Trop long, certes, sans assez de viande (si j'ose dire...).
Il y a au moins deux manières de voir le film :
- soit une "dénonciation effroyable" de la société de surconsommation des USA
- ou une manière de remettre en scène une tentative moralisatrice ("qui a commencé par le mal finit par le mal").
Pour ce que j'en pense, il y a sans doute un peu des deux - et plus.
Sur le plan formel, rien à dire de plus que le découpage, le montage, la mise en scène est brillante, très clips, musique chiadée, couleurs et éclairages excessifs et assumés. Une agression constante mais bien (un peu trop) maîtrisée.
Sur le fond : eh oui, la perte de l'innocence chez des adolescentes quelque peu perdues sur fond complètement délirant. On veut sortir de l'école, de la famille et on s'éclate en Floride, au soleil et à la plage, subversion des séries et des films type Surfboards et Bikinis (les scènes de la prison en bikini valent d'être citées en référence ciné) Et pour tous ceux ou celles qui ont vécu et étudié là-bas, le spring break est une institution incontournable.
Il y a évidemment de grandes références (pas appuyées) à Tarantino, mais surtout une énorme tristesse en voyant ces jeunes filles tombant dans un univers assez malade, malades elles-mêmes, téléphonant qui à leur grand'mère, qui à leur mère, disant que tout va bien, qu'elles ont trouvé plein de copains, "des gens comme nous", bourrés à la bière, à la coke - mais "you won't have my pussy"....
Et puis -Tarantino aidant ? - c'est le grand dégommage où les deux dernières jeunes filles manient des automatiques pour descendre l'un après l'autre des gorilles et s'enfuient dans une Ferrari (?) après avoir donné un dernier baiser à leur gourou minable (un peu impuissant - mais impuissant de quoi ?) interprété par un James Franco qui fait un bon double au Samuel Jackson de Jackie Brown (de Tarantino, eh oui, encore lui !).
Film très à voir dans une production amerloque très professionnelle (et de grande qualité, je l'admets) avec des Paul Thomas Anderson et autres Wes Anderson...