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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 01:02

Une remarque comme ça, en passant. En vieillissant je suppose que mes résistances sont aussi sclérosées que mes artères, mais de la même manière que le terme "écologiste" me crispe autant que d'autres appellations incontrôlables, je ne puis souffrir entendre parler de soya prononcé comme sogea, rimant avec songea. Tout ça parce que ça s'écrit soja en allemand et que cette orthographe a été importée dans notre merveilleuse langue française - la plus belle du monde, identité oblige, non ? - avec sa valeur phonétique. Soya, soit dit en passant, qui n'a certes pas que des avantages diététiques, quoi qu'en pensent les convaincus.

On dit "SOYA", et c'est comme ça, demandez aux Chinois, aux Japonais etc.

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 12:32

Il fallait s'y attendre, après Xynthia on a eu droit à tous les commentaires du type "voilà le réchauffement climatique", etc, ce qui est bien évidemment faux. Il est amusant d'entendre les catastrophistes climatiques sommer - avec raison - les incrédules de se taire lorsqu'ils évoquent la vague de froid pour émettre des doutes - et tout récemment un édito du Monde prenait sévèrement à parti ces incrédules et leur expliquait doctement en quoi ils avaient tort, et en quoi ils était stupides - mais faisant flèche de tout incident qui semblerait aller dans le sens de leur désespoir. Tornade, tempête, vague de chaleur, sécheresse, tout est bon pour le catastrophisme - sauf, à première vue, une vague de froid intense. Et encore ! J'ai lu un entrefilet dans le New Scientist selon lequel un climatologue explique le refroidissement apparent de l'Antarctique... au réchauffement climatique global... Ce qui n'est d'ailleurs pas impossible. Mais le RC est l'explique-tout à la mode.


Une remarque, cependant : lorsque je dis "avec raison", je parle en droit, mais pas nécessairement en fait. C'est tout de même le troisième hiver consécutif particulièrement froid et ce dernier particulièrement long, et même Phil Jones admet que depuis dix ans, les températures moyennes ne montrent pas statistiquement trace d'augmentation. Peut-être assiste-t-on à une pause dans le réchauffement, c'est en tous cas une hypothèse qui fait bruisser le Landerneau.

 

 

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 22:47
Tout de même, il ne faut pas attacher une valeur quasiment religieuse à ce terme de "climatologue", lui permettant de se distancier de petits amateurs cherchant à savoir la pluie ou le beau temps pour demain. Il serait plus honnête de parler de Climate Modelers, c'est-à-dire de physiciens étudiant l'atmosphère terrestre avec des modèles informatiques très (ou pas assez ?) sophistiqués. Ils sont tous tributaires de modèles dérivés de ceux qu'utilisent les météorologues, et leurs projections sont très peu fiables, mais tant pis ! Simplement, il faut le savoir. Et d'autre part, il faut savoir que ce ne sont pas que les climatologues qu'il faut écouter, mais aussi les statisticiens qui étudient les résultats des modèles et leurs marges d'erreur.

Pas si simple...
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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 15:47

Oui, ce n'est pas très original...

Je n'ai pas lu le dernier livre de Claude Allègre, L'imposture climatique ; le personnage est excessif, brouillon et un peu trop polémique à mon goût, mais enfin c'est un vrai scientifique, et il a tout de même une bonne connaissance des sciences de la Terre, même s'il n'est pas climatologue, c'est vrai, mais ça, ça devient un argument-zombie.

Ce que j'ai su de son livre, ce sont deux attaques au vitriol dans Le Monde, l'une signée d'un certain Stéphane Foucart, journaliste - et non climatologue, etc., et l'autre de Jean-Louis Fellous, qui, lui, est parfaitement qualifié en tant que physicien de l'atmosphère. Deux articles très polémiques, sans que le journal ait même annoncé la parution du livre à ma connaissance, c'est un peu curieux, mais on sait que Foucart a des opinions bien arrêtées. Je suppose qu'on a dû faire remarquer au rédac' chef que ça faisait désordre, alors on a permis ce jour à M. Allègre de prendre la parole. Ce qu'il a fait.

Point de vue
Climat : les questions qui restent posées, par Claude Allègre
LE MONDE | 03.03.10 | 13h45  •  Mis à jour le 03.03.10 | 13h45


e Monde a consacré au livre que je viens de publier - avec la collaboration de Dominique de Montvalon - une page entière. A priori, quel hommage, presque démesuré ! Hélas, cette page - tout entière consacrée à relever, à la façon d'un scribe intégriste, de supposées erreurs dans l'appareil de références et de citations - ne dit pas un mot de notre analyse de fond au lendemain de l'échec totalement prévisible et extrêmement grave du sommet de Copenhague. Pourtant, quand le doigt montre la lune, c'est la lune, on le sait, qu'il faut regarder. Mon livre dérangerait-il trop de conformismes, trop d'intérêts ?

 

La vérité est la suivante : dans un nombre considérable de pays, et pas seulement dans les pays anglo-saxons, ce débat - inévitable parce que vital - est déjà engagé. Il est urgent donc qu'il s'engage en France, et sur la place publique, n'en déplaise à ceux qui tentent de continuer à en faire, au service de leurs thèses, un monopole privé et verrouillé.

Cinq questions, au moins, se posent.

1. Le fonctionnement du GIEC pose-t-il problème ? Notre réponse : oui, très gravement. Non seulement parce que chaque jour apporte la preuve d'erreurs scientifiques graves commises par cet organisme, mais aussi parce que son principe de fonctionnement - celui du consensus, qui passe sous silence les opinions minoritaires - est incompatible avec l'éthique de la science. Aucun scientifique ne peut accepter une vérité décidée par quelques-uns et tombée d'en haut.

2. La planète est-elle menacée de réchauffement ? Oui, de deux ou trois degrés dans... un siècle. Mais elle est aussi, peut-être, menacée de refroidissement. Faut-il continuer à s'agiter dans des colloques sans rien faire ou faut-il, comme nous le suggérons, s'adapter à toutes les éventualités ?

3. Le CO2 est-il une menace ? L'excès de CO2, évidemment. Et cet excès doit être combattu car, par exemple, il acidifie l'océan et, de toute manière, il est de bonne pratique d'économiser les énergies fossiles. Mais, en l'état, tout lui imputer - donc tout imputer à l'homme -, c'est s'égarer.

4. Y a-t-il une idéologie du réchauffement climatique ? C'est une évidence. Il faut retrouver les lois élémentaires du débat scientifique - ouvert, contradictoire, sans a priori -, mais certains écologistes (ou se présentant comme tels) s'arc-boutent : hors de notre pré carré, disent-ils, point de salut. De quoi ont-ils peur ?

5. Comment expliquer la rébellion, à Copenhague, des grands pays émergents (Chine et Inde en tête) ? Par leur refus d'un néocolonialisme rampant, adossé à de grands intérêts financiers dont l'un des principaux porte-parole est l'ex vice-président américain Al Gore. Un écobusiness qui a aussi ses pratiquants en France.

Discutons de tout cela, qui n'est pas mince. Et voyons si le dossier climatique est ou non, pour une planète minée ici par une crise historique et le chômage, là par la famine et le manque d'eau potable, la priorité des priorités. Je dis que non. Il faut croire au progrès et en l'avenir, et l'avenir, c'est la croissance verte et l'innovation. Mais l'avenir ne se bâtira ni en circuit fermé ni avec des oeillères, encore moins en propageant la peur. En ce sens, Copenhague n'est pas un simple dérapage, mais un signal d'alarme. Il faut repartir de zéro, ou presque. C'est ce à quoi invite, entre autres, mon livre."

Voilà un ton nettement moins polémique que celui auquel CA nous avait habitués. Et les questions qu'il pose, ne faudrait-il pas en discuter ?

Mais reprenons quelques-une des attaques de Foucart contre le livre.

- CA - brouillon comme souvent - se trompe sur les initiales du GIEC, c'est vrai, ce dernier devant plutôt se nommer GEIC, mais l'important est dans Intergouvernemental et non International. Ce groupe d'experts est en effet une émanation intergouvernementale, c'est-à-dire dépendant étroitement de ces gouvernements, qui sont très interventionnistes dans la rédaction des rapports de consensus.

- Une phrase comme "les émissions humaines (...) en soient certainement la cause principale"  ( "Although increased human-induced emissions of long-lived greenhouse gases are certainly the main driving factor") est absurde, même le GIEC n'ose pas l'écrire. Cette phrase fait évidemment partie du résumé de l'article et n'est pas représentative de son contenu, qui analyse les origines et les effets de la pollution (notamment aérosols, ozone et carbone noir). Dire comme CA que le CO2 n'a "rien à voir" avec le réchauffement est, c'est vrai, assez exagéré... Cela dit, une fraction non négligeable de glaciologues sont étonnés de l'ampleur de ce qu'on appelle l'anomalie du bassin arctique, et hésitent à y voir un effet direct du RC, d'où un article comme celui-ci, qui cherche à comprendre.

-  A propos de l'Antarctique, CA ne parle pas des glissements de glace, mais de réchauffement. Ce glissement est-il dû au RC ? Rien ne permet de le croire. Et je pensais que la montée des eaux venait de leur réchauffement ?

- Les raisons avancées du nom de "Groenland" sont-elles fausses ? Je n'en sais rien et Foucart non plus, qui prend comme avéré un mythe quasi-millénaire ; comme le dit Jared Diamond dans Collapse : "some historians think that the name really was coined with deceitful intent by Erik the Red [...] so as to induce other Vikings to join him". Et, plus loin : "I discovered to my surprise that the name Greenland might have been bestowed honestly, not as false PR". Quoi qu'il en soit, Foucart lui-même ajoute plus loin : "l'écrasante majorité des travaux de reconstructions paléoclimatiques suggèrent qu'elle était moins chaude que la période actuelle". Suggèrent. Moins chaude. Quelle précision ! Personne n'a jamais nié l'existence d'une période de réchauffement à l'époque, malgré les tentatives pathétiques de Foucart de vouloir en atténuer l'importance.(*)

- Oui, là on a du CA typique, qui n'a sans doute pas relu son brouillon... ou il y a eu un mastic. Mais Foucart ignore-t-il qu'il s'agit de Kerry Emanuel et non Emmanuel ? Quand on veut faire le puriste...

- Effectivement, nulle trace de "Sine and collaborators" dans Science... Ah, ce CA !

- Tous les climatologues savent bien que les nuages et le carbone noir sont les sources les plus graves d'imprécisions des modèles de circulation atmosphérique globale ; mais certains climatologues estiment que de telles imprécisions rendent toute projection illusoire, et la question de savoir pourquoi J-P Chalon n'est pas mieux impliqué dans le GIEC reste parfaitement recevable, et n'est nullement annulée par la citation du rapport du GIEC. D'ailleurs, qui sera ou ne sera pas dans le WG1 est essentiellement politique, et il y a déjà eu des démissions à grand fracas.

- Foucart ment lorsqu'il parle des "présentateurs de bulletin météo à la TV" - il s'agit des "Monsieur Météo", qui, aux USA, ne sont nullement des amateurs, vu les intérêts financiers en jeu. Voici l'adresse de l'article original.

Mais assez avec Foucart, voyons un peu le papier de Fellous.

P.S. Finalement, j'ai lu le livre. Et la première bourde (les initiales du GIEC) est une note en bas de page, due presque certainement aux éditeurs et pas à Allègre. J'en reparlerai.

(*) Depuis, d'autres reconstructions nettement plus fiables ont effectivement conclu à un réchauffement médiéval, et pas seulement en Europe.

[à suivre...]

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 16:12

Océans est un gentil petit film sur... les Océans, vous l'avez deviné. On y voit beaucoup de baleines et plein de dauphins, on y voit aussi de nombreuses séquences réalisées de toute évidence en aquarium, et pourquoi pas ? Ce que j'ai préféré c'était tout de même les images des bateaux dans la tempête, petit chalutier virevoltant sur des vagues plus hautes que lui ou frégate encaissant les gifles gigantesques des déferlantes, c'était impressionnant. Très impressionnants aussi les plans où on voit les cruels Chinois (? en tous cas, ils avaient des faces de citrons) tranchant les nageoires des requins et balançant les corps mutilés de ces pauvres bêtes qui vont crever au fond de la mer dans des soubresauts d'agonie très déplaisants à voir. Voilà à quel prix vous mangez vos soupes aux ailerons de requin. Comme ce film va certainement passer aux USA, une petite note au générique précisait bien qu'aucun animal n'avait souffert du fait du film et que certains passages étaient des simulations ; j'avais effectivement lu dans une critique du film qu'il était dommage qu'on ait dû falsifier certaines scènes parce que cela permettrait à des sceptiques de mettre le reste en doute et de nier les réalités. Extraordinaire. Ainsi donc il y a un faux, indéniable, avoué, mais cela importe peu, ce qui compte c'est que de méchants esprits pourraient s'en emparer pour dire de vilaines choses, des grandes faussetés etc. Mais enfin, ce film abonde en effets spéciaux ! Il n'a pas de visées scientifiques bien précises et s'aventure à peine, dans une séquence particulièrement tarte, sur l'extinction d'espèces marines.

Dans le genre, je préfère de loin La planète bleue

*********

Lu un commentaire de lecteur (en l'occurrence une lectrice, à l'en croire) du Monde, sans doute dans un de ces n-ièmes articles sur le voile, où la personne se déclare agressé(e) par les hommes qui portent la cravate, ce qui, selon elle, est intolérablement macho et provocant. J'ai à l'époque déploré la perte de cet accessoire de la coquetterie masculine, mais je me demande si je n'étais pas pris dans les errements de ma testostérone.

Mais tout de même, la diversité humaine, c'est merveilleux.

*********

Si une tempête du type de Xynthia (une conséquence du réchauffement climatique, sisi, je vous assure) frappait les côtes belges, elle pourrait faire jusqu'à 4.000 morts, c'est pas moi qui le dis, c'est Geert Noels, un économiste célèbre dans notre beau pays. Evidemment, il n'a aucune compétence pour le dire, mais depuis qu'il a quitté Petercam, il semble être passé dans le camp des pythies du malheur. Il disait l'avoir lu dans un rapport tout à fait sérieux destiné aux économistes afin de connaître le coût des catastrophes naturelles.
Interrogé à la radio ce midi, un modéliseur de la Mer du Nord (oui, ça existe) relativisait un peu : une hauteur de vagues comme celle qu'on avait vue à La Faute-sur-Mer était modélisée comme une tempête de 17.000(*) ans et devant faire un millier de morts ; en admettant même une augmentation importante du niveau de la mer par réchauffement climatique, on arrivait à une tempête de 1.000 ans, avec le même nombre de morts.

Mais en attendant, tout le monde parlait de Geert Noels ce matin.

(*) Rappelons qu'une tempête de 17.000 ans n'est pas un oeuf de mille ans ni une tempête qui revient tous les 17.000 ans. Il y a simplement 1 chance sur 17.000 pour qu'elle survienne dans une année quelconque.

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 21:01

Si je puis me permettre de me livrer, je dirai que j'en ai été friand jusqu'à il y a quelques décennies (eh oui, eh oui) mais j'y ai repris goût voici quelques années grâce à un ami polarivore dont la bibliothèque s'orne de tous (enfin presque - il y en a qui sont introuvables)les ouvrages de la Série Noire. Il a su me convaincre et ma Muse insolente, abjurant ses erreurs, s'est ralliée à sa foi ; je lis, je découvre, et pour passer les dizaines d'heures que je consacre régulièrement dans les avions qui me mènent de ci, de là sur notre Planète en péril, rien ne vaut un bon roman policier entre deux tomes plus sérieux (car il m'arrive d'en lire, soyez-en sûr).

Je vous parlerai ce soir des oeuvres de Qiu Xiaolong, et de ses enquêtes de l'inspecteur principal Chen Cao. Très politiques, ces enquêtes, censées se passer dans la Chine des années '90, bien qu'ayant été écrites une dizaine d'années plus tard - d'où parfois certains anachronismes certes voulus mais sans grande importance. Tout se passe à Shanghaï, ville d'origine de l'inspecteur principal, et aussi de Qiu Xiaolong, dont le prénom pourrait être Petit Dragon, mais qui pourrait faire aussi référence aux délicieux baozi, spécialité de Shanghaï, et qui signifierait alors Petite Cage en bois.

L'inspecteur principal Chen Cao se débat dans chaque épisode parmi les difficultés de la transition, essayant de traquer les rats rouges, les apparatchik-s (si j'ose me permettre le parallèle), les membres des triades, bref les copains et coquins de la Chine de l'époque (et d'aujourd'hui d'ailleurs). Il y a des cadavres, des enquêtes subtiles, beaucoup de poèmes de toutes les dynasties (car Chen est aussi et peut-être surtout un poète, un flic-poète, excusez du peu). Et de la politique, de la politique, de la politique, et pas de manichéisme, croyez-moi ! Car si le père de Chen, lettré et professeur d'université a été massacré par les Gardes Rouges, son fils reste tout de même empli non seulement de la tradition confucéenne, mais aussi de celle de Laozi et croit dans un certain égalitarisme du communisme de sa jeunesse.

Pour tout dire, je n'ai pas lu en version originale (anglaise), la FNAC de Bruxelles étant inexplicablement dépourvue de ses oeuvres, mais la traduction française me semble assez réussie, avec des notes supplémentaires sur les poèmes cités.

Enjoy !

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 00:34

Tous les premiers mardis du mois, les férus de cinéma de mon école secondaire se retrouvaient dans la petite salle de cinéma des Beaux-Arts (ignoblement rebaptisée BOZAR - fédéralisme bilingue oblige - peut-être en sachant que cette appellation avait été utilisée un siècle auparavant par les opposants à l'Institution), attentifs à ce que notre Maître-cinéphile André Delvaux allait nous montrer. Une fois, il est vrai, nous avions eu Vampyr de Dreyer en VO avec sous-titres en serbo-croate, ce qui avait provoqué une certaine hilarité dans la salle ; Delvaux nous avait alors foudroyés de sa petite voix nasillarde en nous annonçant que, vu ces réactions, il ne nous passerait plus que des films comiques français et nous nous étions bien sûr repentis bruyamment en frémissant à l'idée d'une telle punition (Encore que  A pied, à cheval et en voiture.... Je n'ose élaborer...).

Tout cela pour dire que nous avons vu tout ce que Melville avait déjà tourné, et notamment Bob le flambeur et, vous devinez,  Deux hommes dans Manhattan. Ce film nous avait transfixés, tendres adolescents que nous étions, mythique Manhattan (que par ailleurs je connaissais un peu) et aussi une ébauche de nudités qui nous avait éblouis (fin des années cinquante, imagine-t-on ?).

Durant des années et des années, j'ai essayé de revoir ce film, mais impossible de trouver une copie. Rien à la médiathèque, rien sur Amazon, rien sur le net !

Et voilà qu'il y a quelques semaines, je trouve sur le programme de la CINEMATEK (voir mon dégoût de ce terme à propos de BOZAR) une programmation unique de ce film-culte (en tous cas pour moi).

Déception. Bien sûr, il y avait le Manhattan de mon enfance, et une Studebaker comme celle de mon frère à l'époque. Mais si Melville est un très beau réalisateur, he's a lousy actor. La scène du coup de poing dans le bar est misérable, et toute l'histoire tient à peine ; il devait encore faire ses classes.

Oh oui, et à ce propos, Ascenseur pour l'échafaud. Certes belles images et montage aéré, large, musique évidemment sans comparaison possible (le Miles Davis que je préfère). Mais que l'histoire a vieilli... Ces post-adolescents n'ont aucune consistance et Poujouly est vraiment mauvais.

Cela dit, il n'est nullement question pour moi d'être un déboulonneur de statues ("démystificateur" comme on disait il y a un temps). Simplement, il faut parfois prendre un peu de distance. Et à regret. Non, pas de regrets !

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 00:42

J'aime bien Scorsese, il a un souffle épique indéniable, un sens du cinéma très fort, parfois à la limite du grandiloquent, mais qu'importe ? Et son aspect "catho de gauche" n'est généralement pas gênant. Son Gangs of New York, "grand film malade" comme aurait dit Truffaut, est une oeuvre importante, même en ne considérant qu'un plan-séquence sidérant où les cercueils s'entassent tandis que partent les nouveaux immigrés destinés à la guerre... Digne d'Eisenstein, je persiste et signe.

Mais ici, c'est un peu court (enfin, un peu trop long). Cinématographiquement parlant, c'est évidemment parfait, chef op' super, éclairages chiadés, cadrages sans défaut, caméra bien en place et découpage excellent. De la bell ouvrage. L'histoire, par contre... Le sujet était passionnant, mais la réalisation est manquée : la chute est téléphonée, après une demi-heure on devine. Bien sûr, le McGuffin est le phare, il n'est pas le seul, il y a aussi une quantité un peu extravagante d'indices sur Dachau et son massacre improbable, sur la petite fille qui demande pourquoi on ne l'a pas sauvée, etc. Migraine, pilules, hallucinations et enfin la rencontre dans la caverne après les rats grouillants. Merci, on a compris. Et les psychiatres sont d'un tel outré qu'on ne peut pas s'interroger sur leur réalité, même si von Sydow est - comme toujours - un acteur qui tue.

Le gros problème, ici encore, est d'avoir fait marcher la caméra subjective comme objective, mais le procédé n'est pas convaincant. Il trouve vite ses limites et se résume à faire se demander au spectateur ce qu'il a vu, et où il l'a vu. Un peu comme dans le film de Bellocchio, Vincere, où plusieurs séquences (comme celle du mariage religieux) sont frappées d'un tel questionnement (sauf que chez Bellocchio, il s'agit d'une réelle ambiguïté, assumée et faisant l'objet de discussions passionnées lors du repas après le spectacle. Je le sais, je sors quasiment d'en prendre). Ou alors, prendre le parti que tout le film (à l'exception du dernier quart d'heure) est en caméra subjective, ce que faisait sans doute le roman - c'est plus facile à l'écriture. La présence constante de Daniels - quasiment à chaque plan - peut le laisser penser. Mais Scorsese n'est pas Lynch, spécialiste du genre, et qui n'hésite pas à filmer à hauteur d'yeux. Seulement, les incohérences - voire les invraisemblances - abondent (*) et peut-être faut-il envisager l'option radicale que tout, absolument tout le film, y compris son dernier quart d'heure sont nés du cerveau embrumé de Teddy Daniels... ce qui expliquerait qu'un infirmier puisse (peu) discrètement arborer des instruments chirurgicaux dans le jardin... (non, je n'y crois pas vraiment). Ce n'est pas Mulholland Drive, pur produit d'un cerveau en début de décomposition.

Tout de même, à voir.

(*) Par exemple, le billet 4/67 qui devrait être imaginaire mais que Cawley explique à la fin. Et pourquoi dans la crypte Chuck révèle-t-il le pot-aux-roses à Teddy ? Comment peut-on connaître chaque mot du dialogue entre Noyce et Daniels ?

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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 23:12

Ce n'est pas seulement d'un concert qu'il s'agit, c'est d'un spectacle. D'abord, la plupart des instrumentistes et des chanteurs sont beaux. Bien vêtus. Jordi Savall porte sa barbe avec fierté, son long châle rouge avec une superbe crânerie. Évidemment Montserrat Figueras apporte sa voix exceptionnelle, reconnaissable dès la première note, ses aiguës parfaites même dans les forte, et résonante dans le mezzo. Les instruments sont beaux. Le parti-pris de chants-à-danser est saisissant. La mise en scène (ce soir à l'église des Minimes, dans le beau quartier du Sablon à Bruxelles) est parfaite, alternant entre l'autel et l'orgue. Les longues plaintes des Chants de la Sybille étaient introduits par des interludes (dont la célebrissime Estampie Royale, et une remise en scène avec fifes and drum, offert par un percussioniste beau comme un dieu) et pimentées par cet autre superbe Ad mortem festinamus.

Le public bruxellois a la réputation d'être froid. Ce n'était pas le cas ce soir, et le bis offert par Hespérion XXI l'a prouvé, une inoxydable reprise de Cuncti simus où l'assistance reprenait en choeur "A-a-ve Mari-i-i-ia" sans état d'âme par rapport à ce que ma mère appelait ces sornettes.

Oui, sans doute. Mais en sortant de ce concert, on se sentait meilleur, plus beau, plus grand. On avait touché le concept de beau, platonicien. On savait que derrière la beauté, il y avait le beau.

Et puis, on l'oubliera...

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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 15:54

endworld.jpg(Oui, toujours le recyclage...)

Une des premières choses qu'on apprend en exerçant la médecine, c'est de toujours diagnostiquer au pire : si le patient meurt, on dira "quel bon diagnostic", s'il survit, "quel bon médecin" ; de même, j'ai rappelé récemment que pour un journaliste "Good News Ain't no News" ; et enfin pour un politicien annoncer que l'heure est grave mais que grâce à lui les lendemains chanteront est le premier dans son bag of tricks. Un politicien illustre a bâti son immense célébrité en promettant du sang, de la sueur et des larmes, et puis quand tout est allé mieux, il a été éconduit comme un malpropre. Un autre s'est fait haïr pour avoir osé dire (ce qui était vrai) : "You've never had it so good".

Un prophète de malheur, c'est un vrai prophète, c'est Philippulus. La petite vignette ci-contre l'illustre bien : un prophète de bonheur est évidemment un vendu. Si vous annoncez la catastrophe finale, la fin du monde, les sept plaies d'Egypte revisitées par un scénariste de Hollywood, les gens vous regarderont en baissant la tête et en buvant vos paroles. Il reste obscurément dans nos sociétés l'ancestrale équation malheur = péché, si une catastrophe arrive, c'est à cause de vos péchés, et d'ailleurs chez les télévangélistes bigots des USA, une telle assimilation est faite régulièrement : Katrina, c'est à cause de je ne sais plus quelle conférence sur l'homosexualité qui devait se tenir à New Orleans ou quelque chose d'approchant, le mariage homosexuel provoque des tremblements de Terre, etc, etc. Comme un adepte des théories du complot, un prophète de malheur est censé savoir plus et mieux que le commun des mortels, il ne s'en laisse pas conter, lui, il n'est pas un de ces optimistes béats (car on ne peut être optimiste sans être béat, ça va de soi).

On peut en rire. Pourtant, c'est exactement ce que nous vivons avec les arguments cataclysmiques développés à propos des travaux du GIEC, comité essentiellement politique composé (au moins en ce qui concerne le WG1) de nombreux scientifiques de haut rang, auquel on a refilé le mistigri de définir une politique basée sur leur science, et qui ont immédiatement donné dans le panneau : pour une fois qu'on les écoutait ! Mais la République des Savants n'est pas meilleure que la République des Juges : c'est aux politiques qu'il appartient de prendre des décisions en se basant bien sûr sur des arguments scientifiques, mais pas seulement.

Un exemple : un RC de 2°C devrait entraîner (si les GCM sont fiables, et c'est un grand si) une augmentation des précipitations dans nos contrées et des sécheresses dans le Sahel, par exemple. Si nos politiques ne savent pas comment gérer ce problème en Belgique, c'est à désespérer de tout (les Bruxellois qui connaissent les aventures du bassin d'orage de la Place Flagey ne seront pas amusés). Pour ce qui est de la sécheresse, mais pourquoi ne pas utiliser une partie de ces milliards de dollars dont il était question à Copenhague à assurer une adduction d'eau décente dans les pays où elle manque ? Il en coûterait paraît-il quelques dizaines de millions de dollars. Mais tout le monde sait que Lomborg - un de ceux à proposer un tel deal, pour employer les termes de DCB (qui a tendance à devenir un peu gâteux ces derniers temps) est un pauvre Pollyanna, un optimiste béat, pour tout dire.

Seulement voilà, on n'entend que les commentateurs inquisiteurs : nous avons commis le péché d'orgueil, nous avons bâti notre bien-être aux dépens de notre révérée Gaïa, et maintenant, il va falloir expier notre arrogance par la frugalité et le renoncement. Et le GIEC sert actuellement de Tribunal de ladite Inquisition, avec Hansen qui tient des propos incendiaires contre les infidèles et Pierrehumbert qui reprend le flambeau de Sergio Leone avec The Good, the Bad And the Ugly - devinez qui est qui ?

Inutile de dire que les sceptiques et même les dissidents sont réduits au silence (faites une recherche dans Le Monde en ligne sur "Lindzen" : pas une référence sur un an...), criminalisés et bien sûr accusés d'être à la solde des pétroliers, des néo-nazis, bref de toutes les forces du mal (j'exagère à peine ; voir les sarcasmes adressés à Roger Pielke Sr, que ses brocardeurs auront peut-être confondu avec son fils Roger Pielke Jr).

Mais à trop crier au loup...

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