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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 09:08

Regardez autour de vous, lisez les journaux, écoutez la radio : partout, ce ne sont que désastres, malheurs, accidents, épidémies, catastrophes. La journée mondiale de l'obésité et le triste sort réservé à ces malheureux surpondéreux, la semaine des Plus Démunis et la monstration (assez complaisante) de toute la misère du monde, les réfugiés, les mongoliens, les phocomèles... On n'a pas assez de 24 heures par jour pour se tordre les mains, pour plaindre ces malheureux, pour essayer de venir à leur aide.

Plus moi. J'ai trouvé la solution, et à dire vrai je ne comprends pas comment je n'y avais pas pensé plus tôt. Je me suis tout simplement converti à l'hindouisme, et du coup, paf ! tout a disparu. Tenez, ce SDF hagard qui se promène entre les arbres du parc public, cherchant à manger un peu et se demandant où dormir, vous allez le plaindre ? Il a un mauvais karma, il a été très méchant dans une incarnation précédente, tant pis pour lui ! Mais vous lui donnez une petite pièce tout de même, car c'est bon pour votre karma. D'ailleurs vous, votre luxueux appartement de l'avenue Louise, votre magnifique maison de campagne et vos trois coûteuses limousines (plus un petit speeder pour le plaisir), ben vous y avez droit, pardi ! C'est votre bon karma ! Vous avez patiemment accumulé les bons points dans vos existences précédentes, et donc, bingo ! vous avez gagné le gros lot.

On le sait peut-être, j'ai acquis
une certaine sympathie pour l'Inde, tardivement, je l'admets, et elle n'a rien du coup de bambou à la baba cool. Mais j'avoue que ce système de croyance - très vivace - me dégoûte un peu. Je pense souvent à ce monsieur T. que j'avais rencontré à Madras (enfin, Chennai pour être PC) où il avait fondé et dirigeait une école pour enfants des castes inférieures et des hors-caste, cela d'ailleurs avec l'appui généreux d'une vedette de cinéma très fortunée - dalit lui-même. Régulièrement, il recevait des menaces de mort, il était victime de vandalisme et même d'incendies, c'était pénible mais il continuait envers et contre tout. Soyons juste : il était hindouiste, lui aussi, et dévot en plus, mais il prétendait que c'était mal comprendre la religion que d'être impitoyable. Il faut croire que son point de vue était très minoritaire, mais heureusement une minorité même infime dans une population de plus d'un milliard d'Hommes, ça fait tout de même pas mal de monde. Mme J. à Bombay (pardon, Mumbai) dirige un Ashram fondé il y a plus de 150 ans pour accueillir les veuves chassées de chez elles après la mort de leur mari, tradition assez respectée puisqu'il était acquis depuis la plus haute antiquité que la femme était censée se précipiter dans le bûcher funéraire de son cher époux, et ce sort glorieux ne manque pas d'être signalé un peu partout dans les palais du Rajasthan par des petits écussons bien en vue. Eh bien, Mme J. est très éloquente en faveur du système des castes (il faut dire que sa famille est brahmane, alors...).

Notez, je dis hindouiste, mais je pourrais tout aussi bien dire bouddhiste, malgré toutes les fariboles du type ce n'est pas une religion, mais une philosophie, pure foutaise, c'est une religion, et
dans le sens le plus étroit du terme. Ah bien sûr, quand on se pâme devant le Dalaï Lama en exaltant sa spiritualité, on parle d'autre chose, je suppose ; je le suppose car j'avoue n'avoir jamais compris le sens du mot "spiritualité". Et pourtant, j'ai essayé, je vous l'assure, mais chaque fois ça se dissolvait dans des textes brumeux et opaques à mes yeux. Contrairement à la grande majorité des catholiques, j'ai lu et relu la Bible - surtout le Nouveau Testament, d'ailleurs, et si quelque chose me paraît dépourvu de la moindre spiritualité, c'est bien les Evangiles (et surtout les synoptiques, moins chez Jean en partie à cause du fameux Au commencement était le logos etc. qui doit certainement être de la spiritualité puisque je ne comprend pas ce que ça veut dire). C'est un étonnant fatras d'anecdotes, d'historiettes fortement teintées de superstition, avec des considérations d'une morale de grand chemin, d'ailleurs contradictoires, on y trouve un peu tout ce qu'on veut.

Une dernière anecdote avant la route, celle d'une petite fille chinoise de quatre ans avec deux pieds bots qui se languissait dans un orphelinat de Shanghai. Un couple belge vint l'adopter, c'était en 1993, la Chine s'ouvrait tout juste aux adoptions. La directrice du Home et toutes ses collaboratrices (il n'y avait que des femmes, sauf le comptable et le concierge) firent fête aux adoptants, et le bruit courut bien vite : cette petite fille avait un bon karma. C'était en Chine communiste, et en 1993.

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 23:57

J'ai acheté il y a quelque temps une carte 7 à l'UGC Toison d'Or. Elle reste dans mon portefeuille, je ne sais plus trop s'il reste des places dessus, et donc, me voici sur www.ugc.be. "Entrez le numéro de carte", m'est-il répondu, je le fais et je vois qu'il me reste une place jusqu'au 22 avril, avec les séances et les films vus - nombre de places inclus, pour chaque séance (datée) et chaque film... Comme j'ai payé la carte 7 avec ma carte bancaire, il est très simple de retrouver mes coordonnées, soit par une enquête policière, soit par un hacker.

Pensez-y ! Et payez en espèces si vous êtes un peu parano...

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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 22:45
Je me souviens de cette petite brochure en Inde, sur une posture de yoga:

"This position is very good for meditation and bowel movement".

On ne saurait mieux dire...
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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 20:46

Il est vrai que mon point de vue n'a qu'une importance très limitée, mais les petits ruisseaux etc. Ce qui me fait grimper au mur, c'est le matraquage systématique et catastrophiste des conclusions du GIEC, et spécialement du WGII, encore que la science du WGI soit sujette à caution et que les contradicteurs tout aussi bardés de diplômes soient systématiquement tenus à l'écart de la discussion (le parallèle récent entre ces derniers et les tenants de l'Intelligent Design est assez ignoble).

Mais surtout, quand bien même la courbe en crosse de hockey(*) serait juste (et je ne suis pas du tout convaincu qu'elle ne le soit pas, je l'ai déjà dit. Le RC anthropogénique ne me semble pas - au moins en partie - impossible), le problème n'est pas là ! Le problème est de s'adapter à la situation, de la même façon que l'humanité s'est adaptée aux lugubres prédictions malthusiennes. "Toutes choses égales d'ailleurs", mais non, justement pas ! On évolue, on s'adapte, et c'est drôle (enfin, pas vraiment) d'entendre les tenants du darwinisme et de l'humanisme se rabattre sur une vision aussi réductrice et pessimiste. Et très anti-démocratique, bien sûr ! Comme le disait si bien l'archange foudroyeur George Monbiot : "It [the campaign against climate change] is a campaign not for abundance but for austerity. It is a campaign not for more freedom but for less. Strangest of all, it is a campaign not just against other people, but against ourselves". Repent yourselves ! Atone ! Ici (Monbiot), l'Austérité, là (Arthus-Bertrand), la Frugalité. Valeurs morales, moralisatrices, même.

Il faut casser cet engrenage. Il faut que les Politiques ne se drapent pas dans une Science qui leur convient (j'aime les majuscules...) sauf à exciper de leur primat quand cette Science pourrait leur échapper : les OGM ou les nanotechnologies... Et que les scientifiques (enfin, certains d'entre eux), tout béats qu'on s'adresse à eux pour faire autre chose qu'un état des lieux, puissent acquérir la modestie qui leur sied. Et dieu sait que je suis de formation scientifique, mais non scientiste (la discussion peut aller très loin, je l'admets).

Amusant aussi que le web anglo-saxon bruisse bien plus que le nôtre à ce sujet... Et, donc, je me permets encore de vous référer au très intéressant climate-resistance.org

Et vous avez lu dans Le Monde une référence à Stewart Brand, ancien écolo pur et dur dont je parlais dans ma livraison précédente ? Nooooon...

Après tout, moi aussi je suis un vieux soixante-huitard !

 

(*) la courbe révisée, bien sûr. La courbe originale - celle qui a fait trembler les journalistes qui la publient encore - était fausse, et le dernier rapport du GIEC l'a mise aux oubliettes.

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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 11:21

Mais tout d'abord, un mot sur l'éditorial du Monde, signé Fottorino (et un peu Furax tout de même). La France est de toute évidence en pleine crise existentielle, les Français ont la peur du déclassement au ventre et tout - même les ours polaires - est bon pour broyer du noir. Voilà ce que c'est d'avoir eu les Zécolos sur le tard ; au moins chez nous ils existent depuis belle lurette, ils ont été associés au pouvoir, ça leur a fait perdre quelques illusions et les voici un peu plus réalistes. Par contre, des frénétiques à la Mamère ou des illuminés à la Lepage, nous n'en avons plus - pour autant que nous en ayons jamais eu ; ici, les Zécolos sont plutôt cathos de gôche et les deux ou trois trotskards qui y restent commencent à se couvrir de toiles d'araignées. Enfin, tant pis pour Turlupin Ier, il ramasse la veste qu'il mérite.

Ce qui ne nous éloigne tout de même pas de nos chers Ehrlich, qu'on devrait faire citoyens d'honneur de la France geignarde. Pour autant, le Royaume-Uni n'est pas en reste en ce qui concerne le catastrophisme, et l'année du bicentenaire de Darwin semble y coïncider avec une réhabilitation de Malthus, de ses pompes et de ses oeuvres. Certes, les divagations décroissancistes ont toujours été au coeur de la Deep Ecology, mais c'était en général un discours extrêmement marginal, réservé à des enragés du type Schumacher (vous savez, celui de "Small is Beautiful", mais aussi d'une phrase moins connue : "the pressure and strain of living in say Burma [sic], is less than that of living in the United States", ce qui permettait de belles et nobles discussions entre copains, le soir, après le ciné). Les Ehrlich faisaient - font encore - partie de ces frénétiques, et ce dès les années 60 ; c'est Paul Ehrlich qui a inventé la célèbre P-bomb, la Bombe P, P pour Population. Enfin, quand je dis célèbre, elle l'a été mais le pétard mouillé avait fait long feu, du moins pouvait-on l'espérer. Il faut dire qu'à l'époque, il y avait encore beaucoup de marxistes, et le marxisme est un humanisme ; en ce temps-là, le PCF n'avait aucun état d'âme en ce qui concerne les OGM (mais il était encore bien vivant, pas en coma dépassé comme aujourd'hui) et Philippe Kourilsky
rappelle à ce sujet la conversation qu'il avait eue avec un membre du PCF alors qu'il était à l'Institut Pasteur : "Tout ce qui améliore la connaissance de la matière est bon. Donc, le génie génétique est bon. Il faut seulement veiller à ce que des représentants de la CGT siègent dans les commissions de culture."

Et donc, les époux Ehrlich nous bombardent depuis plus de 4 décennies de leur prédictions apocalyptiques. Des phrases comme "No sensible reason has ever been given for having more than 135 million people [in the U.S.]" sont évidemment du pur Ehrlich, que reprenaient pas mal de gourous de l'époque, on en était bientôt aux vaticinations du Club de Rome que Claude Allègre semble apprécier à son injuste valeur, par parenthèse. Evidemment, ça fait toujours mieux de se poser en Philippulus plutôt qu'en Docteur-Tant-Mieux, on y gagne une figure austère et imposante, du moins entre hommes parce que les filles étaient beaucoup moins impressionnées, mais bref, c'était le temps de ma jeunesse folle etc. Curieusement, c'étaient en général les mêmes qui se tordaient les mains de désespoir à chaque famine dans le monde (et il y en avait, bien plus qu'aujourd'hui), au lieu de se réjouir de la décroissance démographique qui devait en résulter ; mais il est vrai qu'ils prêchaient une telle haine de l'Occident que le raisonnement était plutôt du type "quel dommage que ça ne soit pas arrivé chez nous" (notre civilisation moderne est douée d'une selbsthasse assez étonnante, ce qui, à tout prendre, est plus noble qu'un esprit de corps auto-satisfait, mais qui ne mène pas à grand'chose. Mieux vaut voir les choses sans parti-pris).

D'après nos aimables prévisionnistes, nous aurions été plusieurs dizaines de milliards en 2000, sauf qu'évidemment, on n'y serait jamais arrivé, en 2000, vu que la démographie galopante allait provoquer l'assèchement de toutes les ressources, qu'il n'y aurait plus d'eau ni de récoltes, que des hordes de réfugiés allaient errer de par la planète (ça vous rappelle quelque chose ?) et que les famines décimeraient la population, causant la mort de dizaines de millions d'êtres humains. A ceux qui leur objectaient que Malthus s'était quelque peu trompé sur le sujet, ils répliquaient avec fougue le sempiternel "Oui, mais cette fois, c'est différent".

Malheureusement pour Paul Ehrlich, son adversaire intime, Julian Simon (virtuellement inconnu chez nous, car c'était un optimiste) lui proposa un pari en 1980, un pari sur l'avenir à quelqu'un ayant déclaré en 1970 "If I were a gambler, I would take even money that England will not exist in the year 2000" ! Les termes du pari étaient simples : choisissez cinq matières premières ou manufacturées, peu importe, pour autant que les prix n'en soient pas administrés, choisissez un délai et parions sur l'évolution du prix de ces matières ; moi, je prétends que ce sera à la baisse. Ehrlich et deux collègues sautèrent sur "l'occasion inespérée", trouvant irrésistible la possibilité de se faire de l'argent facile. Cinq métaux (cuivre, chrome, nickel, étain et tungstène) sur 10 ans. Résultat en 1990 : Simon a raflé la mise, tous les métaux choisis ayant décliné de prix. Chevaleresque, il proposa aux perdants de se refaire en augmentant la mise ; mais ceux-ci déclinèrent la proposition. Vous trouverez tout cela (et bien plus encore) en lisant le très joyeux The Ultimate Resource de Julian Simon lui-même.

Absolument toutes les noires prédictions des Ehrlich se sont révélées fausses, et voilà qu'on les invite au New Scientist en septembre 2009 pour un dossier sur la surpopulation supposée. Et paf ! c'est reparti comme en '70 ! "With more than a billion already going hungry, limiting population growth has to be a priority", merci, on a déjà donné. Puis il y a trois jours, rebelote, ils publient - toujours dans le NS - une critique élogieuse du nouveau livre de Fred Pearce, Peoplequake, élogieuse mais néanmoins critique, car Fred Pearce n'est pas assez pessimiste, et que les Ehrlich se fichent pas mal d'un climat détraqué, pour eux, c'est la démographie galopante (qui n'existe que dans leur imagination enfiévrée) qui est la cause de tous les maux. Notons en passant que Fred Pearce évoque plutôt l'effondrement démographique comme danger avéré, mais peu importe, les Ehrlich assènent leur dogme, qui est toujours et encore celui de Malthus première version, tout en reprenant à leur compte la gaffe du GIEC sur les glaciers de l'Himalaya.

Laissez les Ehrlich de côté et lisez Julian Simon si vous connaissez l'anglais (inutile d'espérer une traduction !). Vous ne serez pas déçus.

PS: Justement, dans la nouvelle livraison du New Scientist arrivé ce matin sur ma table de petit déjeuner, un entretien avec Stewart Brand, un écolo pur et dur de la première heure, très californien des années '60. Il a viré sa cuti. Et, justement, son prof de biologie à Stanford était... Paul Ehrlich, qui venait de publier The Population Bomb. Pour reprendre les mots de Brand : " the whole environmental movement became the population issue. They said, too many humans are the problem, therefore get rid of the humans. Paul's [Ehrlich] view was that we should put sterilising agents in the water". Pas mal, non ? Mais pourquoi donc ces apôtres du malthusianisme ne se suicident pas au lieu d'appeler les autres à le faire ?

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 10:45
SETI (Search for Extra Terrestrial Intelligence) est une noble cause et un très beau projet bien digne des années '60. Les radiotélescopes de l'époque permettaient de se mettre à l'écoute de l'Univers et la musique qu'on y écoutait charmait les oreilles (et menait tout droit aux Prix Nobel par ailleurs, mais c'est une autre histoire).

En 1960 Frank Drake, astronome à Cornell, commença la quête de signaux provenant de civilisations intelligentes possibles ; il devait plus tard développer sa fameuse
équation devant permettre de quantifier - au moins en ordre de grandeur - ses cibles. A vrai dire, cette équation me semble plus un alibi qu'autre chose, la plupart de ses termes étant inconnus et sans doute inquantifiables. Mais enfin, le projet SETI a mobilisé dans l'enthousiasme une nuée de scientifiques professionnels et amateurs qui, par milliers, voire dizaines de milliers, scrutent le ciel dans divers spectres de fréquences et/ou utilisent leur PC pour décoder en réseau tous les "signaux" récoltés un peu partout. Jusqu'à présent les Zécolos ne se sont pas offusqués du fait qu'ils laissaient leur PC allumé et donc contribuaient à rôtir la planète, mais ça viendra.

Un moment d'intense excitation :
les pulsars ! Mais le soufflé retomba bien vite... Heureusement que le Net n'existait pas alors, c'aurait été l'occasion de faire naître une théorie du complot de plus !

Il faut bien reconnaître que jusqu'à présent, les résultats sont peu encourageants, nuls à dire vrai. Mais on sait qu'il n'est point besoin d'espérer pour entreprendre etc. D'où une floraison d'hypothèses aussi variées que conjecturelles (il n'y a pas d'ETI, les ETI disparaissent trop vite pour communiquer, la vie est répandue mais pas l'intelligence, et ainsi de suite).

Alors, du temps perdu ? Pas vraiment, c'est plutôt un hobby, comme celui de radio-amateur.

Par contre, certains sont plus proactifs que d'autres, et ils ont imaginé non pas d'écouter mais de transmettre des messages, et là, on peut émettre des réserves. On a répondu qu'il n'y avait là rien de bien neuf, puisque la Terre émet un brouillard de radiations électromagnétiques "cohérentes" (pas dans le sens technique, mais dans celui de "porteuses d'information") ; seulement, on a montré que ce brouillard se réduisait à du bruit à partir d'une distance de l'ordre de l'année lumière.

Je ne suis certes pas partisan de ce "
Principe de précaution" qui, si on voulait vraiment l'appliquer conduirait à arrêter le LHC - et accessoirement fermer tous les labos de recherche dans le monde, sauf peut-être ceux que Greenpeace et les CRII consentiraient à laisser vivoter, mais enfin on peut se poser raisonnablement des questions sur l'utilité de se signaler à des gusses dont rien ne laisse présager de l'amabilité. Car c'est là le noeud du problème, cette curieuse conviction qu'une civilisation avancée soit nécessairement bienveillante. A scruter l'histoire de l'humanité, rien ne permet une telle conclusion, certes non, et elle est par ailleurs totalement absente de la quasi-totalité des oeuvres de SciFi. Quant à ceux qui pensent vraiment que les Grands Sages qui nous répondront pourront résoudre tous nos problèmes (et il y en a, je vous l'assure !), je pense vraiment qu'une telle dose d'optimisme laisse entrevoir des failles dans le fonctionnement cérébral.

Ah oui, un dernier mot : si vous recevez un message de l'Espace, assurez-vous bien de son authenticité et ne vous ruez pas immédiatement sur le Net pour claironner votre découverte...
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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 21:06

Ce livre est à lire à plusieurs niveaux, et voici ceux que j'ai retenus :

- contrairement à ce qu'on peut penser ou à ce que certains veulent faire penser, le confessionalisme en France est ultra-majoritairement le fait de l'Église catholique. De '84 à nos jours, sur 20 procès intentés, 18 ont été le fait de l'aile la plus droitière du catholicisme (mais parfois avec la bienveillance de la hiérarchie, voire de Mgr Lustiger et bien entendu du Pape, parfois aussi avec le Grand Rabbin - j'adore certaines majuscules minusculisant les auteurs), deux seulement avec l'appui des Autorités (oui, oui..) musulmanes et même une fois - cher Houellebecq - avec la complicité de la LDH. Quant au MRAP, on aura la décence de ne pas même l'évoquer, comme ici en Belgique en ce qui concerne notre MRAX si parfaitement dévalué).

- Lors de l'affaire de La Cène, publicité détournant le tableau de Vinci, les arguments du TGI et de la Cour d'appel sont proprement effrayants. Je ne veux pas parler des arguties légalistes (par ailleurs fort intéressantes) au sujet de la Constitution française ou de la Convention de Sauvegarde des Droits de l'Homme (toujours les majuscules, mais en ce qui concerne "Homme", j'y souscris évidemment pleinement), mais bien du prononcé, et je cite :

"de susciter l'idée d'un certain anti-cléricalisme", "le caractère tragique pourtant inhérent à la représentation de l'événement inaugural de la Passion", "un dévoiement caractérisé d'un acte fondateur de la religion chrétienne, avec un élément de nudité racoleur, au mépris du caractère sacré de l'instant saisi".

"Sacré", je me borne à retranscrire. Quel juge, ce Monsieur... ce Monsieur Jean-Claude Magendie. Mais son curé doit lui avoir tapoté la nuque.

Dieu (merci) merci, la Cour de Cassation a réduit à néant ces jugements et a ajouté quelques phrases empêchant toute exploitation en réserve permettant des poursuites contre les blasphémateurs. Il n'empêche, et il faut rester vigilants (camarades ! Bon, j'exècre la posture militante, mais tout de même... Disons "attentifs").

Et puis encore, je veux bien qu'il ne faille pas peindre à la brosse de goudron les tenants de n'importe quelle religion ou idéologie dont on peut estimer qu'elle est pestilentielle, mais va-t-on traîner devant les tribunaux le Monde Diplo quand il stigmatise les ultra-libéraux coupables de crimes contre l'Humanité, les opposants au GIEC comme devant faire l'objet d'un Nüremberg-bis, les Maoïstes comme des monstres responsables de dizaines de millions de morts, etc. etc. ? Pas facile, n'est-ce pas ?

First  Amendment, in my opinion, mais je sais que c'est un point de vue minoritaire...

Quoi qu'il en soit, livre à lire.

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 00:24

Fuyez.

On ne refait pas le Seigneur des Anneaux avec Alice in Wonderland, c'est une trahison absolue. Il ne reste plus dans cette triste soupe (à la tortue ?) aucun mystère ni aucune "poésie", même si je dois m'excuser pour ce mot si galvaudé. Alice n'est plus une petite fille, mais une future épouse promise à un parfait crétin, ce qui dénature totalement le sujet. Les animaux (à l'exception peut-être du Dormouse) sont laids. Le joli Lapin n'est pas pressé, même si l'on voit des montres de temps en temps. Les cartes à jouer sont des guerriers qui seraient mieux à leur aise dans Star Wars, et il y a une invraisemblable White Queen, soeur de la Red Queen qui a fait les délices des biologistes darwiniens. Le Grinning Cheshire Cat et son sourire évanescent n'est que prétexte à apparitions et disparitions houdinesques.

'Twas brillig and the slithy toves... est cité, bien sûr, et on amène Jabberwocky à la rescousse (d'ailleurs pataud, marchant sur des ailes-pilons et dont le feu de dragon est - modernité oblige - électrique). Nouvelle trahison.

Et que dire du "jeu" de Johnny Depp ? Monstrueusement maquillé, il est moins expressif que le bon Schwarzie, qui, lui au moins, avait deux expressions dans chacun de ses films. Quelle pauvreté.

Evidemment, la stéréoscopie est foudroyante, même - tout juste - pour un porteur de Varilux, sauf qu'alors il ne faut pas espérer lire les sous-titres. Et c'est en fait le problème principal : Burton a été piégé par son nouveau jouet et a sacrifié tout aux effets. Un peu comme des parties de ping-pong qu'on avait vues dans les années cinquante avec des lunettes bleu-rouge...

Tout de même, une mention spéciale à l'actrice qui interprète Alice avec une très belle modestie.

Pour le reste, c'est un spectacle déplorable, à éviter comme le GIEC.

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 23:46

Voilà près de quarante ans que je voulais revoir ce film de Cacoyannis, non seulement parce qu'il était beau, une belle interprétation de l'Electre d'Euripide, mais aussi parce qu'un plan m'avait frappé.

Revu ce soir à Flagey, et le plan y est toujours : lors de la mise à mort de Clytemnestre, la caméra s'égare, les choéphores s'agitent et... et on voit, quarante ans après, un pylône électrique... A l'époque, je m'étais demandé si ce n'était pas délibéré, une manière d'actualiser la tragédie. Quatre fois plus d'Electre à La Monnaie cette saison et ce soir en plus et en particulier, je n'y crois plus trop... Le script n'a pas été assez attentif, ce qui n'ôte rien à la merveilleuse prestation d'Irène Pappas ni à l'extraordinaire musique de Mikis Theodorakis.

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 14:04

Tout de même, encore quelques lignes sur Foucart. Je me demande pourquoi de si nombreux chroniqueurs scientifiques se font les bouledogues du GIEC et montrent vite les dents lorsqu'on met en doute la moindre de ses affirmations. On leur demande d'expliquer la science et non d'être des militants, que diable ! Quand il s'agit de la théorie des cordes ou de la dynamique newtonienne modifiée, on ne les voit pas prendre fait et cause pour ou contre les tenants de ces théories. Il est vrai que dans la Presse anglo-saxonne spécialement, il y a des chroniqueurs scientifiques spécialisés dans l'environnement (l' "écologie" comme ils disent). Et de s'indigner contre les petits crétins qui vont chercher chaque minuscule erreur dans le rapport du GIEC, tiens, comme cette broutille qu'un milliard d'Hommes dépendant des glaciers himalayens seraient privés d'eau en 2035... Une paille, comme erreur.

Pour en revenir à Foucart, au lieu de présenter le livre de Claude Allègre (CA) et éventuellement de donner son avis, il commet donc un méchant petit papier où il se gausse des "cent fautes" contenues dans le livre, et n'en mentionne réellement que trois, dont deux sont évidemment des erreurs de publication qui seront - avec la troisième - certainement corrigées dans la prochaine édition - qui arrive, car le livre se vend très bien, ce qui doit faire enrager les Foucart et consorts.

J'ai donc finalement lu le livre, et il ne m'a pas appris grand'chose : CA le dit lui-même, il n'a fait que reprendre une série d'objections familières à qui suit le sujet en anglais, car il est vrai qu'on est bien en peine de les trouver en langue française, même si ça commence à changer. Et le ton est mesuré, parfois acerbe, plein de vie, au total, excellent, très loin d'un "denialist" ou d'un sectaire.

Mais passons donc sur un journaliste pour en venir à un article bien plus venimeux écrit cette fois par un scientifique tout à fait éminent, Jean-Louis Fellous (qui est bien entendu Docteur en météorologie dynamique).


"Imposture que d'affirmer qu'on peut prévoir, qu'on sait prévoir le climat qu'il fera dans un siècle. (…) On sait, au contraire, que la météo est imprévisible à plus de quatre jours, et parfois moins." Elève Allègre, vous êtes recalé !

Outre le pauvre mépris affiché par ce "Elève Allègre..." adressé à un scientifique d'un niveau comparable au sien, Fellous truque sa citation : le (...) masque de nombreuses pages ( respectivement p. 32 et p. 104) et les deux phrases (d'ailleurs citées de manière approximative) se rapportent à deux sujets différents.
 

Mais on peut prédire la prochaine glaciation, rythmée par les oscillations de l'orbite terrestre sous l'influence des autres astres du système solaire.

On peut, à l'étude des glaciations passées, projeter la très grande probabilité de glaciations futures, et les 
cycles de Milankovitch restent à l’honneur, bien qu’il reste encore de nombreuses question en suspens, même si, bien sûr, le coeur de la théorie ne fait plus de doutes.

Et on peut projeter la température moyenne au cours du siècle à venir, en extrapolant le bilan radiatif de la Terre sous l'influence d'un effet de serre accru.

Mais justement, CA nie la pertinence d'une "température moyenne de la Terre", et on peut le comprendre. Et il n'ignore nullement qu'un bilan radiatif modifié par effet de serre peut faire changer le climat, il le proclame tout au long du livre, comme il n'arrête pas de mettre en garde contre une variation climatique qu'on peut déjà constater (dixit CA lui-même, contrairement à ce qu'implique Fellous). Mais il prétend (avec des arguments de poids) que cette variation du climat est plus que probablement indépendant du CO2 anthropique, qui par contre, doit impérativement être limité (c'est CA qui parle) pour diverses raisons dont l' "acidification" des Océans (sa moindre alcalinité, plus exactement). Fellous a-t-il seulement lu le livre ?


Troisième mensonge : aucun climatologue ne prétend que le changement climatique serait le seul problème auquel l'humanité aurait à faire face.

Je ne me souviens pas d'avoir lu cette accusation chez CA, mais je me permets de référer J-LF aux ouvrages de Hansen, qui n'hésite nullement - et il est loin d'être le seul ! - à parler du problème le plus grave et le plus pressant auquel nous devons faire face, quitte pour cela à ne pas être trop regardant sur la démocratie ("Nous devons aller vers le coercitif", annonce Nicolas Hulot, un grand climatologue).

Je n'aime guère les attaques ad hominem, mais force est de constater que Claude Allègre ne se prive pas de traîner dans la boue des scientifiques honnêtes, manière de toujours occuper le devant de la scène pour y pérorer sans fin sur ce qu'il ne connaît pas.

Il ne les aime guère, mais il ne s'en prive pas... Lisez le livre, et cherchez s'il traîne quelqu'un dans la boue ; je vous préviens, il faudra bien chercher ; moi, je n'ai pas trouvé. Certes, il affirme son désaccord avec tel ou tel chercheur, affirme que Mann est incompétent, parle de Hansen-le-"fanatique" et affirme qu'Al Gore a produit un film truffé d'erreurs, à la limite de la malhonnêteté. Je ne peux pas me prononcer à propos de Mann, évidemment, pour le reste, comment pourrait-on contredire CA ? Par contre, J-LF se scandalise-t-il de ce que les "climato-sceptiques" soient régulièrement abreuvés de sarcasmes, de mépris, voire d'injures : à la solde des pétroliers, faussaires, extrême-droite, voire fascistes  ?... Quant à dire que CA ne "connaît pas" le sujet, ça me semble un peu fort...

Je préfèrerais qu'il consacre son énergie et ses connaissances scientifiques à l'amélioration de la prévision sismique, qui ne progresse guère.

On appelle ça la flèche du Parthe, c'est une attaque assez fielleuse et peu distinguée intellectuellement.

Et vous aurez à répondre de votre minuscule rôle dans la fuite en avant que vous encouragez.

Là, c'est carrément des menaces, mais c'est assez courant chez certains, de parler de
carbon-crime ou de proposer des Nuremberg climatiques.

Bref, un article assez bas et peu honnête, je regrette de devoir le dire.

Mais CA a commis un crime grave : il n'aime pas les modèles (*)... C'est trop global, ça ne prend pas en compte assez de particularités de la Terre, les Océans sont très mal connus et ont une dynamique sans doute très importante. On n'a plus le sens du physicien, on plane dans l'abstraction (enfin... un peu les bidouillages) ; c'est la vieille opposition entre Bill Gray et Kerry Emanuel. Lisez le livre, il en vaut la peine. 


(*) On a des tensions du même genre ailleurs en science : biologie et biologie moléculaire, par exemple. Et je me souviens durant mon doctorat que nos maîtres nous rappelaient que la chimie, ce n'était pas seulement une affaire d'orbitales...

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