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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 15:51

C'est pas moi qui le dit, c'est Yann Arthus-Bertrand en splash-page de la e-Libre Belgique de ce jour. C'est d'ailleurs aussi ce que dit Jean-Marc Jancovici depuis longtemps.

 

Ainsi donc, M. Frugal n'est plus aussi frugal que ça ? Ben, apparemment : "J'ai aujourd'hui un peu évolué sur ma position anti-nucléaire car nous en avons besoin. Mais je sais, après avoir été 2 fois à Tchernobyl, que les centrales nucléaires sont dangereuses. Et je pense qu'on ne le dit pas assez. Bien évidemment, les énergies vertes ne remplaceront pas le nucléaire. Nous devrons utiliser toutes les solutions, les énergies renouvelables étant la priorité."

 

Alors là, c'est un peu rigolo, le "on ne le dit pas assez" ! On n'arrête pas de le claironner de tous les côtés, M. Arthus-Bertrand ! C'est vrai que les centrales nucléaires du type Tchernobyl étaient excessivement dangereuses, comme bon nombre des merveilles de la technologie soviétique, mais cette catastrophe majeure n'a heureusement fait que peu (toujours trop, évidemment) de victimes. Cependant, il faut savoir (et s'il ne le sait pas, qu'il se renseigne) que les conceptions actuelles des réacteurs sont extrêmement sûres (remarquons en passant qu'il escamote la question des déchets, pourtant le fer de lance des zécolos - bizarre).

 

Tout ceci nous conforterait-il dans le soupçon de donnant-donnant : OK pour les centrales, mais tu me laisses les OGM ? Comme la Libre est un journal influent et que les Ecolos sont au gouvernement à Bruxelles et en Wallonie, on va sans doute avoir droit à quelques réactions qu'il sera amusant d'interpréter !

 

P.S. Quelques jours ont passé et rien n'a troublé le silence... Pas un bruit chez les Verts. Diable, aurais-je raison ? 

 

 

 

 

 

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 11:50

L'ouverture de Cancún en référence à la déesse Ixchel n'était, comme je le disais, qu'une tradition, mais pas vraiment anodine.

 

Par contre, au même Cancún, rien n'était moins anodin que la diatribe féroce de l'inévitable Evo Morales, qui réclame évidemment un Tribunal des Crimes Climatiques, où seront traînés les criminels d'écocide et de génocide, car responsables du crime le plus grave qu'on puisse commettre : blesser la Pachamama, la Terre-Mère.

 

L'Occident a mis assez de temps à s'affranchir de la tutelle judiciaire de l'Eglise (et ce n'est pas fini...) pour que l'on puisse s'affliger d'avoir sur les bras non seulement un islam de plus en plus insistant à imposer sa charia (éventuellement par des bombes) mais maintenant une résurgence inca maniée par un délirant. On va très vite au rétablissement du délit de blasphème, même si la sortie du gnome a plutôt gêné l'assistance, y compris les plus en pointe du combat ; trop, c'est trop - même Greenpeace était mal à l'aise, eux, c'est des spécialistes de la com, et ils se rendaient bien compte que le discours n'était pas vendeur.

 

Pas vendeur pour un sou, mais très révélateur...

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 23:10

Très belle (et minimale) exposition de Giuseppe Penone au MACs du Grand Hornu (pour une fois que la Communauté française de Belgique a un site merveilleux, il faut le célébrer...). Penone, malgré son patronyme une peu dérangeant et son affiliation a l'arte povera (car il s'inscrit aussi dans l'art conceptuel, celui que je dirais le vrai ; rien chez lui d'un tas de charbon sur une feuille de visqueen pour signifier je ne sais trop quoi. Son propos est clair) n'a rien d'un écolo du genre "tree-hugging" bien qu'il soit obsédé par le végétal et les arbres et branches en particulier. Il y a chez lui une reconnaissance intelligente de la dialectique Homme/nature qui se traduit par des oeuvres d'une force étonnante. C'est aussi un artiste certes reconnu mais un peu imperméable aux phénomènes de mode, de galeristes et de cote. Nombreuses sont ses sculptures en sa possession, éventuellement à vendre (et pourquoi pas ?).

J'aimerais en toute modestie consacrer un ou deux posts à un artiste (si vous n'aimez pas le mot, dites-vous que vous n'êtes pas le seul) qui me semble majeur.

 

Et, à cet égard, je m'en voudrais de ne pas parler d'un artiste bien moins connu, Patrick Corillon, dans la plus pure tradition post-moderne non-soixante-huitarde. Ce sont chez lui des interventions, des récits imaginaires, des personnages de roman de gare, des vidéos, des animations, des photos, un imaginaire foisonnant, ludique (encore un mot que je n'aime plus), débridé, inventif et focalisé. Si vous goûtez aux aventures d'Oskar Serti, vous demanderez encore plus de ses épisodes ! Et vous pleurerez avec lui sur l'abandon de Catherine de Sélys, sa belle amante dans son feuilleton (presque) sans fin (car il faut savoir que l'infortuné Oskar est mort l'année même de la naissance de Patrick Corillon...).

 

Eh oui, Oskar est le modernisme, Corillon est né au moment où, à son âge créatif, le post-modernisme allait se déployer et bien évidemment le pauvre Oskar se plante à tous les coups... Superbe illustration d'un art multiple certes anticipé par les - justement - soixante-huitards, mais avec tellement de grâce, de clins d'oeil et de méchante gentillesse que ce Monsieur est vraiment de notre temps, de ce post-modernisme où il n'y a plus d'avant-garde ni d'artiste maudit.

 

Pour citer le cliché : à consommer sans modération.

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 13:34

...c'est bien, mais de la neige avant Noël, c'est pas bien, demandez-le aux Franciliens.

Et, évidemment, il faut des responsables.

Quand les prix montent, c'est les traders, quand ils baissent, c'est les spéculateurs, quand il neige c'est pêle-mêle Météo-France et le délitement du service public, et quand il pleut ou qu'il fait trop froid, c'est le réchauffement - pardon, le dérèglement climatique, qui, à son tour est la faute aux Chinois. Et aux Indiens. Et aux Brésiliens. Et bientôt aux Congolais.

 

Ce qui vient de se passer chez nos voisins correspond bien à une certaine idée que l'on se fait de la France (ce côté rouspéteur institutionnel qui est à la foi admirable et irritant), mais qui est en fait une tendance lourde de notre société.  On nous rebat toujours les oreilles avec la perte des repères, l'individualisme outrancier et tout ce genre de choses en omettant toujours d'indiquer que notre civilisation occidentale est sans qucun doute la plus riche, la plus généreuse, la plus ouverte, la mieux instruite qui ait jamais existé. Pas la plus égalitaire ni la plus pacifique, ça non, encore que. Ni assez riche, ni assez généreuse, ni assez ouverte, je le concède. Elle n'a aucune vocation à être parfaite (si l'on accepte la personnification), et elle s'arroge souvent le droit de donner des leçons ; cependant, à la lecture des wikifuites, il est amusant de remarquer que ce qui devait dans l'esprit de Julian Assange être un brûlôt anti-américain définitif tourne finalement à l'éloge du Département d'État américain pour son pragmatisme et son absence totale d'arrogance à l'égard de ses interlocuteurs.

 

Mais il est sûr que Météo-France doit fournir des prévisions correctes au centimètre près pour la couche de neige et au décamètre près pour l'aire des précipitations, il est certain que l'État doit recruter 25.000 cantonniers pour veiller chaque jour et chaque nuit à déblayer la neige, même si elle ne tombe qu'une fois tous les trente ans, il va de soi que les employeurs ont l'obligation de remettre un guide complet de prévention contre le sida, la variole et la mouche tsé-tsé quand ils envoient leurs employés en Afrique, e cosi via. Pas de risque, pas de responsabilité sauf pour... les responsables, les politiques, qui, du coup, se défilent. On a beaucoup glosé sur les prétendues accointances entre le big pharma et les politique pour leurs commandes excessives de vaccins anti-grippaux ; la réalité est bien plus simple : depuis l'affaire du sang contaminé (notamment, mais pas seulement), ils (les politiques) sont tétanisés à l'idée qu'on puisse les traîner devant les tribunaux pour avoir failli à leur tâche. Ceux qui déposent plainte pour gaspillage des deniers publics auraient évidemment été les premiers à faire un procès s'ils n'avaient pas pu trouver de vaccin, et notre vaillant Georges-Henri Beauthier les aurait assistés dans l'une et l'autre plainte...

 

Pas étonnant alors que les politiques prennent leurs précautions en infantilisant les citoyens, dès lors que ceux-ci se révèlent être des morveux pleurnichards. Vous êtes des gosses ? on vous traitera comme des gosses. Vous voulez des droits 'à' ? on vous retirera des droits 'de'. Ce n'est pas l'individualisme qui fait problème (notre société est incroyablement solidaire), c'est ce petit égoïsme d'enfant gâté.

 

PS : dernier round pour l'affaire KBLux ? La baudruche se dégonfle, il fallait bien voir en face que la présomption de fraude fiscale ne permet pas de passer allègrement au-dessus de la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l'Homme... La Cour d'Appel a cruellement mis en lumière la façon dont l'instruction avait été faite uniquement à charge, la malveillance de tout l'appareil répressif, avec un délice à mettre Damien Wigny en prison et de le claironner coram populo. Bien sûr, Ecolo/Groen s'est immédiatement étranglé d'indignation. On sait qu'ils fustigent les lois anti-terroristes et leur application (et je suis assez d'accord avec eux là-dessus) ; on sait aussi qu'ils assimilent la fraude fiscale à du terrorisme en col blanc...

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 10:27

En mars 2009, le parlementaire John Shimkus (Républicain, Illinois) avait bien fait rire lorsqu'il avait annoncé qu'il ne pouvait croire au réchauffement global, car celui-ci était contraire à la Genèse 8/22 : "Tant que la terre durera, les semailles et la moisson, le froid et le chaud, l'été et l'hiver, et le jour et la nuit, ne cesseront point" (notez à toutes fins utiles que c'est parce que Noé lui a sacrifié quelques bestioles dont le parfum lui est agréable que l'Eternel se ravise ainsi. A cause de la barbaque rôtie, la réaction de Maillard, quoi. Mais je m'égare). Voilà la preuve que toutes ces histoires de réchauffement global ne peuvent être que de la blague. La preuve scientifique. C'est en tous cas la preuve scientifique que certains climato-sceptiques sont des crétins, mais ça, on n'avait pas besoin du bonhomme Shimkus pour le savoir.

 

Mais voilà qu'au grand show de Cancún, Christiana Figueres, la Secrétaire exécutive du programme du Changement climatique des Nations unies, a d'entrée de jeu invoqué l'antique déesse-jaguar Maya Ixchel, qui est non seulement déesse de la Lune, mais aussi de la raison, de la créativité et du tissage (rien de moins). "Puisse-t-elle vous inspirer - car aujourd'hui vous êtes réunis à Cancún pour tisser ensemble les éléments d'une réponse solide au changement climatique, en usant à la fois de raison et de créativité". On trouvera à cette adresse la suite de son discours et de ses invocations.

 

Bien sûr, il est de tradition dans ce genre d'événements de commencer par une anecdote accrocheuse faisant référence au pays hôte. Mais l'aspect religieux de l'invocation n'est évidemment pas une coïncidence. De la même manière, la Première chaîn de la RTBF diffuse chaque jour une émission ultra-écolo, qui s'appelle Nuwa, du nom d'une autre déesse, chinoise celle-là, et là c'est tout à fait assumé.

 

Oh, je n'en fais pas tout un plat, mais je trouve ça assez amusant.

 

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 19:32

Vous avez certainement entendu de bonnes âmes GIECo-centrées protester de leurs nobles intentions quand ils qualifient leurs contradicteurs de denialists, de "négationnistes", sans penser le moins du monde bien sûr aux Faurissons et consorts ou aux autres frénétiques de la complotite. Pas du tout une attaque ad hominem, vous assurent-ils, et je pense que certains d'entre eux sont de toute bonne foi.

 

Mais n'oublions pas la joyeuse invitation d'Al Gore d'inviter tous les climato-sceptiques, le créationnistes, les négationnistes de la Shoah, les conspirationnistes du 9/11(*) ou d'Apollo 11 et tutti quanti de se réunir pour passer un bon week-end ensemble.

 

Bien évidemment, le terme négationniste désigne tout d'abord ceux de la Shoah, c'est-à-dire les plus méprisables parmi lesdits party-goers.

 

Certes, il y a des biologistes chez les créationnistes, mais leurs arguments sont misérables, et on peut les abandonner dans les oubliettes de la science, comme on peut le faire aussi (et tout aussi bien) pour certains scientifiques à la marge comme Maurice Allais, par exemple. Rien à dire de plus pour les excités d'Apollo 11, trop ridicules.

 

En ce qui concerne 9/11, j'ai assez essayé de discuter avec un mien neveu conspirationniste pour ne plus vouloir raisonner qui que ce soit à ce sujet. Cependant il ne faut pas être naïf, et il est plus qu'évident que le 9/11 a été parfaitement détourné à des fins ultra-sécuritaires par de nombreux groupes d'intérêts spéciaux pour faire passer des règles, des usages et des législations quelque peu glaçants. Mais enfin les attentats réels ou ratés font que, bien que je peste de devoir faire la file pour me faire fouiller avant de prendre l'avion, je suis tout de même assez rassuré de savoir qu'il y a peu de chance que mon avion s'écrase sur Lockerbie la prochaine fois que je le prendrai (et je voyage beaucoup). Même si je dois enlever ma ceinture, sortir mon laptop et faire examiner mes chaussures.

 

Place aux climato-sceptiques, ou devrais-je dire climato-agnostiques ? Je ne sais pourquoi le terme "sceptique" devrait tout à coup devenir quasiment obscène ; pour moi, "sceptique" devrait désigner une attitude attentiste mais ouverte, quelque chose comme "attendez de prouver vos assertions (non pas évidemment par une preuve mathématique, mais par un corps d'expérience convaincant) avant que je les accepte", ce qui me semble assez conforme à l'état d'esprit scientifique. Or, Al Gore et Jim Hansen, pour ne prendre que ces deux hauts exemples, sont des religieux, militants, et comme tels incapables du moindre scepticisme. Le catastrophisme climatique est une nouvelle religion qui a ses livres sacrés : le WG1 est sa Genèse, le WG2 son Apocalypse et le WG3 un mélange d'Apocalypse et d'Evangiles, ses idoles : les modèles climatologiques, son dieu est tout simplement Gaïa, notre Terre-Mère. Et une religion ne tolère pas de dissidents : Pielke, Lindzen, Spencer sont de dangereux incroyants, il faut les faire taire et le plus simple moyen est de faire comprendre qu'ils sont les alliés stipendiés de Satan. Et il n'est donc pas étonnant de constater que de nombreuses voix parmi ces religieux exigent qu'on érige une Autorité Suprême, une papauté en quelque sorte, bref une sorte d'Exécutif planétaire ayant tout pouvoir pour contraindre les résipiscents, particuliers comme Etats. Exagération, paranoïa ? Pas du tout : la Presse regorge d'interviews de ces excités prêts à la Croisade, et lorsque Phelim McAleer, journaliste connu pour son scepticisme, demande d'être accrédité à Cancún, il est tout simplement éjecté comme un malpropre ; il est vrai qu'il a déjà été agressé par des zélotes, et censuré par des acolytes. Et on se souvient des menaces de certains qui exigent un nouveau Nüremberg pour les incroyants.

 

Je pense pour ma part que ce sont des gens comme Hansen et Gore qui feraient bien d'aller à la garden-party (mais sans les Faurissons et consorts, ça va de soi. May these ones party in Hell).

 

(*) Il est utile à ce sujet de faire remarquer qu'un site climato-sceptique, Popular Technology, est particulièrement anticonspirationniste et a constitué tout un dossier contre les "truthers" du 9/11... C'est que - et ça les journalistes ne semblent pas le savoir - les C-S les plus lus et les mieux considérés sont évidemment des scientifiques de diverses variétés, pas du tout des fanatiques d'extrême droite. Et je me tue à répéter qu'il y a de très gros "vested interests" chez certains qui poussent à l'hystérie ; il n'y a pas que les pétroliers à faire de la com !

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 22:10

"Un ouragan fondit subitement sur Rome et toute la contrée voisine avec une telle violence qu'un très grand nombre d'arbres furent déracinés et plusieurs maisons détruites : les vaisseaux au mouillage sur le Tibre ou à Rome furent submergés et le pont de bois fut renversé [...]. Beaucoup d'hommes périrent dans ces désastres, images anticipées des malheurs qui attendaient les Romains sur terre et sur mer".

 

Voilà, un dérangement climatique il y a environ deux mille ans. Et c'est une fois de plus les déités qui se vengent... Demandez à Al Gore, il sera parfaitement d'accord !

 

Et ne parlons pas des (grandes) ères glaciaires... Nos ancêtres de l'époque n'utilisaient pas assez de pétrole...

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 14:57

C'est un passage obligé, même si je n'ai pas une opinion très tranchée sur la chose, sauf à remarquer que jusqu'à présent ce sont les Etats-Unis qui ont été pris comme cible, et qu'on verra bien si les promesses de s'en prendre à d'autres Etats seront tenues.

 

Je me souviens de l'obsession de "transparence" qui habitait les Etats scandinaves et nordiques lorsqu'ils ont rejoint l'Union européenne, et qu'on allait voir ce qu'on allait voir en matière de respect du citoyen. Et, effectivement, grâce aussi à la montée en puissance du Net, les sessions des Conseils ont été rendus publiques, les documents publiés, etc. Fort bien. Cependant, quoi qu'en aient dit les passionnés transparents, ce genre d'initiative - certes très louable, je le répète - ne fait que repousser les négociations discrètes à un niveau un peu plus élevé - les dîners de chefs d'Etats et de Gouvernement, pour ce qui concerne le Conseil européen, par exemple. On se souvient que Lénine et Trotsky en arrivant aux affaires, avaient décidé de publier tous les traités et documents confidentiels et secrets découverts au Ministère des Affaires Etrangères dont Trotsky était devenu le patron. On se souvient aussi que pour se rendre à Brest-Litovsk, Trotsky avait hélé le premier venu rencontré je ne sais plus où pour être un des plénipotentiaires. Il n'avait pas fallu beaucoup de temps au nouveau régime pour comprendre l'extrême naïveté d'une telle politique, au point d'ailleurs de sombrer dans la caricature paranoïaque où tout était secret d'Etat.

 

Quant aux notes d'Ambassades, elles ne sont que cela, justement, des notes. J'ai eu l'occasion durant plusieurs années d'être en charge des archives d'une institution officielle, et dans ces archives figuraient de telles notes, d'ambassadeurs, de chargés d'affaires ou d'attachés commerciaux. Elles n'étaient pas vraiment secrètes, mais inaccessibles au public (il faut dire qu'à l'époque, la gestion des pièces confidentielles était assez rudimentaire. Ce n'est plus ainsi, maintenant) et, surtout, mortellement ennuyeuses. On y trouvait de tout, un peu comme ce qui se trouve encore dans les documents du Wikileaks, des ragots de couloir aux propos de garden-party. Ce qui rend les fuites actuelles particulièrement dangereuses, ce n'est pas leur contenu (en général sans intérêt, même s'il est parfois piquant) dont tous les gens ayant de près ou de loin fréquenté la diplomatie connaissent les détails mais ne les répètent pas, c'est surtout le fait de montrer au grand jour l'absence totale de précautions prises par l'administration américaine pour éviter d'embarrasser tout le marigot diplomatique international. Paradoxalement, donc, c'est le manque de secret, c'est l'utilisation de la simple discrétion qui est la cause de ce tumulte. Julian Assange sera certainement responsable d'un raidissement de toutes les procédures de publicité et provoquera sans aucun doute une diminution de la transparence administrative.

 

Et alors, il pourra crier à la dictature...

 

P.S. Qu'on m'entende bien : défenseur acharné du Premier Amendement et du free speech, je suis viscéralement attaché à la transparence. Mais postérieure. C'est presque un truisme que toute négociation transparente n'est pas une négociation ; imagine-t-on un joueur d'échecs qui afficherait sa stratégie et sa tactique à son adversaire ? Seulement, pour faire avancer la théorie, il serait préférable qu'il les dévoile après coup. De même, la nécessité de confidentialité me semble incontournable, et c'est ce que prévoit d'ailleurs la nécessité de déclassification. Après 10, 20 ou 30 ans, ça peut se discuter, mais pour ma part je préfère un temps assez court.

 

PPS. Depuis, j'ai appris que les pères fondateurs du nouvel Etat américain avaient eu cette même obsession en réaction aux secrets de la diplomatie du colon anglais. Je ne doute pas que certains enthousiates africains aient eu, l'espace d'un moment, envie de faire de même lors de l'accession de leur pays à l'indépendance. Tout cela ne dure guère... D'autre part, si je n'ai jamais tenu Julian Assange - le Nelson Mandela+Mère Teresa de l'inénarrable Guardian - pour un glorieux personnage, son "autobiographie non autorisée" m'a ouvert les yeux sur la veulerie et l'inconsistance du personnage : http://www.spiked-online.com/index.php/site/reviewofbooks_article/11126/

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 11:17

Vous connaissez ? C'est un petit film sur YouTube qui contient un message très clair : ceux qui ne veulent pas réduire d'au moins 10% leur "empreinte carbone" (je reviendrai sur ce concept dans un post que je prépare), eh bien, il faut les exécuter, c'est aussi simple que ça. On pousse sur un bouton et hop ! ils explosent, que ce soient des écoliers, des hommes d'affaires, des sportifs ou n'importe qui, pas de pitié.

 

J'ai tout d'abord pensé qu'il s'agissait d'une satire, peut-être produite par les inénarrables Minnesotans for Global Warming avec les millions de dollars qui leur sont versés chaque jour par les fourbes pétroliers, mais à la réflexion, ce n'était pas possible : les bien-pensants se seraient déjà emparés de l'affaire en dénonçant un message haineux et un harcèlement criminel.

 

Certains peuvent trouver cela drôle, et évoquer les Monty Python, mais ici le côté gore (qui n'existait évidemment pas chez les MP) est prédominant : les méchants sceptiques arrosent tous les participants de leur bouillie de sang, d'os, de cervelle (pour autant qu'ils en aient, bien sûr) et de bidoche. Au point que le film est précédé d'un avertissement et réservé aux adultes.

 

Non, ce n'est pas drôle et ce n'est pas un méchant petit film fabriqué par des amateurs en goguette ; c'est un produit parfaitement fini et professionnel, financé par des gens très sérieux et par le Gouvernement britannique (qui l'est moins).

 

Tout y est : l'endoctrinement des écoliers, les paroles aimables et le ton franc et enjoué ("c'est un choix, vous êtes libres, sans engagement"), la rétribution immédiate - et exemplaire. If you don't toe the line, you'll be blown up.

 

“Ne rien faire contre le changement climatique est une maladie encore assez répandue, même à ce jour" explique le fondateur de la campagne 10:10Franny Armstrong. "Bien sûr, nous ne voulons pas les faire exploser, mais un peu d'amputation serait peut-être un bon début". Mais pourquoi prendre un tel risque de choquer ou de s'aliéner les gens, lui demande le journaliste (du Guardian, ça va de soi) ? "Parce qu'il nous reste environ quatre ans pour stabiliser les émissions globales et nous ne sommes encore nulle part à ce sujet. Toutes nos vies sont menacées et si ce n'est pas sur un sujet pareil qu'il faut s'exciter, je n'en vois pas d'autre".

 

Remarquez, une fois encore, le glissement sémantique de "réchauffement climatique" à "changement climatique", qui est général. Rappelez-vous les paroles de Robert Orr aux Nations unies déclarant que le prochain rapport du GIEC sera bien pire que le précédent - alors que les experts n'ont même pas encore commencé à travailler dessus... N'oublions pas les appels au meurtre ou à l'exécution des pétroliers, des dirigeants de compagnies d'aviation etc. émis sans aucun humour mais avec une froide détermination et un conviction de justice absolue par Hansen, Monbiot, Robert Kennedy Jr. (pardon, ce dernier n'envisageait que la prison à perpétuité...) et tant d'autres dans les blogs qui ont leur sympathie.

 

Comment voulez-vous dans ces circonstances accorder le moindre crédit à de tels propagandistes surexcités ? Je ne sais trop à quoi Franny Armstrong fait allusion lorsqu'elle cite ces "quatre ans", mais je suppose en consultant la littérature sur le sujet qu'il s'agit du temps pour que la teneur en CO2 de l'atmosphère passe de 0,0392% à 0,0400%. Big deal. Cette augmentation de 0,0008% et ce nombre rond et magique de 0,0400% sont le point de transition cataclysmique. C'est en tous cas ce que tous les gouvernements britanniques, de droite comme du centre comme de gauche, essayent désespérément de faire passer comme message, pour une raison qui m'échappe et qui échappe à tous ceux qui ont pris leurs distances avec les certitudes d'Al Gore. Et c'est évidemment et scientifiquement faux.

 

Ah oui, un des derniers éditoriaux du Monde évoquait les sécheresses, les pluies diluviennes, les canicules et les coups de froid pour preuve du "changement climatique". Il manquait les tremblements de terre et les catastrophes minières, et je ne me souviens plus si l'Eyjfjallajökul était cité, mais ce ne serait pas autrement étonnant. Il y a peu, lorsque les sceptiques parlaient d'une météo particulièrement froide, on leur intimait l'ordre de se taire car le "temps (weather) n'est pas le climat" (ce qui est certain). Maintenant, curieusement, c'est le climat qui est devenu la météo, et à tous les coups l'on gagne...

 

Bah, c'est peine perdue.

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 22:06

On m'a reproché plus d'une fois d'épingler des "comédies" à la française, comme Musée haut, musée bas, Potiche ou autres. Mais le fin du fin, c'est tout de même de voir (de lire) les critiques se pâmer à la vision de "Poetry", film coréen de Lee Chang Dong. On sait que le cinéma coréen a la cote, et Joon-ho Bong est un superbe cinéaste, mêlant le drame avec un humour parfaitement "décalé" (dieu que je déteste ce terme, mais comment dire autrement ? Le "poisson à pattes" de The Host est affreusement délicieux !).

 

Cela dit, les Coréens ont une telle passion pour le mélodrame qu'ils en remettent un peu avec par exemple La chanteuse de Pansori, le pansori étant une chanson traditionnelle doloriste et mélodramatique, et le film (que je n'ai d'ailleurs pas vu) semble parler d'une chanteuse de Pansori, aveugle et tout et tout, bref un tire-larmes digne de La Ballade de Narayama.

 

Peut-être aussi chef d'oeuvre que ce dernier. Je n'en sais rien, ne l'ayant pas (encore) vu.

Mais Poetry est à la fois creux, interminable, mélodramatique et téléphoné. Plans appuyés, montage mou et le tout sans intérêt. Les interventions "poétiques" sont remarquables par leur parfaite imbécillité (ah oui ! on y voit pendant quelques secondes un poète en révolte ! Mais il s'effondre vite...).

 

Trois étoiles, n'est-ce pas ?!

 

Une fois de plus : fuyez. Ou alors, ne soyez pas d'accord.

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