Il y a quelque temps, le GeorgeMarshall Institute a publié un opuscule très amusant, le Guide des conversations de cocktail sur le réchauffement climatique. Il n'existe malheureusement qu'en anglais, mais je compte vous en donner une traduction française, et ce post sera le premier épisode.
Mais tout d'abord un mot concernant ce Marshall Institute (GMI) : c'est, à n'en pas douter, un think-tank plutôt conservateur (dans les sens US du terme), et comme tel vomi par les marchands de peur du type Naomi Oreskes et très critiqué dans l'édition US de Wikipedia. Le mantra du GMI est de considérer les faits scientifiques, et ce avec un oeil critique ; dès lors, oui, les chiffres publiés sur le tabagisme passif méritent d'être discutés, voire réfutés. Dès lors, oui, l'interdiction du DDT ne semble nullement justifiée. Dès lors, oui, le rôle du CO2 anthropogénique dans l'évolution climatique doit être discuté. Il faut dire que le GMI a eu l'audace d'écrire que l'Union soviétique était, à l'époque, une "menace militaire" (a military threat) ; il va de soi qu'une telle scandaleuse contre-vérité discrédite totalement le GMI.
Quoi qu'il en soit, le GMI publie des textes inspirés par ceux que Wikipedia appelle des contrarians, comme McKitrick, McIntyre et Lindzen, excusez du peu. Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec le petit reportage entendu ce matin à la RTBF, ou un journaliste présentait son livre sur Tchernobyl. Là, curieusement, les agences internationales étaient accusées de tous les maux et les indépendants du type CRIIRAD (ou Greenpeace, notoirement impartial) qualifiés de "rebelles", oui, vous savez, comme ceux de Tunisie, d'Egypte ou de Libye... Mais pour ce qui est du climat, le GIEC parle d'or et les dissidents sont plutôt affublés de l'étiquette infâmante de "négationnistes". Magie des mots !
Le guide de la conversation de cocktails sur le
Réchauffement global
Introduction
Les gens discutent de tout aux cocktails, et parfois, quand la conversation devient un peu ennuyeuse, on parle du réchauffement global et des dangers qu’il fait peser. Le Président Obama et le Parlement estiment que c’est une menace grave qui justifie des limites très strictes sur le dioxyde de carbone (CO2) et autres gaz à effet de serre (GES).
Pour savoir s’il s’agit réellement d’une grave menace, il faut au moins savoir quelques données de base. Voici les réponses à des questions souvent entendues à propos du réchauffement global.
N’y a-t-il pas un consensus scientifique sur le réchauffement global causé par l’Homme (anthropogénique)
Non. Les activités humaines, comme par exemple brûler des combustibles fossiles pour avoir de l’électricité personnelle et industrielle, les changements de paysage comme nos cités modernes et une agriculture à large échelle, tout cela a un impact certain sur l’environnement, mais à quel point cela peut changer le climat fait l’objet de nombreux débats.
Ce qu’on appelle « consensus » se réfère généralement aux rapports sur le climat publiés tous les cinq ans par le Groupe intergouvernemental sur l’étude du climat (GIEC) des Nations-Unies. De nombreux scientifiques participent aux recherches étudiées par le GIEC, mais les résumés interprétant les faits scientifiques sont très majoritairement édités et écrits par des représentants des gouvernements. La Presse s’empare de ces résumés et leurs sombres prédictions sans mentionner les importantes incertitudes et restrictions.
La Terre se réchauffe-t-elle ? Comment le savoir ?
Ce n’est pas récent et ce n’est pas précis. Bien que les émissions de GES ]Gaz à Effet de Serre] ont augmenté constamment au cours de la deuxième moitié du 20e siècle, la température globale de surface n’a pas augmenté depuis environ 1998. Depuis la fin du 19e siècle, la température moyenne de la surface du globe aurait augmenté d’environ 0,6 °C, ce qui est au moins en partie, une augmentation naturelle après le « petit âge glaciaire », une période de froid globale ayant duré en gros du début du 15e siècle au début du 19e. Le changement de température précis est inconnu, les températures n’ayant pas été mesurées avec précision dans de vastes parties du monde et durant une période suffisamment longue. Mêmes aux Etats-Unis, la précision des données de température peut être mise en question, de nombreuses jauges étant placées dans des endroits provoquant une tendance au réchauffement des lectures, la végétation naturelle étant remplacée par une urbanisation croissante.
D’autre part, la température au sol n’est sans doute pas la meilleure mesure de la température de la Terre. Les océans – qui représentent cependant 75% de la surface terrestre et certainement 99% du contenu de chaleur du système climatique – n’ont fait l’objet de mesures systématiques que récemment. Ces mesures n’ont montré qu’une faible ou nulle élévation de température dans les années récentes. Les mesures de température par satellites montrent un léger réchauffement, mais moins élevé que les mesures publiées par le GIEC.
(à suivre)