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Humeur !

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 08:58

On tourne donc la page Gbagbo, tout au moins provisoirement, car rien n'est encore vraiment réglé. C'est à présent au tour de Ouattara de se sucrer et de garnir son compte en Suisse. Mais au moins on peut espérer un début de résolution au problème des "burkinabés" en Côte d'Ivoire. Ce sera sans doute long... Ce qui m'étonne tout de même un peu, c'est la mâle détermination française à casser du Gbagbo-coup-d'Etat et son silence total sur le petit snotneus de Rajoelina. Il est vrai que les 9 morts de Bouaké en 2004 valent bien plus que les Sukhoi, et le blanc-seing accordé par Bernard Kouchner (ah, celui-là...) à Gbagbo n'avait de valeur que diplomatique.

 

 J'ai donc, Côte d'Ivoire en cause, passé du temps devant la télé ces derniers jours et j'ai donc dû me farcir les inévitables concerts de malinformation autour de Fukushima, à croire que la catastrophe du Japon se résume à ça. Certes, ce n'est pas un incident quelconque et il faudra en tirer les leçons (pour moi, la principale étant de ne pas construire une centrale à côté de la mer dans un pays de tsunami. D'après ce que j'en ai entendu, la centrale pouvait étaler des vagues de 5 m mais manque de chance, elles ont atteint 6.5 m. Rideau. Par contre, l'autre centrale à quelques km de là s'est arrêtée tout à fait régulièrement), mais c'est un tout petit peu crispant de voir se succéder des "experts nucléaires" indépendants et autoproclamés - dont bien sûr les inévitables du CRIIRAD - et jouer les Philippulus. Il y a deux ou trois jours, je voyais un reportage sensationnel de deux journalistes qui avaient bravé les interdictions et s'étaient introduits dans la zone interdite autour de la centrale, bien sûr munis de dosimètres et de compteurs Geiger qui faisaient un bruit glaçant d'effroi (*). On voyait des chats, des chiens, des vaches gambader dans les prairies et dans les rues abandonnées ; ils n'avaient pas été foudroyés, ils avaient l'air de bien se porter, mais évidemment ils ne tarderaient pas à crever dans d'atroces souffrances, comme les centaines de milliers - voire millions - de Japonais contaminés. Lorsqu'ils sont arrivés en vue de ce qui restait de la centrale, un chiffre apparut en incrustation sur l'image : 107 µSv/h (pourquoi un flux, on peut se le demander, mais peu importe). La voix grave et dramatique du commentateur annonça alors que les journalistes décidèrent de rebrousser chemin car - il l'a dit, je le jure ! - à cette dose, trois heures d'exposition correspondaient à une radio des poumons...

Chacun sait qu'une radio des poumons (ou du foie, ou du genou) est, sinon mortelle, du moins extrêmement risquée, et le commentateur devait donc avoir les larmes aux yeux devant tant d'héroïsme. Comme devant celui des liquidateurs, dont j'avais entendu dire par un des experts du CRIIRAD que ce n'étaient pas à eux de se sacrifier, mais aux tenants du nucléaire, qu'on devrait envoyer à leur place... Ce terme de liquidateurs étant d'ailleurs servi à la louche pour faire le lien avec Tchernobyl, lien bien évidemment totalement falsifié.

 

Je citerai tout de même quelques chiffres sur ces fameux Sieverts (dans ma jeunesses, on parlait de rems) dont se gargarisent les journalistes :

 

- mammographie : 3 mSv

- CT scan thoracique : 6 à 18 mSv

- dose maximale admise par la Commission internationale sur la Radioprotection pour un "liquidateur" : 500 mSv

- dose maximale admise par la Commission internationale sur la Radioprotection pour un "liquidateur" sauvant des vies humaines : 1000 mSv

 

On trouvera des chiffres un peu partout, mais j'aime particulièrement ceux de la BBC.

 

Pour ce qui est du nucléaire en général, je me borne à Jancovici, qui est peut-être la bête noire de certains mais qui est tout de même incollable dans son domaine d'expertise, à savoir l'énergie.

 

(*) qu'il soit bien entendu que je ne me moque nullement des journalistes ; ils prenaient de vrais risques, au moins le leur avait-on dit.

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 13:34

Ici, c'est un adorable village suisse, très beau, très propre, les voitures sont bannies et remplacées par des voiturettes électriques (par ailleurs assez dangereuses étant donné qu'il y en a tout de même beaucoup et qu'elles sont très silencieuses - heureusement, les conducteurs sont prudents).

 

Tout ici, comme un peu partout en Suisse, respire (et proclame !) l'écologie. Peu importe évidemment que les Snow Cats fassent leur petit ballet nocturne et que l'Allalinhorn soit éclairé les nuits de week-end, ce qui compte, c'est l'image qu'on se donne. Ainsi dans le mode d'emploi du chalet, il est bien indiqué que pour des raisons écologiques, le lave-linge et le sèche-linge ne peuvent être utilisés de telle à telle heure. Quelles sont ces raisons ? Ecologiques, vous n'en saurez pas plus, ça doit vous suffire. On aimerait quelques explications, mais non, vous n'en aurez pas, les powers-that-be, poderes fácticos, ont estimé que vous ne pourriez pas les utiliser et vous n'avez pas à les questionner, puisqu'il s'agit d'écologie ! Apparemment, je suis le seul à rouspéter, et on me regarde d'un drôle d'oeil, déjà que je ne suis pas sous homéopathie...

 

Je ne suis évidemment pas un tenant des complotites, et je ne vois pas un indice d'éco-fascisme sous chaque brin d'herbe, mais cette petite anecdote montre assez à quel point l'esprit critique est mis en veilleuse dès qu'on prononce certains mots comme Planète, écologie, environnement. Les éco-dictateurs ont peut-être un bel avenir si l'on ne résiste pas !

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 09:58

Il fut un temps où le WWF était une organisation sympathique, même si son increvable panda commençait à bien faire. Qui ne pouvait compatir au sort des ptites bêtes dans la jungle ? Qui avait le coeur assez sec pour ne pas s'émouvoir des coupes claires dans les belles forêts tropicales ? Les membres du WWF ne faisaient pas les zigotos comme ces excités de Greenpeace, au moins !

 

C'est bien fini. Le WWF (il a changé de nom, mais pas d'initiales, et du diable si je me souviens ce que ces trois lettres signifient) est maintenant une organisation super-écolo, vocifératoire, prônant la frugalité, le non-développement et le tout-végétarien, sinon végétalien, allant jusqu'à montrer Cuba comme exemple de développement durable. On comprend alors mieux pourquoi ils ont introduit cette idée imbécile de "Earth Hour", une heure pour la Terre, qui consiste à éteindre durant une heure les équipements électriques "non essentiels". Heureusement qu'ils ont introduit cette restriction géniale, on imagine mal un chirurgien éteignant le scyalitique et le tout le reste du bloc opératoire une heure durant. On peut aussi se demander pourquoi on avait allumé des équipements "non essentiels" - pour gaspiller de l'argent ? Comment l'idée a-t-elle pu germer d'associer l'électricité au mal ? Diaboliser une des plus extraordinaires inventions de l'humanité ? Demandez aux Japonais ce qu'ils en pensent : qu'on ait pu maintenir cette manifestation juste après la catastrophe nippone est d'une obscénité révoltante. Mais c'est vrai qu'une blogueuse rapporte pieusement : "While we were waiting for the hour to pass, I decided to say the rosary and let them [ses enfants] join me. Once in a while, they would ask why I was saying so many Hail Marys". Touchant... et tellement moral et religieux !

 

Il y a là un exemple de plus de cet anti-humanisme virulent des bonnes consciences écolos ; outre le fait que ce n'est bien évidemment qu'une symbolique "feel-good", qui donne bonne conscience à peu de frais, c'est au nom d'une vague entité non définie mais quasiment divinisée : "La Terre". Vous éteignez trois appareils électriques et "La Terre" se porte mieux. Ah bon ? Vous le lui avez demandé ? Et pourquoi vous n'éteignez pas tous les appareils électriques, frigo, PC, Internet, etc. ? Ah oui, ça ferait pas mal de morts, dans les hôpitaux par exemple, mais "La Terre" se porterait encore mieux, n'est-ce pas ? Stupidité + hypocrisie. Je ne sais pas si "La Terre" n'aime pas le courant, mais il y a 1,6 milliards d'Hommes qui n'en ont pas et qui en souffrent assez. Voyons par exemple la merveilleuse économie de Corée du Nord, un seul point lumineux (sans doute la statue éclairée du glorieux libérateur de la Nation), alors que les affreux capitalistes du sud gaspillent honteusement leur énergie (même si l'origine du cliché n'est pas référencée... se non e' vero... Mais pour avoir quelque peu voyagé, je ne serais pas étonné de sa véracité) :

 

nvskorea

 

Je pense que Ross McKitrick a exprimé clairement et parfaitement tout le mal qu'on peut penser de cette initiative finalement assez odieuse.

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 21:19

Ou de toutes les orthographes dont on peut orner ce Monsieur (معمر القذافي‎). Je ne comprends pas bien d'ailleurs pourquoi on l'écrit comme ça, mais peu importe. Les frappes des coalisés sont, paraît-il, extrêmement précises, mais je ne peux m'empêcher de penser à ces pauvres tankistes brûlés vifs (très rapidement, bien sûr...). Ces cadavres rebelles ou de l'armée "régulière"... Jeunes, tous, "chababs-s" comme les désignent les journalistes qui payent de leur courage. Parfois, ils m'énervent un tout petit peu, les journalistes, mais tant d'entre eux font tout de même un magnifique boulot...

 

Horreur.

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 11:21

Il faut bien reconnaître qu'à part en Allemagne les anti-nucléaires ne donnent pas vraiment de la voix. Certes, notre RTBF ne retransmet que les messages d'alerte, du genre "on ne peut se prononcer", "une fusion du coeur du réacteur 2 n'est pas à exclure", mais les ténors écolos se sont contentés d'un petit baroud d'honneur, du type "le nucléaire, ce n'est pas l'avenir" (ce qui est probablement vrai). D'ailleurs, on trouve même dans Télérama un billet d'humeur qui remarque ironiquement que non seulement les JT de toute la France sont extrêmement rassurants, mais que même les opposants les plus acharnés (et l'ineffable CRIIRAD) répètent qu'en France tout au moins, pas de radioactivité à craindre.  Mais surtout, surtout, voici qu'un des plus verts parmi les verts - et même agressivement vert - j'ai nommé George Monbiot lui-même, assure dans un article d'un réalisme rare chez lui qu'il est ardent défenseur du nucléaire  et de la fée électricité (on constate donc avec bonheur qu'il n'est pas un partisan de cette escroquerie intellectuelle et morale qu'est l'"Heure de la Terre" - j'y reviendrai). Revenant sur un tableau fort bien fait, il rappelle que la dose totale qu'aurait reçue un habitant moyen résidant à 10 miles de la centrale de Three Mile Island après la catastrophe était 1/625e de la dose annuelle admise pour les travailleurs de la centrale en temps normal, cette dernière étant la moitié de la dose minimale-minimale établissant un risque de cancer supplémentaire détectable. Enfin, lui aussi se scandalise que les 10 ou 20.000 morts directs de la catastrophe semblent bien moins importants que les risques encore complètement hypothétiques de quelques dizaines voire de 100 ou 200 morts de cancer de la thyroïde d'ici 20 ou 30 ans.

 

Donc, voilà un peu de bon sens... Mais, tiens donc, si on parle de risque... Quels sont les risques avérés pour les "OGM" ? Combien de fois certains activistes actuellement tout miel envers les centrales nucléaires n'ont-ils pas brandi des effets catastrophiques de ces fruits de l'arrogance humaine pour voir ensuite leurs annonces complètement discréditées (les exemples princeps étant évidemment l'affaire du papillon Monarque ou les pommes de terre de Pusztai) ? Peu importe, d'ailleurs, car l'accusation faisait l'objet d'une couverture médiatique sensationnelle et la réfutation était reléguée dans des journaux scientifiques. Combien aussi de prédictions apocalyptiques du groupe II du GIEC se sont-elles dégonflées avec un bruit piteux ? Ici, nous avons eu un  vrai cataclysme, qui a frappé une centrale dont la conception remonte à une cinquantaine d'années, scandaleusement mal placée de surcroît. A en entendre certains, il faudrait que la sécurité soit garantie sans intervention humaine après la catastrophe ; c'est évidemment ahurissant. Les ingénieurs et les pompiers font ce qu'ils peuvent pour circonscrire les dégâts et c'est normal, cela ne justifie absolument pas les inquiétudes journalistiques abondamment répandues (sauf à la télévision française, s'il faut en croire le chroniqueur de Télérama).

 

Cela étant, il serait ridicule de ne pas vouloir tirer de conclusions de cet accident. Et il est temps de mettre en place des centrales modernes, plus sûres et plus durables : ce n'est pas demain la veille que les énergies renouvelables inoffensives permettront à 9 milliards d'Hommes de vivre confortablement.

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 16:01

Matt Ridley fait très justement remarquer que l'électricité nucléaire future sera chère, justement à cause de la sécurité élevée des centrales modernes : voir le cas Olkiluoto en Finlande,  qui a pris 4 ans de retard, dépasse son budget de 50% et est au coeur de procès entre co-contractants. Mais qui est très sûre. L'électricité nucléaire est évidemment toujours bien moins chère que l'éolienne ou la photovoltaïque, mais plus chère que l'électricité thermique (charbon, fuel et, surtout, gaz de schiste). Devinez ce qui va se passer ? Même si l'on se souvient que le nucléaire et ses catastrophes ont fait bien moins de morts et d'invalides que fuel et charbon, "l'atome" reste une menace fantasmatique puissante, il suffit pour s'en convaincre de lire tous les récits de terreur infantile sur "le nuage", "l'eau", "les légumes" irradiés et irradiants. Les Prix Nobelisables du CRIIRAD vont s'en donner à coeur joie, ceux-là mêmes qui déconseillaient aux utilisateurs de passer entre les l'émetteur WiFi et l'antenne de réception  du PC...

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 21:26

Oui, ça s'est passé hier dans mon supermarché habituel, elle faisait ses emplettes avec deux jeunes garçons, je dirais 8-10 ans, sans doute ses fils, bonne petite famille bourgeoise, bonnes manières, bien habillés. Un des garçons aperçoit des fraises et, bien élevé, propose à sa mère d'en acheter ; elle examine le cageot et s'exclame "Oh, importé ? Ah non !" et elle tourne les talons. Le gamin s'étonne " ça veut dire quoi, importé ?" et sa mère (probable) répond, sentencieuse " ça veut dire que c'est transporté...".

 

Il n'est pas dans mes habitudes de me mêler des conversations d'autrui, sauf si j'y suis invité, mais j'avais tout de même envie de poser quelques questions à cette dame, qui avait par ailleurs avait fait ses réflexions à voix assez haute pour qu'on l'entende et qu'on retienne sa leçon.

 

- des fraises non importées à cette saison ? Ce n'était pas très utile de le confirmer en lisant  (et en clamant) la mention de provenance, tout de même...

 

- que faisaient les oranges et les bananes dans son panier ?

 

- les vêtements de sa petite famille étaient sans nul doute de laine bruxelloise et de lin régional, pas du tout en coton, évidemment !

 

- pauvres enfants qui se voient privés de chocolat, et pauvres parents qui doivent se contenter de camomille (locale) au lieu de thé et de café... Mais enfin, au moins ils sont sobres et se passent de vin ; quant à la bière, ils vont sans doute la chercher eux-mêmes à la brasserie. Ah mais non ! car c'est tout de même la transporter !

 

Ah là là, c'est pas simple de vivre !

 

 

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 23:20

Comme après Three Mile Island et Tchernobyl, il y aura certainement un après-Fukushima. Le choix du bord de mer pour y implanter les réacteurs était certes séduisant techniquement et économiquement (*), mais assez absurde dans un pays accoutumé aux tsunamis. Les centrales de 2e génération, et peut-être plus encore les réacteurs à eau bouillante ne sont probablement pas assez sûrs en cas de cataclysme majeur. Il faudra analyser tout cela sans évidemment écouter les cris perçants de ceux pour qui la messe est déjà dite (remarquons que certains cris provenaient au début des régulateurs étrangers - français notamment, et même d'un DG de l'AIEA).

 

En attendant, quid de l'accident lui-même ? On l'avait journalistiquement (sous le couvert des régulateurs que j'ai mentionnés) placé au niveau 7, le plus élevé, celui de Tchernobyl, et ceci avait fortement étonné les spécialistes (et les journalistes scientifiques) car les deux accidents étaient très différents : à Tchernobyl, le coeur avait explosé, causant une contamination intense et extensive. A Fukushima, on suspecte une enceinte de coeur fissurée et une piscine de stockage à sec ou en tous cas pas assez remplie. Les rejets radioactifs sont faibles, mais, précaution oblige, la zone d'évacuation a été importante (moins pour les niveaux de radioactivité réels que pour le risque d'un accident plus grave). Mais Tchernobyl était le joyau de la technologie soviétique, la Lada des centrales, le Tupolev 144 des réacteurs, une machine incroyablement dangereuse et instable servie par un personnel complètement incompétent. Le régulateur japonais, lui, avait mis l'accident au niveau 4, pour le relever à 5 quelques jours plus tard. Pourquoi alors les diplomates occidentaux ont-ils encouragé leurs nationaux à prendre la poudre d'escampette ? La BBC nous apprend le scénario choisi par le conseiller scientifique en chef du Royaume-Uni :

"J'ai pris en compte le scénario worst-case de piscine à sec émettant une forte radioactivité, avec plusieurs fusions de coeur de réacteurs. En plus, nous avons imaginé le pire scénario météorologique - des vents en direction de Tokyo. Notez que d'après notre estimation, même des mesures très simples telles que rester chez soi fenêtres fermées aurait suffi à diminuer le risque dans la région de Tokyo".

 

Et voilà comment on gère l'information et on accuse les gouvernement japonais de faire de la rétention d'information...

 

On (le Pr. Wakeford, épidémiologiste à l'Université de Manchester) a calculé que le premier accident de niveau 5, à Windscale (1957) pourrait avoir causé un surplus de 240 cas de cancer, dont la moitié pourraient être fatals. Par contre, en ce qui concerne Three Mile Island, il n'y a probablement aucun cancer qui peut lui être imputé, la raison de son classement au niveau 5 provenant du fait que l'accident était potentiellement grave : une fusion du coeur. Mais comme le font valoir les non-opposants au nucléaire, la fusion partielle a été contenue. De même à Fukushima, où malgré une conception ancienne de la centrale, et un double cataclysme dont les conséquences effroyables passent presque après les nouvelles de la centrale, les autorités ont finalement pu - au prix d'efforts énormes, c'est vrai - probablement maîtriser l'essentiel des risques. La concentration en Iode-131 (demi-vie 8 jours) diminue rapidement et les mesures de radiation donnaient 500 microsievert/h sur la site, soit en-dessous du seuil d'alerte (ce qui n'empêche pas Greenpeace d'imaginer des scénarios qui ne sont plus worst-case mais carrément apocalyptiques). Le rétablissement du courant électrique semble avoir mis fin aux risques majeurs. Le Pr. Wakeford cité plus haut estime qu'il est possible qu'on ne puisse pas attribuer une seule mort à l'accident de Fukushima, dans la mesure où les "liquidateurs" ont subi des doses de l'ordre de 100-150 millisieverts, ce qui représente une malchance de 1% de développer un cancer grave pendant une vie - avec un risque "naturel" de l'ordre de 20 à 25%. Et il n'imagine pas qu'il existe un risque quelconque pour la population en général.

 

Cataclysme, mauvais endroit, conception ancienne (il y a actuellement des projets de centrales beaucoup plus fail-safe) et pas un seul mort. C'est tellement dangereux que ça, les centrales nucléaires ?

 

(*) pas besoin de tours de refroidissement, acheminement des matériaux par la mer.

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 11:15

Je suis réellement chagriné de poser cette question légèrement provocante, mais comment ne pas se la poser ? Le bon journaliste qui vérifie ses sources, qui les recoupe, qui exerce une prudence indispensable tout en assurant sa complète indépendance, bref le journaliste de papa, quelque peu fonctionnarisé et très ennuyeux, ce journaliste-là est en voie d'extinction. Maintenant, nous avons les Rambos du "journalisme d'investigation", les super-héros qui démontent pour nous tous les rouages cachés du monde, qui nous avertissent de tous les complots tramés un peu partout, qui arrachent les masques et démasquent les traîtres, ces Rambos, Zorros, Supermen qui rockent !

 

Quand il s'agit de donner la parole aux semeurs de terreur, aux apôtres de la calamité, là, comptez sur les journalistes, mais ne comptez pas sur eux pour - ne disons même pas porter la contradiction, mais simplement garder un peu d'esprit critique.  Les stupidités de Marie-Monique Robin, et notamment sa dernière en date, les confondantes âneries de Jean-Paul Jaud, les élucubrations délirantes du CRIIRAD et du CRIIGEN, tout cela passe avec une facilité étonnante, à la radio, à la télé (et pas dans les chaînes-poubelles, loin de là !), dans la Presse écrite (et pas seulement dans Télérama, loin de là !), annoncé à grand fracas, couvert d'éloges, pas le moindre questionnement, le petit doigt sur la couture du pantalon ! Les Rambos s'aplaventrent, les Zorros se font tout miel, les Supermen se font tout sucre, ce ne serait certes pas eux qui auraient accusé Sauper de manoeuvres frauduleuses dans son nullissime Cauchemar de Darwin, c'est le Web qui l'a dénoncé.

 

Bah, c'est sans espoir, mais enfin, puisque je suis moi aussi un optimiste rationnel et que je me plais à voir le bon côté des choses, je vous rapporterai la bonne nouvelle de la semaine (et avec ce qui se passe en Libye et au Japon, on en a bien besoin).

Vous n'ignorez pas que toutes les espèces animales et végétales sont en voie de disparition, les bons journalistes n'arrêtent pas de le répéter sur tous les tons (et d'ailleurs, c'est absolument vrai - mais à quel terme, là est la question). Eh bien, figurez-vous que les Aigles Impériaux du Kazakhstan sont bien plus nombreux qu'on ne le pense ! Et ceci vaut sans doute pour de très nombreuses espèces dont on se contente de recenser les populations visibles (au nid, par exemple), mais sans prendre en compte les populations cachées, et dans le cas présent, ça fait une sacrée différence : 21 aigles visibles et 308 cachés !

 

Il en faut peut-être plus que ça pour vous remonter le moral, mais enfin, on aura essayé...

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 15:04

Une semaine au Fespaco, ça fait du bien, même s'il faisait tout de même très chaud, et une chute de température de plus de 40 degrés après 5 heures de vol, c'est - disons - revigorant !

 

Mais j'ai eu le temps de faire des découvertes intéressantes, par exemple celle de sites qu'on peut vraiment dire climato-ultra-sceptiques. Pour employer une terminologie en vogue, je me compte parmi les lukewarmists, les tiédistes (mais pas du tout dans le sens de vae tepidis !), ceux qui admettent que la température varie, qu'on est sans doute depuis pas mal de temps dans une période de léger réchauffement, mais qu'on a tout le loisir de voir venir et de se préparer en conséquence. Et, toujours naïf, je pensais que le terme de sceptiques, voire de négationnistes, était utilisé de manière révoltante contre tous ceux qui, tiédistes ou non, étaient tout de même en mesure d'étayer leur position de manière scientifique. Mais voilà : il existe une frange d'irréductibles que je viens de découvrir, des purs et durs qui nient tout simplement l'existence d'un quelconque effet de serre, qui excluent les infra-rouges du bilan radiatif, bref qui ne croient pas à la loi de Planck, ni à celle de Stefan, ni aux corps noirs, ni à toutes ces fadaises. Je préfère ne pas donner de références pour ne pas faire de publicité à ce genre d'hurluberlus, mais je note tout de même qu'ils existent ; et je n'irai pas jusqu'à dire que ce sont des hommes-grenouilles envoyés par Hansen, Pierrehumbert et consorts...

 

Pour en revenir au titre, je voudrais revenir sur ce qui me paraît bien plus que de la simple terminologie. Les mots température et chaleur sont couramment confondus dans le langage courant ("Il portait des pulls par une chaleur de 35 degrés!", Pétillon, Les disparus d'Apostrophes p.45, Dunod (1982)), or, ce sont bien évidemment des concepts physiquement totalement différents, la chaleur étant une grandeur extensive et la température intensive ; c'est d'ailleurs pourquoi on peut parler de moyenne globale de la chaleur mais pas de la température (une "température moyenne" n'a de signification que statistique dans une série temporelle en un point donné. Faire la moyenne de la température au même instant entre Ouagadougou et Port Moresby est bien évidemment dépourvu du moindre sens physique). Pour fixer les idées, et suivant les chiffres du GIEC 2007, le forçage anthropogénique en 2005 correspondrait à 2,8 x 1022 joules/an (marge d'erreur : environ 1,6). Or, la majeure partie de cette chaleur est stockée dans les océans, et J.K. Willis estime (par des mesures) cette valeur à 0,12 x 1022 joules/an, soit bien moins que les valeurs calculées par Hansen ou le GIEC. La thèse de Pielke, qu'il répète haut et fort depuis pas mal de temps, est que l'activité humaine influence de manière très importante le climat régional : aérosols, couverture du sol, barrages, carbone noir, etc. Voici d'ailleurs ses remarques toutes récentes devant le Comité de l'Energie et du Commerce du Parlement américain :

 

1.      Les recherches ont démontré que se restreindre à considérer le dioxyde de carbone et quelques gaz à effet de serre comme dominant l'influence humaine sur le climat est une vision trop étroite et passe à côté d'autres influences humaines importantes.

2.     Les expressions "réchauffement global" et "changement climatique" ne sont pas équivalentes. Le réchauffement global est une partie du changement climatique.

3.     Les prédictions (ou projections) météorologiques régionales à terme de plusieurs décennies, y compris les événements extrêmes, sont bien plus difficiles qu'on ne le pense généralement. De la même manière, l'attribution des causes de tel ou tel événement extrême à tel ou tel forçage climatique est scientifiquement hasardeux. si le chercheur choisit d'ignorer d'autres causes humaines ou naturelles de ces événements.

4.     Les résultats scientifiques du GIEC et du CCSP ainsi que les différentes déclarations de l'AGU (American Geophysical Union), de l'AMS (American Meteorological Society) et du NRC (National Research Council) sont réalisés par un petit nombre de climatologues qui sont d'ailleurs souvent les mêmes dans chaque cas.

De fait, les prédictions climatiques régionales pluridécennales dont la justesse ne peut être vérifiées que dans quelques décennies ne constituent pas une approche scientifique. Les modèles eux-mêmes sont des hypothèses.

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