On peut se demander pourquoi Frank Capra a fait l'objet d'un tel enthousiasme. Son origine italienne ? Mais il avait à peine six ans quand sa famille s'est établie aux USA, en 1903. Ah, bien sûr, il adore la démocratie américaine, le peuple contre les puissants... Oui, c'est joli, c'est amusant, mais si ça fait rire, c'est tout de même assez plan-plan comme cinéma, ça va à peine plus que des plans généraux et une petite volonté de faire mieux. La forme importe peu, la photo est terne et quelconque, ce sont les bons sentiments qui s'imposent(*). Je viens de revoir You Can't Take It With You en HC, et vraiment, ça ne fait pas plus le poids que lorsque je l'avais vu il y a très longtemps - il est vrai juste après Hellzapoppin de H.C. Potter, une véritable bombe à côté. Soyons juste, la cadence est bien soutenue, les plans s'enchaînent sans traîner, mais pour le reste...
Je ne ferai pas ma chochotte pour médire de l'excellent Arsenic and Old Laces (où Cary Grant grimace tout de même un peu trop malgré son beau menton fendu), sans doute son chef d'oeuvre. Et je viens de bâiller, soir après soir en m'efforçant de suivre les épisodes de son Why We Fight, oeuvre de propagande sans doute salutaire mais ennuyeuse et sans caractère. Je devrais sans doute voir d'autres films de lui, mais j'avoue avoir coupé It's a Wonderful Life en plein milieu tant ça me semblait mièvre et convenu.
Et dieu sait que j'aime les comédies américaines, cependant !
(*) Je ne sais plus qui parlait de l'optimisme "quasi-pathologique" de Capra..