Après un nouvel intermède ivoirien, d’où j’ai pu admirer la glorieuse incertitude du sport, et plus particulièrement du
football , avec deux guerres évitées de justesse, l’une entre l’Egypte et l’Algérie, l’autre entre la France et l’Irlande. Ah ! la saine camaraderie ! Ah ! la noblesse de cette
cause !
Et en plus, c’est aussi truqué que le Tour de France, c’est dire !
A propos de truqué, j’ai aussi apprécié que la RTBF tombe dans l’escarcelle d’Ecolo, et à ce sujet, j’ai appris que la
direction de cet organe importantissime se réglait entre partis politiques. Eh oui, même pas entre les « étiquetés » politiques, mais carrément au niveau des présidents de
parti. Atterrant. Le plus drôle, c’est quand Ecolo s’indigne de ce qu’on leur en fait grief : « Quand le Ps prend la RTBF, c’est normal, mais quand nous la demandons, ça semble
scandaleux ! » s’étranglait un porte-parole d’Ecolo. Mais justement, bonhomme, c’est parce que vous avez toujours voulu faire de la politique autrement, et vous
montrez bien que ça ne marche tout simplement pas, voyez la désignation de votre nouvelle co-Présidente, à la CDH !
Bien, mais je vous avais promis de parler de géoingéniérie, ou plus exactement de vous en reparler.
Car plus personne ne croit vraiment qu’on en restera à ces fameux deux degrés au-dessus desquels ce sera la fin du monde tel qu’on le connaît (plus d’oiseaux, plus de poissons, plus d’ours
polaires, mais plein de moustiques impaludés, de scorpions, de VIH, de maladies inguérissables, de sécheresse dans les zones pluvieuses et d’inondations dans les déserts). Regardez tout
simplement ce qui se passe pour la conférence de Copenhague, c’est encore pire que je ne l’avais envisagé.
La Royal Society s’en était émue, et il y a quelques mois elle avait publié un rapport dont le début sonne comme un avertissement très net :
« It is likely that global warming will exceed 2°C
this century unless global greenhouse gas emissions are cut by at least 50% of 1990 levels by 2050, and by more thereafter. There is no credible emissions scenario under which global mean
temperature would peak and then start to decline by 2100.
Unless future efforts to reduce greenhouse gas emissions
are much more successful then they have been so far, additional action may be required should it become necessary to cool the Earth this century.
Such action might involve geoengineering, defined as the
deliberate large-scale intervention in the Earth’s climate system, in order to moderate global warming ».
Et le rapport en question de passer en revue tous les modes possibles d’intervention (séquestration du CO2 ou gestion du
rayonnement solaire), leurs avantages et inconvénients, les dangers et incertitudes, les aspects éthiques, politiques, bref tout le Saint-Tremblement ; lisez-le, vous ne le regretterez pas
(il est beaucoup moins aride que celui du GIEC).
Mais nos amis anglais sont décidément des empêcheurs de tourner en ronron. Voilà-t-il pas que :
« The government's target of cutting carbon emissions
by 80 per cent by 2050 is simply not achievable and the year 2100 would be more realistic, a report by the Institution of Mechanical Engineers (IMechE) has said ».
Oh, ce n’est pas par dogmatisme que ces braves ingénieurs estiment que ce n’est pas réaliste, mais ils connaissent les
problèmes un peu mieux que d’autres ; construire, par exemple, 27.000 éoliennes et 16 centrales nucléaires nécessite du temps, des usines et des capacités que le Royaume-Uni ne possède tout
simplement pas. Et pourtant, un ingénieur, c’est plutôt optimiste, en général !
Heureusement, les idéologues veillent, et :
« However, the Department of Energy and Climate Change
(DECC) said the "defeatist" IMechE's "can't do, won't do attitude" was not welcome»,
c’est-à-dire qu’on nous refait le coup du “ne pas désespérer Billancourt” et le DECC délivre un véritable pep
talk, avec tous les clichés du genre (défaitiste ! on va les coller au mur, ces défaitistes, ces traîtres…).
Ah oui, si vous croyez pouvoir « sauver la planète » en peignant les autoroutes et les toitures en blanc (oui
oui, j’ai lu ça), allez faire un petit tour à la page 25 du rapport de la Royal Society. C’est la méthode la moins efficace et le plus coûteuse de toutes.