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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 21:53

Les Oscars - figurine emblème des Academy Awards - ont donc été fondés en 1929 au début de la grande crise afin de ramener le public au cinéma - ce n'était qu'un "Nickelodeon", un "opéra à deux balles". Même à cette époque, le cinéma n'était pas encore considéré par les gens sérieux comme un art à part entière.

 

J'ai peu connu mon grand-père maternel mais on m'a rapporté qu'après avoir vu un des tout premiers films de la fin du 19e siècle (et pourquoi pas l'arroseur arrosé ?) il avait eu cette sentence définitive : "ça n'a aucun avenir, c'est un divertissement pour hilotes", sauf qu'il le disait en flamand, car il était flamand. Et il avait décidé de ne plus jamais revoir ce genre de spectacle.

 

Mon grand-père paternel, par contre, pur Bruxellois de famille wallonne de descendance française, était fou de photographie ; il avait un appareil (qui trône sur ma cheminée), acajou, cuir et laiton, objectif "Photo-Hall - Paris - N°11.087", ainsi qu'un agrandisseur fonctionnant avec une lampe à pétrole qui a disparu - je n'en ai qu'une photo. Il est mort en 1905, le pauvre, jeune et écrasé par une automobile ! Imaginez ! Bien, je dis ça pour faire un tombeau (comme le Tombeau de Couperin) à ma famille... On est tous restés à la photo et (contre-intuitivement) au cinéma, d'où le fait que notre fille cadette est cinéphile et photographe.

 

Donc, pourquoi je dis ça ?

 

Mais tout simplement parce que les Oscars ont essaimé, avec, en France, les Césars, et, en Belgique, les Plateau. Hélas, pour ce qui est des Plateau (dois-je y mettre un 'x' ?), ça ne va pas bien. Les communautés française et flamande se disputent le financement de ces prix, mais il faut encore se mettre d'accord sur le choix des films.

Donc : Vlaamse Filmprijzen d'un côté, et Magritte du cinéma de l'autre.

Comme le disait Cécile de France, actrice belge ayant joué dans plusieurs films français et flamands, " Si, culturellement, nous en arrivons aussi à installer des frontières entre nous, il n'y a vraiment plus rien à faire, autant se séparer. Nous n'avions pas besoin de cela pour l'instant, c'est complètement stupide".

 

Et notez que j'ai transcrit la dernière phrase.

 

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 11:43

Dans de nombreux contes et dans certains mythes, on identifie un enfant, un parent, voire un conjoint perdu par une particularité physique, une marque corporelle ou un tatouage ; dans Incendies, film de Denis Villeneuve basé sur une pièce de théâtre de Wajdi Mouawad, c'est exactement ce qui se passe : l'héroïne reconnaît celui qui est à la fois son fils et son bourreau grâce à un tatouage sur le talon droit (et à une assez improbable coïncidence).

 

Je me demande tout de même pourquoi ce film a suscité des critiques extraordinairement louangeuses, alignant les quatre étoiles tout au long des publics. Il faut dire qu'il commence fort : dans une scène très violente, on voit l'amant de la jeune héroïne se faire brûler la cervelle par le frère de celle-ci, tout cela dans un torrent d'injures et de menaces en arabe - une langue qui se prête bien à la tragédie, au drame et à l'invective. Puis, la grand'mère empêche le frère de tuer sa soeur, et pousse des hurlements de désespoir en apprenant que sa petite-fille est enceinte : la famille et le village sont déshonorés ! C'est alors que la caméra dévoile une petite croix accroché au cou de la jeune fille : ce sont des chrétiens, bonnes gens, et vous qui alliez soupirer "ces islamistes, tout de même, quels sauvages"... Non non, tout au long du film on prend bien soin de montrer la cruauté effrayante de ces chrétiens, assassins de sang froid, tortionnaires sadiques et implacables ; par contre Chemseddine, un ancien chef de guerre musulman, apparaît comme un vieux sage entouré de gardes du corps déférents et policés. Quel critique oserait risquer de se faire traiter de lepeniste en émettant la moindre réserve ? Qu'on m'entende bien : les Kataëb étaient de fait des milices d'assassins et de tortionnaires et les Gemayel du gibier de potence, mais Incendies ne se veut pas un film historique, il ne se passe pas (censément) au Liban, il est semble-t-il l'illustration de la folie guerrière et de ses effets. Il n'empêche, les chrétiens sont suridentifiés comme tels, et le mot "musulman" est entendu deux fois (j'a compté mais je peux m'être trompé), les non-chrétiens étant généralement qualifiés de "réfugiés".

 

Cela étant, le film est honnêtement fait, structuré en flash-backs incessants mais nullement gratuits, les images sont belles, les acteurs excellents, les "cartons" d'intertitres sont un peu lourdingues et la musique assez discutable. L'histoire fourmille d'invraisemblances, mais peu importe puisqu'il s'agit d'une tragédie grecque se déroulant au Proche-Orient. C'est très politiquement correct mais ce n'est pas un chef d'oeuvre.

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 23:51

[suite du feuilleton précédent]

 

Le dimanche matin, la RTBF diffuse une émission d'actualité, "Mise au point", généralement consacrée depuis quelque temps à la politique (ou à l'absence d'icelle) de notre petite terre d'héroïsme, et ce matin nous avons eu bien sûr droit à une n-ième discussion entre distingués politiciens qui se rejetaient tout aussi évidemment la responsabilité de la crise. Et, à chaque tour on entendait les "mais la NVA (ou le PS, ou le CD&V [*]) a dit non, alors qu'on était tout près d'un accord", le tout sur des rapports, des non-papers, des propositions, etc. Tous rapports, propositions et non-papers que personne n'est censé connaître par ailleurs. Je suis partisan d'une certaine réserve durant des négociations, mais tout de même on sait que les sept partis pressentis pour faire parti d'un prochain gouvernement (ha, ha, ha !) ne se sont pas rencontrés depuis le début du mois de septembre et que le MR - majoritaire à Bruxelles - est soigneusement tenu à l'écart. Une perle : Onkelinx déclarant qu'on ne pouvait comparer le PS à la NVA car l'un était belgicain (mais quand on entend Uyttendaele et Di Rupo parler enfin de plan B, on peut se poser des questions) et l'autre séparatiste. Le cordon sanitaire ? Il est vrai qu'une autre émission radio du même jour rassemblait de grands humanistes déclarant avec certitude que, l'extrême-droite entonnant de plus en plus, et ce dans toute l'Europe, un chant de la droite libérale, il fallait donc se défier de celle-ci également (mais ceci est une autre histoire que j'aimerais traiter dans un post plus fouillé, surtout quand j'entendais l'intervention d'Henri Goldman qui a peut-être troqué son vieil habit trotzkard pour une tenue plus seyante).

 

Quoi qu'il en soit, la discussion restait, sinon courtoise, du moins plus ou moins ordonnée lorsque l'ineffable Jean-Marc Nollet  invoqua le zombie de la "consultation populaire", c'est-à-dire le référendum... On connaît ici la dernière incarnation du zombie, son avatar Question royale, qui a mis (figurativement) le pays à feu et à sang, à tel point que l'idée d'un référendum a été rejetée avec terreur par toute la classe politique. Nos voisins d'outre-Quiévrain connaissent bien le problème, avec la dénonciation "référendum=plébiscite" du temps de de Gaulle, car enfin, quelle question poser ? "Etes-vous pour ou contre la Belgique ?"  Ridicule. "Voulez-vous l'indépendance de la Flandre ?". Allons donc ! Demander cela à l'ensemble de la population n'a évidemment aucun sens. "Quelle Belgique voulez-vous ?". Et c'est une question à choix multiple ? La seule possibilité de consultation populaire, c'est sans aucun doute ce petit gadget, le vote, les élections. C'est peut-être naïf, c'est peut-être dangereux, mais que faire d'autre ? Je le répète, une fois de plus, il faut écouter les Flamands et, s'ils le désirent, aller vers leur indépendance - mais nous Bruxellois ne sommes pas prêts à nous faire annexer. Il faut qu'ils le sachent. Sans vouloir dramatiser, voyons les mouvements populaires en Tunisie et ailleurs...

 

 

[*] et il semble que les partis francophones n'ont pas saisi que le CD&V, héritier du CVP, avaient changé le V de Volk ("populaire", à l'époque signifiant plutôt "démocratique") en Vlaams - flamand - et que les hommes d'Etat tels que Dehaene, Eyskens et même Martens et - horresco referens - Leterme, sont maintenant totalement démonétisés, avec des quasi-inconnus comme Wouter Beke montant au créneau.

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 21:33

[suite du feuilleton précédent]

 

Et, donc, le 23, la "marche blanche" annoncée - et ses mots d'ordre ni-ni-ni-ni - a avorté d'une ressucée de la marche belgicaine de 2007, avec 80% de francophones et une belle mesure de drapeaux "noir jaune et rouge". C'était, paraît-il "la marche de la honte", comme si le fait de trahir ses électeurs - flamands pour les partis flamands, francophones pour les autres - n'eût pas été bien plus honteux encore que de ne pas s'accorder entre des partis indépendantistes et gentiment fédéralistes. Sans parler de cet aspect "jeune", ah comme c'est beau que la jeunesse nous donne des leçons (*)... Quelle démagogie !

 

Le vendredi précédent, à l'appel principalement d'artistes flamands s'était tenue une réunion au KVS : "Niet in onze naam/pas en notre nom". Très jolie, très belle manifestation en l'honneur d'une culture sans frontières, à laquelle j'ai toujours souscrit - théoriquement. Mais à vrai dire complètement fausse ; les cultures "dominées" n'ont jamais manqué de faire le procès des cultures "dominantes", et (souvent) à juste titre. J'entendais tout à l'heure Claude Semal, artiste francophone très ouvert, très à gauche et très belgicain-bruxellois, s'étonner du fait qu'il ne connaissait quasiment aucun des artistes du Nord du pays, sauf quelques-uns de sa spécialité (le cabaret, pour faire simple). Et n'oublions pas qu'à la dernière Biennale de Venise, on a écarté des oeuvres dérangeantes parce que les visiteurs du Proche-Orient auraient pu être choqués par le contenu... Ah oui, le marché n'est pas l'Art avec un grand A... Une exposition comme celle de Cranach qu'on a pu voir à Bruxelles et qu'on verra bientôt à Paris ne sera évidemment jamais exposée telle quelle dans tant d'autres lieux ! Le caviardage d'oeuvres même antiques est quelque peu oublié chez nous mais toujours d'actualité ailleurs.

 

Ben oui, on a deux pays qui se partagent un improbable héritage datant du Congrès de Vienne (**) où, en gros, les Anglais et les Prussiens ont voulu créer un Etat-tampon entre la France et les Pays-bas en y incluant les catholiques du Nord. Comme le disait Jules Destrée à son roi Albert Ier, "Majesté, votre cire est bien bonne", non, pardon,  "Sire, la Belgique n'existe pas...".  Certes aussi, il le disait en tant que Wallon. Maintenant, c'est à Bart de Wever de le rappeler à Albert II. On dirait que tout allait bien jusqu'à ce que la NVA vienne tout chambouler, et on oublie allègrement que le Parlement flamand avait déjà voté en 1999 - et à une grosse majorité - une résolution qui est tout à fait  à l'ordre du jour ; les francophones n'étaient-ils pas au courant ? Il n'y a plus de partis nationaux depuis belle lurette et les systèmes empilés fédéral/régional/communautaire ont dérivé chacun dans sa logique propre. Et quand j'entends l'historien de la NVA, M. Defoort, revenir benoîtement sur la notion de confédéralisme, je trouve incompréhensible qu'aucun journaliste ne lui rappelle qu'il n'y a pas matière à confédération ; et qu'un historien comme lui appelle "confédération" la confédération helvétique est d'une mauvaise foi criante - autant dire que la Corée du Nord est un démocratie, et est populaire de surcroît.

 

La Belgique n'est pas morte, mais l'unitarisme l'est. Il faut commencer à négocier l'indépendance de la Flandre, et je me réjouis d'avoir entendu Hervé Hasquin le sous-entendre hier soir sur la RTBF.

 

 

(*) propos certes d'un vieux croûton

(**) Et mieux encore, Lothaire, petit-fils de Charlemagne...

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 23:50

De retour de Paris avec quelques expositions et films (Paris est la capitale des cinéphiles, ne parlons pas de Londres ni même de NY). L'incontournable Deux de la vague, évidemment et le merveilleux Musée Dapper, cela va sans dire. Passionnante expo de Mondrian à Beaubourg aussi, et cosi via.

 

Depuis quelque temps je voulais voir le MAC/VAL d'Ivry dont on m'avait dit grand bien et je n'ai pas été déçu ; situé dans une improbable quasi-friche urbaine, ce musée d'art contemporain expose de très belles oeuvres et vaut sinon le voyage au moins un très large détour ne fût-ce que pour encourager une magnifique initiative (due sans doute à une Gauche progressiste et non ossifiée -  la Droite ne me semble pas prête à assumer un tel bonheur. Si je me trompe, écrivez-moi !). Je recommande tout particulièrement un travail de la jeune Shilpa Gupta (allez voir !).

 

Et donc, revenant sur cette bonne vieille autoroute du Nord, j'écoutais une émission d'Europe I où l'on avait réuni une brochette de commentateurs (y compris un bon vrai philosophe) sur la Crise de la démocratie. Loin de moi l'idée de dire que cette crise n'existe pas, et dimanche dernier une marche blanche a eu lieu à Bruxelles pour des raisons qui me laissent pantois et que Jean Quatremer a - à mon avis - bien comprises. Mais ce qui m'interpellait dans cette émission était surtout qu'il n'y avait autour du micro aucun intervenant un tant soit peu libéral et que tout tournait autour de la condamnation de l'affreux libéralisme (toujours ultralibéralisme, ça va sans dire). Et là, j'ai appris (après un exposé fatigué sur la différence entre le capitalisme entrepreneurial et le capitalisme financier) qu'un sondage avait placé la France comme le leader de la résistance au capitalisme : 33% des Français étaient pour la sortie du capitalisme contre, prenons un exemple, 3% des Chinois. Donc, un Français sur trois, comme plus tôt on nous assurait que deux (jeunes)Français sur trois rêvaient de devenir fonctionnaires...

 

Nous allons donc assister à un exode massif des Français vers Cuba ou la Corée du Nord ? Ah ha ! Ainsi, la Belgique, après que la Flandre aura acquis son indépendance, mettra enfin la main sur son voisin du Sud et acquerra la Tour Eiffel, le Trocadéro, le Grand Palais et l' Académie de Marcq-en-Baroeul !

 

On peut rêver...

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 23:11

(Antwerpen pour les puristes).

On sait qu'Anselm Kiefer est né en 1945, année zéro de l'Allemagne nouvelle, on sait aussi que c'est Joseph Beuys qui l'a persuadé de devenir plutôt un peintre (?) qu'un littéraire ou un philosophe. Mon (?) vient de ce qu'il est aussi un matiériste, et donc sculpteur en quelque sorte.

 

Certains, lecteurs entre autres autres de Beaux-Arts magazine, savent que notre immmmmense Pierre Sterckx considère Kiefer et Louise Bourgeois comme des fumistes et des imposteurs. Libre à lui de le penser, libre à lui de le (faire) publier, mais ce me semble un peu vain.

 

Il est vrai que l'aspect symbolique, métaphysique, conceptuel de Kiefer peut faire reculer, avec ses références constantes et soulignées à l'horreur nazie et allemande. Mais son questionnement constant "comment peut-on être Allemand, Juif allemand et faire encore de la poésie et de l'art ?", bien qu'il s'estompe dans le temps, reste très présent. Cela dit, je suis très peu impressionné par ses prétentions à son "enjuivement" et à la Kabbale, comme d'ailleurs le shamanisme de Beuys ne m'empêche pas de trouver ses oeuvres dérangeantes et belles. Degré zéro, sans doute. Ainsi, la Spiral Jetty de Smithson est une oeuvre forte et dérangeante, et le film qu'il en a tourné est lui-même une oeuvre d'art dérangeante et belle.

 

Et, je le reconnais, le symbolisme microcosme-macrocosme de Kiefer me fait un peu, comment dire ? suer. Mais la force qui sourd de ses installations, sa dure beauté tout simplement plastique efface un message parfois un peu naïf.

 

Très beau, très prenant. A voir.

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 21:35

Une fois de plus, je ne résiste pas au plaisir de présenter à mes amis lecteurs le site 'teepee-hugging' et New Age du Rainbow Gatherings... C'est merveilleux... A vrai dire, je ne pensais pas que ce genre de crétins existaient encore, mais à tout prendre ils sont innocents et inoffensifs. Ce qui n'est pas le cas d'un peu trop nombreux sites néo-nazis qui me font penser que la formule rebattue de Brecht sur la 'Bête immonde' n'a pas perdu de son actualité.

 

Gute Shabbes.

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 14:29

En 2007, Ian Dale a invité Ben Stewart de Greenpeace à un débat télévisé avec Dominic Lawson (le fils de Nigel "An Appeal To Reason - A Cool Look at Global Warming" Lawson) au sujet du RCAG ; que pensez-vous qu'il arriva ? Ben Stewart déclina poliment l'invitation dans une lettre qui précisait (entre autres) : "Notre politique, à Greenpeace est de ne plus participer à des débats avec des personnes qui n'acceptent pas la réalité scientifique du changement de climat anthropogénique" (merci à Donna).

 

On imagine mal plus grande arrogance, même de la part de Greenpeace - dont on sait qu'il n'en manque pas, pas plus qu'il ne manque de moyens (175 millions d'€ de revenus en 2005, plus d'un milliard et demi en 10 ans). Même le GIEC admet - certes du bout des lèvres - que l'origine anthropogénique est seulement (très) probable, mais encore de nombreux scientifiques valant bien ceux du GIEC (j'y reviendrai) sont loin d'être aussi convaincus. L'idée qu'il existe une vérité scientifique à laquelle il faut se plier car elle est décrétée en haut lieu est évidemment le summum de la pensée religieuse, celle de Greenpeace et des Ecolos diVerts et variés. La science est toujours en cours de recherche et de discussion ; on se souvient que dans les années 1890, la Physique n'attirait plus grand monde car il semblait qu'elle n'avait plus rien à se mettre sous la dent, sauf à ajouter quelques décimales par-ci par-là... Et je crois que c'est Poincaré qui pensait avoir "atteint le tuf". L'expérience de Michelson et Morley était une simple routine de confirmation entreprise sans enthousiasme (et pourtant, les équations de Maxwell étaient bien connues !). Plus près de nous, je me souviens d'un petit livre que j'ai dévoré étant enfant, La Terre ma Patrie (1947), de Pierre Rousseau - auteur d'innombrables vulgarisations intelligentes. Un chapitre qui m'avait passionné concernait l'hypothèse de Wegener sur la dérive des continents ; Pierre Rousseau explique toutes les mesures effectuées, les efforts considérables d'équipes qui se munissent d'instruments ultra-perfectionnés (pour l'époque) et qui travaillent durant des années pour conclure que, non, il n'y a pas de dérive des continents, simplement des petits mouvements de va-et-vient... D'ailleurs, mes cours de géologie à l'ULB ignoraient superbement la dérive des continents (on n'avait que les géosynclinaux à l'esprit), et notre manuel de Bellair et Pomerol (Collection U d'Armand Colin) le disait sans ambages : "Mais la plupart des postulats admis par Wegener n'ont pas résisté à un examen minutieux [...] la dérive généralisée des continents n'est plus guère admise aujourd'hui[...]".  

 

On pourrait continuer et donner des exemples dans quasiment tous les domaines ; c'est justement l'essentiel de la méthode scientifique de ne pas déboucher sur une science définitive, coulée en bloc et indiscutable : ce serait un dogme, et on sait combien Crick et Watson se sont mordu les doigts d'avoir utilisé ce mot sans en avoir bien saisi le sens...

 

 

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 21:40

 

Management35heures.jpg

 

Je l'avais déjà publiée, mais je la trouve trop belle pour ne pas la rappeler à mes lecteurs...

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 13:50

Dans un post récent, Laurent Berthod s'était attaché à montrer que nombre parmi les adversaires acharnés du DDT sont des néo-malthusiens estimant finalement que la malaria est un facteur de contrôle de la population qui en vaut bien un autre. D'ailleurs, le Sida aussi, et le choléra, et la grippe espagnole itou, bref, vive les épidémies. Sauf que la malaria est assez facile à éradiquer (oui, le choléra aussi, mais passons) : d'abord un entretien des abords d'habitation (on n'imagine pas à quel point les vieux pneus "décoratifs" peuvent être calamiteux), une goutte de pétrole dans les mares et, bien sûr, le DDT.

 

J'avais à l'époque pointé la grande responsabilité de Rachel Carson et de ses thuriféraires dans le mauvais procès fait à une molécule salvatrice (et à vrai dire contre tous les "produits chimiques" pesticides), mais je ne m'étais pas rendu compte à quel point ce procès était truqué ; car il faut bien dire que Rachel Carson n'a pas hésité à mentir pour mieux faire passer ses idées. Quelques exemples, tirés d'un article datant de 2002 par J. Gordon Edwards, entomologiste :

 

- le DDT n'est évidemment pas plus toxique que l'arsenic ! Et je n'ai pas connaissance que l'arsenic soit carcinogène.

 

- Carson fait allusion à un "parc en Hollande" (sans autres références) infesté en nématodes. Il a suffi de planter des soucis pour tuer les nématodes et faire refleurir les roses... Touchante histoire tendant à prouver qu'il vaut mieux laisser pousser les adventices qu'utiliser des pesticides, car "d'autres plantes que nous éradiquons sans pitié pourraient avoir une fonction utile à la santé du sol". C'est, bien entendu, l'agriculture bio qui fait surface, c'est déjà la religion du naturel qui se montre.

 

- Carson mentionne les grandes épidémies de peste, de choléra, de variole, et estime que la nouvelle épidémie est celle des pesticides, en oubliant allègrement la malaria, le dengue, le typhus, la fièvre jaune, les leishmanioses, etc. qui justement peuvent être combattues de manière simple et très peu coûteuse par le DDT.

 

- Carson cite George Wallace, un ornithologue de la Michigan State University, qui pensait que des rouges-gorges sur le campus étaient morts d'avoir ingéré des vers de terre contenant du DDT, en omettant bien de dire que ce n'était arrivé que sur le campus et que les pelouses du campus avaient été traitées avec un fongicide à l'arsenic... Des essais de gavage de rouges-gorges au DDT ont permis de montrer que ces oiseaux n'étaient pas incommodés par le traitement.

 

- Carson cite une étude du Dr DeWitt sur les effets de plusieurs insecticides, dont le DDT, sur les cailles et les faisans, et conclut : "les cailles ayant ingéré du DDT durant toute la période de reproduction ont survécu et pondu un nombre normal d'oeufs fertilisés. Mais peu de ces oeufs ont éclos." Comme personne n'est allé voir l'article original paru dans l'obscur Journal of Agriculture and Food Chemistry, on n'a pas relevé les protocole de l'expérience, à savoir que les cailles recevaient 100 ppm de DDT par jour, que le taux d'éclosion dans la cohorte témoin était de 83.9% et dans la cohorte traitée de 75 à 80%. Voilà pour le "peu". Par contre, en ce qui concerne les faisans, à 50 ppm durant une année, les taux de contrôle sont de 57.4% et 80.6% chez les traités ! Le taux de survie des oisillons était de 94.8% après 2 semaines et de 89.7% après 8 semaines pour les contrôles, contre respectivement 100% et 93.3% chez les traités ! On ne sait trop si Carson ment ou n'a tout simplement pas lu l'article.

 

- Carson cite une étude de Rudd et Genelly en appui à sa description de la "maladie des faisans" qui arrive au printemps, "lorsqu'on plante le riz", sauf que l'étude ne portait nullement sur des faisans picorant dans les rizières, mais gavés avec du riz mélangé à 1.5% de DDT, un taux astronomique, bien plus élevé que celui qui est utilisé dans les rizières, contrairement à ce que Carson écrit. De fait, 5 faisans meurent avec les symptomes, 1 sans les symptomes, 7 survivent dont seuls deux montrent des symptome. Et Carson se garde bien de citer le deuxième partie de la conclusion des auteurs : "il est clair que les graines traitées au DDT sont ou peuvent être létales pour les oiseaux granivores. [Cette mortalité peut être complètement évitée en utilisant séparément les graines et le produit - phrase éliminée par RC].

 

On pourrait continuer, et rappeler que beaucoup de scientifiques ont nettement moins encensé le livre que les critiques littéraires et le public en général. On peut aussi se souvenir que son Maître biologiste William Hueper qui affirmait avec insistance qu'il n'y avait qu'un lien au mieux ténu entre fumer et contracter le cancer du poumon - jusqu'à dire qu'un tel lien était une invention, un complot des producteurs de pesticides... :

 

"1. The total epidemiological, clinical, pathological, and experimental evidence on hand clearly indicates that not a single but several if not numerous industrial or industry-related atmospheric pollutants are to a great part responsible for the causation of lung cancer.

2.While the available data do not permit any definite statement as to the relative importance of the various recognized respiratory carcinogens in the production of lung cancers in the general population, they nevertheless unmistakingly suggest that cigarette smoking is not a major factor in the causation of lung cancers or had it a predominant role in the remarkable increase ofthese tumors during recent decades.

3. In view of the fact that not only a great deal of the existing circumstantial epidemiological evidence but also pratically the entire factual and conclusive evidence available on exogenous respiratory carcinogens are either of occupational origin or point to industry-related factors, it would be most unwise at this time to base future preventive measures of lung-cancer hazards mainly on the cigarette theory and to concentrate the immediate epidemiological and experimentalefforts on this evidently overpropagandized and insufficiently documented concept." (*)

  

Quoi qu'il en soit, il ne peut y avoir aucun doute que le DDT présente d'énormes avantages sur d'autres insecticides. Sa toxicité est faible à très faible chez l'Homme, et son utilisation contrôlée notamment pour éradiquer la malaria est sans rivale. Ironiquement, c'est son coût très bas qui a sans doute permis son utilisation excessive... Mais pour certains tout insecticide ou pesticide est à proscrire, sauf peut-être les soucis des parcs hollandais...

 

(*) Merci à Matt Ridley

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