Vous connaissez ? C'est un petit film sur
YouTube qui contient un message très clair : ceux qui ne veulent pas réduire d'au moins 10% leur "empreinte carbone" (je reviendrai sur ce concept dans un post que je prépare), eh bien, il
faut les exécuter, c'est aussi simple que ça. On pousse sur un bouton et hop ! ils explosent, que ce soient des écoliers, des hommes d'affaires, des sportifs ou n'importe qui, pas de
pitié.
J'ai tout d'abord pensé qu'il s'agissait d'une satire, peut-être produite par les inénarrables Minnesotans for Global Warming avec les millions de dollars qui leur sont versés chaque jour par les fourbes pétroliers, mais à la réflexion, ce n'était pas possible : les
bien-pensants se seraient déjà emparés de l'affaire en dénonçant un message haineux et un harcèlement criminel.
Certains peuvent trouver cela drôle, et évoquer les Monty Python, mais ici le côté gore (qui n'existait évidemment pas chez les MP) est prédominant : les
méchants sceptiques arrosent tous les participants de leur bouillie de sang, d'os, de cervelle (pour autant qu'ils en aient, bien sûr) et de bidoche. Au point que le film est précédé d'un
avertissement et réservé aux adultes.
Non, ce n'est pas drôle et ce n'est pas un méchant petit film fabriqué par des amateurs en goguette ; c'est un produit parfaitement fini et professionnel, financé
par des gens très sérieux et par le Gouvernement britannique (qui l'est moins).
Tout y est : l'endoctrinement des écoliers, les paroles aimables et le ton franc et enjoué ("c'est un choix, vous êtes libres, sans engagement"), la rétribution
immédiate - et exemplaire. If you don't toe the line, you'll be blown up.
“Ne rien faire contre le changement climatique est une maladie encore assez répandue, même à ce jour" explique le fondateur de la campagne 10:10, Franny Armstrong. "Bien sûr, nous ne voulons pas les
faire exploser, mais un peu d'amputation serait peut-être un bon début". Mais pourquoi prendre un tel risque de choquer ou de s'aliéner les gens, lui demande le journaliste (du Guardian, ça
va de soi) ? "Parce qu'il nous reste environ quatre ans pour stabiliser les émissions globales et nous ne sommes encore nulle part à ce sujet. Toutes nos vies sont menacées et si ce n'est pas sur
un sujet pareil qu'il faut s'exciter, je n'en vois pas d'autre".
Remarquez, une fois encore, le glissement sémantique de "réchauffement climatique" à "changement climatique", qui est général. Rappelez-vous les paroles de Robert
Orr aux Nations unies déclarant que le prochain rapport du GIEC sera bien pire que le précédent - alors que les experts n'ont même pas encore commencé à travailler dessus... N'oublions pas les
appels au meurtre ou à l'exécution des pétroliers, des dirigeants de compagnies d'aviation etc. émis sans aucun humour mais avec une froide détermination et un conviction de justice absolue par
Hansen, Monbiot, Robert Kennedy Jr. (pardon, ce dernier n'envisageait que la prison à perpétuité...) et tant d'autres dans les blogs qui ont leur sympathie.
Comment voulez-vous dans ces circonstances accorder le moindre crédit à de tels propagandistes surexcités ? Je ne sais trop à quoi Franny Armstrong fait allusion
lorsqu'elle cite ces "quatre ans", mais je suppose en consultant la littérature sur le sujet qu'il s'agit du temps pour que la teneur en CO2 de l'atmosphère passe de 0,0392% à 0,0400%. Big deal.
Cette augmentation de 0,0008% et ce nombre rond et magique de 0,0400% sont le point de transition cataclysmique. C'est en tous cas ce que tous les gouvernements britanniques, de droite comme du
centre comme de gauche, essayent désespérément de faire passer comme message, pour une raison qui m'échappe et qui échappe à tous ceux qui ont pris leurs distances avec les certitudes d'Al
Gore. Et c'est évidemment et scientifiquement faux.
Ah oui, un des derniers éditoriaux du Monde évoquait les sécheresses, les pluies diluviennes, les canicules et les coups de froid pour preuve du "changement
climatique". Il manquait les tremblements de terre et les catastrophes minières, et je ne me souviens plus si l'Eyjfjallajökul était cité, mais ce ne serait pas autrement étonnant. Il y a peu,
lorsque les sceptiques parlaient d'une météo particulièrement froide, on leur intimait l'ordre de se taire car le "temps (weather) n'est pas le climat" (ce qui est certain). Maintenant,
curieusement, c'est le climat qui est devenu la météo, et à tous les coups l'on gagne...
Bah, c'est peine perdue.