Le 4 novembre, la chaîne de TV Channel 4 de Grande-Bretagne a diffusé la première émission d'une série remettant en question plusieurs des dogmes fondamentaux des Verts, comme le nucléaire, les biocides etc. Ce qui est déjà un événement, la télé ne donnant généralement la parole qu'à des Coline Serreau ou autres Vandana Shiva, mais le plus drôle dans l'affaire, c'est que la série donne la parole à des Verts ayant viré leur cuti, comme Mark Lynas (qu'on a connu en faucheur volontaire avec tout l'équipement obligé, combinaison blanche de peintre et masque itou) qui professe très sagement : "si nous n'avons pas un débat constructif sur ce que l'environnementalisme peut espérer réussir, son potentiel positif dans le monde est en grand danger de se diluer dans une adhésion quasi-religieuse à des campagnes du passé" et "prenons le nucléaire. Les racines du mouvement environnementaliste actuel est intimement lié à ses campagnes anti-nucléaires - mais il n'est absolument pas évident que celles-ci aient été bénéfiques pour l'environnement. Le nucléaire n'a pas provoqué l'extinction d'une seule espèce. Au contraire, il a été extraordinairement bénéfique pour des pays industrialisés à population dense et gourmandes en énergie de produire une électricité indispensable sans émettre de CO2".
Tout le monde n'est évidemment pas d'accord, et les émissions prennent bien soin de donner la parole aux deux camps. Il est d'ailleurs intéressant de constater que Greenpeace et le WWF se sont rangés à l'avis positif de l'OMS sur l'utilité du DDT comme moyen de prévention de la malaria jusqu'à ce qu'on trouve une alternative plus respectueuse de l'environnement. Fort bien, mais évidemment, les anti-DDT se font entendre, et notamment les auteurs de Merchants of Doubt dont l'argumentaire criant de mauvaise foi contient cette perle : "les campagnes de DDT n'ont pas réussi dans de nombreux endroits moins développés parce que simplement asperger ne suffisait pas". Il est évident que toutes les campagnes d'éradication à long terme portaient également sur la prévention ; les auteurs ne peuvent l'ignorer, mais on connaît la grande honnêteté intellectuelle de Naomi Oreskes...
Voilà un signe, pourvou qué ça doure !
(dessin de Josh dans le Bishop Hill Blog - celui de A.W. Montford :
Livre que je recommande chaudement !)