbe cinéaste, mêlant le drame avec un humour parfaitement "décalé" (dieu que je déteste ce terme, mais comment dire autrement ? Le "poisson à pattes" de The Host est affreusement délicieux !).

 

Cela dit, les Coréens ont une telle passion pour le mélodrame qu'ils en remettent un peu avec par exemple La chanteuse de Pansori, le pansori étant une chanson traditionnelle doloriste et mélodramatique, et le film (que je n'ai d'ailleurs pas vu) semble parler d'une chanteuse de Pansori, aveugle et tout et tout, bref un tire-larmes digne de La Ballade de Narayama.

 

Peut-être aussi chef d'oeuvre que ce dernier. Je n'en sais rien, ne l'ayant pas (encore) vu.

Mais Poetry est à la fois creux, interminable, mélodramatique et téléphoné. Plans appuyés, montage mou et le tout sans intérêt. Les interventions "poétiques" sont remarquables par leur parfaite imbécillité (ah oui ! on y voit pendant quelques secondes un poète en révolte ! Mais il s'effondre vite...).

 

Trois étoiles, n'est-ce pas ?!

 

Une fois de plus : fuyez. Ou alors, ne soyez pas d'accord.

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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 21:45

Je crois l'avoir déjà dit, Jacques Audiard est un réalisateur que j'apprécie beaucoup (en toute modestie...). Je vois chez lui  une obsession de l'enfermement : évidente dans Un Prophète, mais sous-jacente dans tous ses films précédents. Regarde les hommes tomber, le coma dépassé bien sûr, mais aussi les rapports de soumission entre Mickey et ses deux maîtres, Sur mes lèvres, où Carla est enfermée dans sa surdité, De battre mon coeur s'est arrêté, Thomas bloqué à la fois par son art et son père, et jusqu'à Un héros très discret où Albert s'enferme dans sa mythomanie.

 

Et chaque fois, le personnage s'en sort vers le haut, au moins en quelque sorte...

 

J'y pensais encore hier en revoyant Regarde..., son premier film si j'ai bonne mémoire (mais pas son premier travail), excellent, encore un peu maladroit, avec sans doute trop de scènes de nuit un peu hermétiques, mais avec un découpage haletant (on ne peut même pas parler de flash-backs), sans aucune des afféteries du triste Iñarritu : la voix off et les intertitres faussement candides forment un canevas narratif bien carré et sans prétention - disons, sans prétention affichée...

 

Certes, ce bonhomme a le knack de trouver des titres accrocheurs, mais il y a derrière une oeuvre importante dans le cinéma français. Pour les imbéciles qui se cramponnent aux étoiles, je lui en décernerais 5...

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