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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 15:46

Décidément, hormis Paris, les plus belles villes du monde sont en Italie. Je dis bien "belles", pas nécessairement "villes", New York est incontestablement une ville ville (Paris aussi, d'ailleurs, et même - jusqu'à un certain point - Bangkok). Mais évidemment, le côté fascinant de Venise est cet enchevêtrement de voies d'eau et le côté joyeux du labyrinthe où l'on peut aller partout à pied (Giudecca et San Giorgio exceptés) quitte à revenir sur ses pas ou prendre des détours imprévus et escalader pas mal de petits ponts... Le plaisir aussi à voir la vie vénitienne se dérouler à ciel ouvert sur les canaux - les bateaux de déménagement sont un régal ! Et les palais qui se présentent tous dans le plus heureux désordre, certains parfaitement restaurés, d'autres limite cracra - vivant spectacle.

 

Bien, si cet étalage de clichés ne vous a pas fait fuir, parlons un peu du reste. D'abord la biennale, indispensable, avec ses innombrables manifestations collatérales. Et, tout aussi indispensable, la Dogana del mare et le palais Grassi.

 

Si les Giardini déployaient quelques pavillons nationaux considérables (je mettrais le "I, Impostor" britannique de Mike Nelson, époustouflant mais oppressant, en premier, avec le terrible pavillon allemand de feu Christof Schlingensief), les arsenaux étaient un peu faiblards (sans parler de l'épouvantable bric-à-brac du pavillon trash italien). On m'avait dit du mal de Boltanski, mais j'ai trouvé l'idée forte et belle. Mention spéciale aussi pour l'Autriche avec l'étrange et drôle oeuvre de Schinwald, Israël avec de fortes oeuvres dues à Sigalit Landau, la Suisse avec un assemblage foutraque et inimaginable de Thomas Hirschhorn et bien évidemment l'extraordinaire The Clock de Christian Marclay, montage 24 heures temps réel de plans cinématographiques rythmés par des pendules, des montres, des réveils, etc. Une réussite incroyable. Très beau pavillon du Luxembourg (Feipel et Bechameil qui hélas essayent maladroitement de justifier leur très étrange et beau travail par des citations de Derrida), et un sourire à Erwin Wurm pour son "pavillon anorexique". Par contre, les chandelles d'Urs Fischer dont on disait tant de bien, il ne restait plus que quelques litres de cire fondue, et l'attente d'une heure pour voir une attraction foraine ratée pompeusement appelée The Ganzfeld Piece par son auteur James Turrell, m'a fait enrager rétrospectivement. Très décevant.

 

Cela étant, je commence à me demander si tout cela n'était pas un rêve. Car enfin, Venise n'existe plus, non ? Je me souviens d'articles catastrophistes depuis la fin des années cinquante, annonçant que Venise s'engloutissait inexorablement, et la grande inondation de '66 ne faisait évidemment qu'annoncer les pires qui allaient irrémédiablement entraîner la perte totale de la ville. Bien sûr, je ne doute pas que l'UNESCO ait fait un très beau boulot, mais une fois de plus on se trouve confronté au catastrophisme "pour alerter l'opinion". D'abord, j'estime que raconter des bobards est toujours une mauvaise idée (effet "au loup") et ensuite, je ne suis même pas certain que c'était le cas en l'occurrence. Les prophètes de malheur croient à leurs vaticinations, je pense, comme semble l'indiquer le fait que chaque fin du Monde annoncée puis remise puis annulée (par dieu ou les extraterrestres - on trouvera ici une compilation de 44 telles annonces due à James Randi) n'entraîne pas ipso facto une disqualification totale du prophète de malheur. D'ailleurs, que dire lorsque je lis dans le guide Lonely Planet sur Venise : "[...] Venise serait capable de résister, au XXIe siècle, à une élévation du niveau de l'eau comprise entre 26 cm et 60 cm. Malheureusement, une récente commission intergouvernementale sur le changement climatique a prévu une élévation de 88 cm." (mes italiques). 88 cm ! Et pourquoi pas 88,2 cm ? Et, bien sûr, à Venise exactement. Et cette "commission", ce serait-il pas le GIEC ? Qu'on puisse écrire autant d'âneries en si peu de phrases me donne le tournis.

 

La prochaine fois, on ira en Ombrie, et plus spécifiquement à Citta' di Castello et à Spoleto, qui ont de très intéressants musées d'art moderne avec une collection importante d'oeuvres d'Alberto Burri, un plasticien que j'affectionne particulièrement. Et qui seront au sec même si les glaciers du Groenland fondent. Enfin, je l'espère.

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